Palestine : l’histoire d’une colonisation et d’une résistance
L’histoire de la Palestine : depuis la Nakba, une lutte continue contre la colonisation, pour le retour des réfugiés et la libération totale du pays
La Nakba, la « Catastrophe »
-l’expulsion et la dépossession par la force d’entre 750.000 et 950.000 Palestiniens
-l’expropriation violente de 78 % de leurs terres d’origine par des milices sionistes
-la mort de plus de 12.000 Palestiniens en 1947 et 1948
-le massacre de centaines de villageois
-la destruction de 531 villages pour empêcher le retour des réfugiés
Bertrand Russell, philosophe, écrit du 30 janvier 1970 et lu au Caire, le lendemain de sa mort
«La tragédie du peuple de Palestine est que leur pays a été ‘donné’ par une puissance étrangère à un autre peuple pour y créer un nouvel État.
Le résultat fut que des centaines de milliers d’innocents sont devenus des réfugiés. A chaque nouveau conflit, leur nombre n’a cessé d’augmenter. Combien de temps encore le monde tolérera-t-il ce spectacle cruel ?
Il est évident que les réfugiés ont tous les droits au pays dont ils ont été chassés et que la négation de ce droit est au cœur du conflit.
Aucun peuple au monde n’accepterait d’être chassé en masse de son propre pays »
Theodor Herzl, fondateur du mouvement sioniste
Dans « L’Etat des Juifs », 1896 : « Pour l’Europe, nous formerons là-bas un élément du mur contre l’Asie ainsi que l’avant-poste de la civilisation contre la barbarie. »
Theodor Herzl en 1904 : « Un Etat du fleuve égyptien au grand fleuve, l’Euphrate, selon ce qui est écrit dans le livre de la Genèse (15,18-21). »
Moshe Dayan, militaire et ministre israélien, cité dans Haaretz, le 4 avril 1969 (Source : Le Monde Diplomatique, La palestine en cartes)
« Des villages juifs ont été construits en lieu et place des villages arabes. On ne connaît même pas les noms de ces villages arabes et je ne vous blâme pas de ce que les livres de géographie n’existent plus.
Non seulement les livres n’existent plus, mais les villages arabes ne sont plus là non plus. Nahlal a été construit à la place de Mahful; Kibbutz Gvat sur le site de Jibta; Kibbutz Sarid sur celui de Huneifis; et Kefar Yehushu’a sur celui de Tal al-Shuman.
Il n’y a pas un seul endroit construit dans ce pays qui n’ait eu auparavant une population arabe. »
Dareen Tatour, poétesse palestinienne de Nazareth, dans : Notre Nakba et leur indépendance
« L’anniversaire de la Nakba a lieu tous les mois de mai. Mais nous, les Palestiniens de 1948, vivons le souvenir de la Nakba dans des circonstances différentes de celles de tous les autres Palestiniens.
Ici, depuis l’intérieur d’Israël, nous pouvons entendre les sirènes annoncer le début de la célébration observée par ceux qui nous occupent alors que nous sommes toujours profondément enracinés au sein même de notre patrie. Nous souffrons parce que nous nous sentons aliénés dans notre propre pays, nous crions et hurlons et personne ne nous entend.
Depuis les cendres de la Nakba, nous nous lançons dans le combat afin de rester sur notre terre et tenter de préserver notre héritage et notre identité tout en étant confrontés à une série de lois tyranniques et racistes.
Nous commémorons les maisons détruites de nos ancêtres, nous commémorons la Nakba par une Marche du Retour et des visites à nos villes tombées dans la désolation, nous envoyons des messages nostalgiques aux réfugiés déportés qui attendent leur retour.
Nous renouvelons leur loyauté et visitons les sites de leurs villages détruits.
Nous errons sur le sol de nos villes et nous nous asseyons sur les pierres restées des décombres de nos maisons quand elles étaient encore là.
Nous souffrons en silence et avec fierté et nous restons ici, en dépit de cette liberté qui n’est qu’un rêve. »
Khaled Barakat, auteur et militant de la gauche palestinienne Les leçons de Gaza : Khaled Barakat sur la Journée de la Terre et le Droit au Retour
Aujourd’hui, les réfugiés palestiniens partout dans le monde, en Syrie, au Liban, dans le monde entier, organisent des événements alors même qu’ils font face à de grandes difficultés au quotidien.
Les classes populaires palestiniennes prennent l’initiative et présentent un programme et une alternative réels, profondément liés à la lutte des prisonniers et à la commémoration de la Nakba.
Aujourd’hui, toutes les forces de la Résistance palestinienne sont unies pour affirmer les droits nationaux palestiniens tels qu’ils ont toujours été constitués: un consensus populaire, au cœur duquel sont le retour et la libération, le retour de tous les réfugiés et la libération de la Palestine
Extraits d’un panneau didactique de l’expo : « Quatre générations de réfugiés au Liban »