L’amour et la résistance dans les films de Mai Masri
Mai Masri figure parmi les rares réalisatrices palestiniennes qui se sont construit une carrière et un nom.
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Mai Masri
Marina Da Silva, 1er janvier 2021
Documentariste hors normes avant de tourner la fiction multiprimée 3 000 nuits (*) (2016), elle couvre le conflit israélo-arabe depuis l’invasion israélienne du Liban et rend compte de l’espoir, né dans les camps de l’exil, de libérer la Palestine.
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Victoria Brittain, Palgrave Macmillan, coll. « Palgrave Pivot », Londres, 2020, 170 pages, 51,99 euros.
Cinéaste et femme de terrain, n’hésitant jamais à s’exposer avec ses protagonistes, orfèvre du portrait, elle nourrit ses images sensibles d’archives qui contribuent à les enrichir. Particulièrement attentive à la situation des femmes et des enfants, exposés sur tous les fronts, elle leur redonne un visage et une parole.
Elle a aussi abondamment documenté l’expérience de la détention, qui frappe les familles palestiniennes. On se réjouira qu’au Royaume-Uni un ouvrage — qui reste à traduire — montre l’importance et la maturité de cette œuvre.
On pourra également découvrir en DVD, outre 3 000 nuits, un coffret de trois films plus anciens, Les Enfants de Chatila, Rêves d’exilet Les Enfants du feu.
Publié le 1er janvier 2021 sur Le Monde Diplomatique
(*) Lors d’un débat après la projection du film « 3000 Nuits » au Festival Ramdan à Tournai en 2017, la réalisatrice explique que le film est basé sur des faits réels. Derrière chaque femme dans le film, il y a une vie réelle. La réalisatrice les a rencontrées dans les années 1980, a écrit et filmé l’histoire de leur emprisonnement.
Quand le film a été montré en Palestine occupée, les femmes dont le séjour en prison a été relaté sont venues le voir. Y compris la Palestinienne, dont Mai Masri s’est inspirée pour son personnage principal. Son fils, né en prison, a 30 ans maintenant. Quand il était né, en prison, elle l’avait appelé « Filistin ».
À toutes les séances, que ce soit à Ramallah, Jénine, Nazareth ou Oum al-Fahm, des anciens prisonniers assistaient à la projection. M.D.L.