Expo : « Les villages disparus en Palestine »

MISE A JOUR AU 13 OCTOBRE 2023 :

La Maison de la Participation et des Associations à Marchienne-au-Pont a préféré postposer l’expo à une date ultérieure. Nous vous tiendrons au courant via ce site et la page FB Pour la Palestine

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La Plate-forme Charleroi-Palestine, rejointe par diverses autres associations (*), vous invite à l’expo des photographies de Johan Depoortere (**) : « Les villages disparus en Palestine ».

 

Affiche "save the date" pour l'expo "Les villages disparus en Palestine"

 

L’expo sera visible du 13 au 30 novembre à la MPA, Maison de la Participation et des Associations à Marchienne-au-Pont. Elle se compose de photos et panneaux explicatifs de dix villages palestiniens disparus et aussi de Jaffa, l’ancienne capitale économique et culturelle de la Palestine, aujourd’hui réduite à l’état de quartier délabré de Tel-Aviv. Les photos ont été prises en octobre 2018 par Johan Depoortere, journaliste et photographe (**), en collaboration avec Eitan Bronstein Aparicio, animateur avec Eléonore Merza de De-Colonizer et fondateur de Zochrot) et Jonathan Cook, journaliste britannique vivant à l’époque à Nazareth.

Le nettoyage ethnique de la Palestine

Plus de 600 villages palestiniens ont disparu depuis la création de l’État sioniste en 1948. La plupart juste avant, pendant et après la guerre de 1948-49, et un certain nombre au terme de la guerre des Six Jours en 1967. Le plus souvent, les habitants furent chassés et les maisons et autres bâtiments entièrement rasés. Selon la version sioniste officielle, les villages furent conquis et détruits à cause de la guerre. Mais les archives israéliennes ouvertes dans les années 1980 et 1990 montrent que l’expulsion des Palestiniens et la destruction de leurs maisons répondaient à un plan prédéterminé pour chasser la majorité arabe de ce qui devait devenir un État purement juif.  Ilan Pappé, l’un des historiens israéliens qui ont épluché les archives – baptisés les « nouveaux historiens » – qualifie cette opération de nettoyage ethnique à grande échelle de la Palestine.

Outre l’expulsion des habitants palestiniens après la conquête militaire de leur ville ou village, des massacres perpétrés par des groupes terroristes sionistes comme l’Irgoun (du futur Premier ministre et prix Nobel de la paix Menahem Begin) ou le groupe ouvertement fasciste Lehi (ou Stern, du futur Premier ministre Yitzhak Shamir) eurent pour finalité de convaincre le reste de la population palestinienne que la fuite était sa seule chance de survie.  Le massacre le plus tristement célèbre eut lieu à Deir Yassin, près de Jérusalem, sous le Latrun,  commandement de Menahem Begin. Le nombre exact de victimes est controversé. La Croix-Rouge recensa 117 morts, mais Begin gonfla le « succès » de sa milice en vue d’accroître les effets de cet acte terroriste. La radio militaire israélienne fit état de 254 morts. Benny Morris, un autre « nouvel historien », rapporte différents cas de décapitations et de viols.

Près de 800 000 Palestiniens furent expulsés pour céder la place aux colons juifs, qui fondèrent des kibboutzim (fermes collectives), des moshavim (villages agricoles coopératifs) et des villes sur le territoire des villages disparus. Très souvent, le nom arabe original fut judaïsé. S’il arrivait qu’une mosquée, un cimetière islamique ou une église soient épargnés, la pratique usuelle consistait cependant à effacer toute trace des anciens habitants palestiniens. Des lois strictes furent promulguées pour empêcher le retour des résidents déplacés. Les terres furent confisquées et ceux qui franchissaient « illégalement » la frontière depuis l’un des pays voisins étaient considérés comme des « infiltrés » et pouvaient être abattus sur place. De nombreux Palestiniens trouvèrent ainsi la mort en tentant de revenir chez eux. Les villageois qui avaient fui vers les villes palestiniennes d’Israël perdirent également le droit de rentrer dans leur village. La « Loi sur les présents absents » – c’est ainsi que l’on désignait les déplacés internes – stipulait que les personnes absentes de leur domicile ne fût-ce que pendant 24 heures perdaient le droit de propriété sur leur maison et leur terrain. Le fait de détruire des villages et maisons et d’empêcher leurs habitants d’y revenir est un crime de guerre reconnu par la communauté internationale.

(Extrait de la brochure de présentation, rédigée par Johan Depoortere et réalisée par ACOD-Cultuur)

 

Vernissage et journée de la solidarité avec le peuple palestinien

Le vernissage de l’expo aura lieu le dimanche 12 novembre à 16 h.

Sont prévus au programme :
-une présentation de l’expo par Johan Depoortere et Eitan Bronstein
-un récital de poèmes avec Charles Ducal (auteur et Poète national en 2014-2015), Michèle Hicorne (autrice et poétesse) et Jean-Marie Flémal (poète et traducteur)
-intermèdes musicaux et danses traditionnelles palestiniennes

Lors de la Journée de solidarité avec le peuple palestinien, le 29 novembre, diverses activités sont prévues, mettant en lumière la poursuite du nettoyage ethnique en Palestine et la résistance du peuple palestinien.
-tables de conversation
-film et documentaires
-témoignages
-ateliers d’écriture
-actions de soutien

Et bien sûr des visites guidées de l’expo.

D’autres infos suivront bientôt.
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(*) A l’heure de publier cet article, Cenforsoc asbl, De-Colonizer, Entraide et Fraternité, MPA, Samidoun et Vie Féminine ont donné leur soutien à l’initiative. Si votre association désire se joindre, écrivez-nous à charleroi.palestine@gmail.com.

(**) Germaniste de formation, Johan Depoortere (1944), a travaillé comme journaliste pour la BRT/VRT de 1973 à 2009. Il a réalisé des reportages dans des zones de conflit au Proche-Orient, en Amérique centrale et du Sud, et a été correspondant à Moscou (1996–2000) et à Washington (2004–2009).

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Lisez également cet entretien avec Johan Depoortere concernant l’expo

 

 

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