Décès d’un enfant palestinien abattu par l’armée israélienne

Lundi, un enfant palestinien en bas âge est mort de ses blessures, quatre jours après avoir été abattu par les troupes israéliennes à Nabi Saleh, près de Ramallah, en Cisjordanie occupée.

 

La gouverneure de Ramallah, Laila Ghannam, tient dans ses bras le corps de l'enfant Muhammad Tamimi, , décédé le 5 juin après avoir été touché à la tête par une balle israélienne, la semaine dernière, à Ramallah, en Cisjordanie. (Photo : Ahmad Arouri / APA images)

La gouverneure de Ramallah, Laila Ghannam, tient dans ses bras le corps de Muhammad Tamimi , décédé le 5 juin après avoir été touché à la tête par une balle israélienne, la semaine dernière, à Ramallah, en Cisjordanie. (Photo : Ahmad Arouri / APA images)

 

Maureen Clare Murphy, 6 juin 2023Lundi, un enfant palestinien en bas âge est mort de ses blessures, quatre jours après avoir été abattu par les troupes israéliennes à Nabi Saleh, près de Ramallah, en Cisjordanie occupée.

Defense for Children International – Palestine a déclaré que Muhammad Haitham Ibrahim Tamimi, 2 ans, se trouvait à l’arrière de la voiture de son père, à l’extérieur de la maison familiale, jeudi soir, « quand les forces israéliennes ont ouvert le feu sans aucune discrimination ».

L’organisation de défense des droits à ajouté que le petit garçon avait été touché à la tête et son père à l’épaule. Muhammad a été transporté par air dans un hôpital près de Tel-Aviv où il est décédé plus tard.

L’armée israélienne prétend que des tireurs palestiniens avaient ouvert le feu sur une colonie toute proche de Nabi Saleh et que les troupes stationnées dans un poste militaire avaient riposté.

The Times of Israel a prétendu dans un gros titre que Muhammad avait été « abattu par erreur ».

Mais, même si le soldat n’avait pas l’intention de blesser le garçonnet, le fait de tirer sans discrimination au sein d’une communauté palestinienne témoigne d’un mépris absolu pour les vies palestiniennes.

« Tirer à balles réelles et sans la moindre discrimination dans un quartier résidentiel où il n’y a pas la moindre menace pour la vie d’un soldat israélien constitue une violation évidente de la propre politique militaire d’Israël »,

a déclaré Ayed Abu Eqtaish, un directeur de programme de Defense for Children International – Palestine.

« Les homicides illégaux d’enfants palestiniens sont devenus la norme depuis que les forces israéliennes sont de plus en plus habilitées à recourir à la force létale intentionnelle dans des situations où elle ne se justifie pas »,

a ajouté Abu Eqtaish.

« C’est un crime de guerre dénué de la moindre conséquence. »

L’agence d’information officielle palestinienne, WAFA, a fait savoir lundi que Hassan al-Tamimi, l’oncle de l’enfant abattu, avait dit que la famille avait l’intention de soumettre le cas de Muhammad à la Cour pénale internationale.

Plusieurs personnes du village ont déjà été tuées, ces dernières années, dont deux au cours d’incidents séparés en 2022. D’autres ont été grièvement blessées et emprisonnées par les forces israéliennes, puisque les résidents résistent à l’occupation et aux colonies, particulièrement celle de Halamish, qui a été construite sur des terres de Nabi Saleh.

Les forces israéliennes ont tué au moins deux douzaines d’enfants palestiniens, depuis le début de l’année, dont vingt en Cisjordanie.

Six enfants palestiniens avaient été tués au cours de l’offensive israélienne contre Gaza en mai ; des rapports initiaux indiquent que deux de ces garçons et filles peuvent être décédés suite à l’explosion d’une roquette qui n’a pu atteindre sa cible en Israël.

En outre, un garçon de 10 ans est mort des suites de blessures à la tête subies lors d’une frappe israélienne contre Gaza en août 2022.

Vingt-quatre Israéliens et personnes d’autres nationalités ont été tués par les Palestiniens dans le contexte de l’occupation depuis le début de l’année, ou sont décédés de blessures subies antérieurement. Quatre d’entre eux étaient des enfants.

En outre, samedi, trois soldats israéliens ont été abattus et tués par un officier égyptien le long de la frontière entre les deux pays. L’officier égyptien a été tué dans la fusillade qui a suivi sa découverte par des troupes qui ratissaient la région.

Dimanche, des colons israéliens ont attaqué Burqa, une ville du nord de la Cisjordanie, en jetant des pierres contre les résidents et leurs maisons.

À la fin du mois dernier, des colons ont commencé à niveler des terres à Homesh, un avant-poste de peuplement installé sur des terres appartenant à des Palestiniens de Burqa.

Des colons ont envahi Burqa et ont bouté le feu à plusieurs structures du village après qu’une délégation dirigée par l’UE avait visité la communauté.

L’organisation de contrôle des Nations unies, l’OCHA, a enregistré quelque 300 attaques de colons en Cisjordanie cette année, avec comme conséquences, pour la plupart, d’impressionnants dégâts à des propriétés et pour plus de 100 d’entre elles, des blessés et même des morts.

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Maureen Clare Murphy est rédactrice en chef de The Electronic Intifada.

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Publié le 6 juin 2023 sur The Electronic Intifada
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine

 

 

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