Libérés mais marqués : Les prisonniers palestiniens dénoncent la bestialité de l’occupation

Ce samedi 15 février, les autorités d’occupation israéliennes ont relâché le sixième groupe de prisonniers palestiniens dans le cadre de l’actuel accord de cessez-le-feu.

 

Des prisonniers palestiniens ont été relâchés à Ramallah. (Photo : via médias sociaux, QNN)

Des prisonniers palestiniens ont été relâchés à Ramallah. (Photo : via médias sociaux, QNN)

 

Selon la Commission des affaires des prisonniers et la Société des prisonniers, le groupe libéré inclut 36 détenus qui purgeaient des condamnations à perpétuité et 333 prisonniers en provenance de Gaza et arrêtés à la suite de l’agression israélienne contre la bande au lendemain du 7 octobre 2023.

La liste des noms indique que 29 des prisonniers libérés sont originaires de la Cisjordanie et sept de Jérusalem occupée et de ses faubourgs, alors que 24 autres ont été déportés de force.

Les forces israéliennes ont déclaré que la zone à proximité de la prison d’Ofer était une zone militaire fermée. Elles ont empêché les familles de se rassembler en leur tirant dessus à balles réelles et en leur lançant des grenades lacrymogènes.

Le Service carcéral israélien (IPS) a forcé les centaines de prisonniers devant être libérés à porter des blousons marqués de son logo, une étoile de David, ainsi que d’une phrase en arabe : « Nous n’oublierons pas ni ne pardonnerons. » Lors de leur libération, on a vu les prisonniers palestiniens brûler leurs « uniformes » en signe de défi.

Les prisonniers palestiniens brûler leurs « uniformes » en signe de défi.

Déjà avant l’aube, des centaines de citoyens et de familles de détenus s’étaient rassemblés en face du Palais de la Culture de Ramallah et de la place du musée Mahmoud Darwich afin d’accueillir les prisonniers libérés tout en agitant des drapeaux palestiniens.

Le Croissant-Rouge palestinien a rapporté que quatre des prisonniers libérés avaient été transférés dans un hôpital en raison de l’extrême précarité de leur état de santé.

Les prisonniers palestiniens libérés ont expliqué à Al Jazeera qu’ils avaient été soumis à de sévères tortures, violences et à un affamement prolongé, lors de leur détention en Israël.

L’état de santé déplorable dans lequel ils ont été libérés dénonce

« l’ampleur des crimes et des violations à l’intérieur des prisons, tant les marques de torture et d’oppression sont évidentes sur leurs corps »,

a déclaré Ahmed Al-Qudra, directeur du Bureau des médias des prisonniers, qui a réclamé

« une position forte quand il s’agira de tenir l’occupation responsable de ses crimes ».

 
 

Ahmed Al-Qudra a insisté en disant que

« les vagues de prisonniers libérés continuent de briser les chaînes de la captivité en rendant la liberté à ceux qui en ont été privés par l’occupation, prouvant ainsi que seule la résistance peut imposer la volonté de notre peuple et arracher de retour ses droits à l’emprise de l’occupant ».

Il a en outre condamné la façon dont l’occupation traite les prisonniers, en disant que

« l’occupation n’a pas mis fin à ses crimes contre les prisonniers ; même au moment de leur libération, elle les humilie délibérément, les agresse et les avilit dans une tentative désespérée d’étouffer leur joie d’être libres. La volonté des prisonniers libérés a toutefois prévalu ».

De son côté, le Hamas a accueilli la libération des prisonniers en déclarant :

« Nous félicitons nos prisonniers libérés, leurs familles et notre grand peuple palestinien de cette importante réussite nationale sur la voie de la libération et du retour. »

Le mouvement a affirmé une fois de plus que

« la cause de la libération des prisonniers restera une priorité première pour notre peuple et pour nos courageuse résistance et la victoire ne sera pas complète tant que tous les captifs n’auront pas été libérés. »

Le Hamas a également mis l’accent sur le fait que la libération des prisonniers israéliens met l’occupation dans

« l’obligation d’honorer l’accord et le protocole humanitaire et d’entamer sans retard les négociations de la deuxième phase ».

 

 

Le mouvement a condamné

« le crime de l’occupation consistant à avoir marqué nos prisonniers héroïques de slogans racistes et à les avoir soumis à des traitements brutaux »,

en violation des lois humanitaires. Il a insisté sur le fait qu’

« au contraire, la résistance reste engagée envers les principes de l’éthique dans sa façon de traiter les prisonniers ennemis ».

Un peu plus tôt, ce samedi, les Brigades Al-Qassam, l’aile militaire du Hamas, ont libéré trois prisonniers israéliens de plus dans la cadre de la sixième phase du cessez-le-feu et de l’accord d’échange des prisonniers.

Les Brigades Al-Qassam et Al-Quds ont remis trois prisonniers israéliens, dont deux à double nationalité (américaine et russe) au Comité international de la Croix-Rouge, à l’est de Khan Younis, dans le sud de Gaza.

Cet échange faisait partie de l’actuel échange de prisonniers dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu, qui est entré en vigueur le 19 janvier.

 

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Publié le 15 février 2025 sur The Palestine Chronicle
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine

 

Libération des prisonniers palestiniens. Via Samidoun Paris Banlieue sur Télégram

Via Samidoun Paris Banlieue sur Télégram

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