Georges Abdallah : La résistance est une nécessité historique pour affronter l’occupation
Georges Abdallah, l’activiste libanais propalestinien qui a passé 40 ans dans les prisons françaises, affirmait mercredi que l’occupation israélienne conférait une légitimité totale à la résistance, dans le même temps qu’il appelait à armer l’establishment militaire libanais.
Dans une interview exclusive réalisée par Al-Manar, Abdallah a déclaré :
« Les affirmations prétendant que les États-Unis et la France sont des amis du Liban ne peuvent être prouvées qu’en armant l’armée libanaise. »
« La résistance n’a pas la moindre objection à un quelconque soutien fourni à l’establishment militaire et elle sera la première à l’applaudir »,
a déclaré à Al-Manar l’activiste propalestinien libéré le mois dernier.
« L’armée libanaise veut protéger le Liban, mais elle n’a pas les capacités de remplir pleinement son rôle »,
a-t-il dit, pointant du doigt l’approche arabe qui cherche à se rendre à l’ennemi israélien.
Selon une perspective historique, la « violence armée » est une nécessité pour affronter l’occupation et ses outils, a insisté Abdallah, faisant allusion à des actes de résistance.
L’activiste a qualifié de « corbeaux » ceux qui ont lancé des appels en faveur du désarmement de la résistance.
Dans ce contexte, il a rappelé le moment où il y avait eu des appels au désarmement de la résistance palestinienne dans les camps de réfugiés.
« À l’époque, cela avait débouché sur des massacres qui avaient pris la vie de milliers de civils, dont des enfants, des femmes et des personnes âgées. »
« Quand on demande à la résistance de déposer les armes, cela signifie que l’ennemi se trouve au seuil du pays »,
a expliqué Abdallah à Al-Manar. Il a remis en question le rôle de l’actuel État libanais à propos de plusieurs problèmes, y compris les violations israéliennes dans le sud du pays, les violations maritimes et les pannes de courant dans tout le pays.
« L’armée est désarmée depuis des décennies, alors que l’autorité politique, représentée par la présidence libanaise et le poste de Premier ministre, a choisi la voie du compromis avec l’ennemi, et ce, au détriment de l’intérêt national. »
Abdallah a insisté sur le fait qu’il n’y a que deux options :
« Soit affronter l’ennemi qui occupe le pays, soit se soumettre à ses exigences. »
Il a exprimé sa confiance dans le fait que la résistance était capable de protéger ses armes et il a dit avoir confiance en l’establishment militaire libanais.
« L’armée libanaise s’efforce de protéger le Liban malgré son manque de capacités. »

Sous les regards des soldats de l’ONU, l’armée libanaise écarte des obstacles érigés par l’ennemi à la périphérie de la ville de Mays Al-Jabal–Marjeyoun (7 juin 2025). (Photo : Al-Manar)
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Publié le 21 août sur Al-Manar
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine