Israël cible des journalistes et des sauveteurs lors d’une double frappe contre un hôpital de Gaza

Lundi 25 août, vers 10 h du matin, Israël a bombardé le Complexe médical Nasser en opérant ce qu’on appelle une double frappe, laquelle a tué 22 personnes, dont plusieurs sauveteurs et cinq journalistes.

 

Israël cible des journalistes et des sauveteurs lors d'une double frappe contre un hôpital de Gaza. Photo : Une mère porte sur le bras son enfant mutilé de 3 ans, Ahmad, à l'intérieur de leur tente abri à Gaza, le 24 août. (Photo : Omar Ashtawy / APA Images)

Une mère porte sur le bras son enfant mutilé de 3 ans, Ahmad, à l’intérieur de leur tente abri à Gaza, le 24 août. (Photo : Omar Ashtawy / APA Images)

 

 

Nora Barrows-Friedman, 30 août 2025

 

Le texte qui suit est un condensé des informations communiquées lors du livestream du 29 août. Vous pouvez voir l’émission au complet ici.

 

Entre le 20 et le 27 août, Israël a tué au moins 475 Palestiniens et en a blessé près de 2 200 autres, affirment les rapports officiels émanant du ministère de la Santé de Gaza.

L’armée israélienne a continué de détruire des blocs entiers à Gaza et dans d’autres zones du nord de l’enclave au cours d’incessantes opérations de bombardement et de démolition dans le sud, l’est et le nord de la ville, progressant selon trois axes vers le centre-ville dans sa campagne de destruction totale et d’oblitération systématique, fait savoir Euro-Med Human Rights Monitor (Euro-Med).

Cette escalade

« marque une nouvelle phase du génocide contre les Palestiniens de la bande de Gaza, qui dure maintenant depuis 23 mois »,

explique Euro-Med.

« Plus d’un million de personnes sont actuellement piégées dans moins de 30 pour 100 de la ville de Gaza et toutes sont confrontées à la menace de déplacement forcé vers le sud, selon un plan destiné à oblitérer la ville, à infliger des destructions systématiques et à établir un contrôle militaire total. »

Israël a utilisé des drones transporteurs de bombes ainsi que des véhicules blindés téléguidés chargés de tonnes d’explosifs afin d’oblitérer des immeubles résidentiels et des habitations.

Une prise de vue d’un de ces drones quadricoptères meurtriers a été enregistrée par le travailleur de la défense civile Mahmoud Salem, à l’est du quartier de Sheikh Radwan de la ville de Gaza.

Euro-Med a ajouté :

« L’intensité en permanence excessive des attaques israéliennes, combinée avec la capacité et l’accessibilité limitées des rares hôpitaux qui fonctionnent encore et avec l’absence de capacités élémentaires de défense civile et de couverture sur le terrain, tout cela rend impossible le moindre relevé exact des pertes en vies humaines. »

Alam Hijazy a filmé des images de la destruction complète de la mosquée al-Istijaba dans le quartier d’al-Sabra, l’une des zones les plus peuplées de la partie sud de la ville de Gaza.

Cette semaine, des attaques ont eu lieu contre des tentes de familles palestiniennes, entre autres dans la zone d’al-Mawasi, dans le sud de l’enclave.

Une attaque menée le mardi 26 août contre des tentes abris à al-Mawasi a tué une jeune fille, Jouri Lafi.

Quelques jours plus tôt, le 23 août, dès l’aube, des tentes abris ont été bombardées à al-Mawasi. Le journaliste Ahmed al-Najjara a rapporté que 17 personnes déplacées, dont six enfants, avaient été massacrées lors du bombardement par Israël de ces tentes rudimentaires – il s’agit de zones qu’Israël avait précédemment désignées comme étant sûres, mais qu’il a continué de bombarder et d’attaquer de façon routinière.

 

Des sauveteurs et des journalistes ciblés par les bombardements du Complexe médical Nasser

Lundi 25 août, vers 10 h du matin, Israël a bombardé le Complexe médical Nasser en opérant ce qu’on appelle une double frappe, laquelle a tué 22 personnes, dont plusieurs sauveteurs et cinq journalistes.

La première frappe visait le quatrième étage du bâtiment des urgences et a tué le cameraman de Reuters, Hussam al-Masri, et au moins un autre civil.

Comme les sauveteurs fouillaient les lieux en quête de survivants et que des journalistes couvraient la suite de l’assassinat d’al-Masri, Israël a de nouveau ciblé les lieux, tuant et blessant les travailleurs de la défense civile ainsi que quatre autres journalistes.

L’attaque a été captée en direct sur vidéo par des journalistes positionnés de l’autre côté de la rue.

Outre Hussam al-Masri, Israël a assassiné Mohammed Salama, un photographe d’Al Jazeera travaillant également comme journaliste pour Middle East Eye ; Mariam Abu Daqqa, une journaliste de The Independent Arabia et d’Associated Press ; Moaz Abu Taha, un journaliste free-lance ; et Ahmed Abu Aziz, un autre journaliste free-lance qui avait également travaillé pour Middle East Eye.

Le pompier de la défense civile Abdullah al-Shaer et d’autres civils ont également été tués. Au moins dix autres personnes, dont des journalistes et des travailleurs de la défense civile, ont été blessées.

L’équipe d’Euro-Med sur le terrain a affirmé

« avoir vu un drone de surveillance israélien survoler à basse altitude le Complexe médical Nasser juste avant l’attaque, fournissant ainsi des preuves supplémentaires que l’opération était délibérée et guidée par les renseignements, avec la collecte d’informations précises sur le site et sur les victimes. »

La défense civile palestinienne a déclaré après l’attaque que

« le ciblage par Israël de nos équipes n’était pas le premier de cette guerre d’extermination. Aujourd’hui, c’est la 26e fois que nos équipes sont ciblées sur le terrain même du travail humanitaire et la 11e fois qu’elles sont ciblées à l’intérieur même de leurs centres et lieux de travail ».

« En commettant ce crime »,

a ajouté la défense civile,

« les forces d’occupation ont mis hors service les deux seuls véhicules de secours et d’ambulance du gouvernorat de Khan Younis après qu’ils avaient été endommagés dans ce bombardement. Il n’y a plus que l’unique camion de pompiers à être resté en service. »

Le Premier ministre israélien et suspect de crimes de guerre Benjamin Netanyahou a prétendu en anglais, sur les médias sociaux, que « l’attaque était un accident » et que « Israël appréciait le travail des journalistes, du personnel médical et de tous les civils ».

Mais, en langage médiatique hébreu, les soldats israéliens qui ont effectué l’attaque ont admis que les frappes avaient été « approuvées et coordonnées avec le commandement supérieur ».

Des soldats de l’unité Golani de l’armée israélienne ont exigé des excuses de la part de Netanyahou, disant que les excuses qu’il avait émises constituaient une insulte envers leur commandant d’unité et qu’elles le mettaient en danger

L’armée israélienne a également prétendu qu’elle ciblait une caméra appartenant aux combattants de la résistance.

Le bureau gouvernemental des médias de Gaza a rejeté cette allégation, disant le 26 août que

« cette caméra était on ne peut plus visible. Elle appartenait au photojournaliste de Reuters, Hussam al-Masri, qui avait été tué par l’occupation lors du premier raid, alors qu’il émettait en direct sur les médias ».

Le discours d’Israël, a ajouté le bureau des médias,

« est tout simplement une extension d’une ancienne approche suivie dans chaque crime, consistant à fabriquer des prétextes et des preuves afin d’échapper aux poursuites internationales. Ses accusations répétées d’activités militaires à l’encontre des hôpitaux et des infrastructures civiles ont pour but de légitimer leur bombardement, en violation totale de toutes les lois internationales ».

Middle East Eye a rapporté que des entrepreneurs américains présents sur un site de la Gaza Humanitarian Foundation (GHF) avaient arrêté et interrogé une source de Mohammed Salama, cherchant ainsi des informations sur l’identité et les allées et venues du journaliste avant qu’il ne soit tué. Les mercenaires américains auraient paraît-il posé des questions concernant une histoire spécifique sur laquelle, selon Middle East Eye, Salama travaillait sous le sceau de l’anonymat et ce, pour des raisons de sécurité.

Les collègues des journalistes assassinés ont condamné la façon dont Associated Press et Reuters ont couvert les attaques qui les ont tués, accordant une fois de plus à Israël le bénéfice du doute sans prendre le moins du monde parti pour leurs employés.

Hind Khoudary, d’Al Jazeera, a déclaré mardi :

« L’agence d’information Reuters n’a pas fait état dans ses gros titres de son cameraman, qui travaillait pour elle depuis des mois. Dans son article, elle l’a tout simplement décrit comme un ‘contractuel’ de Reuters ».

Un autre journaliste a été tué à Khan Younis, quelques heures à peine après l’attaque contre le Complexe médical Nasser, portant à six le nombre total de journalistes assassinés par Israël le 25 août.

Les forces israéliennes ont tué Hassan Douhan, un journaliste et universitaire qui travaillait comme correspondant au service de la publication Al-Hayat al-Jadida. Le bureau gouvernemental des médias de Gaza a déclaré qu’il avait été abattu par les forces israéliennes à al-Mawasi.

Et, le samedi 23 août, Khaled al-Madhoun, qui travaillait comme photojournaliste pour Palestine TV, était tué par un tir direct alors qu’il travaillait dans le nord de Gaza.

En tout, 246 journalistes et travailleurs des médias ont désormais été tués par Israël depuis octobre 2023.

Maryam Abu Daqqa, la photojournaliste tuée au Complexe médical Nasser, avait adressé une lettre à son fils, Ghaith, afin qu’elle soit publiée à l’occasion de son décès.

Gaith, tu es le cœur et l’âme de ta mère.

Je veux que tu pries pour moi et que tu ne pleures pas pour moi, afin que je puisse rester heureuse. Je veux que tu me rendes fière, que tu réussisses, que tu excelles, que tu restes fort et que tu deviennes un homme d’affaires compétent, mon amour.

Je veux que tu ne m’oublies jamais, mon cher. J’ai toujours tout fait pour te rendre heureux, pour que tu sois joyeux et à l’aise, et pour te donner tout ce dont tu avais besoin.

Quand tu seras grand, que tu te marieras et que tu auras une fille, appelle-la Maryam, comme moi. Tu es mon amour, mon cœur, mon soutien, mon âme et mon fils qui me rend toujours fière et m’apporte de la joie grâce à sa bonne réputation. Je te confie, Gaith, à tes prières, tes prières, tes prières, mon cher.

Ta mère, Maryam.

 

Maryam Abu Daqqa et son fils Gaith.

Maryam Abu Daqqa et son fils Gaith.

 

 

Mohammed Asad, un photojournaliste et contributeur régulier de The Electronic Intifada, a adressé un appel au monde afin d’arrêter le génocide et les attaques en série contre les journalistes.

Et, dans des infos apparentées, Valerie Zink, une écrivaine et photographe qui travaillait pour Reuters au Canada, a annoncé quelques heures après l’attaque contre le Complexe médical Nasser qu’elle démissionnait de son poste de journaliste indépendante à l’agence d’information, et ce, afin de protester contre le rôle de l’agence, a-t-elle dit,

«en justifiant et en facilitant l’assassinat systématique de 245 journalistes à Gaza. Je dois au moins cela à mes collègues en Palestine et je leur dois bien plus, en fait ».

 

Déplacement forcé dans le nord de Gaza

En même temps qu’Israël accélère la destruction massive de la ville de Gaza, il intensifie sa politique d’expulsion forcée.

Hind Khoudary, d’Al Jazeera, a déclaré que les forces israéliennes avaient intensifié leurs frappes aériennes et leurs attaques de quadricoptères contre Jabaliya, dans le nord de Gaza, forçant ainsi les Palestiniens à s’en aller.

Cette semaine, des Palestiniens ont été déplacés de force de chez eux à al-Saftawi, un quartier nord de la ville de Gaza, à la suite de menaces et d’attaques répétées des forces israéliennes.

L’agence humanitaire des Nations unies a émis une mise en garde le 27 août, disant qu’il n’y avait tout simplement pas assez de matériel pour abriter les personnes déplacées.

« Les multiples tentatives des organisations en vue d’introduire du matériel d’accueil dans l’enclave sont rejetées par les autorités israéliennes, déjà même avant que les fournitures n’entrent en Israël ou dans les Territoires palestiniens occupés »,

a déclaré l’ONU.

« Les partenaires insistent sur le fait que de nombreuses tentes et bâches sont archi-usées et qu’elles doivent être remplacées d’urgence. En outre, les marées hautes nocturnes ont submergé les tentes sur le littoral, ce qui a affecté au moins 200 familles. »

Le bureau gouvernemental des médias de Gaza déclarait le 24 août que le déficit en abris dépassait 96 pour 100 – ce qui l’amenait à déterminer que les gouvernorats du sud de la bande de Gaza étaient incapables de loger 1,3 million de personnes déplacées de force alors qu’Israël exacerbait précisément la catastrophe humanitaire.

Dans le même temps, le bureau des médias ajoutait qu’« il n’y a pas un seul endroit sûr pour personnes déplacées dans le sud de la bande de Gaza, puisque l’armée d’occupation israélienne impose un contrôle militaire sur approximativement 77 pour 100 de la superficie de la bande, rendant ainsi tout nouveau déplacement quasiment impossible et menaçant la vie des personnes déplacées ».

 

La famine officiellement déclarée

Entre-temps, enfants et adultes continuent de mourir textuellement de faim.

L’Integrated Food Security Phase Classification (IPC – Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire) – l’institution internationale qui contrôle la malnutrition et la famine – a officiellement déterminé qu’une famine de Phase Cinq, le stade final, le plus catastrophique, sévissait actuellement à Gaza.

« Du fait que cette famine est entièrement créée par l’homme, on peut y mettre un terme et l’inverser »,

a déclaré l’IPC.

« Le temps du débat et de l’hésitation est passé, la famine est présente et se propage rapidement. Il ne devrait faire aucun doute dans l’esprit de qui que ce soit qu’une réponse immédiate et proportionnée est nécessaire. Tout retard supplémentaire – même de quelques jours – se traduira par une escalade absolument inacceptable de la mortalité associée à la famine. »

Selon le Comité d’examen de la famine, les trois critères permettant de déclarer l’état de famine sont présents : au moins 20 pour 100 des ménages sont confrontés à un manque extrême de nourriture ; au moins 30 pour 100 des enfants souffrent de malnutrition aiguë ; et au moins deux personnes sur 10 000 meurent quotidiennement d’affamement.

L’organisation palestinienne des droits humains Al Mezan a déclaré

« L’état actuel d’affamement et de famine a été activé par la destruction constante des sources alimentaires, y compris les terres agricoles, les sites de production agricole et l’industrie de la pêche, ainsi que des sources d’eau et des infrastructures hydrauliques. »

Inger Ashing, CEO de Save the Children International, a pris la parole au Conseil de sécurité de l’ONU, cette semaine, pour dire que les cliniques de Gaza étaient

« débordées de besoins, que chaque banc était occupé par des enfants mal nourris et leurs mères et que, pourtant, nos cliniques étaient quasiment silencieuses, aujourd’hui. Les enfants n’ont pas la force de s’exprimer ni même de hurler leur agonie. »

« Ils gisent là, émaciés, en train de dépérir littéralement – leurs corps minuscules vaincus par la faim et par la maladie, toutes les fournitures médicales et en alimentation spécialisée sont épuisées »,

a-t-elle dit.

« À quelques kilomètres de là se tient tout prêt un océan de marchandises, des milliers de camions de produits absolument vitaux et le tout est bloqué », a-t-elle ajouté.

« Ces dernières semaines, de plus en plus d’enfants ont fait savoir qu’ils souhaitaient la mort. L’un d’eux a écrit : ‘Je souhaiterais être au ciel, où se trouve ma mère. Au ciel, il y a de l’amour. Il y a de la nourriture et de l’eau.’ »

Selon des rapports officiels émanant du ministère palestinien de la Santé à Gaza, à la date du 27 août, 313 personnes mortes de faim, dont 119 enfants, ont été répertoriées depuis octobre 2023.

Ce chiffre comprend 248 décès depuis le 1er juillet 2025, dont 58 enfants, et 10 personnes décédées dans une période de 24 heures cette semaine.

 

Invasions massives, destruction d’oliviers en Cisjordanie

Cette semaine, en Cisjordanie occupée, les forces israéliennes ont lancé deux incursions massives sur Naplouse et Ramallah, alors que les colons continuent de détruire des terres agricoles palestiniennes et de s’en emparer.

Le mercredi 27 août, près de 80 Palestiniens ont été blessées à balles de guerre et par des gaz lacrymogènes au cours d’un raid israélien dans la Vieille Ville de Naplouse.

L’agence d’information Wafa a déclaré que l’invasion avait duré près de 14 heures, se traduisant par deux arrestations et forçant plusieurs familles à quitter leurs habitations, converties ensuite en postes d’observation de l’armée.

Un enfant a eu les yeux bandés et a été enlevé par les soldats israéliens.

Selon des sources locales et d’autres de la sécurité, des dizaines de véhicules militaires ont envahi la ville et déployé leurs troupes dans le centre-ville, mettant ainsi la Vieille Ville en état de siège et menant un campagne d’invasion à grande échelle.

Non loin de là, à Sebastia, également dans le nord de la Cisjordanie, les forces israéliennes ont littéralement envahi le village mardi, faisant irruption dans les habitations palestiniennes et détruisant leur contenu. Les soldats israéliens ont également agressé des résidents, saccagé des magasins où, de plus, ils ont volé de l’argent et des marchandises.

Le maire de Sebastia, Mohammad Azem, a expliqué à The New Arab que l’opération d’invasion avait commencé sur le site archéologique de l’ancienne ville, « où les troupes avaient expulsé les boutiquiers et fermé les aubettes pour touristes avant de se déployer » dans la Vieille Ville.

Des snipers ont été positionnés sur les toits des maisons, des dizaines de logements ont été perquisitionnés et nombre d’habitants ont été interrogés dans les rues mêmes.

Au cours des cinq derniers mois, a déclaré Azem, Israël s’est engagé dans d’intenses travaux d’excavation et de fouille et nombre d’objets antiques ont été volés.

En mai, Israël a commencé à mettre en œuvre une proposition de plusieurs millions de dollars afin de transformer Sebastia en une destination touristique sioniste – recourant à des prétextes pseudo-archéologiques et à la mythologie biblique dans une tentative en vue de s’emparer des terres – à l’aide de plans prévoyant de placer le site sous la prétendue Autorité des Antiquités et de bâtir une tour de garde militaire.

Le 26 août, les forces israéliennes ont lancé un raid sur Ramallah et sur al-Bireh, une localité toute proche, blessant près de 60 Palestiniens dont un enfant, qui a reçu une balle dans l’abdomen.

Al Jazeera a rapporté que des snipers israéliens s’étaient positionnés sur les toits des habitations et que des soldats avaient fait irruption sur le marché central aux légumes, alors que d’autres lançaient des grenades incapacitantes à l’intérieur des boutiques bien achalandées.

Les soldats israéliens ont également perquisitionné un bureau de change dans la ville basse de Ramallah, volant ainsi 1,5 million de shekels (soit environ 450 000 USD), en prétendant que cet argent finançait les opérations de la résistance armée palestinienne.

Cette semaine, près de Ramallah, les forces israéliennes ont déraciné quelque 3 000 oliviers dans le village d’al-Mughayyir.

L’armée a prétendu que les arbres posaient une « menace sécuritaire » pour une grand-route menant à une colonie israélienne et qui passe par les terres du village.

Le chef-adjoint du conseil du village, Marzouq Abu Naim, a expliqué à l’agence d’information Wafa que les soldats israéliens avaient fait irruption dans plus de 30 habitations, depuis l’aube du 23 août, détruisant les biens et les véhicules des résidents.

Les colons israéliens ont également attaqué des oliveraies, cette semaine.

Les fermiers palestiniens de la région de Ramallah, y compris du village d’al-Mughayyir, ont replanté les arbres qui avaient été déracinés et détruits par les soldats et les colons israéliens.

L’agence d’information Wafa a rapporté que des centaines d’habitants avaient été forcés de passer la nuit dans les villages voisins en raison de l’offensive brutale contre le village et de l’interdiction d’entrée et de sortie imposée par les Israéliens.

La semaine dernière, les forces israéliennes ont fermé les deux entrées principales du village, empêchant d’y entrer ou d’en sortir, ambulances y compris, tout en forçant les boutiquiers à fermer et en restreignant les déplacements des habitants à l’intérieur même du village. Les colons ont également menacé les habitants en les appelant sur leurs téléphones mobiles pour leur promettre qu’ils allaient les tuer et détruire leur propriété.

L’an dernier, le ministre israélien d’extrême droite Itamar Ben Gvir avait installé sa tente à l’entrée est d’al-Mughayyir, incitant les colons contre le village et exigeant le déplacement de ses habitants ainsi que la démolition et le nivellement au bulldozer de toutes les maisons et terres, a ajouté Wafa.

 

Mise en évidence de la résilience

Enfin, selon notre habitude, nous avons voulu mettre en évidence des personnes qui exprimaient leur joie, leur détermination et leur résilience un peu partout en Palestine.

Le journaliste Mohammad al-Shaer a filmé un groupe d’enfants qui jouaient sur la plage, sautant dans les vagues et s’encourageant mutuellement, dit-il, à quelques mètres à peine de la position de l’armée israélienne sur le rivage de Rafah.

« Dans l’endroit le plus proche du danger, ils créent un espace de paix et, en face de la mort, ils n’ont rien d’autre que des cœurs battant de vie et d’innocence »,

dit-il encore.

 

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Publié le 30 août 2025 sur The Electronic Intifada
Traductions : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine

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