La Palestine en images : mars 2025

Le reportage « La Palestine en images / mars 2025 » a été réalisé et commenté par Maureen Clare Murphy et publié sur le site The Electronic Intifada, le 7 avril 2025

 

1er mars. Des personnes s'assoient pour le premier Iftar (rupture du jeûne) du Ramadan à Rafah, dans le sud de Gaza.

1er mars. Des personnes s’assoient pour le premier Iftar (rupture du jeûne) du Ramadan à Rafah, dans le sud de Gaza. (Photo : Doaa Albaz / ActiveStills)

 

En mars, Israël a rompu le cessez-le-feu dans la bande de Gaza occupée et a tué plus d’un millier de personnes tout en refusant l’entrée de l’aide humanitaire, plongeant par la même occasion la population survivante dans la pire crise qu’elle ait connue jusqu’alors.

Entre-temps, Israël a intensifié son offensive militaire initiée fin janvier contre les camps de réfugiés du nord de la Cisjordanie.

 

La Palestine en images. Photo : 3 mars. Karam Abu Haloub, son épouse Faten et leur famille se préparent pour l'Iftar du troisième jour du Ramadan à proximité d'une tente qu'ils ont dressée sur les ruines de leur maison détruite dans le quartier d'al-Shimaa area, à Beit Lahiya, dans le nord de Gaza.

3 mars. Karam Abu Haloub, son épouse Faten et leur famille se préparent pour l’Iftar du troisième jour du Ramadan à proximité d’une tente qu’ils ont dressée sur les ruines de leur maison détruite dans le quartier d’al-Shimaa area, à Beit Lahiya, dans le nord de Gaza. (Photo : Omar Ashtawy / APA images)

 

Des dizaines de Palestiniens ont été tués, lors de l’opération en cours en Cisjordanie. L’armée israélienne a également déplacé des dizaines de milliers de personnes de chez elles – la plus importante opération de déplacement forcé qu’ait connue le territoire depuis 1967.

À Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, l’armée israélienne a « ravagé et assiégé les quartiers résidentiels, provoquant des destructions ressemblant à celles de Gaza », a rapporté The Electronic Intifada en mars.

 

Un siège total

Benjamin Netanyahu, le Premier ministre israélien, a annoncé le 2 mars qu’il allait imposer un siège total à Gaza. L’annonce a eu lieu quelques heures à peine après l’expiration de la première phase du cessez-le-feu et de l’accord d’échange de prisonniers qui étaient entrés en vigueur près de deux mois plus tôt.

Depuis lors, Gaza est soumise à une fermeture totale. Israël refuse l’entrée de carburant, d’aide humanitaire et de marchandises commerciales dans ce qui constitue la plus longue suspension d’essentiels vitaux dans le territoire depuis le début de la guerre génocidaire en octobre 2023.

La Palestine en images. Photo : Les forces israéliennes font sauter la maison d'Ahmad al-Haymouni à Hébron, en Cisjordanie. En octobre dernier, en compagnie de Muhammad Misk, al-Haymouni avait commis une attaque à l'arme à feu et au couteau à Jaffa. Sept personnes avaient été tuées et plusieurs autres blessées. La maison de Misk a été détruite le même jour dans un acte de châtiment collectif, ce qui est interdit par les lois internationales.

Les forces israéliennes font sauter la maison d’Ahmad al-Haymouni à Hébron, en Cisjordanie. En octobre dernier, en compagnie de Muhammad Misk, al-Haymouni avait commis une attaque à l’arme à feu et au couteau à Jaffa. Sept personnes avaient été tuées et plusieurs autres blessées. La maison de Misk a été détruite le même jour dans un acte de châtiment collectif, ce qui est interdit par les lois internationales. (Photo : Mosab Shawer / ActiveStills)

 

Bezalel Smotrich, le ministre israélien des finances, d’extrême droite, a déclaré que le gouvernement israélien avait décidé

« de bloquer complètement l’aide humanitaire à Gaza tant que le Hamas n’aurait pas été anéanti ou se ne serait pas rendu complètement après avoir renvoyé tous nos otages ».

Il a ajouté qu’il fallait ouvrir

« les portes de l’enfer aussi rapidement et aussi mortellement que possible sur cet ennemi cruel, jusqu’à la victoire absolue ».

Quelques jours avant l’annonce de Netanyahou, la COGAT, l’unité de l’armée israélienne qui administre l’occupation, révélait un plan en vue d’établir des « hubs humanitaires » à Gaza.

Conformément à ce plan,

« la COGAT entend gérer la distribution de l’aide humanitaire nécessaire d’urgence uniquement à des ‘Palestiniens qui auront été contrôlés’ » dans des zones sous contrôle absolu de l’armée israélienne, d’après les organisations palestiniennes des droits humains.

 

La Palestine en images. Photo : 5 mars. Les corps de 30 Palestiniens qui ont perdu la vie lors de raids de l'armée israélienne et ont été enterrés dans une fosse commune sont exhumés afin d'être identifiés et enterrés de façon décente dans le district d'al-Alemi à Beit Lahiya, dans le nord de Gaza.

5 mars. Les corps de 30 Palestiniens qui ont perdu la vie lors de raids de l’armée israélienne et ont été enterrés dans une fosse commune sont exhumés afin d’être identifiés et enterrés de façon décente dans le district d’al-Alemi à Beit Lahiya, dans le nord de Gaza. (Photo : Omar Ashtawy / APA images)

 

Seul le passage de Karem Abu Salem serait utilisé pour l’entrée de l’aide humanitaire, selon ce plan, et seules des ONG enregistrées en Israël allaient être autorisées à opérer à Gaza. Cela constituerait une interdiction effective de l’UNRWA, l’agence de l’ONU pour les réfugiés de Palestine, qui représente la plus importante opération de secours à Gaza et est actuellement mise hors la loi par Israël.

Les organisations palestiniennes des droits humains ont averti que le plan de la COGAT présenté à l’ONU et aux organisations humanitaires internationales « constituait un développement inquiétant dans le génocide en cours et qu’il représentait une progression manifeste dans l’annexion par Israël du territoire palestinien ».

 

« L’instrumentalisation de l’aide »

Le blocus total a plongé les gens de Gaza dans l’incapacité de satisfaire leurs besoins les plus élémentaires.

« Les denrées essentielles ont disparu du marché, les prix ont gonflé hors proportions et la plupart des boulangeries ont été obligées de fermer à cause du manque de farine et du carburant nécessaire pour faire fonctionner les générateurs »,

a déclaré le 2 avril Al Mezan, une organisation des droits humains.

 

6 mars. Un fonctionnaire du département des Manuscrits et des Antiquités, affilié au ministère palestinien des Dotations et des Affaires religieuses, tente de retrouver ce qui reste après que l'armée israélienne a ciblé la bibliothèque de la Grande Mosquée al-Omari à Gaza.

6 mars. Un fonctionnaire du département des Manuscrits et des Antiquités, affilié au ministère palestinien des Dotations et des Affaires religieuses, tente de retrouver ce qui reste après que l’armée israélienne a ciblé la bibliothèque de la Grande Mosquée al-Omari à Gaza. (Photo : Omar Ashtawy / APA images)

 

« La fermeture permanente par Israël des passages et le blocage de l’aide humanitaire font empirer la situation à Gaza à un degré sans précédent – même si on le compare à celui des 17 mois écoulés »,

a déclaré Samir Zaqout, directeur adjoint d’Al Mezan.

« Sans carburant, des services essentiels tels les usines de désalinisation et les puits d’eau ont cessé de fonctionner, poussant les gens vers des niveaux de soif et de faim qui menacent leur vie »,

a ajouté Zaqout.

Le 6 mars, plus de deux douzaines d’experts en droits humains de l’ONU ont déclaré que,

« en bloquant délibérément les fournitures vitales, dont celles relatives à la santé sexuelle et reproductive, ainsi que les appareils d’aide aux personnes handicapées, Israël instrumentalisait l’aide une fois de plus ».

 

8 mars. Une vue générale des destructions à Jabaliya, dans le nord de Gaza.

8 mars. Une vue générale des destructions à Jabaliya, dans le nord de Gaza. (Photo : Omar Ashtawy / APA images)

 

Les experts de l’ONU ont ajouté qu’au cours du cessez-le-feu,

« les conditions étaient restées très pénibles. Très peu de tentes – et aucune unité mobile (de logement) – avaient pu entrer à Gaza et les Palestiniens, y compris les enfants et d’autres personnes, avaient continué de mourir en raison du froid et des conditions très difficiles ».

« Réinstaurer une politique de siège contre une population qui a à peine survécu à 16 mois de bombardements constants, de déplacements forcés répétés et à la destruction de 80 pour 100 de ses terres agricoles et de ses infrastructures civils, va aggraver la situation déjà très difficile »,

ont déclaré les experts.

 

L’annexion « progresse à toute vitesse »

Entre-temps, en Cisjordanie, les experts ont dit que

« l’annexion par la force du territoire progressait à toute vitesse ».

Ils ont ajouté que

« les camps de réfugiés et les villes étaient bombardés, dépeuplés et pillés et que d’autres zones étaient attaquées par des colons armés avec la complicité des forces israéliennes ».

 

11 mars. Juste avant l'Iftar, à Jabaliya, dans le nord de Gaza, des personnes déplacées font la file pour recevoir de la nourriture d'une cantine humanitaire.

11 mars. Juste avant l’Iftar, à Jabaliya, dans le nord de Gaza, des personnes déplacées font la file pour recevoir de la nourriture d’une cantine humanitaire. (Photo : Omar Ashtawy / APA images)

 

Le 12 mars, selon l’organisation de contrôle de l’ONU, l’OCHA,

« un colon israélien de 18 ans a été abattu et blessé au volant à proximité de la colonie d’Ariel »,

près de Salfit, en Cisjordanie. Après les coups de feu, des colons israéliens ont attaqué les résidents d’une communauté de Bédouins, blessant deux personnes, dont un homme âgé qui a subi une hémorragie cérébrale et s’est retrouvé dans un état critique.

Le lendemain, des dizaines de colons ont bouté le feu à des maisons d’une communauté bédouine près de Naplouse, une ville du nord de la Cisjordanie. Selon l’OCHA, les colons

« ont lancé un cocktail Molotov, provoquant un incendie dans une pièce à l’intérieur de laquelle se trouvaient un bébé et un enfant en bas âge ».

Les colons ont emmené les enfants à l’extérieur de la maison et les ont laissés à une cinquantaine de mètres de là.

Quelques jours plus tard, un Palestinien de 18 ans a perdu conscience après avoir été attaqué par des colons alors qu’il faisait paître ses moutons près de Hébron, dans le sud de la Cisjordanie.

 

La stratégie d’Israël : « domination et destruction »

Le 12 mars, Euro-Med Human Rights Monitor a déclaré qu’Israël avait tué 150 Palestiniens à Gaza depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu le 19 janvier.

« Les tueries en cours par l’armée israélienne sont l’œuvre de snipers et de drones, dont des appareils quadricoptères », a déclaré l’organisation de défense des droits.

 

Les corps des Palestiniens tués lors de raids israéliens et enterrés dans une fosse commune à l'hôpital Al-Shifa sont exhumés pour être identifiés et enterrés correctement, ville de Gaza, 13 mars. Omar Ashtawy APA images

Les corps des Palestiniens tués lors de raids israéliens et enterrés dans une fosse commune à l’hôpital Al-Shifa sont exhumés pour être identifiés et enterrés correctement, ville de Gaza, 13 mars. (Omar Ashtawy / APA images)

 

« Les attaques quotidiennes ont fréquemment lieu quand les résidents tentent de retourner chez eux et d’inspecter leurs maisons endommagées à proximité de la fameuse « zone tampon » imposée par Israël le long des frontières nord et sud de la bande de Gaza »,

a ajouté Euro-Med.

Le 13 mars, une commission d’enquête indépendante de l’ONU a publié un rapport concluant que, depuis octobre 2023,

« Israël a recouru de plus en plus à des violences sexuelles, reproductives et à d’autres formes de violence reposant sur le genre contre les Palestiniens ».

Selon les enquêteurs, Israël perpètre cette violence sexuelle et reposant sur le genre en Cisjordanie et dans la bande de Gaza

« dans le cadre d’une stratégie de guerre lui permettant de dominer et de détruire le peuple palestinien ».

 

Israël massacre des familles et fait sauter le cessez-le-feu

Dès les toutes premières heures du 18 mars, Israël a lancé des attaques intensives par air, terre et mer dans tout Gaza, tuant au moins 400 personnes et en blessant plus de 560, a déclaré le ministère de la santé du territoire un peu plus tard dans la journée.

Des familles entières ont été massacrées, lors des frappes, estime le bureau gouvernemental des médias de Gaza, et au moins 174 enfants figuraient parmi les morts, estime à son tour Defense for Children International – Palestine. Ayed Abu Eqtaish, un directeur de programme de l’organisation des droits des enfants, a déclaré que cela avait été

« l’une des journées au nombre le plus élevé d’enfants tués de l’histoire de Gaza ».

 

14 mars. Une vue du Dôme du Rocher, au complexe de la mosquée al-Aqsa à Jérusalem, le deuxième vendredi du Ramadan. En raison des restrictions de déplacement imposées par Israël, la mosquée — l'un des sites les plus sacrés de l'Islam — est inaccessible à la vaste majorité des Palestiniens, dont ceux de Gaza.

14 mars. Une vue du Dôme du Rocher, au complexe de la mosquée al-Aqsa à Jérusalem, le deuxième vendredi du Ramadan. En raison des restrictions de déplacement imposées par Israël, la mosquée — l’un des sites les plus sacrés de l’Islam — est inaccessible à la vaste majorité des Palestiniens, dont ceux de Gaza. (Photo : Faiz Abu Rmeleh / ActiveStills)

 

Le même jour, l’armée israélienne ordonnait l’évacuation des zones à proximité de Jabaliya dans le nord et de Khan Younis dans le sud tout en lançant des attaques dans tout Gaza et en annonçant effectivement le retrait d’Israël du processus de négociation en vue de mettre un terme pour de bon à la guerre à Gaza.

« Désormais, Israël va agir contre le Hamas avec une puissance militaire croissante », a déclaré Netanyahou au début de la reprise de la guerre génocidaire totale.

Plusieurs hauts responsables du gouvernement à Gaza ont été tués par les frappes israéliennes en même temps que des membres de leurs familles.

Le porte-parole du Hamas, Sami Abu Zuhri, a accusé Israël d’avoir tenté d’imposer un accord de reddition au peuple palestinien. Il a également prétendu que Washington et Tel-Aviv tentaient de modifier les termes de l’accord de cessez-le-feu qu’Israël avait signé et que les EU avaient garanti.

Cet accord comprenait une possibilité de déboucher sur la fin de la guerre une fois pour toutes et tendant à garantir le flux de l’aide humanitaire vers Gaza.

 

15 mars. Les proches de neuf Palestiniens, dont trois journalistes, tués lors d'une attaque israélienne, expriment leur deuil à l'hôpital indonésien. Selon certaines sources, un drone israélien a frappé une équipe de secours qui distribuait des tentes à des résidents dont les maisons avaient été détruites.

15 mars. Les proches de neuf Palestiniens, dont trois journalistes, tués lors d’une attaque israélienne, expriment leur deuil à l’hôpital indonésien. Selon certaines sources, un drone israélien a frappé une équipe de secours qui distribuait des tentes à des résidents dont les maisons avaient été détruites. (Photo : Omar Ashtawy / APA images)

 

Le 19 mars, un ressortissant bulgare travaillant pour l’ONU a été tué par une frappe contre une maison d’accueil destinée au Bureau des Nations unies pour les Services de projet à Deir al-Balah, dans la partie centrale de Gaza.

Le même jour, Israël Katz, le ministre israélien de la Défense, a adressé « un avertissement final » à la population de Gaza dans une déclaration apparente d’intentions génocidaires.

« Les choses vont devenir bien plus difficiles, et vous allez payer le prix plein »,

a déclaré Katz, ajoutant que

« l’évacuation de la population des zones de combat allait bientôt reprendre ».

« Écoutez le conseil du président des EU. Restituez les otages et écartez le Hamas et d’autres options s’ouvriront à vous, y compris la réinstallation dans d’autres endroits du monde pour ceux qui auront choisi »,

a ajouté Katz.

« L’alternative est la destruction totale et la dévastation complète. »

 

Un adolescent meurt en détention en Israël, des secouristes « exécutés »

Le 22 mars, Walid Khalid Abdullah Ahmad, 17 ans, est mort après s’être écroulé dans la cour de la prison de Megiddo, dans le nord d’Israël, où il était détenu depuis septembre dernier dans l’attente de son procès.

« Walid est le tout premier adolescent palestinien à mourir dans les prisons israéliennes »,

a fait savoir Defense for Children International – Palestine, qui a ajouté que

« les autorités israéliennes refusent de restituer son corps à sa famille ».

 

Des Palestiniens rompent leur jeûne de Ramadan au milieu de la destruction et des débris lors d'un iftar massif à Beit Lahiya, dans le nord de Gaza.

Des Palestiniens rompent leur jeûne de Ramadan au milieu de la destruction et des débris lors d’un iftar massif à Beit Lahiya, dans le nord de Gaza. (Photo : Omar Ashtawy / APA images)

 

Un rapport d’autopsie indiquait que l’adolescent, qui avait été arrêté à son domicile à Silwad, une localité de Cisjordanie, avait été privé de nourriture et battu des mois durant par ses gardiens avant de s’écrouler et de mourir.

Un peu plus tôt ce même mois de mars, les autorités palestiniennes ont annoncé la mort d’un homme du camp de réfugiés de Jénine dans une prison israélienne. L’homme avait été emprisonné sans accusation ni procès avant de mourir, a-t-on dit, dans des circonstances passablement suspectes le 23 février.

Au moins 63 Palestiniens sont morts en détention en Israël depuis le 7 octobre 2023. Parmi eux figurent 40 détenus provenant de la bande de Gaza, fait savoir la Société des Prisonniers palestiniens.

 

15 mars. L'intérieur d'une maison appartenant à une famille palestinienne de Khirbet al-Marajim, un village de Cisjordanie, après qu'une cinquantaine de colons israéliens avaient envahi le village la nuit d'avant. Ils avaient jeté des pierres contre les habitants et mis le feu à trois maisons alors que les familles dormaient à l'intérieur, ainsi qu'à une voiture. Dans l'une des pièces, deux enfants dormaient lorsque les colons les ont enlevés pour les relâcher plus tard en un endroit différent.

15 mars. L’intérieur d’une maison appartenant à une famille palestinienne de Khirbet al-Marajim, un village de Cisjordanie, après qu’une cinquantaine de colons israéliens avaient envahi le village la nuit d’avant. Ils avaient jeté des pierres contre les habitants et mis le feu à trois maisons alors que les familles dormaient à l’intérieur, ainsi qu’à une voiture. Dans l’une des pièces, deux enfants dormaient lorsque les colons les ont enlevés pour les relâcher plus tard en un endroit différent. (Photo : Avishay Mohar / ActiveStills)

 

Le 23 mars, une équipe d’ambulanciers de la Société du Croissant-Rouge de Palestine a dû évacuer des gens qui avaient été blessés par une frappe de l’aviation israélienne dans le district d’al-Hashashin, à Rafah, dans le sud de Gaza. Les paramédicaux s’étaient bientôt retrouvés sous les tirs eux aussi et avaient été blessés.

Des équipes additionnelles d’ambulanciers et de travailleurs de la défense civile avaient également été envoyées sur place, quand les forces israéliennes avaient entouré l’endroit. Toute communication avec le personnel de secours avait ensuite été perdue.

Le sort des 15 secouristes est resté inconnu pendant une semaine, jusqu’au moment où, fin mars, des équipes de la défense civile ont pu accéder au site et ont retrouvé un corps. Quatorze autres cadavres allaient être découverts dans une fosse commune au cours des quelques jours suivants.

 

18 mars. Les corps des personnes tuées par une frappe de l'aviation israélienne dans le centre de Gaza reposent à la morgue de l'hôpital arabe al-Ahli à Gaza même.

18 mars. Les corps des personnes tuées par une frappe de l’aviation israélienne dans le centre de Gaza reposent à la morgue de l’hôpital arabe al-Ahli à Gaza même. (Photo : Omar Ashtawy / APA images)

 

Le Dr Ahmed al-Farra, un médecin en chef du Complexe médical Nasser, a expliqué à The Guardian que les corps des paramédicaux et des travailleurs de la défense civile

« avaient des balles dans la poitrine et dans la tête. Ils ont été exécutés. Ils avaient les mains liées. »

L’un des paramédicaux était en communication avec un dispatcher d’ambulance de la Société du Croissant-Rouge de Palestine, au moment de l’attaque. Le Dr Bashar Murad, un directeur du Croissant-Rouge à Gaza, a été cité dans The Guardian pour avoir dit que, sur cet appel,

« on pouvait entendre des coups de feu tirés de près de même que les voix des soldats israéliens sur place s’exprimant en hébreu et ordonnant l’arrestation d’au moins quelques-uns des paramédicaux ».

Parmi les morts figuraient huit paramédicaux du Croissant-Rouge, six travailleurs de la défense civile et un employé de l’UNRWA, l’agence de l’ONU pour les réfugiés de Palestine.

 

18 mars. Des familles fuient après que l'armée israélienne a émis des ordres d'évacuation concernant plusieurs quartiers de Beit Hanoun, dans le nord de Gaza, à la suite de lourdes frappes aériennes.

18 mars. Des familles fuient après que l’armée israélienne a émis des ordres d’évacuation concernant plusieurs quartiers de Beit Hanoun, dans le nord de Gaza, à la suite de lourdes frappes aériennes. (Photo : Omar Ashtawy / APA images)

 

« Ils ont été tués par les forces israéliennes alors qu’ils essayaient de sauver des vies »,

a déclaré le 31 mars Tom Fletcher, le responsable humanitaire de l’ONU.

« Nous réclamons des réponses et exigeons justice. »

Depuis octobre 2023, Israël a tué plus de 100 travailleurs de la défense civile, un millier de travailleurs des soins de santé et 280 employés de l’UNRWA.

 

Israël fait sauter un hôpital spécialisé dans le cancer

Le 21 mars, la société du Croissant-Rouge de Palestine rouvrait l’hôpital Al-Quds dans le quartier de Tal al-Hawa à Gaza. Le site avait été forcé de fermer en novembre après avoir été assiégé et attaqué par les forces israéliennes.

« Malgré les importants défis, dont de sévères pénuries en fournitures et équipements médicaux, des efforts ont été consentis ces quelques dernières semaines en vue de réhabiliter l’hôpital »,

a déclaré l’OCHA, une institution de l’ONU.

 

18 mars, à l'hôpital européen de Gaza à Khan Younis, dans le sud de Gaza, des gens expriment leur chagrin devant les corps de leurs proches tués la nuit précédente par des frappes de l'aviation israélienne.

18 mars, à l’hôpital européen de Gaza à Khan Younis, dans le sud de Gaza, des gens expriment leur chagrin devant les corps de leurs proches tués la nuit précédente par des frappes de l’aviation israélienne. (Photo : Doaa Albaz / ActiveStills)

 

« Deux salles d’opération, un département des urgences, des cliniques ambulatoires, une unité de soins intensifs et des services de diagnostic, entre autres en radiologie, ainsi que des laboratoires ont été installés afin d’assurer des services médicaux complets »,

a ajouté l’institution de l’ONU.

Le même jour, les troupes israéliennes faisaient sauter l’hôpital des amitiés turco-palestiniennes, le seul hôpital de Gaza consacré au traitement du cancer et qui fournissait ses services à plus de 12 000 patients, estime le Centre palestinien pour les droits humains.

L’hôpital avait été contraint à la fermeture en novembre 2023 après avoir été attaqué par l’armée israélienne qui, finalement, l’avait utilisé comme caserne pour ses soldats.

 

19 mars. Le corps d'un employé international de l'ONU tué lors d'une frappe israélienne contre le QG de l'organisation mondiale à Deir al-Balah, dans le centre de Gaza, est transféré à l'hôpital des Martyrs d'Al-Aqsa.

19 mars. Le corps d’un employé international de l’ONU tué lors d’une frappe israélienne contre le QG de l’organisation mondiale à Deir al-Balah, dans le centre de Gaza, est transféré à l’hôpital des Martyrs d’Al-Aqsa. (Photo : Louay Abu Khousa / APA images)

 

À Gaza, vingt-deux hôpitaux et cinq hôpitaux de campagne étaient partiellement opérationnels et quatre l’étaient entièrement, a déclaré l’OCHA le 25 mars. Entre-temps, 13 hôpitaux et cinq hôpitaux de campagne sont non opérationnels », a ajouté l’institution de l’ONU.

Le 23 mars, l’armée israélienne a ciblé le département chirurgical du Complexe médical Nasser à Khan Younis, dans le sud de Gaza, tuant deux personnes, dont un membre de l’aile politique du Hamas. Huit autres personnes ont été blessées par la frappe aérienne qui, en outre, a endommagé sévèrement toute une partie du principal hôpital de référence du sud de la bande de Gaza.

 

« Les caractéristiques mêmes des crimes atroces »

Le lendemain 24 mars, Israël tuait deux journalistes – le correspondant d’Al Jazeera Hossam Shabat et le journaliste de Palestine Today Mohammad Mansour – au cours d’attaques séparées.

Al Mezan, une organisation palestinienne des droits humains, a déclaré que Shabat et Mansour avaient été « délibérément ciblés » et ce, dans une situation de « totale impunité » pour Israël qui lui avait permis d’assassiner près de 200 journalistes depuis octobre 2023.

 

19 mars. Un enfant récupère un petit éléphant en peluche sur le site où une tente de Palestiniens déplacés a été ciblée par une frappe de l'aviation israélienne à al-Mawasi, à l'ouest de Khan Younis, dans le sud de Gaza. Une femme enceinte et ses enfants ont été tués et d'autres personnes sont dans un état critique.

19 mars. Un enfant récupère un petit éléphant en peluche sur le site où une tente de Palestiniens déplacés a été ciblée par une frappe de l’aviation israélienne à al-Mawasi, à l’ouest de Khan Younis, dans le sud de Gaza. Une femme enceinte et ses enfants ont été tués et d’autres personnes sont dans un état critique. (Photo : Doaa Albaz / ActiveStills)

 

Le même jour, trois travailleurs sanitaires ont été tués dans une attaque contre un camion d’épuration

« portant néanmoins ses marques distinctives »

à Abasan al-Kabira, dans la zone de Khan Younis, dans le sud de Gaza, fait savoir l’OCHA.

Le 23 mars également, le cabinet sécuritaire de Netanyahou approuvait une proposition d’Israël Katz, le ministre de la Défense, en vue d’instaurer un bureau censé faciliter ce qu’il a appelé « l’émigration volontaire » des Palestiniens de Gaza.

Le 24 mars, António Guterres, le secrétaire général de l’ONU, a diffusé une déclaration par l’entremise de son porte-parole disant qu’il avait décidé de réduire l’empreinte de l’institution mondiale à Gaza.

Comme motifs de sa démarche, Guterres a épinglé le blocage par Israël de l’entrée de l’aide humanitaire et la frappe israélienne meurtrière contre un complexe de l’ONU le 19 mars.

 

Le jour de la Fête internationale des Mères (21 mars), une femme s' occupe de son enfant malade au Complexe médical Nasser à Khan Younis.

Le jour de la Fête internationale des Mères (21 mars), une femme s’ occupe de son enfant malade au Complexe médical Nasser à Khan Younis. (Photo : Doaa Albaz / ActiveStills)

 

Le 27 mars, la haute cour israélienne a rejeté une requête contestant la légalité des restrictions israéliennes à l’encontre de l’aide humanitaire à Gaza. Les organisations soutenant la requête, qui sont toutes installées en Israël, ont déclaré que la décision de la cour

« se lisait comme un hymne de louange à l’État d’Israël et à son armée au cours de la période la plus sombre de leur histoire ».

Les organisations ont ajouté que la cour donnait ainsi

« son feu vert à la poursuite de la perpétration de crimes de guerre et à la maltraitance des civils de Gaza ».

La politique israélienne concernant l’aide humanitaire est l’un des principaux points d’attention de la plainte pour génocide introduite contre l’État par l’Afrique du Sud à la Cour internationale de Justice ainsi que des nouvelles procédures consultatives initiées par la cour à la demande de l’Assemblée générale de l’ONU.

 

21 mars. Des enfants jouent dans l'auditorium incendié de l'Université islamique de Gaza, à Gaza même.

21 mars. Des enfants jouent dans l’auditorium incendié de l’Université islamique de Gaza, à Gaza même. (Photo : Omar Ashtawy / APA images)

 

Ce même jour, un travailleur de l’ONG World Central Kitchen a été tué par une frappe israélienne à proximité d’un point de distribution de repas.

« Les actes de guerre auxquels nous assistons portent les caractéristiques mêmes des crimes atroces »,

a déclaré le 28 mars Jens Laerke, porte-parole du bureau de coordination de l’aide de l’ONU, l’OCHA.

« Des centaines d’enfants et autres civils ont été tués par des frappes israéliennes contre des sites médicaux. Des zones très densément peuplées et des hôpitaux se muent une fois de plus en champs de bataille, on assassine des patients dans leurs lits, on mitraille des ambulances et on abat des secouristes. »

 

Les boulangeries de Gaza forcées de fermer

Le 30 mars, qui marque la commémoration annuelle par les Palestiniens de la Journée de la Terre, Netanyahou a fait part de son intention d’

« accroître la pression » et de « continuer de pilonner le Hamas et de créer les conditions optimales afin de libérer nos otages ».

Netanyahou a expliqué clairement sa position : « Le stade final » d’un processus de cessez-le-feu verrait la reddition complète du Hamas et l’expulsion de ses dirigeants de Gaza.

« Nous veillerons à la sécurité générale dans la bande de Gaza et nous permettrons la réalisation du plan de Trump en vue d’une migration volontaire »,

a déclaré Netanyahou.

« Voilà le plan ! Nous ne le cachons pas et nous sommes prêts à en discuter à tout moment. »

 

22 mars. Les forces d'occupation israéliennes opèrent au cours d'un raid contre le camp de réfugiés de Tulkarem, en Cisjordanie occupée.

22 mars. Les forces d’occupation israéliennes opèrent au cours d’un raid contre le camp de réfugiés de Tulkarem, en Cisjordanie occupée. (Photo : Mahmoud Nasser / APA images)

 

Les Palestiniens ont également commémoré le premier jour de l’Eid al-Fitr, la fête sacrée marquant la fin du Ramadan, le 30 mars.

Plus de 50 Palestiniens ont été tués et près de 200 blessés par les attaques israéliennes le premier jour de l’Eid al-Fitr. Le deuxième jour de la fête, le 31 mars, Israël a émis des ordres de déplacement forcé couvrant Rafah, dans le sud de Gaza, et affectant plus de 140 000 personnes.

 

22 mars. Les corps des membres de la famille al-Mashharawi sont extraits des ruines de leur maison après qu'elle a été ciblée par une frappe israélienne au cours de la nuit dans le quartier d'al-Tuffah, dans la partie orientale de la ville de Gaza. (Photo : Yousef Zaanoun / ActiveStills)

22 mars. Les corps des membres de la famille al-Mashharawi sont extraits des ruines de leur maison après qu’elle a été ciblée par une frappe israélienne au cours de la nuit dans le quartier d’al-Tuffah, dans la partie orientale de la ville de Gaza. (Photo : Yousef Zaanoun / ActiveStills)

 

Le 1er avril, le Programme alimentaire mondial annonçait que la totalité des 25 boulangeries de Gaza soutenues par l’agence des Nations unies

« avaient dû fermer en raison du manque de combustible et de farine ».

« Les repas chauds continuent, mais les fournitures tiendront tout au plus deux semaines »,

a déclaré le Programme alimentaire mondial, qui a ajouté qu’il

« allait distribuer ses derniers colis de vivres au cours des deux prochains jours ».

Entre-temps, selon l’OCHA, plus de 85 000 tonnes métriques de « marchandises alimentaires, suffisantes pour un ou deux mois, restent en plan en dehors de Gaza ».

 

Plus de 50 000 tués à Gaza

À la date du 31 mars, le ministre de la santé de Gaza a fait état de 1 001 décès et de 2 359 blessés depuis qu’Israël a repris ses attaques à grande échelle le 18 mars.

Plus de 50 350 personnes à Gaza ont été tuées depuis octobre 2023, et 114 400 autres blessées, d’après le ministère. Parmi les tués, 31 pour 100 étaient des enfants, 17 pour 100 des femmes, 44 pour 100 des hommes et 8 pour 100 des personnes âgées.

 

22 mars. Des enfants déplacés vivant dans un camp à proximité d'une décharge, dans la zone de Yarmouk à Gaza même.

22 mars. Des enfants déplacés vivant dans un camp à proximité d’une décharge, dans la zone de Yarmouk à Gaza même. (Photo : Omar Ashtawy / APA images)

 

Des enfants examinent le site d'une frappe de l'aviation israélienne qui visait la tente de Sala al-Bardawil, un membre du bureau politique du Hamas, et de sa famille à Khan Younis (sud de Gaza) le 23 mars. Depuis le 18 mars, plusieurs autres personnalités de l'aile politique du Hamas ont été ciblées et tuées en même temps que des membres de leurs familles.

Des enfants examinent le site d’une frappe de l’aviation israélienne qui visait la tente de Sala al-Bardawil, un membre du bureau politique du Hamas, et de sa famille à Khan Younis (sud de Gaza) le 23 mars. Depuis le 18 mars, plusieurs autres personnalités de l’aile politique du Hamas ont été ciblées et tuées en même temps que des membres de leurs familles. (Photo : Doaa Albaz / ActiveStills)

 

Sept pour 100 de la population de Gaza ont été tués ou blessés, estime le Dr Munir al-Bursh, le directeur général du ministère de la santé à Gaza.

« Une forte augmentation des patients à traumatisme a mis le système des soins de santé de Gaza sous une immense pression »,

a déclaré l’OCHA,

« en même temps qu’il est nécessaire de toute urgence de réapprovisionner les fournitures de traumatologie, y compris les liquides, les antibiotiques, les fixateurs externes et les unités de sang. »

Les livraisons d’anesthésiques existantes à Gaza

« ne suffisaient pas à couvrir la demande croissante, y compris pour la chirurgie, le travail et l’accouchement, la gestion de la douleur et les soins intensifs »,

a ajouté l’OCHA.

24 mars, hôpital Al-Ahli à Gaza. Des personnes endeuillées se rassemblent près des corps de leurs êtres chers tués par des frappes israéliennes.

24 mars, hôpital Al-Ahli à Gaza. Des personnes endeuillées se rassemblent près des corps de leurs êtres chers tués par des frappes israéliennes. (Photo : Omar Ashtawy / APA images)

 

En Cisjordanie, 99 Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes depuis le début de l’année, dont 17 enfants et trois femmes, a déclaré le bureau de l’ONU dans un rapport publié le 27 mars. Plus de la moitié de ces décès ont eu lieu

« dans quatre localités seulement, dont les camps de réfugiés de Jénine et de Nur Shams »,

a ajouté l’ONU.

 

Les morts en Cisjordanie

Parmi les personnes tuées en Cisjordanie au mois de mars figurait un jeune de 18 ans abattu et tué le 4 mars par les forces israéliennes dans le nord de la Cisjordanie après qu’il s’était approché armé d’un couteau, prétend-on, du check-point de Homesh.

Le même jour, selon l’OCHA,

« les forces israéliennes ont abattu et tué deux Palestiniens dans la ville de Jénine dans le cadre des opérations en cours dans la zone ».

26 mars, à Beit Lahiya, dans le nord de Gaza, au cours d'une manifestation réclamant la fin du génocide, un manifestant porte un T-shirt sur lequel on peut lire « Nous voulons vivre en paix et en sécurité ». Malgré les incessants bombardements israéliens, d'autres manifestations ont eu lieu à Jabaliya et à Beit Hanoun, deux villes également situées dans le nord de Gaza. (Photo : Yousef Zaanoun / ActiveStills)

26 mars, à Beit Lahiya, dans le nord de Gaza, au cours d’une manifestation réclamant la fin du génocide, un manifestant porte un T-shirt sur lequel on peut lire « Nous voulons vivre en paix et en sécurité ». Malgré les incessants bombardements israéliens, d’autres manifestations ont eu lieu à Jabaliya et à Beit Hanoun, deux villes également situées dans le nord de Gaza. (Photo : Yousef Zaanoun / ActiveStills)

 

Le bureau de l’ONU a ajouté :

« Il a été dit que l’une des personnes tuées tentait de rentrer chez elle et que l’autre s’était engagée dans un échange de coups de feu avec les forces israéliennes, qui ont retenu son corps. »

À Jénine, le 10 mars, un Palestinien roulant à moto a été touché et tué par des soldats se déplaçant à bord d’un véhicule de l’armée israélienne.

Le même jour, un adolescent de 16 ans a été tué par les forces de l’Autorité palestinienne, qui l’avaient poursuivi

« à bord de véhicules civils avant de l’abattre en le touchant à la tête et à la poitrine, et de l’arrêter »,

d’après l’OCHA.

 

28 mars. Les corps des victimes sont extraits des décombres de l'habitation de la famille Awad, suite aux attaques israéliennes contre le quartier de Zeitoun à Gaza.

28 mars. Les corps des victimes sont extraits des décombres de l’habitation de la famille Awad, suite aux attaques israéliennes contre le quartier de Zeitoun à Gaza. (Photo : Omar Ashtawy : APA images)

L'uniforme d'un soldat israélien au moment où les colons envahissent Khirbet al-Tawil, une communauté rurale en Cisjordanie. Les forces israéliennes ont ordonné aux Palestiniens de se tenir à l'écart des colons qui venaient empiéter sur leurs terres et un militaire a pointé son fusil sur un photographe d'ActiveStills et sur deux activistes de la solidarité.

L’uniforme d’un soldat israélien au moment où les colons envahissent Khirbet al-Tawil, une communauté rurale en Cisjordanie. Les forces israéliennes ont ordonné aux Palestiniens de se tenir à l’écart des colons qui venaient empiéter sur leurs terres et un militaire a pointé son fusil sur un photographe d’ActiveStills et sur deux activistes de la solidarité. (Photo : Avishay Mohar / ActiveStills)

 

Le 11 mars, quatre Palestiniens, dont une femme, ont été tués au cours d’un raid israélien contre Jénine qui a duré 10 heures. Le lendemain, un Palestinien est mort après être tombé du toit d’un immeuble de cinq étages alors qu’il fuyait les forces israéliennes qui perquisitionnaient un immeuble de Jérusalem afin de rechercher des Palestiniens dénués de permis de travail.

« Dernièrement, les forces israéliennes ont intensifié leurs opérations en Israël afin d’arrêter les travailleurs palestiniens ne possédant pas les permis de travail requis, et on dit que des centaines d’entre eux ont été arrêtés »,

a déclaré l’OCHA.

La Palestine en images. Photo : Le 28 mars, à Khan Younis, partie sud de Gaza, dans une école de l'UNRWA utilisée comme abri pour personnes déplacées, une famille palestinienne prépare les biscuits traditionnels pour l'Eid al-Fitr, la fête marquant la fin du Ramadan.

Le 28 mars, à Khan Younis, partie sud de Gaza, dans une école de l’UNRWA utilisée comme abri pour personnes déplacées, une famille palestinienne prépare les biscuits traditionnels pour l’Eid al-Fitr, la fête marquant la fin du Ramadan. (Photo : Doaa Albaz / APA images)

 

Le 14 mars, selon le bureau de l’ONU,

« les forces israéliennes ont abattu et tué un adulte palestinien au cours d’un raid contre le village de Salem »,

dans la zone de Naplouse.

Le 18 mars, dans un café de Qalqiliya, un Palestinien est mort après avoir été abattu par des forces israéliennes en tenues civiles. Le lendemain, un homme était abattu et tué au cours d’un raid israélien dans le camp de réfugiés d’Ein Beit al-Mai, toujours dans la zone de Naplouse.

Les corps des deux hommes ont été retenus par Israël.

Le 18 mars également, un Palestinien est mort de blessures encourues lors d’une attaque à main armée menée près de Jérusalem avec deux autres hommes, attaque au cours de laquelle un colon israélien a été tué. Deux des trois tireurs palestiniens ont été tués sur les lieux mêmes par les forces israéliennes et le troisième est dans le coma. Il venait d’être libéré le 27 février

« dans le cadre de l’échange entre otages et prisonniers de la première phase du cessez-le-feu de Gaza »,

a expliqué l’ONU.

30 mars. Des fidèles prient lors de l'Eid al-Fitr à Jabaliya, dans le nord de Gaza.

30 mars. Des fidèles prient lors de l’Eid al-Fitr à Jabaliya, dans le nord de Gaza. (Photo : Ramy Mahmud / APA images)

 

La Palestine en images. Photo : 31 mars. Des enfants jouent dans une école du camp de réfugiés de Jabaliya, dans le nord de Gaza, lors de la fête de l'Eid al-Fitr.

31 mars. Des enfants jouent dans une école du camp de réfugiés de Jabaliya, dans le nord de Gaza, lors de la fête de l’Eid al-Fitr. (Photo : Omar Ashtawy / APA images)

 

Le 25 mars, il a été dit que l’armée israélienne avait utilisé un drone explosif à l’intérieur d’une boutique de Qalqiliya pour tuer un homme qui avait refusé de se rendre. Le lendemain, les forces israéliennes avaient abattu et tué un jeune de 18 ans qui, prétendaient-elles, avait lancé des pierres contre des colons au village de Beita, près de Naplouse. Israël a retenu les corps des deux hommes.

L’ONU a ajouté que plus de 850 personnes avaient été forcées de quitter leurs foyers à Tulkarem rien qu’au cours des deux dernières semaines et que, depuis le début de l’année, 431 personnes avaient été déplacées en raison de la démolition de leurs habitations sous le prétexte qu’elles avaient été construites sans permis.

Dans un rapport publié le 4 avril, le bureau de l’ONU a déclaré que plus de 280 000 personnes de Gaza avaient été déplacées au cours des deux semaines précédentes, dont 100 000 à Rafah, et que le nombre de travailleurs humanitaires tués était désormais de 409.

Jonathan Whittall, le chef par intérim de l’OCHA en Cisjordanie et à Gaza, a déclaré :

« En tant qu’humanitaires (…) nous ne pouvons tolérer que des civils palestiniens soient déshumanisés au point d’être en quelque sorte indignes de survivre (…) et la survie des gens dépend d’un système d’aide qui est lui-même sous attaque. »

 

La Palestine en images. Photo : 31 mars. Les corps de huit paramédicaux de la Société du Croissant-Rouge de Palestine tués par les forces israéliennes après qu'on les a retrouvés et transférés au Complexe médical Nasser à Khan Younis. Ces hommes avaient été tués le 23 mars alors qu'on les avait envoyés dans la zone d'al-Hashasheen de Rafah, dans le sud de Gaza, à la suite d'un bombardement israélien. Six autres membres du personnel de secours avaient été tués et un paramédical est toujours porté manquant à ce jour.

31 mars. Les corps de huit paramédicaux de la Société du Croissant-Rouge de Palestine tués par les forces israéliennes après qu’on les a retrouvés et transférés au Complexe médical Nasser à Khan Younis. Ces hommes avaient été tués le 23 mars alors qu’on les avait envoyés dans la zone d’al-Hashasheen de Rafah, dans le sud de Gaza, à la suite d’un bombardement israélien. Six autres membres du personnel de secours avaient été tués et un paramédical est toujours porté manquant à ce jour. (Photo : Doaa Albaz / ActiveStills)

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Publié le 7 avril 2025 sur The Electronic Intifada
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine

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