Israël entrave les livraisons d’aide à Gaza

Au moment où les gens continuent de retourner dans leurs foyers dans le nord et dans le sud, le gouvernement local et les organisations des droits humains disent qu’Israël ne remplit pas ses obligations dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu concernant l’entrée du secours humanitaire et de l’aide au logement nécessaires.

Les organisations palestiniennes des droits humains disent que l’aide qui entre à Gaza ne suffit toujours pas à couvrir les besoins élémentaires. (Photo : Omar Ashtawy / APA Images)

Nora Barrows-Friedman, 7 février 2025

Mercredi 5 février, malgré le cessez-le-feu, les forces israéliennes toujours présentes dans le sud de Gaza ont tué deux Palestiniens à Rafah.

Un enfant a été abattu par un sniper israélien dans le centre de Rafah, quelques heures après que les forces d’occupation avaient déjà tué un homme par balles dans la partie orientale de Khan Younis.

Au moment où les gens continuent de retourner dans leurs foyers dans le nord et dans le sud, le gouvernement local et les organisations des droits humains disent qu’Israël ne remplit pas ses obligations dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu concernant l’entrée du secours humanitaire et de l’aide au logement nécessaires.

L’accès à l’eau potable, surtout dans le nord, se traduit toujours par un combat quotidien et les Palestiniens sont toujours incapables de se procurer des abris et des matériaux adéquats pour se protéger de la froidure hivernale.

Le 3 février, le bureau gouvernemental des médias de Gaza a déclaré que, selon le protocole du cessez-le-feu, 60 000 caravanes et 200 000 tentes étaient censées être introduites dans la bande de Gaza afin d’héberger les personnes déplacées.

Six cents camions transportant de l’aide et du carburant sont également censés entrer chaque jour, a déclaré le bureau des médias, outre les services médicaux et des soins de santé ainsi que les équipements « nécessaires pour réhabiliter les soins humanitaires dans la bande de Gaza ».

Toutefois, Israël entrave les livraisons humanitaires,

« ce qui exacerbe la crise humanitaire et multiplie par deux la souffrance de la population civile dans la bande de Gaza »,

a mis en garde le bureau des médias.

Euro-Med Human Rights Monitor dit que la situation humanitaire ne s’est pas améliorée depuis l’entrée en application du cessez-le-feu le 19 janvier.

Dans un rapport, l’organisation des droits humains déclare :

« Presque toutes les formes d’aide restent perturbées et les besoins humanitaires urgents des quelque 2,3 millions d’habitants de la bande n’ont pas été satisfaits. »

Bien que le nombre de camions entrant à Gaza ait augmenté, dit Euro-Med, une analyse préliminaire du volume et du type d’aide qui pénètre dans l’enclave révèle qu’une partie de cette aide comprend des articles non essentiels. L’organisation des droits ajoute que 35 pour 100 à peine des 8 500 camions qui ont pu passer depuis le cessez-le-feu sont entrés dans le nord de Gaza.

Les appareils médicaux et autres équipements essentiels nécessaires pour relancer le fonctionnement des hôpitaux, tels les appareils de RMI, ne sont pas encore arrivés à Gaza.

À propos des infrastructures municipales nécessaires, Euro-Med explique qu’environ 85 pour 100 des puits d’eau à Gaza ont été détruits et qu’Israël a interdit l’importation de fournitures destinées à les réparer et à les remettre en service.

Selon des estimations émanant de la Municipalité de Gaza et des autorités locales du nord de la bande, 100 puits dans le nord de la vallée de Gaza doivent être restaurés et réparés immédiatement et, à ce jour, aucun ne l’a en fait été, ajoute l’organisation.

Entre-temps, le secteur de la santé reste en ruine.

Le directeur de Kamal Adwan, le Dr Hussam Abu Safiya, pédiatre, est toujours détenu en Israël à la prison militaire d’Ofer et on lui refuse l’accès à un avocat depuis plus de 40 jours. L’organisation palestinienne des droits, Al-Mezan, a réclamé un accès juridique immédiat.

Le passage de Rafah s’est rouvert nominalement cette semaine pour les patients de Gaza nécessitant une évacuation médicale. Les Nations unies disent qu‘entre 12 000 et 14 000 patients ont besoin d’un accès à des soins en dehors de Gaza, mais qu’à la date de mercredi, seuls quelques dizaines de Palestiniens ont été évacués via ce même passage de Rafah.

Netanyahou à la Maison-Blanche

Le fugitif international et suspect de crimes de guerre Benjamin Netanyahou a été accueilli à la Maison-Blanche, cette semaine.

Durant cette rencontre avec Netanyahou, le président Donald Trump a affirmé que les EU allaient « prendre possession » de Gaza.

Trump a prétendu qu’il avait des plans en vue d’épurer Gaza de ses Palestiniens lors de sa reconstruction – des plans similaires à ceux proposés par Biden, son prédécesseur à la présidence des EU, et par Antony Blinken, son secrétaire d’État durant les 15 mois de génocide.

Les organisations palestiniennes des droits humains ont vertement rejeté ces déclarations.

L’organisation des droits Al-Haq a déclaré mercredi :

« Au lieu de soutenir les efforts de reconstruction à grande échelle afin de reconstruire ce que la machinerie génocidaire d’Israël a détruit, l’administration américaine a annoncé sa participation directe au génocide commis par Israël à Gaza – le plan le plus récent de la Nakba en cours, dont le but est de fragmenter et de détruire le peuple palestinien et de refuser aux Palestiniens leur droit inaliénable à l’autodétermination. »

La Cisjordanie en état de siège

Des dizaines de Palestiniens ont été tués dans la ville de Jénine et son camp de réfugiés, dans le nord de la Cisjordanie, alors que le raid et le siège d’Israël contre la zone sont entrés dans leur troisième semaine consécutive. Les raids et assauts des forces israéliennes contre les villes et villages voisins se sont également multipliés.

Dans le camp de réfugiés de Tulkarem, les attaques israéliennes ont déplacé environ 75 pour 100 des Palestiniens de leurs foyers, dans le même temps que les forces israéliennes ont empêché l’entrée de médicaments, de vivres et de produits essentiels, déclarent les responsables locaux.

Tamara Nassar, de The Electronic Intifada, rapporte qu‘à Jénine,

« l’armée israélienne s’est livrée à plusieurs bombardements aériens sur des zones civiles densément peuplées et a causé une importante destruction d’infrastructures et d’habitations dans le camp, et ce, à déclaré Reuters, ‘à une échelle sans précédent depuis plus de 20 ans’ ».

Pendant ce temps, dans le sud de la Cisjordanie occupée, des colons israéliens lourdement armés ont attaqué plusieurs zones, dont Masafer Yatta, près de Hébron.

L’activiste, journaliste et cinéaste Basel Adra a filmé l’attaque des colons à Masafer Yatta le 3 février.

Il a déclaré que les colons avaient vandalisé et détruit des voitures appartenant à des Palestiniens, qu’ils avaient également attaqué des maisons et endommagé des réservoirs d’eau.

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Extrait d’un article de synthèse de l’actualité proposée au cours du livestream de l’Electronic Intifada du 6 février 2025. Visionnez la totalité de l’épisode (en anglais) ICI

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Publié le 7 février 2025 sur The Electronic Intifada
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine