Boycott du Festival sioniste de l’Oud à Jérusalem occupée

En guise de soutien à la Palestine, les musiciens sont invités à ajouter leur nom à la liste ci-dessous afin de réclamer un boycott total du Festival israélien de l’Oud, à Jérusalem occupée. Pour ajouter votre nom au bas de la déclaration, envoyez un courriel à l’une des deux adresses suivantes : oudboycott@masarbadil.org ou letpalestinesing@gmail.com.

 

 

Déclaration en faveur du boycott du Festival sioniste de l’Oud à Jérusalem occupée

Nous, soussignés musiciens palestiniens et internationaux, nous appelons à un boycott total du Festival israélien de l’Oud, désormais annuel, à Jérusalem occupée et nous prenons position contre la normalisation des relations avec un régime qui cherche à coloniser dans sa totalité la capitale de la Palestine.

L’oud, cet instrument à cordes par excellence de la culture musicale palestinienne et arabe en général, se fait approprier par un État sioniste dont l’histoire s’appuie sur l’élimination ou le détournement des biens et moyens de subsistance des autochtones. Alors que la Municipalité israélienne de Jérusalem relance ses projets de relations publiques musicales en profitant de la levée de certaines restrictions sur le coronavirus, les Palestiniens de Jérusalem luttent bec et ongles contre l’escalade dans le vol de terrains à Sheikh Jarrah et de grandes étendues de terre à l’est de leur ville. Les artistes palestiniens de la scène sont attaqués ou emprisonnés, alors que des communautés plus larges de personnes déplacées sont confrontées à la terreur ou à la destruction par la voie des airs de leurs centres culturels ainsi qu’au sous-développement systématique de leurs moyens de production. 

Le « festival de l’oud » ne signifie rien d’autre qu’un blanchiment des crimes de la colonisation israélienne. De ce fait, nous ne pouvons que nous opposer à toute participation palestinienne et internationale à ce festival. À quelques exceptions près, les organisateurs du festival ont négligé de façon abjecte d’engager des musiciens palestiniens et arabes dans cette manifestation qui se résumera à un déploiement humiliant de la « coexistence » telle que dictée par les Israéliens. Ceci reflète l’opposition populaire des artistes réfractaires palestiniens, soucieux de se distancier des marques de trahison affichées par l’élite lors de Dubai Expo et autres plates-formes de la collaboration capitaliste entre sionistes et Arabes. Nous devons construire sur le potentiel révolutionnaire de l’engagement anti-normalisation des musiciens palestiniens et dénoncer devant le monde entier les racines politiques sionistes de ces phénomènes culturels.

Les événements du festival présentés en live sont organisés par la Haim Gouri Zionist Confederation House, fondée sur la conquête coloniale de Jérusalem et qui porte le nom d’un ancien membre du Palmach, une organisation paramilitaire qui, en 1948, se livra à nombre de massacres, dont celui de Sa’sa’ et d’al-Dawamiya. Depuis sa fondation, le festival est sponsorisé par les maires sionistes, qui jouent un rôle particulier dans le soutien de son organisation. L’actuel maire d’ultra-droite, Moshe Lion, avait prétendu en 2019 que le festival était une façon d’« instaurer le dialogue », tout en soutenant en même temps l’installation par l’administration américaine Trump de son ambassade à Jérusalem, « puisqu’il s’agit du seul emplacement qui convient pour les ambassades étrangères dans l’État d’Israël ». En mai 2021, il décrivait la colonisation sioniste de Sheikh Jarrah comme un « litige de propriété » et accusait les Palestiniens « d’attiser la violence ». Au moment où nous rédigeons la présente déclaration, les tribunaux israéliens tentent de forcer les familles de Sheikh Jarrah à accepter la « propriété temporaire » de leurs habitations par une organisation de colons sionistes.

Les massacres apparemment impulsifs commis par Israël sur les Palestiniens de Gaza et les opérations que l’État sioniste mène un peu partout dans la Palestine historique véhiculent une menace permanente d’oblitération culturelle, comme la destruction en août 2018 du studio Mashariq à Ansar ou le bombardement, au cours du même mois, du théâtre Said al-Mashal. À Jérusalem occupée, les studios Sabreen et le théâtre Hakawati sont confrontés à des menaces existentielles en raison de la sionisation de la ville. Des artistes de scène comme la contrebassiste classique Mariam Afifi et le chorégraphe d’al-Funoun, Atta Khattab, se sont retrouvés en prison suite à l’intervention des escadrons d’attaque sionistes.

Face à ces crimes, et dans les mains des gens qui luttent, l’oud devient un outil de libération antiraciste et anticolonial. Les chanteurs engagés révolutionnaires, depuis le Jérusalémite Mustafa al-Kurd jusqu’à Égyptien Sheikh Imam ont fait vibrer leur oud pour la Palestine. Appeler au boycott du Festival sioniste de l’Oud, c’est défendre l’expression autochtone, prendre position contre la normalisation et intensifier le boycott et l’isolement de l’État sioniste.

 

Signataires :

  • Tareq Abboushi, joueur de bouzouki et enseignant, Palestine

  • Osloob Abdelrahman, rappeur, Yafa / France

  • Sama’ Abdulhadi, DJ, Palestine

  • A Blue Pail, producteur, Canada

  • Ayman Abou Abdou, oud, Gaza

  • Suma Abu Ali, joueur de nai, Gaza

  • Kinan Abuakel, bouzouki, Syrie

  • Tamer Abu Ghazaleh, musicien et producteur, Palestine / Égypte

  • Mohamed Abulyada, oud, Gaza / Allemagne

  • Ramzi Aburedwan, musicien et compositeur, France / Palestine

  • Abdelaziz Abusharik, qanoun, Gaza / Irlande

  • Hadeel Abu Sharr, vocaliste, Gaza / Égypte

  • Fadi Abu Yaseen, oud et claviers, Gaza

  • Moneim Adwan, compositeur et musicien, Gaza / France

  • Manhal Alfalasteny, chanteur, compositeur et parolier, Tunisie

  • Fida’ Alshaer, oud, Golan occupé, Syrie

  • Bahri Altorkmany, bouzouki, oud, Syrie

  • Fares Anbar, percussionniste, Gaza / Turquie

  • Reem Anbar, oud, Gaza / Grande-Bretagne

  • Toni Aoun, compositeur et parolier, Royaume-Uni

  • Arabian Panther, DJ et musicien, France

  • Samer Asakli, oud, Haïfa

  • Rola Azar, vocaliste, Nazareth

  • Azza Balbaa, chanteur, Égypte

  • Tarik Beshir, chant et oud, Grande-Bretagne

  • Clarissa Bitar, joueur d’oud et compositeur, Palestine / EU

  • Issa Boulos, compositeur et musicologue, Palestine / EU

  • Louis Brehony, musicien et universitaire, Irlande / Grande-Bretagne

  • Walter Brooker, saxophone, Canada

  • Kendall Buchanan, musicien de jazz, EU

  • Baider Burman, guitariste de flamenco palestinien, Suède

  • Layale Chaker, violoniste et compositeur, Liban / EU

  • Checkpoint 303, musique électronique, oud et sonorités expérimentales

  • Bobbi Connolly, guitariste, Pays de Galles / Irlande

  • Najib Coutya, chant et oud, Grande-Bretagne / Liban

  • Mustapha Dakhloul, cornemuse, nay, Liban

  • Darbet Shams Band, Haïfa

  • Nur Darwish, vocaliste, Palestine

  • Paula Darwish, chanteur, compositeur, parolier, Grande-Bretagne / Turquie

  • Raymond Deane, compositeur, Irlande

  • Tony Erizia, vocaliste et compositeur, Angleterre

  • Haifaa Farajalla, vocaliste, Gaza

  • Amanda Feery, compositeur, Irlande

  • Roger Fowler, chanteur et guitariste, Nouvelle-Zélande

  • Iandra França, pianiste, Brésil

  • Gazelleband, Gaza / Grande-Bretagne

  • Cathy Gulkin, cinéaste documentariste, Canada

  • Mohammad Al-Habbash, oud, Gaza

  • Mariam Haidar, oud, Haïfa

  • Ziad Hbouss, cornemuse, Palestine / Liban

  • Fareed Ismail, producteur, percussionniste, batteur, Afrique du Sud / Canada

  • Kamilya Jubran, musicien et compositeur, Galilée / France

  • Khaled Jubran, compositeur et éducateur musical, Galilée

  • Bengt Karlsson, flûtiste, Suède

  • D4RKSTAR, musicien, Suède

  • Debbie Kennedy, bassiste de jazz / chanteuse, Australie / EU

  • Diam Keywan, musicien, Haïfa, Palestine

  • Ahmad Al Khatib, compositeur et joueur d’oud, Palestine / Suède

  • Sam Khattar, musicien, Liban / EU

  • John King, compositeur / guitariste / oudiste, EU

  • Kofia Band, Palestine / Suède

  • Gabriel Lavin, guitare / oud, EU

  • Leen, batteur, Allemagne

  • Arab Loutfi, cinéaste, Égypte

  • Ari Salim Marcus, nay, EU

  • David McDonald, musicologue, EU

  • Miguel Merino, batterie, simsimiyya, Égypte

  • Ayman Mghamis, rappeur, Gaza

  • Safaa Mohajeri, vocaliste, Allemagne

  • Othman Mohammad, vocaliste / oudiste, EU

  • Issa Murad, oud, Jérusalem / France

  • William Nassar, compositeur, chef d’orchestre et chanteur engagé, Liban

  • Antán Ó Dála an Rí, folk-rock irlandais, Irlande

  • Raneen Okasha, vocaliste, Gaza

  • Rawan Okasha, vocaliste, Gaza

  • Sylvia Posadas, compositeur, parolier et musicien, Australie

  • Produce, dj decks et claviers, EU

  • Ahmed Qrinawi, oud, Gaza / Tunisie

  • RENU, compositeur de musique électronique, Allemagne / Grande-Bretagne

  • Mai Ruby, oud, Suède

  • Saba Band, Palestine /Syrie / Suède

  • Hussain Sabsaby, oud, Syrie

  • Mohammed Sabsaby, oud, Syrie

  • Arian Sadr, percussionniste, Iran / Grande-Bretagne

  • Yousef Saif, bouzouki, producteur, compositeur, Brésil / Palestine

  • Yara Salahiddeen, vocaliste, Palestine / Égypte / Grande-Bretagne

  • Belal Saleh, oud, Gaza

  • Kareem Samara, oud, Palestine / Grande-Bretagne

  • Haider Sandouk, oud, Irak / Grande-Bretagne

  • Heike Schotten, professeure, Campagne américaine pour le boycott académique et culturel d’Israël, EU

  • Rich Siegel, pianiste / vocaliste / compositeur et parolier, EU

  • Reem Talhami, chanteuse et actrice, Jérusalem, Palestine

  • Ahmad Tamari, percussionniste, Palestine / Suède

  • Jay Taylor, guitariste classique, EU

  • George Totari, compositeur et parolier, Nazareth / Suède

  • Bahri Turkmani, bouzouki et oud, Syrie

  • Amal Waqar, oud, Oman / EU

  • Ali Saleh Wassouf, oud, Suède

  • Katie Waterland, compositrice, parolière et vocaliste, EU

  • Roger Waters, chanteur, parolier, compositeur et bassiste, Grande-Bretagne

  • David Watson, musique expérimentale, EU

  • Henry Zaccak, tabla, Canada

  • Wanees Zarour, compositeur et musicien, Palestine / EU

  • Basel Zayed, compositeur et musicien, Palestine / EU

Pour ajoutez votre nom, adressez un courriel à oudboycott@masarbadil.org ou à letpalestinesing@gmail.com.

 

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