Moins d’une semaine après que le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé via Twitter qu’il avait officiellement dissous, ou interdit, deux organisations en faveur de la libération palestinienne, le Collectif Palestine Vaincra et le Comité Action Palestine, on assiste à un accroissement de l’indignation suscitée par la répression en France et de la solidarité avec les deux organisations ciblées.
Alors que l’ambassade d’Israël en France félicite sur Twitter le ministre de l’Intérieur pour avoir réprimé l’expression politique du soutien à la Palestine en France, des mouvements populaires s’organisent en vue de résister à cette réduction au silence des organisations palestiniennes et propalestiniennes.
En France même, de nombreux partis et organisations politiques de gauche se sont exprimés contre les dissolutions. La commission internationale du Parti communiste de France, l’Association France Palestine Solidarité, le Parti de gauche, le NPA, l’Union syndicale Solidaires, le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples, l’Union juive française pour la paix, l’Association des Universitaires pour le Respect du Droit International en Palestine (AURDIP), Révolution permanente, CAPJPO-Europalestine, le Parti ouvrier et la Campagne unitaire pour la libération de Georges Abdellah ont tous sorti des déclarations.
Plus de 7 900 personnes ont déjà signé la pétition en ligne contre la dissolution.
Manifestations et déclarations de soutien au Collectif Palestine Vaincra ont mobilisé toute une série d’organisations et de partis politiques de gauche, dont la Campagne BDS France Toulouse et l’Association France Palestine Solidarité, Action Antifasciste Paris-Banlieue, le Parti de gauche, France Insoumise, le NPA, Révolution permanente, le Parti ouvrier et le Mouvement de la paix, ainsi que des syndicats, comme UD CGT 31, Solidaires 31 et FSU 31.
Parmi les organisateurs du rassemblement de Toulouse du 5 mars contre les dissolutions figuraient Act Up Sud-Ouest, AFA Tolosa, ATTAC Toulouse, Couserans-Palestine Association, BRIC, la Campagne BDS Toulouse, le Centre de la Communauté démocratique kurde de Toulouse, le CLRR 31, le Collectif Palestine Vaincra, le Comité 31 Vérité et Justice, le CNT 31, le Collectif populaire contre l’extrême droite, le CREA, Together ! 31, France Insoumise 31, FSU 31, l’organisation Libertad de la Fédération anarchiste, la LDH Toulouse, le Mouvement de la Paix 31, le NPA 31, le PCOF 31, le POI 31, Révolution permanente 31, Sud Education 31/65, Secours Rouge Toulouse, Solidaires 31, Sud Santé Sociaux 31, Survie Toulouse, l’Union des avocats de France – Toulouse, Toulouse Anti-CRA, l’UCL Toulouse et environs, l’Union départementale des syndicats CGT de la Haute-Garonne, l’Union des étudiants de Toulouse. (31 = département de la Haute-Garonne, 65 = département des Hautes-Pyrénées, NdT)
À Paris, la Campagne unitaire pour la libération de Georges Abdallah organisera une manifestation contre les dissolutions le vendredi 18 mars, à 18 heures, à la station de métro de Ménilmontant. Ce même vendredi 18 mars, à New York City, Samidoun NY/NJ se rassemblera à l’extérieur du consulat de France afin d’exiger que soit mis un terme aux interdictions.
Pendant ce temps, des organisations et activistes du monde entier ont continué de dénoncer les attaques françaises contre les droits palestiniens. En Turquie, le parti SOL (de gauche) a sorti une déclaration de solidarité avec le Collectif Palestine Vaincra.
En Suisse, la Revolutionäre Jugend Zürich (Jeunesse révolutionnaire de Zurich) a défilé dans les rues de Zurich et de Bâle, afin de contester l’interdiction et la dissolution par l’État français du Collectif Palestine Vaincra et autres organisations propalestiniennes.
Lors de la manifestation du 11 mars à Zurich qui commémorait la Journée internationale des travailleuses et lors de celle du 12 mars à Bâle contre la guerre en Ukraine, les participants ont dénoncé la dissolution et soutenu la lutte de libération de la Palestine.
En Belgique, la Plate-forme Charleroi Palestine a témoigné sa solidarité samedi 12 mars lors d’un atelier de « tatreez » (broderie palestinienne) organisation en collaboration avec l’organisation Vie Féminine.
Le 13 mars, à Paris, Samidoun Région parisienne a rejoint de nombreux autres participants dans une expression collective de solidarité avec le Collectif Palestine Vaincra au Salon antiraciste et anticolonial de Montreuil.
Cela s’est déroulé en même temps que d’autres actions et événements à Paris, ce week-end, afin de dénoncer l’attaque du gouvernement français contre les activistes des campagnes pour la justice en Palestine. CAPJPO-EuroPalestine a appelé à manifester à Paris le 12 mars pour dénoncer les dissolutions.
Plus tôt, le même jour, un débat a eu lieu au salon antiraciste et anticolonial de Montreuil afin d’éclairer les attaques et un appel à la solidarité a été lancé.
Le 12 mars à Bruxelles, en Belgique, Secours rouge s’est rassemblé en face de l’ambassade de France afin de dénoncer les dissolutions et appeler à la solidarité avec la Palestine.
Dans le même temps, à Göteborg, en Suède, des camardes de Samidoun Göteborg ont distribué des tracts et collé une lettre sur la porte du consulat de France par solidarité avec le Collectif Palestine Vaincra, exigeant que l’interdiction des organisations soit immédiatement levée.
En Espagne, Jaldia Abubakra, de Samidoun, la Mobilisation des femmes palestiniennes Alkarama et Masar Badil (Voie révolutionnaire alternative palestinienne) ont remis une lettre de protestation à l’ambassade de France à Madrid. Cette lettre avait été signée par toute une série d’organisations : la Mobilisation des femmes palestiniennes Alkarama, l’organisation Alyudur de la jeunesse palestinienne, Samidoun, l’IJAN (Réseau international antisioniste juif) l’Association Unadikum Association, Masar Badil, le Partido Anticpitalists, :le Colectivo Plaza de los pueblos, Los yayo flautas, le Colectivo Palestina libre de Murcia, le Comite de Solidaridad con los Pueblos Interpueblos – Cantabria, le PRUNE (Partido Renacimiento y Union de Europa), l’UMDF (Union musulmane démocratique francaise), le Colectivo Nueva Semilla, la Junts (Association catalane des Juifs palestiniens), l’Asociacion de Mujeres Emprendedoras Brasil Espana, le Comite de Lta Popular De Espanha, le Collectiu Intifada, Lucha Internacionalista UIT-CI, l’Asociacion Al Quds Andalucia de Solidaridad con los Pueblos del Mundo Arabe, l’Asociacion Intercultural Saladillo del Algeciras et BDS Almeria.
Au Danemark, le Forum international a sorti une déclaration et organisé une photo de solidarité en soutien du Collectif :
Les étudiants de l’Université de Mirail, à Toulouse, ont manifesté dans le campus afin d’exprimer leur solidarité avec le Collectif le jour même de l’annonce officielle de sa dissolution, le 9 mars :
À l’université également, les organisateurs ont déployé une banderole déclarant que Darmanin ne serait pas en mesure de réduire le mouvement au silence et de l’empêcher de témoigner sa solidarité avec le Collectif Palestine Vaincra.
À Vancouver, au Canada, des activistes de Samidoun Vancouver, de l’Association Canada Palestine, de BDS Vancouver – Coast Salish et de la Ligue internationale de la lutte des peuples (ILPS) ont remis une lettre de protestations véhémentes au consulat de France, le mercredi 9 mars. Ils ont remis la lettre en mains propres au vice-consul, malgré les interventions policières, tout en brandissant des banderoles et en exhibant des signes de solidarité avec le Collectif Palestine Vaincra et les organisations ciblées. Ils ont également remis une lettre au consul d’Allemagne en guise de solidarité avec l’écrivain palestinien Khaled Barakat, actuellement en appel contre l’interdiction politique qui lui a été imposée par les autorités allemandes de l’immigration.
Red Help International / Secours rouge international a sorti une déclaration dénonçant les dissolutions et autres formes de répression en Europe. Masar Badil (Voie révolutionnaire alternative palestinienne) a dénoncé les dissolutions, déclarant qu’elles faisaient partie du racisme et du colonialisme européens dirigés contre les Palestiniens et les Arabes.
Le 8 mars, à Naples, en Italie, des manifestants ont rallié la marche de la Journée internationale de femmes avec une banderole contre la dissolution du Collectif Palestine Vaincra.
Le 6 mars, des représentants du Collectif Palestine Vaincra rejoignirent Khaled Barakat et Palestine Action, le mouvement qui affronte le producteur d’armes israéliens Elbit Systems, pour une discussion sur la confrontation à la répression contre la Palestine et les Palestiniens en Europe. Voyez ici l’enregistrement de la discussion :
Le 5 mars, à Paris, en parallèle avec la manifestation de Toulouse, des activistes à Paris ont suspendu une banderole contre la dissolution :
Anasse Kazib, le candidat de Révolution permanente à la présidence, a exprimé son soutien au Collectif dans une vidéo :
À Marseille, des manifestants ont dénoncé les actions de Darmanin :
Pendant ce temps, à Nantes, des activistes organisaient une soirée de solidarité :
En Italie, la Rete Dei Communisti (Réseau communiste) a organisé des déploiements de banderoles et des prises de photos de solidarité un peu partout dans le pays.
PDF : En anglais, français, arabe, allemand, néerlandais, suédois, espagnol
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Publié le 16 mars 2022 sur Samidoun
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine
Lisez également : Prise de parole du Comité Action Palestine au rassemblement de soutien du 8 mars 2022
Le CAP, Comité Action Palestine est l’autre association pour la Palestine, dissoute par le gouvernement français. Tout comme le Collectif Palestine Vaincra, le CAP a saisi le Conseil d’État pour contester la mesure.