La lutte des femmes palestiniennes en évidence le 8 mars
La lutte des femmes palestiniennes et plus particulièrement des prisonnières palestiniennes a été très visible en cette Journée internationale des travailleuses du 8 mars 2021, avec les activistes de Samidoun et de nombreuses organisations du monde entier qui ont mis en évidence la cause et le vécu des Palestiniennes dans leur lutte de libération.
Le 8 mars, devant les portes du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Gaza, des dizaines de Palestiniennes se sont rassemblées, brandissant des écriteaux et des banderoles qui réclamaient la libération des prisonnières palestiniennes. Beaucoup insistaient sur le cas de Khalida Jarrar, parlementaire palestinienne, féministe et avocate des prisonnières politiques palestiniennes, qui, le 1er mars dernier, a été condamnée à deux ans d’emprisonnement en Israël pour ses activités politiques publiques.
À Toulouse, en France, le Collectif Palestine Vaincra a rallié une marche de plusieurs milliers de personnes organisée par Tous en Grève 31 et une coalition de syndicats et d’organisations politiques et sociales. Ils portaient des écriteaux et des affiches mettant en évidence la lutte de libération des Palestiniennes, ainsi que des affiches réclamant la libération des étudiantes palestiniennes emprisonnées et celle de Khitam Saafin, la présidente de l’Union des Comités des femmes palestiniennes, placée en détention administrative, autrement dit emprisonnée sans accusation ni procès.
À Paris, en France, des activistes de CAPJPO-EuroPalestine ont rallié la manifestation pour la Journée internationale des femmes.
Elles portaient des drapeaux palestiniens et des banderoles réclamant la liberté pour Khitam Saafin, Khalida Jarrar et toutes les Palestiniennes prisonnières.
À Annecy, en France, des activistes de l’association France-Palestine Solidarité ont rejoint la manifestation du 8 mars avec leurs affiches et banderoles mettant en exergue la cas de Khalida Jarrar et réclamant la libération de tou.te.s les prisonnier.e.s palestinien.ne.s.
Le 8 mars, à Charleroi, en Belgique, la Plate-forme Charleroi-Palestine et l’association Vie Féminine se sont réunies pour attirer l’attention sur le sort des prisonnières palestiniennes.
Elles ont organisé une séance de photos pour témoigner leur solidarité avec les prisonnières palestiniennes, et plus particulièrement Khitam Saafin et Khalida Jarrar.
(Vous trouvez plus de photos sur la page FB Pour la Palestine et dans un précédent article)
En Belgique également, Vroni Lemaire, de la Commission des femmes de la FGTB-Bruxelles (l’organisation des femmes d’un important syndicat belge), a lancé un appel en faveur de la libération de Khitam Saafin et de toutes les prisonnières palestiniennes, qui a été relayé par des femmes dans la manifestation à Bruxelles.
À Naples, en Italie, le Centre culturel Handala Ali a organisé une action pour la Journée internationale des travailleuses. Les femmes présentes brandissaient des banderoles en guise de soutien des prisonnières palestiniennes, elles ont également fait décoller des cerfs-volants portant des portraits d’héroïnes et de détenues palestiniennes, dont Khalida Jarrar et Leila Khaled, et elles agitaient des drapeaux palestiniens. Le déploiement, qui avait lieu au bord de la mer, a largement attiré l’attention et le soutien des passants et des riverains.
À Stockholm, en Suède, les membres de Samidoun Stockholm ont déployé un calicot disant « Lutte des classes – Lutte des femmes » et ils ont également fait une déclaration afin de soutenir en ce 8 mars le combat des travailleurs des soins de santé :
« La semaine dernière, il est à remarquer que, dans la Région de Stockholm, il y a eu un excédent de près de 6 millions de couronnes (590 000 euros), alors qu’il a été ordonné à la Södersjukhusets Kvinnoklinik de pratiquer des coupes draconiennes dans ses dépenses en n’alitant pas nécessairement certains patients quand il le fallait, en réduisant la gamme de certains médicaments choisis et en rognant sur les dépenses de nourriture, de boissons et de café.
Ce genre de situation ne concerne pas que la Suède. En Palestine occupée, la population arabe se voit systématiquement refuser l’accès aux soins de santé, aux médicaments et aux vaccins. Dans le même temps qu’Israël est en tête dans le monde de la vaccination, il refuse de vacciner les Palestinien.ne.s des territoires occupés.
En Palestine occupée, organiser les femmes peut constituer un crime. La féministe palestinienne Khitam Saafin est emprisonnée sans preuve depuis des mois et, voici deux semaines, sa détention a encore été prolongée de quatre mois supplémentaires. Il y a exactement une semaine, la parlementaire et féministe Khalida Jarrar a été condamnée à deux ans d’emprisonnement à cause de son activisme politique. D’année en année, les prisons de l’occupation israélienne sont critiquées par l’ONU et par les activistes des droits humains en raison de leur manque d’accès à la nourriture et aux médicaments, ainsi qu’en raison des tortures systématiques infligées aux prisonniers politiques.
Notre position est la même en Suède qu’en Palestine : les infirmières et les détenues féministes montrent la voie vers l’avant. La lutte des femmes, à l’instar de la lutte des classes, atteint un point culminant suite à une pandémie et à une crise économique et ce n’est que via l’unité que nous pourrons conquérir notre liberté. Nous disons :
« Cessez donc d’applaudir et augmentez le salaire des infirmières ! »
Liberté pour Khitam Saafin, Khalida Jarrar et toutes les autres détenues palestiniennes !
Soutien total à la #TaHemmetTacka campaign !
À Madrid, les membres de Samidoun España ont participé le 6 mars à une manifestation féministe réclamant que l’on ferme les centres de détention pour migrants et insistant sur l’importance d’une solidarité de classe, internationaliste et anti-impérialiste. Les manifestantes arboraient des pancartes demandant la liberté pour les Palestiniennes emprisonnées, dont Khalida Jarrar et Khitam Saafin, et ont également mis en exergue le cas de Georges Ibrahim Abdallah, le plus ancien prisonnier politique d’Europe, emprisonné en France (à Lannemezan, dans les Hautes-Pyrénées) depuis plus de 36 ans.
À Murcie, Samidoun España a rejoint la Manifestation du 8 mars, qui mettait en exergue la lutte des prisonnières palestiniennes, en particulier Khitam Saafin et Khalida Jarrar. Les femmes ont défilé en compagnie de femmes sahraoui afin de soutenir la justice en Palestine et au Sahara occidental et elles ont lancé un appel :
« La lutte des femmes est et a été importante pour maintenir la résistance en vie en chaque endroit du monde et la Palestine ne fait pas exception. La femme palestinienne est et a longtemps été une figure de résistance et de ténacité, de rébellion et d’amour, de force et de liberté, de lutte et, sans hésitation, de vie ; c’est pourquoi, de quelque région que ce soit, nous les reconnaissons, nous nous en souvenons et nous les soutenons en réclamant jusqu’au moment où la Palestine sera libre (#Palestine is free). Nous sommes une force créatrice, nous sommes une grande sororie, nous sommes toutes sœurs. »
En ce 8 mars, Samidoun Deutschland s’est associé à Free Palestine FFM pour divers événements et actions à Darmstadt, Francfort et dans le Land de Hesse en Allemagne. Les activistes ont déclaré :
« Nous le disons : Aucun d’entre nous ne sera libre tant que nous ne serons pas tous libres ! Liberté pour tou.te.s les prisonnier.e.s politiques, liberté pour la Palestine ! Une solidarité concrète doit être internationaliste et combative ! L’émancipation de tous les sexes ne sera possible que s’il y a également émancipation vis-à-vis de l’impérialisme, de l’occupation, des régimes d’apartheid et du colonialisme d’implantation) – du fleuve à la mer ! »
La coordinatrice internationale de Samidoun, Charlotte Kates, a participé à l’événement du 8 mars organisé par Gabriela BC à Vancouver. L’événement en ligne a mis en lumière les luttes des femmes au niveau local et à l’échelle mondiale en faisant face à l’impérialisme et au capitalisme et la déclaration de solidarité de Samidoun s’est concentrée sur les prisonnières palestiniennes, y compris les étudiantes en prison, Khalida Jarrar, Khitam Saafin et Bushra al-Tawil. L’événement a également mis en évidence la lutte des femmes philippines, en particulier les prisonnières politiques comme Reina Mae Nasino et Amanda Echanis.
« Il y a de la force dans la lutte pour la libération des travailleurs, des femmes et de tous les opprimés vivant aux Philippines. Ensemble, nous envisageons un monde où nous existerons, vivrons et nous épanouirons dans l’égalité et dans la paix ! »
ont affirmé les activistes de Gabriela.
Samidoun España a également rallié Alkarama – Mobilisation des femmes palestiniennes et la Masar Badil (Voie palestinienne alternative) afin d’organiser un événement en ligne le 6 mars, mettant en évidence la lutte des femmes depuis la Première Intifada jusqu’à ce jour, avec comme oratrices Linda Graysa et Juani Rishmawi.
Jaldia Abubakra, de Samidoun España, Alkarama et la Voie palestinienne alternative ont également participé à une interview avec Emi Sin Fronteras pour le 8 mars. Les journalistes Eliécer Jiménez Julio, Victor Torres et Sandra Hernández Acosta ont interviewé Jaldía Abubakra et Sausan Al Khuli Marín à propos de la situation et de la lutte des femmes palestiniennes :
Samidoun en Palestine occupée a sorti 3 posters illustrant la lutte des femmes palestiniennes au travers de l’histoire et de nos jours, ainsi que leur rôle dans la révolution palestinienne et dans la lutte des prisonniers et détenus pour la libération.
Le 7 mars, Hadeel Shatara, coordinatrice de Samidoun en Palestine occupée, a pris la parole lors d’un événement organisé par Attac Maroc et concentré sur la lutte des femmes en pleine crise du capitalisme et dans une société patriarcale, ainsi que sur la situation des femmes dans le monde arabe :
Malgré toutes les tentatives du régime sioniste en vue de les isoler du mouvement mondial pour la libération des femmes et de l’humanité en recourant à l’emprisonnement et à la répression, les femmes palestiniennes continuent de s’organiser et de lutter depuis leurs prisons, dans les rues et les champs de la Palestine occupée et partout dans l’exil de la diaspora, cherchant ainsi le retour et la libération.
Lors de la Journée internationale des femmes de 2021, le Réseau Samidoun de solidarité avec les prisonnier.e.s palestinien.ne.s salue le mouvement des femmes palestiniennes et leurs dirigeantes dans l’actuelle lutte quotidienne pour la libération nationale et sociale.
Nous invitons instamment les organisations féminines, les organisations estudiantines et les gens dotés d’une conscience d’où qu’ils soient à faire entendre leurs voix et à agir en solidarité avec les femmes palestiniennes et les prisonnières palestiniennes ciblées par l’occupation israélienne – y compris en construisant le mouvement pour le boycott d’Israël, de ses institutions et des sociétés complices comme HP, Puma, Teva Pharmaceuticals et G4S. L’occupation israélienne veut poursuivre sa colonisation de la Palestine sans le moindre contrôle, en isolant et en emprisonnant les dirigeant.e.s du mouvement du peuple palestinien. Cette fois, il est temps d’agir et de réclamer instamment la libération immédiate de tou.te.s les prisonnier.e.s palestinien.ne.s et de la Palestine, du fleuve à la mer !
Publié le 11 mars 2021 sur Samidoun Palestinian Prisoner Solidarity Network
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine
Lisez également : Mobilisation pour Khitam Saafin et Khalida Jarrar à Charleroi