Rotterdam se prépare à accueillir les marchands de génocide israéliens
Une exposition accueillie par les Industries hollandaises de défense et de sécurité est prévue ce jeudi à Rotterdam. Israel Aerospace Industries (IAI) a claironné sa participation.
David Cronin, 18 novembre 2024
Cette semaine, le monde politique hollandais vient d’avoir l’opportunité d’effectuer un travail de relations publiques en faveur d’Israël.
Après qu’ils ont récemment présenté les hooligans du foot comme les victimes d’un pogrom antisémite, on serait curieux de voir si l’establishment hollandais peut appliquer la même magie avec des fabricants d’armes.
Une exposition accueillie par les Industries hollandaises de défense et de sécurité est prévue ce jeudi à Rotterdam.
Israel Aerospace Industries (IAI) a claironné sa participation en produisant une brochure truffée de photos.
Selon cette brochure, le Barak MX d’IAI propose une « révolution » dans la « défense aérienne et par missile ». Et la Mini Harpy (mini-mégère) subtilement nommée « s’appuie sur 40 années d’expérience dans le développement de systèmes testés au combat ».
La brochure ne reprend pas explicitement la vantardise précédente d’IAI selon laquelle la firme joue un « rôle décisif » dans l’actuelle guerre contre Gaza.
Mais elle cite implicitement la contribution d’IAI au génocide et à de précédents crimes de guerre. Quand les firmes d’armement israéliennes recourent à l’euphémisme « testé au combat », elles veulent dire en fait « testé sur les Palestiniens ».
La presse hollandaise s’attend à ce qu’il y ait des protestations contre la foire aux armements de Rotterdam.
J’ai hâte de découvrir si Geert Wilders, le principal politicien hollandais d’extrême droite, fera part de ses réflexions à propos de ces protestations.
Il y a moins de deux semaines, Wilders traitait les gens s’opposant aux hooligans du foot israélien de « racaille multiculturelle ». Quelles insultes pourrait-il lancer à ceux qui entreprennent des actions contre les fabricants d’armes tirant profit d’un génocide ?
Les Hollandais n’auront pas le monopole du travail de RP pro-israéliennes toute la semaine.
La Commission économique des Nations unies pour l’Europe (UNECE) organise un événement autour de l’intelligence artificielle, conjointement avec la mission diplomatique d’Israël à Genève.
La conférence en question propose une preuve de ce que des membres du personnel de l’ONU sont disposés à fermer les yeux sur le fait qu’Israël traite l’organisation avec mépris – au point de déclarer António Guterres, son secrétaire général, de persona non grata.
Les outils du génocide
Israël fait partie des 56 pays affiliés à l’UNECE. Bien qu’elle se concentre sur le commerce avec l’Europe, l’UNECE n’est pas censée fonctionner dans le vide.
L’invitation à la conférence de vendredi fait allusion à des « normes internationales reconnues ».
Alors que les normes en question ne sont pas spécifiées, l’on sait que l’ONU a élaboré des directives éthiques concernant l’utilisation de l’IA. Ces directives stipulent qu’
« aucun être humain ou communauté humaine ne devrait être lésé ou subordonné, que ce soit physiquement, économiquement, socialement, culturellement ou mentalement, dans la moindre phase du cycle de vie des systèmes d’IA ».
Israël enfreint manifestement ces directives via son utilisation à Gaza des systèmes de sélection de cibles The Gospel et Lavender, assistés par IA. Ces deux systèmes ont manifestement été des outils du génocide.
Durant la majeure partie de leur existence, les Nations unies ont officiellement dénoncé le génocide comme contraire à leur esprit et comme un crime selon le droit international.
Lance Thompson, le membre du personnel de l’ONU qui présidera la conférence de ce vendredi, a besoin d’un cours intensif sur les bases du droit international, à moins qu’il ait choisi de les ignorer. Pourquoi donc s’associe-t-il à un État qui se livre activement à un génocide ?
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David Cronin est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont Europe Israël : Une alliance contre-nature (Ed. La Guillotine – 2013) et Europe’s Alliance With Israel: Aiding the Occupation (Pluto Press, 2011 – L’Alliance de l’Europe avec Israël contribue à l’occupation). Il a participé à la rédaction du rapport “The israeli lobby and the European Union”.
Son dernier livre est : Balfour’s Shadow: A Century of British Support for Zionism and Israel (Pluto Press – Londres 2017).
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Publié le 18 novembre 2024 sur The Electronic Intifada
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine