Mazin Qumsiyeh, invité par la Plate-forme Charleroi-Palestine

Mazin Qumsiyeh

Mazin Qumsiyeh

Plus de 80 personnes ont réservé un bel accueil à Mazin Qumsiyeh, ce vendredi soir à Charleroi.

La Plate-forme Charleroi-Palestine les avait d’abord gâtées avec un bon plat de couscous.
Le prix était modeste, car les ingrédients pour le repas avaient été offerts par les boucheries du coin.

La mission « Bienvenue en Palestine » a recueilli toute l’attention, et les bénéfices de la soirée serviront d’ailleurs à aider des carolos à prendre leur envol pour la Palestine le 15 avril prochain.

C’est à partir d’une analyse historique et avec bien des exemples concrets que Mazin Qumsiyeh a permis à l’assistance de mieux comprendre l’esprit de résistance du peuple palestinien, et la permanence de son combat pour la reconnaissance de ses droits nationaux depuis le XIXème siècle, à l’époque de l’Empire ottoman.

Il a argumenté longuement à propos de son choix de privilégier l’action non-violente, dont il souligne qu’elle a permis d’engranger de nombreuses victoires contre l’occupant. Mais, a-t-il aussi expliqué, dans l’histoire aucune lutte de libération nationale, aucun combat contre le colonialisme, n’a jamais été exclusivement mené par des moyens non-violents. Pas plus qu’aucun n’a été gagné exclusivement par la violence. Il s’agit tout simplement de choisir, dans un contexte donné et à un moment donné, en fonction des objectifs que l’on se donne, les outils les plus appropriés, aptes à conduire à la victoire.

Et il n’y a pas de « petite » victoire : il faut avant tout maintenir la pression sur la puissance coloniale, pour hâter sa désagrégation sous le poids de ses propres contradictions. Car, souligne-t-il, le projet sioniste qui visait à vider complètement l’espace compris entre le Jourdain et la Méditerranée de toute présence arabe a été mis en échec par la résistance populaire, et il le restera jusqu’à ce qu’il s’effondre.

Mazin Qumsiyeh a aussi, à plusieurs reprises, souligné la participation d’un nombre croissant de citoyens Israéliens, juifs, aux luttes des Palestiniens, et l’importance aussi de la contribution que des militants étrangers apportent à ces luttes. Il a souligné l’importance de l’opération « Bienvenue en Palestine« , comme auparavant de la la « flottille de la liberté » pour Gaza.

Quant à la controverse concernant la validité ou non, dans le contexte actuel, de la « solution à deux Etats » ou plutôt d’un État unique, démocratique, pluri-ethnique et pluri-confessionnel, Mazin Qumsiyeh rappelle que cette dernière vision est celle du mouvement de libération nationale palestinien depuis ses origines. Et, souligne-t-il surtout, quelle que soit la solution qui prévaudra in fine, elle ne peut réussir durablement que si elle est pleinement respectueuse des droit humains, si elle est fondée sur eux. Ce qui exclut d’emblée tout solution qui impliquerait par exemple l’abandon du « droit au retour » pour les Palestiniens.

Mazin Qumsiyeh souligne aussi que, depuis l’origine, la violence du camp sioniste est en permanence dix fois plus importante que celle de la résistance palestinienne : le bilan des victimes et en effet toujours de 10 Palestiniens tués par Israël pour chaque Israélien tué.

Pour le moment, a expliqué le responsable des comité de la résistance populaire (arrêté à cinq reprises par l’occupant israélien en 2011) le moral de la population palestinienne n’est pas très haut. C’est généralement le cas de tous les peuples opprimés dans la période qui sépare deux insurrections.

Mais, a-t-il assuré, dans un an le moral de la population sera bien meilleur. Il sera même au zénith, car tout porte à croire qu’à ce moment on sera en pleine insurrection populaire, et plus que jamais les Palestiniens auront besoin du soutien de leurs amis, toujours plus nombreux et plus résolus, dans le monde entier.

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