Arrestation, détention et expulsion de Charlotte Kates de Grèce

Ce 22 septembre 2025, Charlotte Kates, avocate, secrétaire générale adjointe de l’Association internationale des juristes démocrates (IADL), et coordinatrice internationale de Samidoun (réseau de soutien aux prisonnier·es palestinien·nes), a été arrêtée lors de son arrivée à l’aéroport internationale d’Athènes. Elle a ensuite été détenue une nuit entière, avant d’être expulsée.

Charlotte Kates

 

 

Charlotte Kates se rendait à Athènes pour participer à plusieurs réunions – en avril, elle avait pu se rendre à Athènes pour participer à une conférence internationale.

Que s’est-il passé entretemps ? Les autorités grecques ont signifié à Charlotte Kates qu’elle faisait l’objet d’une interdiction d’accès à l’espace Schengen promulguée par l’Allemagne, et renouvelée en août 2025. Il s’agit là d’une restriction de la liberté de Charlotte Kates de se déplacer librement, mise en œuvre par l’Allemagne, pays dans lequel elle ne s’est pas rendue depuis six ans et dans lequel elle n’a jamais été condamnée.

Ce grave incident s’inscrit dans un plus large contexte de répression et de restrictions des libertés de ceux et celles qui soutiennent la libération de la Palestine en Europe : de l’interdiction de Palestine Action au Royaume-Uni, à la dissolution du Collectif Palestine Vaincra en France, en passant par le retrait du statut de réfugié de Mohammed Khatib en Belgique ou la détention d’Anan Yaeesh en Italie. Partout en Europe, des mesures exceptionnelles sont mobilisées ou mises en place pour silencer les voix pro-palestiniennes – les gouvernements mobilisent ainsi une variété d’instruments qui leur permettent d’interdire et de punir, en dehors, bien souvent, de toute procédure judiciaire et/ou de toute justification légale crédible. Militants et militantes subissent la violation de leurs droits les plus élémentaires, dans des procédures qu’on ne peut que qualifier d’extra-judiciaires.

Dans un communiqué, l’IADL dénonce :

« En appliquant sans question l’interdiction allemande, les autorités grecques révèlent une fois de plus l’hypocrisie de gouvernements européens qui proclament leur attachement aux droits humains tout en collaborant au génocide et au déplacement continu infligés au peuple palestinien par l’État d’Israël. De telles mesures s’attaquent au cœur même des libertés d’expression, d’association et de mouvement, sapant les principes démocratiques que l’Europe prétend défendre ».

Dans le même texte, l’IADL exige :

« La levée immédiate de l’interdiction Schengen imposée à Charlotte Kates et la divulgation de la base légale de cette décision ; une reddition publique de comptes des gouvernements allemand et grec pour leur rôle dans cette action politiquement motivée ; la fin des interdictions de voyage secrètes et des détentions administratives visant à criminaliser la solidarité avec la Palestine ».

Dans le contexte belge, les répressions vont également bon train, et s’inscrivent dans le développement de l’appareil répressif ailleurs en Europe : retrait du statut de réfugié de Mohammed Khatib, coordinateur européen de Samidoun, arrestations et détentions arbitraires en centres fermés de jeunes palestiniens manifestant à La Bourse, préparation d’une loi qui permettra au gouvernement d’interdire des organisations et mouvements sociaux en dehors de toute procédure judiciaire, etc.

Si l’objectif est de faire peur et de faire taire celles et ceux qui réclament la libération de la Palestine, cela ne fonctionnera pas : en Europe comme ailleurs, les peuples refusent de rester silencieux. De la Global Sumud Flotilla à la grève générale en Italie : le soutien au peuple palestinien et à sa résistance s’affirme partout. La  lutte pour la libération de la Palestine, conduite par les Palestinien·nes et soutenue par les peuples du monde, est en marche.

De la mer au Jourdain, Palestine vaincra.

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