624 prisonniers palestiniens auraient dû être libérés samedi 22 février

NDLR : Ci-dessous un article publié par Samidoun le samedi 22 février, le jour où 624 prisonniers auraient dû être libérés par Israël. L’occupation a refusé de les libérer, prétextant que « la cérémonie de remise est humiliante ». Ces prisonniers ont finalement été libérés le 27 février.

Pour le Hamas, la décision de Netanyahou reflète une tentative délibérée de perturber l’accord et démontre le manque de fiabilité de l’occupation dans le respect de ses obligations. (*)

624 prisonniers palestiniens auraient dû être libérés samedi

 

 

Samidoun, 22 février 2025

Aujourd’hui, samedi 22 février 2025, 624 prisonniers palestiniens vont être libérés par la Résistance dans le septième volet de la première phase de l’échange de prisonniers du Toufan al-Ahrar, le Déluge des Libres.

Parmi ces prisonniers libérés, 151 sont des Palestiniens condamnés à vie ou à de lourdes peines, y compris un grand nombre d’hommes qui ont été libérés une première fois lors de l’échange du Wafa’a al-Ahrar, en 2011, puis ré-arrêtés par l’occupation. De ces 151, 43 vont être libérés à destination de la Cisjordanie et de Jérusalem, 97 seront déportés en dehors de la Palestine et 11 retourneront à Gaza. 445 hommes enlevés à Gaza après le 7 octobre seront libérés, ainsi qu’une femme et 23 prisonniers mineurs originaires de Gaza eux aussi.

Ainsi donc, à la date du 22 février, quelque 1759 Palestiniens auront été libérés dans le cadre du premier stade de l’échange de prisonniers. La Résistance palestinienne poursuit la deuxième phase de l’accord de cessez-le-feu afin d’y inclure de nouveaux échanges de prisonniers et elle plaide en faveur d’un échange « tout pour tout » dans lequel tous les prisonniers sionistes de la Résistance seront échangés en une seule fois contre tous les prisonniers palestiniens détenus dans les geôles sionistes, en sus d’autres conditions importantes de cessez-le-feu, telles que l’entrée de l’aide nécessaire et le retrait complet des forces d’occupation sionistes à Gaza.

 

624 prisonniers palestiniens auraient dû être libérés samedi 22 février

 

La Résistance palestinienne, dirigée par les Brigades Izz el-Din al-Qassam, a organisé plusieurs cérémonies d’échange pour restituer six prisonniers qu’elle détenait.

À Rafah, elle a restitué Tal Shoham, qui travaillait pour le Mossad, et Avera Mengistu, détenu à Gaza depuis 2014. La restitution a eu lieu au milieu de panneaux et de banderoles mettant en évidence la force de la résistance, le tout accompagné d’une forte participation populaire.

 

624 prisonniers palestiniens auraient dû être libérés samedi 22 février

 

À Nuseirat, l’ensemble des forces de la Résistance ont participé à une parade militaire collective pour restituer Eliya Cohen, Omer Shem Tov et Omer Wenkert, juste en face d’un panneau qui proclamait :

« La terre reconnaît les seins d’entre les étrangers à double nationalité »,

faisant allusion au projet colonial de peuplement sioniste, le tout parmi des drapeaux palestiniens et des affiches portant des effigies de martyrs.

L’événement, qui consistait en un déploiement de l’unité nationale, a été témoin d’un moment frappant quand le prisonnier Omer Shem Tov a embrassé sur le front deux des combattants des Brigades Qassam qui l’escortaient vers la plate-forme.

 

624 prisonniers palestiniens auraient dû être libérés samedi 22 février

 

Le Hamas, le Mouvement de la Résistance islamique, a annoncé que la Résistance restituerait Hisham al-Sayyed, un Bédouin palestinien des zones occupées en 1948 qui avait servi dans l’armée sioniste et qui était détenu à Gaza depuis 2015, au cours d’une cérémonie privée dans la ville de Gaza et sans présence publique, faisant remarquer qu’on procéderait de la sorte par respect envers les Palestiniens de 1948 et que que le peuple palestinien dans son ensemble rejetait le recrutement de citoyens palestiniens de 1948 au sein des forces d’occupation.

 

624 prisonniers palestiniens auraient dû être libérés samedi 22 février

 

En réponse, Attiya al-A’sam, chef du Conseil des villages non reconnus du Naqab (Néguev), a déclaré :

« L’initiative des Brigades Qassam en vue de restituer Hisham al-Sayyed sans cérémonie est une expression de la grandeur morale et de la courtoisie de Gaza et de ses habitants qui ont été très sévèrement affectés par cette guerre. Tout le monde sait et reconnaît qu’Israël a abandonné Hisham al-Sayyed depuis 11 ans ; sa famille est consciente de la vérité mais elle ne l’a pas révélée en raison de la surveillance de l’armée. Hisham est un message clair adressé à chaque recrue arabe de l’armée d’occupation : ‘Israël ne vous reconnaîtra pas et vous balancera dans la décharge la plus proche.’ Gaza incarne l’unité même s’il connaît une grande douleur ; et Qassam adresse à tous une grande leçon sur la morale et les valeurs. »

L’Office des médias des prisonniers a publié les listes des noms des prisonniers palestiniens qui doivent être libérés samedi 22 février dans le cadre de l’accord du Toufan al-Ahrar, que nous avons traduit.  Samidoun fournira des mises à jour tout au long de la journée et nous vous encourageons à nous suivre sur Telegram et sur X pour les toutes dernières infos.

Les 151 Palestiniens condamnés à vie ou à de longues peines qui doivent être libérés aujourd’hui sont repris dans la  liste , qui entre autres Dirar Abu Sisi, Ammar al-Zaben, Abdel-Nasser Issa, Othman Saeed Bilal, Nael Barghouti, Samer Mahroum et Alaa el-Din Bazian.

Les 445 hommes palestiniens de Gaza, enlevés après le 7 octobre, seront libérés aujourd’hui dans le cadre du Toufan al-Ahrar. Contrairement à ce qu’ont annoncé les médias, la liste ne fait pas état du pédiatre kidnappé, le Dr Hussam Abu Safiya.

La prisonnière de Gaza que voici sera libérée aujourd’hui : Barham Khalil Agha Abu Salem

Vous trouverez ici les 23 prisonniers mineurs d’âge de Gaza que voici seront libérés aujourd’hui.

Comme toujours, le régime sioniste tente d’intimider les Palestiniens et de les empêcher de célébrer la libération de leurs êtres chers, en saccageant leurs maisons et en leur interdisant tout déplacement.

Iman Nafeh, prisonnière libérée et épouse de Nael Barghouti, a été bloquée au passage d’al-Karameh vers la Jordanie et il lui a été interdit de rejoindre son mari en Égypte. Des forces d’occupation ont pris position autour des maisons de Hamza al-Kalouti, d’Ahed al-Natsheh et d’autres prisonniers jérusalémites, et ont envahi la maison d’Atef Abu Aliya, tout en menaçant les Palestiniens contre les célébrations.

Toutefois, la volonté et l’esprit inébranlables des prisonniers palestiniens sont bien évidents dans le texte de réponse au fait qu’ils ont été forcés de porter des t-shirts racistes la semaine dernière, texte qu’ils ont gravé sur le mur de la prison de Naqab (Néguev) :

« Nous ne pardonnerons pas, nous n’oublierons pas et nous ne nous agenouillerons pas. »

Une fois de plus, comme ç’a été le cas tout au long de l’histoire des échanges de prisonniers, il est apparu clairement que c’est la résistance qui apporte la libération aux prisonniers, à la terre et au peuple de Palestine, une résistance qui, depuis le cœur de Gaza, traverse la Palestine, s’étend jusqu’au Yémen, au Liban, à l’Irak et à l’Iran et aux peuples du monde. Le Réseau Samidoun de solidarité avec les prisonniers palestiniens salue tous les prisonniers, leurs familles et leurs proches, ainsi que la Résistance et le peuple de Gaza qui ont rendu leur libération possible.

Nous invitons instamment toutes les personnes du monde entier à rejoindre le peuple palestinien de Gaza et d’ailleurs, pour célébrer les réalisations de la Résistance et l’humiliation subie par l’occupant, et pour célébrer et accueillir tous les prisonniers libérés comme les héros de notre mouvement – qu’ils sont vraiment – et ce, lors d’événements publics, via des affiches et une grande mobilisation publique, via des actions et autres événements dénonçant le sionisme et l’impérialisme partout où ils sévissent.

Nous invitons instamment tous les sympathisants de la Palestine et des communautés palestiniennes et arabes à recevoir et honorer les prisonniers, tant virtuellement que symboliquement, et à s’engager à poursuivre le mouvement jusqu’à ce que tous soient libres et que la totalité de la Palestine soit libre elle aussi, du fleuve à la mer.

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Publié le 22 février sur Samidoun, réseau international de soutien aux prisonniers palestiniens
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine

(*) Le communiqué du Hamas, publié le 23 février 2025, par Izzat al-Risheq, membre du Bureau politique du Hamas :

Le Hamas condamne fermement la décision de l’occupation de reporter la libération des prisonniers palestiniens. Cette décision révèle une fois de plus les dérobades et les violations des obligations de l’occupation.
L’affirmation de l’occupation selon laquelle « la cérémonie de remise est humiliante » est une fausse affirmation et un prétexte peu convaincant visant à se soustraire aux obligations de l’accord.
Ces cérémonies ne comportent aucune insulte à l’égard des prisonniers, mais reflètent plutôt le traitement humain et généreux dont ils font l’objet.
La véritable insulte est ce que nos prisonniers subissent pendant le processus de libération, y compris la torture, les coups et l’humiliation délibérée jusqu’aux derniers instants.
Les prisonniers palestiniens sont libérés les mains liées et les yeux bandés, et leurs familles reçoivent des menaces au cas où elles organiseraient des célébrations pour accueillir leurs proches libérés.
La décision de Netanyahou reflète une tentative délibérée de perturber l’accord, représente une violation claire de ses termes et démontre le manque de fiabilité de l’occupation dans le respect de ses obligations.
Nous appelons les médiateurs et la communauté internationale à assumer leurs responsabilités et à faire pression sur l’occupation pour qu’elle applique l’accord et libère les prisonniers sans délai.

 

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