Deux morts lors d’une fusillade à Tel-Aviv
Une chasse à l’homme a été organisée à Tel-Aviv et dans les environs, jeudi dernier, quelques heures après qu’un tireur a tué deux personnes dans la rue Dizengoff, bien connue pour sa trépidante vie nocturne. Il y a eu plusieurs autres blessés à des degrés divers. Certains sont dans un état critique, affirment les premiers rapports.
Maureen Clare Murphy, 7 avril 2022
Les médias ont rapporté que les autorités croient qu’il n’y a eu qu’un seul tireur. Depuis le mois dernier, c’est le quatrième attentat mortel de ce genre en deçà de la ligne d’armistice de 1949 démarquant Israël de la Cisjordanie.
Onze personnes avaient déjà perdu la vie lors de ces premiers attentats, outre les quatre Palestiniens qui les avaient perpétrés. Tous ces agresseurs sauf un étaient des citoyens d’Israël. L’autre provenait de Cisjordanie.
Alors qu’Israël se sert d’armes meurtrières contre les Palestiniens en Cisjordanie sur base pour ainsi dire hebdomadaire, une violence aussi meurtrière que celle que l’on constate à Tel-Aviv ces dernières semaines ne s’était plus manifestée depuis des années.
La chaîne publique israélienne a déclaré que les forces sécuritaires israéliennes ont installé une centaine de blocages routiers autour de la ville, où les transports publics ont été mis à l’arrêt pendant que la police et l’armée ratissaient « les immeubles et les appartements, les ruelles et les bennes à ordures », a rapporté The Times of Israel.
Il a été ordonné aux résidents de Tel-Aviv de ne pas quitter leur domicile.
Suite à ce dernier attentat, Mushir al-Masri, un haut responsable du Hamas, a déclaré que
« les opérations de résistance constituent une réponse naturelle aux crimes d’Israël contre le peuple palestinien ».
Aucune faction palestinienne n’a revendiqué la responsabilité de l’attentat.
Les ambassadeurs des EU et de l’UE, ainsi que les envoyés de paix de l’UE et de l’ONU, ont condamné l’attentat.
Aucune condamnation de ce genre n’a été exprimée après que les forces d’occupation israélienne ont tué trois Palestiniens dans une embuscade en Cisjordanie du nord, samedi dernier.
Les trois hommes abattus étaient des combattants de la résistance appartenant à l’aile armée du Djihad islamique. Israël a prétendu qu’ils avaient été impliqués précédemment dans des actions armées « contre les forces sécuritaires israéliennes », avait écrit The Jerusalem Post, et qu’ils s’apprêtaient à effectuer une nouvelle opération la nuit même où ils avaient été tués.
Selon les lois internationales, les Palestiniens ont le droit de recourir à la résistance armée contre l’occupation militaire israélienne. Israël, toutefois, taxe de « terrorisme » toute forme de résistance à son occupation militaire.
Dans un effort en vue de justifier les tueries qui pourraient présenter les caractéristiques d’exécutions extrajudiciaires, le Premier ministre israélien Naftali Bennett a affirmé que ces hommes étaient une véritable « bombe à retardement ».
Il n’y avait pas eu de condamnation non plus quand, à Jénine, le 31 mars dernier, les forces d’occupation israéliennes avaient tué Sanad Abu Atiya, 16 ans, qui tentait d’apporter de l’aide à un autre Palestinien qui venait de se faire abattre mortellement par des militaires israéliens effectuant un raid dans la zone.
Israeli forces shot Sanad, 16, in the chest with live ammunition as he approached a Palestinian man who had been shot to offer aid. Sanad is the fifth Palestinian child shot and killed by Israeli forces in 2022. https://t.co/6I4sccekNn https://t.co/gJpLZa0yR3
— Defense for Children (@DCIPalestine) March 31, 2022
Avant la fusillade mortelle de jeudi, les tensions étaient déjà élevées le premier vendredi du Ramadan et avant le week-end de Pâques débutant le 15 avril, week-end au cours duquel Israël accroît ordinairement ses mesures répressives contre les Palestiniens.
Lors du Ramadan de l’an dernier, les semaines de tension avaient atteint leur paroxysme après que la police israélienne avait envahi la mosquée al-Aqsa de Jérusalem alors qu’elle était remplie de fidèles. Des centaines de ces derniers avaient été blessés.
À Gaza, les organisations de résistance avaient tiré des séries de roquettes en guise de représailles et Israël s’était mis à bombarder Gaza au cours d’une escalade de 11 jours qui allait tuer plus de 250 Palestiniens à Gaza, ainsi qu’une douzaine de personnes en Israël même.
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Maureen Clare Murphy est l’une des rédactrices en chef de The Electronic Intifada. Elle vit à Chicago
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Publié le 7 avril 2022 sur The Electronic Intifada
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine