Des criminels de guerre déambulent librement à Tomorrowland : HRF dépose des plaintes urgentes

Bruxelles, Boom – Deux individus responsables de graves crimes internationaux – dont des crimes de guerre et la participation au génocide perpétré dans la bande de Gaza – se trouvent actuellement sur le territoire de la Belgique et assistent au festival musical Tomorrowland, à Boom. En association avec le GLAN (Global Legal Action Network – Réseau mondial d’action juridique), la Hind Rajab Foundation a déposé des plaintes juridiques urgentes auprès du procureur fédéral de Belgique, en exigeant que ces deux individus soient arrêtés immédiatement et poursuivis en vertu des lois belges de compétence universelle.

 

Le drapeau de la Brigade Givati lors de Tomorrowland 2025 

Le drapeau de la Brigade Givati lors de Tomorrowland 2025 

 


Hind Rajab Foundation
, 19 juillet 2025

 

Ces individus ne sont ni des acteurs marginaux ni des participants accessoires. Ils sont directement impliqués dans certains des crimes les plus monstrueux commis durant l’actuelle campagne militaire israélienne à Gaza, parmi lesquels :

-des attaques sans discernement de zones civiles, d’habitations et d’hôpitaux ;
-le recours à la torture et à des boucliers humains ;
-les arrestations arbitraires massives et le déplacement forcé de civils ;
-l’imposition délibérée de conditions calculées pour détruire la population palestinienne, c’est-à-dire des mesures conformes à la définition du génocide telle que reprise sous l’article 6 du Statut de Rome de la Convention sur le génocide.

 

Déploiement en public du drapeau de la Brigade Givati

Un groupe de jeunes Israéliens ont été aperçus hier à Tomorrowland en train d’agiter le drapeau de la Brigade Givati d’Israël – une unité largement documentée pour son rôle dans la destruction systématique des infrastructures civiles à Gaza et pour avoir perpétré des atrocités massives contre la population palestinienne.

Le drapeau de la Givati, déployé au cœur de la Belgique, n’est pas qu’un symbole militaire. Pour des millions de personnes, il est devenu un symbole d’impunité, de destruction et d’épuration ethnique. Son apparition à Boom soulève des questions politiques urgentes :

Pourquoi des individus impliqués dans de graves crimes internationaux sont-ils en mesure de circuler librement, de faire la fête en public et de glorifier leurs actions sans la moindre conséquence ?

Cette situation n’est pas un cas isolé. Il y a quelques jours à peine, Dirkputstraat à Boom, un groupe de jeunes Israéliens en âge de service militaire a arraché de force un drapeau palestinien accroché à une résidence privée, un acte dont l’habitant de la maison a dit qu’il était profondément intimidant. Cette convergence – de l’impunité, de l’intimidation et du silence – exige une réponse claire de la part de la société belge et de ses institutions juridiques.

 

Une obligation juridique et non un choix politique

La Belgique est tenue par le droit international d’enquêter et de poursuivre des individus soupçonnés de génocide et de crimes de guerre lorsqu’ils sont présents sur son territoire. Ces obligations émanent de :

-la Convention sur le génocide (1948) ;
-le statut de Rome de la Cour pénale internationale (ratifiée par le Belgique en 2000) ;
-le Code pénal belge, qui a incorporé la juridiction universelle sur les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité et le génocide.

Un État partie est légalement tenu de poursuivre ou d’extrader des suspects de génocide dès le moment où ils se trouvent sur son territoire – qu’importe leur nationalité ou leur grade.

Les preuves présentées par la Hind Rajab Foundation sont claires, crédibles et juridiquement valables. Les individus actuellement en Belgique sont accusés des actes suivants :

-avoir détruit des quartiers entiers à Gaza sous un prétexte de « sécurité » ;
-avoir délibérément ciblé les capacités de survie de Gaza – ses systèmes d’eau, son agriculture, son parc de logement et ses infrastructures médicales.

« Ces actions ne devaient rien au hasard. Elles sont été commises avec intention – détruire un peuple, oblitérer un futur », a déclaré le président de HRF, Dyab Abou Jahjah.

« Si la Belgique permet à ces individus de s’en aller sans être importunés, elle sera complice d’avoir accordé l’impunité à des perpétrateurs de génocide »,

a-t-il ajouté.

 

La Belgique doit agir maintenant

Tomorrowland, une scène mondiale de la culture et de la fête, ne doit pas se muer en un sanctuaire involontaire pour criminels de guerre.

La Belgique s’est longtemps enorgueillie de soutenir la justice internationale. Cet héritage est en jeu.

Nous insistons par conséquent sur :

-l’arrestation immédiate des individus cités dans les plaintes ;
-l’ouverture d’enquêtes officielles et de poursuites ;
-des mesures destinées à empêcher tout départ du territoire belge, y compris la saisie des documents et équipements de voyage.

Il est toujours temps d’agir. Mais ce temps s’écoule très rapidement.

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Publié le 19 juillet 2025 sur The Hind Rajab Foundation
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine

 

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