Robert Fisk : Une interview de Richard Falk par Daniel Falcone

Dans cette interview de Daniel Falcone, l’intellectuel international Richard Falk fait part de ses souvenirs personnels à propos de Robert Fisk.

Falk explique comment Fisk a présenté au monde des perspectives bien informées qui proposaient une pensée critique en même temps que les dures réalités des luttes acharnées qui se déroulent dans la région du Moyen-Orient. Falk commente « la dénonciation sévère » par Fisk « des mesures et pratiques abusives d’Israël à l’égard du peuple palestinien », tout en montrant que « son départ de la région a laissé un vide journalistique qui n’a toujours pas été comblé ».

Falk discute également de la façon dont l’étude, la couverture et la compréhension de la cause palestinienne se sont modifiées au fil des années, passant d’une « dénonciation de l’hypocrisie et de la rapacité des puissants » à des formes s’appuyant davantage sur une solution politique, centrées sur l’activisme, dans le cadre d’une couverture géopolitique. Malgré cela, Falk encense Fisk pour « ses engagements envers la paix, l’autodétermination et la neutralité ».

Robert Fisk sur la corniche à Beyrouth, “sa ville”, avril 2017 – Photo : Katya Bohdan/Al Jazeera

Daniel Falcone. Je puis me rappeler d’avoir été étonné des capacité de recherche de Robert Fisk et de son endurance. La lecture de Liban, nation martyre et de La grande guerre pour la civilisation requiert que l’on parcoure au total plus de 1 700 pages. Pouvez-vous commenter le journalisme de Fisk au fil des années en général et en tant que correspondant au Moyen-Orient en particulier ?

Richard Falk. Fisk était un auteur saisissant, avec une capacité étonnante d’observation, de commentaire et d’interprétation. En ce sens, au contraire des autres que j’ai mentionnés – à l’exception en partie de Gloria Emerson –, on pouvait lire Fisk par souci de satisfaction littéraire ainsi qu’en raison de ce genre d’autobiographie journalistique épisodique qui rassemblait son expérience des guerres et conflits contemporains.

Ce que ses livres publiés établissent, c’est la dimension de sa compréhension éclairante de l’agitation du monde et le degré auquel le sang déversé peut être lié dans le passé au colonialisme européen et dans l’avenir aux ambitions impérialistes américaines tant en Asie qu’au Moyen-Orient.

Daniel Falcone. Pouvez-vous expliquer comment, selon vous, les reportages et textes de Robert Fisk ont modelé les idées et perceptions sur le Moyen-Orient ? Vous souvenez-vous d’interactions professionnelles et personnelles avec lui au fil des années ? Comment caractérisez-vous sa renommée journalistique et son style d’écriture ?

Richard Falk. Robert Fisk était l’un des rares journalistes dans le monde dont on pouvait s’attendre à ce qu’il livre des comptes rendus de première main depuis les zones de conflit un peu partout dans le Moyen-Orient. Sa façon de rapporter semblait guidée par la véracité à propos des faits, par une certaine effronterie et une grande vivacité quant au style et par une compréhension interprétative qui découlait en droite ligne des perspectives des conséquences sur le plan humain.

Il s’était vu attribuer les théâtres de combat les plus dangereux dans plusieurs des points chauds les plus éprouvants au monde, dont l‘Irlande du Nord à l’époque des Troubles, le Liban (où il avait dit de Beyrouth que c’était « sa » ville) au cours de ses décennies de guerre civile et l’Afghanistan à l’époque où l’Occident armait les extrémistes pour s’opposer à la présence russe. Dans ce dernier rôle, il avait été sauvagement tabassé par des Afghans rendus furieux par les interventions occidentales, ce qui ne l’avait pas empêché d’expliquer au monde, alors qu’il était toujours ensanglanté, qu’il avait de l’empathie pour la colère des Afghans quand il voyait leurs villages et leurs maisons dévastés par les raids aériens américains et les combats se dérouler dans une violence en escalade permamente.

Spécifiquement, au Moyen-Orient, Fisk apporta au monde une vision vraiment indépendante, bien informée et très critique des luttes qui se déroulaient dans la région, y compris une dénonciation sévère des mesures et pratiques abusives d’Israël à l’égard du peuple palestinien. Le départ de Fisk de la région laissa un vide journalistique qui n’a toujours pas été comblé. Il est important de se rendre compte qu’il y a peu de correspondants de guerre dans le monde qui combinent intrépidité du reportage et profondeur d’interprétation, style d’écriture engagé et dénonciations candides des faiblesses des hautes sphères et des puissants.

Fisk n’a jamais cherché refuge en se cachant derrière les rideaux du politiquement correct. Au contraire, il était fier, dans sa démarche professionnelle, de son engagement vis-à-vis de ce qu’on pourrait appeler un « journalisme de jugement », ce qu’on peut traduire au mieux par une description de la réalité telle qu’il la voyait et la vivait et ce qui, dans les contextes moyen-orientaux, signifiait de débarrasser cette même réalité des illusions géopolitiques colportées par les puissants gouvernements dans leur souci de dissimuler leurs motivations réelles.

Fisk avait été particulièrement controversé ces dernières années en disant du rôle actif des États-Unis en Syrie, dans leur hostilité à Damas, qu’il ne concernait pas l’avenir de la Syrie et qu’il ne s’agissait pas d’une question d’antiterrorisme, comme le prétendait Washington, mais qu’il était surtout motivé, avec les encouragements de Tel-Aviv et de Ryad, par des buts d’endiguement et de déstabilisation de l’Iran et du chiisme.

Cette affirmation a été confirmée par mes deux interactions personnelles avec Fisk qui ont illustré son approche de la narration de la vérité dans deux contextes différents. La première avait eu lieu il y a un peu plus de vingt ans. J’avais été interviewé par une équipe cinématographique libyenne qui avait été surprise de découvrir à ce même moment la police de Princeton à mon domicile, en raison de menaces de mort que j’avais reçues après avoir soutenu les doléances palestiniennes lors d’un passage dans l’émission de la BBC, « Panorama ».

Les jeunes cinéastes libyens réalisaient un documentaire sur l’évolution des relations israélo-palestiniennes. Après en avoir terminé avec moi, ils étaient partis pour Beyrouth afin d’interviewer Robert Fisk, et lui avaient annoncé que ma maison était gardée du fait que je vivais sous des menaces. Cela exagérait la réalité de ma situation et cela incita Fisk à rédiger sans jamais m’avoir contacté un article pour The Independent dans lequel il décrivit ma situation comme emblématique des efforts sionistes en vue d’intimider les critiques envers Israël par des menaces de violence.

En guise d’indication de son impact au niveau mondial, je reçus plus de cent messages de solidarité, donc beaucoup disaient qu’ils priaient pour ma sécurité. Le drame disparut, mais je ne puis imaginer d’autre journaliste de premier plan désireux de prendre des risques pour témoigner son inquiétude à propos de quelqu’un de placé dans les mêmes circonstances que moi. En même temps, je ne puis imaginer d’écrire un tel article sans vérifier les faits avec la personne en question.

Ce dernier point débouche sur une critique répandue de l’approche flamboyante de Fisk, critique qui a remarqué l’impatience de Fisk quant aux détails et sa volonté de modeler ses articles autour de vérités qu’il a fermement acceptées comme étant des descriptions de la réalité. Dans mon cas, il ne se soucia pas vraiment de savoir si les Libyens rapportaient les faits de façon fiable, puisqu’il s’agissait d’une anecdote utile pour y aller d’un argument sous-jacent dont il croyait à juste titre qu’il correspondait à une réalité, à savoir les tactiques sionistes d’intimidation pour calmer, voire réduire au silence les voix de la critique. C’est un sujet intéressant que de soulever des questions quant à la distinction entre fiabilité fondamentale et fiabilité périphérique.

Alors que ses confrères journalistes sont peu désireux d’aller à l’encontre du consensus en vigueur autour des questions cruciales (par exemple, ils font pencher la réalité dans le sens pro-israélien et ils m’auraient décrit comme un extrémiste de la critique à l’égard d’Israël ou même comme quelqu’un d’accusé d’antisémitisme), les Fisk de ce monde peaufinent des sujets périphériques afin d’engager leurs lecteurs tout en se montrant fiables sans détour à propos des questions incontournables, même quand cela heurte la majorité de la société. Bien que Fisk l’ait fait selon une veine progressiste, d’autres prennent des libertés similaires pour nourrir les appétits conspirationnistes et réactionnaires de leurs disciples de droite.

Mon autre contact tout aussi éclairant avec Fisk eut lieu lors d’une visite à la côte ouest il y a une dizaine d’années, quand il était venu en Califormie pour y donner une conférence à l’université. J’avais été approché par les organisateurs pour l’échauffer quelque peu au cours de la visite et j’en avais été ravi. Cela me donna l’occasion de confirmer la réputation de Fisk d’être quelqu’un de très individualiste, d’irrévérent et de provocateur, et ce, qu’il soit en train de faire un reportage en pleine zone de conflit ou de s’adresser à des étudiants sur un campus universitaire. La vaste audience et l’accueil enthousiaste qu’il reçut montraient clairement que l’influence de Fisk s’étendait bien au-delà des lecteurs des articles qu’il publiait dans The Independent.

Il était reconnu dans le monde entier comme un journaliste « people » et haut en couleur dont les mots comptaient. Presque aucun autre n’a ce mélange d’audace, d’intelligence et d’engagement, tout en exerçant malgré tout une attraction dans les médias traditionnels d’information. À mon sens, Fisk est un exemple positif de journaliste « people », ce qui, pour moi, contraste absolument avec cette sorte d’expert libéral que l’on trouve sous la plume « people » qu’est Thomas Friedman. Alors que Fisk est à l’aise dans son rôle consistant à dire la vérité à la face du pouvoir, Friedman prend du plaisir dans son rôle d’observateur soi-disant sage qui propose ses conseils aux riches et aux puissants sur la façon de réaliser leurs objectifs, tout en combinant une arrogance de style et une adhésion fidèle aux piliers de l’orthodoxie occidentale (celle du capîtalisme prédateur, du militarisme mondial, des relations particulières avec Israël).

Daniel Falcone. Quelles étaient les qualités spéciales de Robert Fisk qui le rendaient si influent et si mémorable et qui ont peut-être fait de lui le journaliste le plus distingué de notre époque ? Que pensait Fisk des autres styles de journalisme qui différaient peut-être du sien ?

Richard Falk. Pour trouver la perspective, je me rappelle mon contact et, dans ces trois exemples, mon amitié avec trois autres correspondants exceptionnels dont les caractéristiques ressemblent d’une certaine façon aux qualités qui ont fait de la disparition de Fisk une perte irremplaçable : Eric Rouleau, du journal Le Monde, Glorial Emerson, du New York Times et Peter Arnett, d’Associated Press. Chacun d’entre eux partageait un goût pour l’aventure, une fierté à propos de leur style journalistique absolument indépendant, une grande intrépidité face au danger extrême, ce qui les rendait sympathiques aux yeux des combattants, et une sensibilité qui flottait entre la tristesse de l’isolement et un certain amour de la solitude.

Ces qualités s’accompagnaient dans ces exemples d’une personnalité résolument indépendante qui suscitait chez les responsables de leurs bureaux à la fois la fierté en raison de leurs reportages exceptionnels et des accès d’anxiété chaque fois qu’ils allaient au-delà des lignes rouges de la pensée établie. De par leur nature, de tels individus étaient des francs-tireurs qui échappaient au contrôle de leur direction. Tous partageaient également un mépris cordial à l’égard de ce que Fisk appelait le « journalisme d’hôtel », autrement dit, la pratique bien établie chez les journalistes vedettes consistant à louer les services de gens sur place, lesquels leur apportent des comptes rendus des premières lignes de la confrontation, dans le même temps qu’eux-mêmes passent le plus clair de leurs journées à siroter des martinis au bar de l’hôtel.

Je n’ai jamais observé Fisk au travail, mais je suis persuadé que son style de travail ressemblait à celui de ces trois autres. J’ai eu l’occasion d’être en compagnie d’Éric Rouleau à Téhéran dans la foulée de la révolution iranienne, j’ai entendu des témoignages de la camaraderie entre Gloria Emerson et des soldats américains dans des situations de combat et, dans le dernier stade de la guerre du Vietnam, j’étais avec Peter Arnett alors que nous accompagnions trois prisonniers de guerre américains relâchés qui allaient rentrer aux États-Unis.

Bien que de personnalités et d’intérêts distincts et différents, chacun partageait ce sentiment de vouloir aller au fond de ce qui se passait sur le terrain tout en écoutant les points de vue des dirigeants, même controversés, en tête à tête. Ainsi Fisk et Arnett furent parmi les rares journalistes occidentaux à interviewer Osama bin Laden à la fin des années 1990. On rapporte que bin Laden fut tellement impressionné par l’approche de Fisk qu’il l’invita à devenir musulman, en raison de la dévotion à la vérité qu’il manifestait.

Fin 2001, à la frontière de l’Afghanistan et du Pakistan, Fisk était tombé en panne avec sa voiture et des réfugiés afghans d’un village pakistanais frontalier, furieux d’avoir été bombardés par l’aviation américaine, avaient reconnu en lui un Occidental et l’avaient sauvagement tabassé. Il aurait perdu la vie si un dirigeant musulman local n’avait pas arrêté la foule. S’ils comprenaient une désapprobation de cette violence, la suite des propos de Fisk auraient toutefois été atypiques dans la bouche de tout autre que lui, puisqu’il dit des agresseurs : « Il y a toutes les raisons d’être en colère. Moi-même, j’ai toujours exprimé des critiques à l’égard des actions américaines. Si j’avais été ces Afghans, je m’en serais pris à moi aussi. »

Daniel Falcone. Comment Fisk couvrait-il les Palestiniens ? Quel est son héritage dans la couverture du conflit ? Existe-t-il du matériel journalistique, des groupes d’experts, des organisations ou des universitaires dont vous estimez qu’ils couvrent bien la situation pénible des Palestiniens tout en fournissant un contexte à la façon dont le faisait Robert Fisk ?

Richard Falk. Fisk trouvait tout naturel son soutien à la lutte palestinienne. Son dégoût des tactiques de contrôle sur lesquelles s’appuyait Israël et, en même temps, sa condamnation du recours par l’Amérique à sa puissance géopolitique, ont contribué à la lutte prolongée des Palestiniens pour un espace vital sur leurs propres terres. Il ne faudrait pas en déduire toutefois que Fisk fermait les yeux sur les errements des Palestiniens et leurs maladresses diplomatiques. Il fut quasiment le seul, parmi les journalistes influents, à exprimer son scepticisme dès le début du processus de paix d’Oslo initié à la Maison-Blanche en 1993. Par-dessus tout, Fisk mélangeait sa passion pour les vérités fondamentales à une approche catégorique non déguisée de toute conduite incorrecte, et ce, quelle que soit la position éminente de sa cible.

Il existe de nombreuses initiatives qui tentent de présenter les épreuves palestiniennes de façon réaliste et, de temps à autre, j’ai traité avec bon nombre d’entre elles. Je mentionnerais, pour commencer, Jewish Voice for Peace (Voix juive pour la paix), qui a fait de son mieux pour exprimer des points de vue reconnaissant les violations des droits fondamentaux palestiniens, y compris l’application forcée d’un régime d’apartheid qui opprime, fragmente et victimise les Palestiniens en tant que peuple, et ce, par le biais de l’occupation, de la dépossession, de l’épuration ethnique et du rejet des droits élémentaires au retour. L’organisation Palestine Legal a été courageuse et hautement compétente en fournissant une guidance très spécialisée et un engagement dans des causes et conttroverses juridiques impliquant des questions traitant des droits palestiniens.

Dans les milieux journalistiques et universitaires, il existe quelques points brillants aux États-Unis. En tant que sources en ligne d’information, d’analyse et de reportage sympathiques à l’égard des Palestiniens, je mentionnerais Mondoweiss, Middle East Eye et The Electronic Intifada, qui sont toutes bien dirigées et qui publient en ligne du matériel de qualité. Parmi les individus qui ont été très francs et influents, je citerais Marwan Bishara, Phyllis Bennis, Norman Finkelstein, Noam Chomsky, Ilan Pappe, Noura Erakat, Lawrence Davidson et Virginia Tilley.

Au fil des années, je n’ai guère eu de patience à l’égard des raisonnements torturés et de la prétention morale des « sionistes libéraux » qui sautent sur la moindre branche d’olivier partisane pour autant qu’elle laisse Israël en tant qu’État juif avec Jérusalem comme capitale et qu’elle ne requiert pas de renoncer à la plupart des colonies illégales en Cisjordanie. Cependant, le récent abandon de ce genre de position par le plus éminent des sionistes libéraux, Peter Beinart, constitue à la fois une découverte vivifiante de ce que le sionisme n’est pas conciliable avec une paix durable et un signal adressé aux Juifs américains afin qu’ils repensent le format d’un compromis politique qui s’écartera de la mantra des deux États.

En Israël et en Palestine occupée, il y a eu des ONG perspicaces et courageuses qui se sont ouvertement exprimées dans leurs critiques à l’encontre des tactiques israéliennes. En Israël, je citerais B’Tselem, à propos des violations des droits de l’homme, Badil sur les questions portant sur le traitement des réfugiés palestiniens et des résidents palestiniens d’Israël, et le Comité israélien contre les démolitions de maison. Plusieurs journalistes israéliens ont été des critiques virulents du comportement d’Israël à l’égard de la Palestine et j’exprimerais une admiration toute particulière pour Gideon Levy et Amira Hass.

Parmi les activistes intellectuellement progressistes, Jeff Harper brille d’un éclat particulier. Il a écrit plusieurs livres importants, dont War Against People : Israel, Palestinians, and Global Pacification (La guerre contre les gens : Israël, les Palestiniens et la pacification mondiale) (PlutoPress, Londres, 2015). Et il prépare un nouvel ouvrage qui sera un exemple exceptionnel de « journalisme engagé », insistant sur le fait qu’un État démocratique, avec l’égalité pour les deux peuples, constitue la seule voie vers une paix juste et durable.

Si cet État doit se réaliser, il doit inclure l’acceptation de certaines idées : la réalité d’Israël en tant qu’État colonial d’implantation, la non-viabilité du projet sioniste pour établir et préserver un État exclusivement juif et la dépendance vis-à-vis d’un processus politique de collaboration à la base entre Juifs et Palestiniens dans leur recherche d’une paix juste via la démocratisation et les droits fondamentaux.

En Palestine occupée, Mohammed Omer a été un correspondant de guerre courageux et ce, dans des situations particulièrement pénibles, et il a subi de graves violences physiques de la part des forces sécuritaires israéliennes. Sur le plan des droits humains, Raji Sourani, un excellent avocat, rédige depuis de nombreuses années des rapports sur l’attitude violente d’Israël vis-à-vis de Gaza, y compris la caractérisation de son caractère crimineln et il est en même temps directeur du Centre palestinien des droits de l’homme à Gaza. IL a été emprisonné à plusieurs reprises par Israël et il a en outre été arrêté au moins une fois par l’Autorité palestinienne.

J’ai eu l’occasion de connaître la quasi-totalité de ces personnes et groupes et de travailler avec eux et j’ai admiré leur courage, leur persévérance et leur profond engagement vis-à-vis de la justice. Leur éthique présente un caractère de plaidoyer, orienté vers des solutions et ce caractère n’a jamais semblé faire partie intégrante des contributions de Fisk, qui étaient davantage concentrées sur la dénonciation de l’hypocrisie et de la rapacité des puissants que sur la recherche de solutions à ce conflit sanglant, ce qui aurait ainsi dépassé son simple plaidoyer anti-impérialiste en faveur du retrait et de la pacification, bien que Fisk, en fait, ne se soit jamais caché de son engagement envers la paix, l’autodétermination et la neutralité.


Publié le 9 novembre sur Counterpunch
Traduction : Jean-Marie Flémal

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Fisk a été l’un des premiers journalistes occidentaux à se rendre sur les lieux du massacre de Sabra et Chatila à Beyrouth en septembre 1982.

 

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