Israël tue un travailleur municipal et des combattants de la résistance à Naplouse

Lundi matin, les forces d’occupation israéliennes ont attaqué le camp de réfugiés de Balata, près de Naplouse, en Cisjordanie occupée, tuant trois Palestiniens et en blessant plusieurs autres.

Des personnes endeuillées portent les corps des Palestiniens tués le 22 mai lors d’un raid israélien contre le camp de réfugiés de Balata, dans la périphérie de Naplouse

Des personnes endeuillées portent les corps des Palestiniens tués le 22 mai lors d’un raid israélien contre le camp de réfugiés de Balata, dans la périphérie de Naplouse (Photo : Mohammed Nasser / APA images)

 

Tamara Nassar, 22 mai 2023

Muhammad Bilal Zaytoun, 31 ans, un technicien de surface de la municipalité de Naplouse, rentrait chez lui de son travail au moment où les soldats israéliens envahissaient Balata.

Quand il est descendu d’un véhicule de la municipalité, les soldats israéliens lui ont tiré dessus sans sommation, bien qu’il ne posât aucun danger, rapporte le Centre palestinien pour les droits humains (CPDH).

Les envahisseurs israéliens l’ont touché à la poitrine, à la main et à la jambe, et l’ont laissé « se vider de son sang pendant 20 minutes sans lui prodiguer les moindres premiers soins ».

Il a été abattu de sang-froid, a ajouté le CPDH.

 

Les forces d’occupation ont également établi un cordon autour du camp de Naplouse.

Le meurtre de Zaytoun a révélé la présence des envahisseurs israéliens aux combattants de la résistance du camp, estime le CPDH. Les combattants se sont engagés dans un combat contre les Israéliens afin de défendre le camp.

Deux de ces combattants, Fathi Jihad Rizq, 30 ans, et Abdullah Yousef Abu Hamdan, 24 ans, ont été tués lors de l’échange de coups de feu, et trois autres ont été blessés.

 

Les forces israéliennes ont ensuite attaqué un bâtiment dans lequel vivaient sept familles – plus de 40 personnes – et ont placé des bombes dans un appartement inhabité du premier étage.

Ils ont ensuite déclenché les explosifs sans évacuer les résidents des autres étages, rapporte le CPDH. L’immeuble de trois étages appartenait à la famille Abu Shallal.

« Il en est résulté que les deuxième et troisième étages ont subi d’importants dégâts en même temps que la maison voisine à deux étages appartenant à la famille Abu Dira et qui abritait deux familles de 13 personnes, dont compris trois enfants et cinq femmes”,

a ajouté le CPDH.

Sarah Abu Dira, 24 ans, a été blessée d’un éclat d’obus à la tête à l’intérieur de la maison familiale.

Des milliers de Palestiniens ont assisté au cortège funéraire des hommes tués lors du raid israélien.

Pour justifier son attaque contre Balata ainsi que la mort, les blessures et la terreur qu’elle a infligées aux résidents du camp, l’armée israélienne a prétendu qu’elle avait trouvé un « laboratoire à explosifs » dans un appartement et qu’elle l’avait détruit.

Il n’est pas sûr que ce soit le même appartement qu’elle a fait sauter dans la résidence Abu Shallal. Les forces d’occupation ont également déclaré qu’elles avaient arrêté trois personnes recherchées.

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Le CPDH a fait remarquer une augmentation des raids israéliens dans les zones de la Cisjordanie occupée nominalement sous contrôle de l’Autorité palestinienne.

Les forces israéliennes ont également envahi Jénine dès les premières heures de lundi.

 

« C’est sous notre responsabilité, ici »

Pendant ce temps, le ministre d’ultra-extrême droite de la sécurité nationale Itamar Ben-Gvir a fait une incursion sur le site de la mosquée al-Aqsa, ce lundi.

 

Ben-Gvir a déclaré que son but était de bien montrer aux Palestiniens « qui était le propriétaire des lieux ».

« Jérusalem est sous notre responsabilité ainsi que toute la terre d’Israël »,

a-t-il dit.

Tout ceci s’est passé quelques jours à peine après que des hordes de Juifs israéliens, soutenus par le gouvernement, ont ravagé Jérusalem-Est occupée lors de leur « marche aux drapeaux » annuelle tout en scandant des slogans génocidaires, dont le fameux « mort aux Arabes ».

De telles provocations – sur arrière-fond d’attaques constantes contre les fidèles musulmans par les forces d’occupation – ne font qu’alimenter les craintes palestiniennes de voir les plans israéliens reprendre à leur compte le site de la mosquée al-Aqsa ou en effectuer la partition.

Jadis dans la marge de la société israélienne, le mouvement juif fanatique appelant à la destruction de la mosquée al-Aqsa et à son remplacement par un temple juif s’y est finalement intégré, ces quelques dernières années.

En mai 2021, les attaques israéliennes contre les fidèles d’al-Aqsa ont dégénéré en une guerre totale.

Les actions de Ben-Gvir de ce lundi ont été condamnées par la Cisjordanie, l’Égypte, les Émirats arabes unis (EAU) et même les États-Unis, dont les dirigeants sont pourtant tous de solides alliés d’Israël.

À Washington, un porte-parole du département d’État a déclaré que la visite de Ben-Gvir était une « provocation » et il a qualifié ses déclarations sur le site d’« incendiaires ».

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Ali Abunimah a contribué à la rédaction de cet article.

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Publié le 22 mai 2023 sur The Electronic Intifada
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine

 

 

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