Le gouvernement belge a encore fait fort aujourd’hui : il a suspendu son aide à une école palestinienne à Beit Awwa en Cisjordanie occupée. Pourquoi ? Parce que l’école a été rebaptisée d’après le nom d’une « terroriste », entend-on aux cabinets des ministères des Affaires étrangères et de la Coopération au développement. Faut dire qu’ils font beaucoup moins de bruit quand les projets qu’ils soutiennent sont détruits par l’armée israélienne.
Mais qui était en fait Dalal al-Mughrabi ?
Dalal al-Mughrabi est une combattante palestinienne devenue une légende depuis de nombreuses années. Elle dirigeait un groupe de 12 combattants dans l’une des attaques les plus commentées qui furent jamais menées contre les forces israéliennes, voici 39 ans.
Le 11 mars 1978, Dalal et son groupe de combattants parvenaient à s’infiltrer de l’autre côté de la frontière libano-israélienne, en direction de la plaine côtière à proximité de Tel-Aviv, en utilisant des dinghys (petites embarcations gonflables). Elle et ses camarades avaient détruit leurs bateaux au moment où ils avaient atteint la côte. Le voyage était prévu sans retour, puisqu’ils rentraient chez eux dans l’intention d’y rester. Ils s’étaient emparés de force d’un autobus militaire israélien et avaient pris ses passagers – trois douzaines de soldats environ – en otages après avoir conduit le véhicule le long de l’autoroute côtière menant à la colonie de Herzliya, où un combat de neuf heures avait eu lieu entre eux et les forces israéliennes. Tous les membres du groupe avaient été tués, au cours de cet affrontement, que la majorité des soldats israéliens détenus en otages dans l’autobus.
Dalal al-Mughrabi, une femme de 20 ans qui n’avait encore jamais vu sa patrie avant l’heure de sa mort, était née en 1958 au camp de réfugiés de Sabra, au Liban. Après sa mort, sa mère avait déclaré qu’elle préférait que le corps de sa fille fût inhumé en Palestine.
Dalal est toujours perçue par les Palestiniens et les Arabes comme une héroïne et une combattante exceptionnelle. Dans un message envoyé peu de temps avant sa mort, Dalal avait demandé aux factions palestiniennes de pointer leurs armes sur leur ennemi – Israël, et de ne pas s’impliquer dans des querelles internes. Elle allait inspirer des milliers de jeunes femmes palestiniennes et libanaises qui allaient suivre ses traces par la suite.
Selon sa mère, qui avait pris la parole sur une chaîne de TV arabe : « Dalal ne sera jamais oubliée, du fait qu’elle restera un admirable symbole de la lutte des femmes palestiniennes et un exemple demandant à être imité par les jeunes hommes et femmes palestiniens qui poursuivront la lutte armée jusqu’à la libération de la Palestine. » MDL.
D’après l’article Remembering Dalal al-Mughrabi, symbol of the struggle for liberation (Palestine), publié sur 325
Traduction : Jean-Marie Flémal