Toufan al-Ahrar : La Résistance s’apprête à restituer les corps des captifs sionistes ; la libération de centaines de Palestiniens doit avoir lieu samedi
Le matin du 20 février, la Résistance palestinienne organise une cérémonie pour la restitution de quatre corps de prisonniers sionistes de la résistance qui ont été tués par les avions de l’occupation. À cette cérémonie doivent participer des combattants de la libération, des prisonniers palestiniens libérés – dont Mohammed Abu Warda, condamné à 46 fois la perpétuité et libéré dans le cadre du Toufan al-Ahrar – et les familles des martyrs palestiniens. Les inscriptions sur la plate-forme sont une réponse claire aux menaces de déplacement et de nouvelle offensive contre Gaza proférées par Trump et Netanyahou.
Cet événement a lieu à l’heure où le peuple palestinien et le monde se préparent à un moment important de l’échange de prisonniers, puisque les forces de la résistance vont passer à la deuxième phase des négociations de cessez-le-feu à Gaza.
Dans un discours prononcé mardi 18 février à Gaza, Khalil al-Hayya, le dirigeant du Hamas, le Mouvement de la Résistance islamique, a déclaré que, ce jeudi, en échange de la libération de femmes et d’enfants prisonniers palestiniens, la Résistance allait restituer les corps des quatre prisonniers sionistes tués par les bombes des forces d’occupation génocidaires et, samedi, libérer également six prisonniers sionistes, le tout dans le cadre de la première phase du cessez-le-feu.
Ce samedi 22 février, conformément au Toufan al-Ahrar, le Déluge des Libres, autrement dit l’échange de prisonniers, le régime sioniste va libérer :
445 Palestiniens capturés à Gaza après le 7 octobre 2023 ;
51 prisonniers palestiniens condamnés à la perpétuité ;
59 prisonniers palestiniens condamnés à de lourdes peines ;
47 Palestiniens ré-arrêtés après leur libération lors de l’échange de prisonniers Wafaa al-Ahrar en 2011 ;
200 femmes et enfants palestiniens enlevés par l’occupation après le 7 octobre 2023.
Abu Obeida, le porte-parole militaire des Brigades Izz el-Din al-Qassam, a déclaré :
« Demain, jeudi 20 février 2025, dans le cadre de l’accord du Déluge d’Al-Aqsa concernant l’échange de prisonniers, la Résistance restituera les corps de la famille Bibas et le corps du prisonnier Oded Lifshitz.
« Ils étaient vivants avant que leur centre de détention ne soit délibérément bombardé par l’aviation de l’occupation sioniste. »
Abu Hamza, porte-parole de Saraya al-Quds, a dit de son côté :
« Saraya Al-Quds a décidé de libérer les restes du captif sioniste Oded Lifshitz, l’un des captifs que l’ennemi sioniste a délibérément tué par ses frappes aériennes lors de la bataille du Déluge d’Al-Aqsa. La libération aura lieu demain, jeudi 20 février 2025, dans le cadre du septième transfert de la première phase de l’accord d’échange de prisonniers. »
Abu Bilal, porte-parole des Brigades Mujahideen, a déclaré :
« Dans le cadre de la première phase de l’accord d’échange de prisonniers avec la Résistance palestinienne et par la volonté d’Allah, les corps de la famille Bibas seront restitués demain, jeudi 20 février 2025. Les membres de la famille avaient été capturés par un groupe de combattants des Brigades Al-Mujahideen le 7 octobre 2023 et avaient été préservés et traités correctement en conformité avec les nobles enseignements de l’Islam, avant d’être tués au moment où l’occupation sioniste les avait bombardés, ce qui avait provoqué leur mort ainsi que le martyre des membres du groupe qui les avaient capturés. Les Brigades ont sauvegardé les corps des membres de cette famille tout au long de la guerre jusqu’au moment de leur restitution. »
En même temps que la restitution des corps des prisonniers tués par les bombardements de Gaza par l’occupation, la Campagne nationale de libération des corps des martyrs a mis en lumière le fait que l’entité sioniste s’obstine à détenir 665 corps de martyrs palestiniens et arabes dans ses morgues et ses « cimetières des numéros », dont, très récemment, ceux de Yousef al-Tayeh (qui avait été libéré des prisons de « coordination sécuritaire » de l’Autorité palestinienne à peine quelques heures plus tôt), de Mohammed Barieh et de Yousef al-Asmar, les trois martyrs du camp d’al-Fara tués par le régime sioniste ce mercredi 19 février dans la soirée ; les trois combattants de la résistance se sont défendus contre les forces d’invasion, ils ont été assiégés à l’intérieur d’une maison jusqu’au moment où celle-ci a été bombardée par les forces d’occupation. Les forces d’invasion se sont ensuite emparées des corps des martyrs.
Ce chiffre vient s’ajouter aux corps enlevés de martyrs palestiniens à Gaza, dont le nombre n’a pas encore été révélé ; les médias sionistes ont rapporté qu’au moins 1 500 corps de martyrs palestiniens étaient probablement retenus au camp de torture de Sde Teiman.
L’échange de prisonniers de samedi inclura la libération d’un certain nombre de Palestiniens éminents purgeant de très longues peines. Alors qu’aucune libération ne peut être confirmée avant l’obtention de la liste définitive et la libération physique des prisonniers, nombre de comptes rendus médiatiques indiquent que le Dr Hussam Abu Safiya, fera partie des 445 Palestiniens de Gaza libérés au cours de l’échange. Le Dr Abu Safiya n’est autre que l’héroïque pédiatre et directeur de l’hôpital Kamal Adwan Hospital, qui avait gardé son hôpital ouvert durant le génocide en cours, afin de soigner les blessés et de sauver des vies, jusqu’au moment où il avait été enlevé par les forces d’occupation qui venaient de bouter le feu à l’hôpital. Le Dr Abu Safiya est devenu un symbole dans la guerre menée par l’occupation contre les soins de santé et les travailleurs médicaux palestiniens.
Parmi les prisonniers dont la libération est attendue lors de l’échange de samedi figurent :
Nael Barghouti, le plus ancien prisonnier palestinien encore en détention ; Nael Barghouti est emprisonné depuis 1978 et s’est vu refuser sa libération à plusieurs reprises jusqu’en 2011, date à laquelle il a été libéré lors de l’échange de prisonniers Wafaa al-Ahrar. Après sa libération, il avait épousé l’ancienne prisonnière Iman Nafeh. Le 18 juin 2014, il avait été capturé par les forces d’occupation, qui lui avaient ré-imposé sa précédente sentence, comme cela a d’ailleurs été le cas pour des dizaines de Palestiniens libérés lors de cet échange et repris par la suite.
Alaa el-Din Bazian, un autre prisonnier palestinien vétéran, né à Jérusalem en 1958, avait rejoint la résistance au sein du mouvement du Fatah en 1977. Il avait été emprisonné entre 1979 et 1981, puis libéré avant d’être à nouveau arrêté et condamné à 20 ans de prison. Libéré en 1985 lors de l’échange de prisonniers organisé par le Commandement général du FPLP, il avait été ré-arrêté en 1986 et condamné à la prison à vie. Libéré lors de l’échange Wafaa al-Ahrar en 2011, il était capturé une fois de plus en 2014 et sa sentence originale lui était de nouveau imposée.
Samer Mahroum, de Jénine, emprisonné depuis 1986 en tant que camarade d’Omar Nayef Zayed, avait été libéré lors de l’échange Wafaa al-Ahrar en 2011. À l’instar d’Alaa el-Din Bazian et de Nael Barghouti, il était de nouveau arrêté en 2014 et se voyait ré-imposer sa sentence originale. Il s’était marié deux mois à peine avant sa ré-arrestation et, alors qu’il était en prison, avait eu deux enfants via du sperme sorti de prison frauduleusement – son fils Adam et sa fille Yasmine.
Abdul-Nasser Issa, emprisonné depuis 1995. Né au camp de réfugiés de Balata à Naplouse en 1968, il avait rejoint le mouvement du Hamas dès sa création et, ensuite, les Brigades al-Qassam, effectuant de multiples opérations en tant que camarade de Mohammed Deif, Yahya Ayyash et Muhyideen al-Sharif. Purgeant deux sentences à perpétuité, il est devenu l’un des dirigeants du mouvement des prisonniers en qualité de représentant des prisonniers du Hamas. Il a été l’un des architectes du Document des prisonniers, de 2006, et a rédigé de multiples articles et études alors qu’il était derrière les barreaux.
Othman Bilal, emprisonné depuis 1995. Né en 1969 à Naplouse, il avait rallié le mouvement du Hamas dès sa création, puis son aile militaire, les Brigades al-Qassam. Condamné à 27 sentences à vie, il a travaillé en étroite collaboration avec Abdul-Nasser Issa, Yahya Ayyash et Muhyideen al-Sharif afin de lancer de multiples opérations de résistance. Son frère Muath Bilal a reçu 26 condamnations à vie plus 25 ans et son autre frère Obada a été déporté en Turquie à la suite de sa libération lors de l’échange Wafaa al-Ahrar.
Ammar al-Zaben, emprisonné depuis 1998. Né à Naplouse en 1975, il est marié et père de deux fils et deux filles. Il avait rallié les Brigades al-Qassam et rejoint une cellule dans le but spécifique de capturer des soldats de l’occupation afin de les échanger moyennant la libération de prisonniers palestiniens. Il est considéré comme le premier prisonnier palestiniens à avoir utilisé du sperme « libéré » pour avoir des enfants avec son épouse. Il a été condamné à 27 sentences à vie plus 25 ans ; sa mère est décédée en 2004 au moment où elle participait à une grève de la faim en solidarité avec les prisonniers palestiniens en grève de la faim à l’intérieur des geôles israéliennes.
À maintes reprises, la Résistance palestinienne a insisté pour faire avancer la deuxième phase de l’accord de cessez-le-feu, y compris en invitant instamment l’occupation à assumer ses responsabilités lors de la première phase – entre autres, en permettant l’entrée de lourds équipements de construction et de mobil-homes à Gaza, ainsi qu’en se retirant entièrement de toutes les zones occupées.
Dans l’intervalle, l’occupation, qui travaille main dans la main avec les États-Unis et leurs partenaires impérialistes, cherche avidement à entraver la progression du cessez-le-feu, en menaçant de déplacer les Palestiniens tout en exigeant que les forces de la Résistance palestinienne désarment et que leur direction quitte Gaza, alors que tous les Palestiniens ont fait entendre clairement que l’avenir de Gaza serait uniquement palestinien.
Dans un discours récent prononcé lors du Forum d’Al Jazzera, Osama Hamdan, un dirigeant du Hamas, a déclaré :
« Les affaires internes sont une décision palestinienne et, quant à tous ceux qui veulent prendre la place d »Israël’, nous les traiterons comme s’ils étaient eux-mêmes ‘Israël’ – carrément. Tous ceux qui veulent agir comme agents d »Israël’ devront subir les conséquences d’être ses agents. La question des armes de la résistance, des dirigeants de la résistance, du peuple de la résistance et de notre relation avec les sympathisants de la résistance, tout cela est en dehors de toute discussion possible. Il nous est impossible d’accepter que quelqu’un nous en parle, et nous ne permettrons en aucun cas que le sujet vienne à table. »
La Résistance a une fois de plus émis une proposition claire visant à échanger tous les prisonniers sionistes qu’elle détient contre tous les prisonniers palestiniens détenus dans les prisons sionistes, l’échange « tout pour tout » réclamé par la Résistance depuis le 7 octobre 2023.
Selon sa fâcheuse habitude, le régime sioniste a maintes fois violé l’accord de cessez-le-feu, y compris via le blocage de l’entrée de tentes, de mobil-homes et de lourd matériel de construction ; en abattant des Palestiniens un peu partout dans Gaza à l’aide de ses snipers, entre autres, en tuant trois policiers de Gaza qui organisaient la réception et la distribution de l’aide à Rafah ; et en bloquant l’aide vers le nord de Gaza, sans parler de ses agressions en cours contre les Palestiniens partout en Cisjordanie.
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Publié le 19 février 2025 sur Samidoun
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine