Soutien à Olivia Zémor : Boycott TEVA !

Le fabricant israélien de médicaments génériques TEVA a engagé un procès contre Olivia Zémor, présidente de l’association CAPJPO-Europalestine, qui s’ouvre le 16 mars à Lyon. La Plate-forme Charleroi-Palestine soutient Olivia Zémor et appelle les autres organisations belges de soutien au peuple palestinien à faire pareil.

En 2015 et 2016 à Lyon, le Collectif 69 de soutien au peuple palestinien a organisé plusieurs actions  pour faire la promotion de la campagne de boycott de l’entreprise pharmaceutique israélienne TEVA dans le cadre du mouvement BDS. À cette occasion, le collectif lyonnais affirmait

« par son apport financier à l’État d’Israël, TEVA contribue au financement des opérations militaires à Gaza, au développement de la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem Est, au mépris des droits du peuple palestinien et des résolutions internationales. » 

Mardi 16 mars 2021 à Lyon, TEVA intente un procès à Olivia Zémor, présidente de CAPJPO-Europalestine, pour avoir relayé sur le site internet de l’association une des actions de boycott Teva du Collectif 69. Par cette procédure, la firme israélienne vise à lutter contre le mouvement croissant de boycott d’Israël, un État raciste et colonial, alors même que la Cour Européenne des Droits de l’Homme a condamné la France dans ses tentatives de criminalisation des appels au boycott.

Le gouvernement français entend continuer à manier le chantage à l’antisémitisme, et passer outre les décisions de la Cour Européenne des Droits de l’Homme. Par une circulaire, le Ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti a demandé aux procureurs et présidents de tribunaux de condamner les appels au boycott de produits israéliens, pour cause de « discrimination à l’égard d’une nation ».

Face à ce nouveau scandale, la solidarité s’organise avec Olivia Zémor et tous les militants de la campagne BDS.

Dans un appel, près de trente organisations antiracistes et anticoloniales françaises soulignent :

« Les organisations soussignées réaffirment leur entière solidarité avec les militants en butte à la répression d’un gouvernement complice du régime d’apartheid. Elles sont de ce point de vue particulièrement indignées par la récente circulaire du ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti sur le sujet. Faisant mine d’ignorer la portée de l’arrêt de la CEDH, M. Dupond-Moretti se permet en effet d’enjoindre tous les parquets de France, de maintenir les poursuites contre la campagne BDS, et de tenter d’obtenir, au mépris du droit, des condamnations. »

Le Collectif 69 de soutien au peuple palestinien organise un rassemblement mardi 16 mars dès 13H devant le Tribunal (67 rue Servient, 69003 Lyon) afin de soutenir Olivia Zémor et le boycott de TEVA (comme celui de toutes les entreprises israéliennes et internationales complices de l’apartheid israélien). D’autres rassemblements sont prévus à Paris et à Lille.

La solidarité s’exerce dans plusieurs pays, où de nombreuses associations veulent être associées à l’appel à solidarité, e.a. en Italie, au Canada en Australie et en Belgique, où le Comité Verviers Palestine et la Plate-forme Charleroi-Palestine sont les premiers signataires.

Des Palestiniens et des opposants israéliens, qui ne pouvant franchir les frontières (fermées pour cause de covid) pour venir témoigner physiquement au procès, ont envoyé aux juges des témoignages très éloquents.

Trouvez ci-dessous le communiqué de presse du Collectif Palestine 69 :

En avril 2015 et novembre 2016, notre Collectif organisait des points d’information auprès des clients de la « Grande pharmacie lyonnaise » dans le cadre de la campagne BDS (Boycott, Désinvestissements, Sanctions). Nous dénoncions l’entreprise pharmaceutique israélienne TEVA, première productrice de médicaments génériques au monde qui, disions nous, « par son apport financier à l’Etat d’Israël, contribue au financement des opérations militaires à Gaza, au développement de la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem Est, au mépris des droits du peuple palestinien et des résolutions internationales. »

De nombreuses années plus tard (!) Olivia Zemor, directrice de publication du site «’Europalestine», est convoquée devant le tribunal de Lyon, à la demande de la société TEVA, pour avoir relayé nos actions.

Malgré un arrêt retentissant de la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH), qui a confirmé en juin dernier la légitimité du boycott citoyen d’un État pour motifs politiques, et a condamné l’État français, ce dernier tente d’entrainer la justice dans un déni du droit européen. Dans sa décision, la Cour européenne souligne pourtant que « les actions et les propos reprochés aux requérants concernaient un sujet d’intérêt général, celui du respect du droit international public par l’Etat d’Israël et de la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés, et s’inscrivaient dans un débat contemporain, ouvert en France comme dans toute la communauté internationale. » Et d’ajouter qu’ils « relevaient de l’expression politique et militante ».

Dans une récente circulaire le ministre de la Justice se met au service des officines pro-israéliennes. Faisant mine d’ignorer la portée de l’arrêt de la CEDH, Eric Dupond-Moretti se permet d’enjoindre tous les parquets de France, de maintenir les poursuites contre la campagne BDS, et de tenter d’obtenir, au mépris du droit, des condamnations.

Ce procès du 16 mars est donc important. C’est pourquoi nous appelons les citoyens-es et les organisations à se mobiliser afin de faire retentir le droit à la liberté d’expression et le droit au boycott de l’Etat d’Israël, Etat d’apartheid, qui commet chaque jour des crimes de guerre et contre l’Humanité.


Sources : CAPJPO-Europalestine et Collectif Palestine Vaincra

Lisez également : La France défie la décision de la CEDH maintenant le droit de boycotter Israël

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