« Gaza est un aller simple » : la politique israélienne de transfert

Israël achemine systématiquement le mouvement palestinien dans une seule direction — de la Cisjordanie vers Gaza. Les familles et les avocats disent que ce transfert silencieux fait éclater la société palestinienne.

Henriette Chacar, 30 juin 2020

13 juillet 2014. Des Palestiniens en attente au passage d’Erez, entre Gaza et Israël. (Photo : Flash90)

13 juillet 2014. Des Palestiniens en attente au passage d’Erez, entre Gaza et Israël. (Photo : Flash90)

Le 4 mars, Samar Saoud a enfin reçu l’appel qu’elle attendait. On lui a dit de venir avec ses trois enfants au passage d’Erez le dimanche suivant et que la famille quitterait la bande de Gaza pour aller s’installer dans la ville de Naplouse, en Cisjordanie, où vivent ses parents.

Mais, à Erez, on a dit à Saoud de rentrer chez elle. Discuter avec les officiers de l’armée israélienne n’a servi à rien. Le passage, qui sépare Israël de la bande de Gaza, était fermé pour la journée, sans doute en raison de la fête juive de Pourim. Seules les sorties pour des « cas humanitaires » exceptionnels – tels des soins médicaux urgents – pouvaient être autorisées. 

Saoud était effondrée. Elle avait déjà vendu sa maison et ses biens. Elle n’avait nulle part où aller. Saoud, qui a grandi en Cisjordanie, s’est installée à Gaza en 2005 après avoir épousé un Palestinien de l’enclave. Mais son mari est parti pour la Turquie en décembre dernier en quête de possibilités de travail. Sans famille proche pour l’accueillir, Saoud s’est brusquement retrouvée sans logis.

Du fait que le passage était toujours fermé, Saoud a demandé à son beau-frère si elle et ses enfants pouvaient rester chez lui en attendant que son problème soit résolu. Son beau-frère n’a pas de travail et, puisque Saoud logeait chez lui, elle a utilisé l’argent de la vente de sa maison pour subvenir aux besoins des deux familles. « Je n’ai pris qu’un seul repas, ces quatre derniers jours. Je suis au bord de la dépression nerveuse », dit-elle au téléphone. 

Le 12 mars, après que Gisha, une association israélienne des droits de l’homme qui se concentre sur la liberté de déplacement à l’intérieur et en dehors de Gaza, a introduit un appel urgent auprès du tribunal de district de Jérusalem, Saoud a eu l’autorisation de franchir le passage.

Cette même semaine, Israël a encore restreint les déplacements pour les Palestiniens venant de Gaza afin de réduire la propagation du nouveau coronavirus. Puis, fin mai, en réponse aux plans imminents d’Israël en vue d’annexer des parties de la Cisjordanie, l’Autorité palestinienne a annoncé qu’elle mettait un terme à sa coordination avec Israël, y compris pour les autorisations de déplacement. Les directives concernant l’introduction de ce genre de demandes restent nébuleuses.

Mais, même quand les déplacements étaient autorisés aux Palestiniens, leurs limitations étaient si sévères que cela, en fait, a resserré encore le tissu de la société palestinienne dans les territoires occupés, affirment les critiques. On décida donc que leur flux se ferait dans une seule direction – vers Gaza – ce qui, disait une nouvelle prise de position de Gisha, pouvait être considéré comme un crime de déportation forcée d’une population occupée, d’après les stipulations de la Quatrième Convention de Genève.  

Comprendre cette politique, ajoutent ces commentateurs, met en lumière l’impact potentiellement dévastateur sur les Palestiniens de l’annexion israélienne.

« Je lui dis que je serai bientôt de retour avec des bonbons »

A l’instar de Saoud, Shada Shendaghli est née en Cisjordanie et a épousé un homme originaire de Gaza. Le mari de Shendaghli, Issam, est retourné dans l’enclave en octobre 2016, et elle l’a suivi deux mois plus tard. Ils ont aujourd’hui deux filles, Masa et Rithal, qui sont toutes deux enregistrées comme résidentes de la Cisjordanie.

Mais Shendaghli a trouvé la vie dans l’enclave insupportable, admet Issam lors d’un échange téléphonique. Les coupures de courant arrivaient à tout moment et ils n’avaient de l’eau que durant deux ou trois jours par semaine. « Nous sommes privés du confort élémentaire dont bénéficient les gens en Cisjordanie. Elle n’a pu s’y faire », dit-il.

Shendaghli était déterminée à retourner à Ramallah. Elle a demandé une autorisation, mais l’armée israélienne a rejeté sa requête, prétendant qu’elle avait accepté de renoncer à sa résidence en Cisjordanie et d’être transférée à Gaza. Quand Gisha a introduit une demande en son nom propre, le COGAT (Coordinateur des activités gouvernementales dans les territoires), le corps militaire qui administre l’occupation, a prétendu qu’elle était désormais inscrite comme résidente de Gaza et qu’elle n’avait donc pas le droit de retourner dans son foyer en Cisjordanie. 

La non-reconnaissance par Israël du droit des gens à se déplacer librement viole les lois internationales, explique Miriam Marmur, coordinatrice des médias internationaux au sein de Gisha.

« Cela signifie que d’innombrables Palestiniens n’ont pas la possibilité de choisir où, dans les territoires palestiniens occupés, ils vont vivre, travailler et fonder une famille. »  

Le combat juridique de Shendaghli s’est terminé en juin 2019 quand elle a enfin eu l’autorisation de retourner en Cisjordanie avec ses filles. Mais le déménagement lui a coûté d’être séparée de son mari.  

Le jour où la famille s’en est allée, Issam se souvient de s’être senti « brisé ». Sa vie tout entière a changé, dit-il.

« Maintenant, je me précipite pour placer mon téléphone sur le chargeur quand je rentre du travail, en comptant les secondes avant de pouvoir leur parler. »

« Ma fille n’arrête pas de pleurer en me demandant de venir à la maison », poursuit-il.

« Je lui dis que je suis en route, que je suis sorti pour aller lui chercher une autre poupée, que je serai bientôt de retour avec des bonbons. »

Entre 2009 et 2017, Israël n’a traité et approuvé que cinq demandes de retour en Cisjordanie pour des résidents de Gaza, toutes à la suite d’une intervention juridique au nom des demandeurs. Sur ces cinq demandes, quatre impliquaient des mineurs qui n’avaient pas de proches pour s’occuper d’eux à Gaza. Par contre, entre 2011 et 2014, le COGAT a approuvé 58 demandes de résidents de la Cisjordanie désireux d’être transférés à Gaza (51 de ces demandes avaient été introduites par des femmes).

« Israël essaie de faire en sorte que le moins de Palestiniens possible vivent en Cisjordanie », explique Marmur.

« Pour qu’un résident ou une résidente de Gaza puisse se rendre en Cisjordanie, il ou elle doit répondre à des critères extrêmement sévères, auxquels il est fondamentalement impossible de satisfaire. Par contre, pour qu’un résident ou une résidente de la Cisjordanie puisse se rendre à Gaza, tout ce qu’il ou elle doit faire, c’est signer la ‘procédure d’implantation’. »

La procédure d’implantation est un document que les résidents palestiniens de Cisjordanie doivent signer lorsqu’ils entrent dans l’enclave et dans lequel Israël conditionne leur autorisation d’entrée à une déclaration disant qu’ils ont l’intention de transférer leur « centre d’existence » à Gaza pour de bon. Il ne leur sera permis de retourner en Cisjordanie que dans de « rares cas humanitaires », poursuit le document. En signant cet accord, les Palestiniens renoncent donc dans les faits à leur résidence en Cisjordanie.

Cette procédure a été créée en 2009 par l’armée israélienne suite à une ordonnance de la Cour suprême, comme une façon de gérer le transfert des Palestiniens d’une partie des territoires occupés vers une autre. Mais, depuis qu’elle a été introduite, le déplacement de Gaza vers la Cisjordanie est devenu « quasiment impossible », explique Dani Shenhar de HaMoked, une organisation israélienne spécialisée dans l’aide juridique. Pas un seul cas traité par l’organisation au cours de cette dernière décennie et impliquant un résident de Gaza demandant son retour en Cisjordanie n’a abouti, ajoute-t-il. « Gaza est un aller simple. Si vous y entrez, vous n’en repartez plus. »

Par conséquent, explique Shenhar, HaMoked a cessé d’accepter de traiter de tels cas « parce que nous nous retrouvons bloqués. Fondamentalement, les tribunaux acceptent les principes de base israéliens et il est très malaisé de discuter, dans une telle situation. »

Le COGAT n’a tout simplement pas donné suite à une requête de +972 Magazine portant sur des données concernant le nombre de demandes de changement d’adresse qu’il avait reçues, approuvées et rejetées, de la part de Palestiniens de Gaza depuis 1967, quand il avait occupé et commencé à administrer le territoire. Il n’a pas révélé non plus le nombre de Palestiniens qui avaient dû signer la renonciation de résidence ni répondu à la question de savoir pourquoi leur entrée à Gaza requérait de renoncer à leur statut de résidence. 

En lieu et place, le COGAT a écrit dans un courriel que, depuis que le Hamas est au pouvoir à Gaza (2007),

« l’Etat d’Israël a instauré une politique de différenciation entre la bande de Gaza et la région de Judée et de Samarie [les termes utilisés par Israël pour désigner la Cisjordanie] — et, par conséquent, il a été décidé de limiter le passage entre la bande de Gaza d’une part, et la région de Judée et de Samarie ainsi qu’Israël d’autre part, aux cas humanitaires uniquement et aux cas exceptionnels qui correspondent aux procédures instaurées par Israël ».

Mais, en dépit de ce qu’il peut prétendre, les motivations d’Israël dans la séparation de Gaza et de la Cisjordanie sont politiques et non sécuritaires, explique Tareq Baconi, un analyste de l’International Crisis Group. C’est même plus évident encore quand on considère que les restrictions imposées à Gaza ont débuté en 1989, lors de la Première Intifada, des années avant que le Hamas n’accède au pouvoir, explique-t-il encore.

La fragmentation de la société palestinienne a été exacerbée par la division politique entre le Fatah et le Hamas, qui ont tous deux internalisé cette séparation et s’assurent depuis lors qu’elle persiste, ajoute Baconi. « La réalité est si différente entre les deux endroits que même la conscience politique a changé », fait-il remarquer, à tel point que « la bande de Gaza pourrait tout aussi bien se trouver sur une autre planète, pour les gens de la Cisjordanie. »

Alors que le degré de souffrance y est sans précédent, Gaza ne devrait pas être exceptionnalisé, estime Baconi.

« La bande de Gaza est simplement une version extrême de la Zone A [les enclaves de Cisjordanie sous « seul » contrôle palestinien]. C’est une version extrême de Kufr ‘Aqab (à Jérusalem-Est). C’est une version extrême d’Umm al-Fahm (une ville palestinienne en Israël), en ce sens que ce que nous voyons dans ce territoire est un processus de contrôle israélien des territoires entourant les bulles palestiniennes. »

Alors que le but final de cette politique peut être inconnu, la stratégie du confinement des Palestiniens dans des silos urbains et de la minimalisation de leurs déplacements entre eux est un exemple classique du « diviser pour régner » – le B A B A du colonialisme »,

explique Baconi.

Deux territoires occupés bien distincts

En l’absence d’un mécanisme de transfert, les Palestiniens ont dû trouver d’autres moyens de retrouver leurs familles en Cisjordanie. Dans une lettre de juin 2010 adressée à HaMoked par le colonel Uri Mendes, commandant de la coordination et des opérations du COGAT, il était dit qu’Israël estimait qu’environ 35 000 Palestiniens, dont l’adresse enregistrée était Gaza, pouvaient en fait vivre en Cisjordanie. Israël les classe dans la catégorie des infiltrants criminels, ce qui les piège encore plus dans une entrave bureaucratique.

L’une de ces résidentes est Rawan, qui s’est installée à Ramallah en 2018 pour vivre avec son mari, un Palestinien de Gaza qui vivait déjà en Cisjordanie. Pour pouvoir vivre à deux, elle est arrivée grâce à une autorisation médicale d’un jour délivrée par l’armée israélienne et elle est restée au-delà du délai, en dépit des éventuelles conséquences.

Pour Rawan, même la simple tâche de sortir de sa maison à Ramallah pour acheter du pain s’est muée en une entreprise précaire. Un soir, il y a deux ans, l’armée israélienne avait placé Ramallah sous blocage militaire afin d’empêcher des attentats inspirés des coups de feu mortels tirés par des Palestiniens en voiture sur les colonies toutes proches. « La première fois, j’ai cru que j’avais une hallucination », déclare Rawan. « Je n’ai pu quitter mon lit pendant une semaine, après ça. »

Même si Rawan avait déménagé pour une zone supposée sous contrôle palestinien, si elle était attrapée, l’armée israélienne pouvait l’arrêter, la jeter en prison, puis la renvoyer à Gaza – c’est la raison pour laquelle elle a demandé qu’on ne l’identifie que par son seul prénom. Pour que Rawan puisse vivre en Cisjordanie tout en respectant les lois militaires israéliennes, elle doit modifier son adresse dans le registre palestinien de la population. Même si elle introduit cette demande auprès du bureau des Affaires civiles de l’Autorité palestinienne, le changement ne sera valable qu’une fois qu’Israël l’aura approuvé.

Après avoir occupé Jérusalem-Est, Gaza et la Cisjordanie en 1967, Israël organisa un recensement et sortit des documents d’identité pour les Palestiniens qu’il avait inscrits dans un registre de la population. Avec la signature du second accord d’Oslo (« l’accord de Taba ») en 1995, le contrôle du registre fut transféré vers l’Autorité palestinienne nouvellement constituée. Dans la pratique, toutefois, l’armée israélienne continua à opérer sur base de sa propre copie du registre.

En septembre 2007, quelques mois avant que le Hamas ne prenne le contrôle de Gaza et deux ans après le « retrait » d’Israël de l’enclave, l’armée imposa des restrictions sévères aux déplacements des personnes et des marchandises de et vers l’enclave côtière, qu’Israël, quelque temps plus tôt, avait placé sous blocus. Un an plus tard, en réponse à une enquête de HaMoked, un porte-parole du COGAT prétendit que l’armée considérait désormais la Cisjordanie et la bande de Gaza comme deux territoires distincts et séparés. De ce fait, les demandes de changement d’adresse ne pouvaient être approuvées que par de hauts fonctionnaires et dans des circonstances humanitaires exceptionnelles.

En 2011, en guise de geste politique d’exception à l’adresse du représentant du « Quartet » au Moyen-Orient, Tony Blair, Israël accepta de répondre favorablement aux requêtes de 5 000 résidents de Gaza désireux de changer d’adresse pour la Cisjordanie. Selon Gisha, à la fin de cette année, Israël avait traité environ 2 775 demandes sur le total de 3 700 soumises par le gouvernement palestinien.

La portée complète de la politique de séparation d’Israël n’est pas claire du fait que les autorités ont toujours refusé de fournir des renseignements sur le nombre de personnes directement affectées par cette politique même. Quand +972 Magazine demanda pourquoi Israël continuait de contrôler le registre de population des résidents de Gaza, alors qu’il prétendait ne plus occuper l’enclave, le COGAT répondit que le registre n’était « pas sous l’autorité de l’Administration civile ».

« Le temps finit par nous manquer »

Peu après l’arrivée de Rawan en Cisjordanie en janvier 2018, elle s’est mise en quête d’un emploi. « Je dois travailler. Je suis le genre de personne qui ne peut rester en place », a-t-elle expliqué dans une cafeteria de Ramallah.

Finalement, elle a trouvé du travail au sein d’une association fournissant des services aux femmes, à Jéricho. Mais le travail requérait qu’elle se rende en Zone C de la Cisjordanie, entièrement sous contrôle israélien et où les militaires contrôlent librement les communautés palestiniennes. Travailler en dehors de Ramallah signifiait que Rawan risquait de se faire prendre et déporter d’un jour à l’autre. « Je veux vivre ma vie. Je veux travailler. Ainsi, je miss ma confiance en Allah. Mais, au plus profond de moi-même, j’étais terrifiée », dit-elle.

Chaque fois que Rawan traverse un check-point israélien, elle a l’impression que sa vie est « sur le point de se terminer ». Elle plaisante sur la façon dont la crainte et le stress d’essayer de modifier son adresse sont si intenses qu’ils ont affecté sa capacité à tomber enceinte ; elle peut littéralement sentir son corps se tendre et se crisper.

Rawan explique qu’elle a introduit une demande de permis de séjour auprès du bureau palestinien des Affaires civiles, mais on ne peut dire avec certitude ce qu’il va advenir de cette demande, maintenant que l’AP a mis un terme à sa coordination avec Israël. Quand ce sera le moment d’être confrontée à un soldat israélien, plaisante-t-elle, elle va négocier la terre de sa famille dans le village palestinien détruit d’Isdud (aujourd’hui Ashdod), d’où sa famille est originaire, en échange d’un permis

« Mes parents travaillent de façon à ce que nous quittions tous Gaza. Tous, nous voulons partir ; la situation là-bas est insupportable », explique Rawan. « Pour Israël, tous les gens de Gaza sont des terroristes. Mais je veux vivre ma vie. Je veux profiter de la vie. Le temps finit par nous manquer. »  

Rawan raconte qu’un employé du bureau des Affaires civiles à Ramallah lui a dit que la seule façon d‘obtenir son statut de résidente était de proposer ses faveurs sexuelles à un dirigeant palestinien local. Un autre employé du ministre palestinien de l’Intérieur lui a raconté que sa meilleure opportunité consistait à travailler avec un collaborateur en relation avec les agences israéliennes de sécurité.

Cette ambivalence et cette impression de corruption sont intentionnelles, explique la Dre Yael Berda, de l’Université hébraïque de Jérusalem, actuellement assistante professeure en visite au département de sociologie de l’Université de Harvard. « J’appelle cela de l’inefficience efficace », explique-t-elle.

« Ce type d’incertitude est particulièrement efficace quand vous voulez ralentir les déplacements de personnes, les contrôler et susciter la crainte et la suspicion. »

Berda fait remarquer qu’un tel contrôle de population a un précédent en Israël. Entre 1948 et 1966 — juste quelques mois avant le début de l’occupation, en 1967 —, Israël a eu recours à un gouvernement militaire pour exercer le pouvoir sur les dizaines de milliers de Palestiniens qui étaient restés à l’intérieur de l’Etat nouvellement établi. Même si on leur avait accordé la citoyenneté israélienne, ces communautés étaient placées sous couvre-feu et ne pouvaient se déplacer qu’après en avoir obtenu l’autorisation.

Le régime des permis et la politique de séparation d’Israël sont donc loin d’être une invention unique. « C’est une façon très coloniale et impérialiste de soumettre des populations », explique Berda. N’empêche, ajoute-t-elle, Israël a porté ce répertoire colonial « à des extrémités, parce que c’est le système de gestion de population le plus sophistiqué au monde actuellement. » Pour Baconi, l’annexion ne peut être perçue séparément du blocus de Gaza qui, à son tour, ne peut être déconnecté des pratiques affectant les réfugiés palestiniens et les citoyens palestiniens d’Israël.

« Toutes ces mesures visent à faire en sorte qu’il y ait le moins de Palestiniens possible sur le territoire, que la majeure partie de ce territoire soit contrôlée par les Israéliens et qu’il y ait un cadre mis en place pour garantir un Etat suprémaciste juif », conclut-il.


Publié le 30 juin 2020 sur +972 Magazine

Henriette Chacar est une journaliste palestinienne qui travaille pour +972 Magazine. Elle produit également, accueille et publie The +972 Podcast. Diplômée de l’Ecole de journalisme de Columbia, Henriette a précédemment travaillé pour un hebdomadaire de l’Etat du  Maine (EU), pour Rain Media (PBS Frontline) et pour The Intercept

Print Friendly, PDF & Email

Vous aimerez aussi...