Il y a actuellement 32 femmes emprisonnées dans les geôles coloniales, la plupart d’entre elles étant détenues à la prison de Damon, tandis que Fatima Shaheen et Etaf Jaradat sont détenues à la prison de Neve Tirza. Par ailleurs, trois femmes palestiniennes sont emprisonnées sans inculpation ni jugement en vertu d’ordonnances de détention administrative, et une fille mineure se trouve derrière les barreaux. (Il y a plus de 1132 détenus administratifs au total, sur près de 5000 prisonniers politiques palestiniens).
Shaheen et Jaradat ont mené une grève de la faim pendant plusieurs jours à la fin du mois de juillet — rejoints par plusieurs prisonniers, dont Zakaria Zubaidi, de l’opération du Tunnel de la Liberté, ainsi que ceux de la clinique de la prison de Ramleh — après avoir été soumises à des restrictions croissantes et transférés à la prison de Neve Tirza pour les prisonnières criminelles sionistes. Les deux prisonnières ont été transférées soudainement et, après qu’elles se soient opposés, les gardiens leur ont lié les mains et les pieds, ce qui a suscité l’indignation de leurs codétenues. Elles ont suspendu leur grève le 27 juillet après un engagement à suivre leur situation.
Âgée de 33 ans, Shaheen a été battue par des soldats de l’occupation le 15 avril 2023 et blessée à la colonne vertébrale et à l’abdomen. On lui a dit qu’elle ne pourrait plus marcher à l’avenir et qu’elle devrait utiliser un fauteuil roulant. Jaradat a été transférée à la clinique de la prison de Ramle (puis Neve Tirza) uniquement pour fournir une assistance dans les activités de la vie quotidienne à Shaheen, dont les blessures graves l’empêchent de faire ces activités.
Toutes les deux ont été détenues dans de mauvaises conditions, Jaradat n’ayant eu qu’une chaise pour dormir pendant des semaines, malgré le fait qu’elle ait été déplacée pour accompagner Shaheen. Pendant ce temps, Shaheen s’est vu refuser l’accès à tout contact téléphonique avec sa famille, et les deux ont été détenues dans une minuscule cellule avec une mauvaise ventilation. Jaradat est également coupée de l’accès à sa famille, y compris ses fils emprisonnés, Omar et Ghaith Jaradat.
Cependant, les femmes détenues ont continué à prendre des mesures collectives de protestation pour exiger l’amélioration de leurs conditions de détention et ont fait l’objet de sanctions et de châtiments collectifs de la part de l’administration pénitentiaire sioniste, notamment en leur interdisant d’utiliser les téléphones publics, en fermant la « cantine » (magasin de la prison) et leur refusant les visites familiales.
Le réseau de solidarité des prisonniers palestiniens Samidoun (dont fait partie la Plate-forme Charleroi-Palestine) exprime sa solidarité la plus forte avec les prisonnières palestiniennes tout comme l’ensemble des Palestiniennes en Palestine et partout en exil et en diaspora, luttant pour la justice et la libération de toute la Palestine de la mer au Jourdain.
Nous exhortons les organisations de femmes et les groupes féministes du monde entier à montrer leur solidarité avec les femmes palestiniennes et à mettre en lumière la lutte des prisonnières palestiniennes, à intensifier les campagnes pour boycotter et isoler l’occupation, ses institutions et ses entreprises complices, et à résister avec tous les prisonniers palestiniens alors qu’ils et elles confrontent le fascisme avec leur corps et leur vie.
Les prisonnières palestiniennes sont en première ligne de la lutte pour la libération nationale et sociale, et nous appelons à leur libération immédiate, à la libération de tous les prisonniers palestiniens — et à la libération de la Palestine de la mer au Jourdain.
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La Plate-forme Charleroi-Palestine organise des ateliers d’écriture de lettres adressées aux prisonnières palestiniennes.
Si vous êtes intéressé.e.s, écrivez-nous à charleroi.palestine@gmail.com
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