Les attaques israéliennes anéantissent 44 familles de Gaza

Jeudi, pendant qu’Israël s’apprêtait apparemment à une invasion terrestre de Gaza, les Palestiniens creusaient à mains nues dans les décombres afin de dégager les survivants et les victimes des frappes aériennes israéliennes.

 

7 octobre 2023. Des Palestiniens fouillent les décombres des immeubles détruits par une frappe israélienne à Rafa, dans le sud de Gaza.

7 octobre 2023. Des Palestiniens fouillent les décombres des immeubles détruits par une frappe israélienne à Rafa, dans le sud de Gaza. (Photo : Ahmed Tawfeq / APA images)

 

Maureen Clare Murphy, 13 octobre 2023

 

Quarante-quatre familles ont perdu la quasi-totalité de leurs membres au cours d’attaques individuelles depuis qu’Israël a entamé sa campagne de mort et de destruction par air, terre et mer afin de se venger de l’offensive surprise menée samedi à partir de Gaza par les guérilleros du Hamas.

Les frappes intensives visant les civils et les infrastructures civiles ont été accompagnées de toute une rhétorique génocidaire émanant des dirigeants politiques et militaires israéliens.

Pendant ce temps, à Gaza, le système des soins de santé était au bord de l’effondrement et le territoire subissait en outre une coupure d’électricité générale depuis mercredi après-midi. Cette panne

« a mené les services de soins, de distribution d’eau et d’hygiène au bord de l’effondrement et elle a fortement aggravé l’insécurité alimentaire »,

a déclaré l’ONU.

Jeudi, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a prévenu que,

« sans électricité, les hôpitaux risqueraient bien vite de se muer en morgues ».

 

https://www.aljazeera.com/news/liveblog/2023/10/13/israel-hamas-live-iran-says-new-fronts-may-open-if-gaza-bombing-continues

 

Mais Israël a affirmé qu’il ne suspendrait pas ses frappes ininterrompues pour permettre à l’aide d’entrer à Gaza tant que les captifs détenus sur le territoire n’auraient pas été libérés. Tant Israël que le Hamas ont dit qu’ils ne négocieraient la libération des captifs qu’une fois terminée la confrontation militaire.

Israël a déclaré qu’il avait identifié près de 100 captifs détenus à Gaza suite à cette étonnante brèche pratiquée samedi dans la frontière – pourtant très fortifiée par Israël – qui entoure le territoire assiégé.

The Washington Post a écrit qu’il avait trouvé des preuves que « les combattants avaient fait au moins 106 prisonniers » lors des attaques initiales et qu’il croyait qu’au moins 64 de ces captifs avaient été emmenés à Gaza.

« Parmi ceux-ci figuraient 49 personnes qui, en fait, étaient des civils – dont neuf enfants – et onze, semble-t-il, des membres de l’armée israélienne »,

ajoutait le journal.

La Croix-Rouge a continué de réclamer la libération des captifs sains et saufs et de pouvoir entrer en contact avec les personnes capturées.

En attendant, Israël tient quelque 2,3 millions de Palestiniens – dont une moitié d’enfants – en otage dans une situation de guerre totale et dans un complet état de siège.

 

Il s’avère que les États occidentaux ont complètement laissé tomber les Palestiniens à Gaza, qui sont privés de nourriture, d’eau, d’électricité et de carburant et qui ont été pour ainsi dire totalement empêchés de communiquer avec le reste du monde.

Plus de 300 Palestiniens à Gaza ont été tués entre mercredi soir et jeudi après-midi, a déclaré le ministère de la santé du territoire.

Jeudi, en fin de journée, le ministère avait enregistré plus de 1 500 décès, dont 500 enfants, à Gaza depuis samedi.

Environ 6 600 personnes ont été blessées à Gaza et plus de 423 000 habitants du territoire ont été déplacés. La plupart se sont réfugiés dans les écoles de l’ONU.

Les tirs de roquettes palestiniens depuis Gaza se sont poursuivis jeudi, bien qu’« avec une intensité moindre que les jours précédents », a rapporté l’ONU.

Les médias israéliens ont dit que 1 300 personnes avaient été tuées dans le pays depuis samedi et que la plupart des décès s’étaient produits au cours des attaques initiales, suite auxquelles plus de 420 personnes sont restées hospitalisées, dont 110 dans un état grave.

Citant le diffuseur public israélien, Reuters a déclaré jeudi que la plupart des morts en Israël « étaient des civils abattus dans leurs maisons, en rue ou au cours d’une rave party ».

Les médias israéliens ont rapporté que les corps de plus de 850 civils et policiers israéliens tués lors des attaques de samedi avaient été transférés dans un centre d’identification des victimes. L’armée israélienne a déclaré que les familles de 222 soldats avaient été infirmées de leur décès.

Pendant ce temps, depuis samedi, en Cisjordanie, plus de 30 Palestiniens ont été tués par les forces d’occupation et les colons israéliens.

 

L’aide internationale aux Palestiniens de Gaza dépêchée par la Jordanie se trouvait dans un entrepôt à al-Arish, en Égypte, après qu’Israël avait bombardé le passage de Rafah un peu plus tôt dans la semaine afin d’empêcher la livraison de cette aide pourtant nécessaire de toute urgence.

Israël a bombardé des abris hébergeant les centaines de milliers de personnes déplacées à Gaza, ont déclaré les organisations de défense des droits.

 

Israël se sert de phosphore blanc à Gaza et au Liban

Human Rights Watch a déclaré jeudi qu’il avait confirmé l’utilisation par Israël d’armes au phosphore blanc, un produit incendiaire, à Gaza et au Liban un peu plus tôt cette semaine.

« Le phosphore blanc frappe illégalement, en aveugle, lors d’explosions aériennes dans des zones urbaines peuplées, où il peut incendier des maisons et provoquer de graves préjudices aux civils »,

a déclaré Lama Fakih, un directeur de programme de l’organisation, dont le siège se trouve à New York.

Israël a empêché les correspondants étrangers d’entrer à Gaza, laissant les journalistes palestiniens couvrir seuls et en temps réel la destruction de leurs communautés, ainsi que le massacre et la mutilation de leurs voisins, de leurs proches et amis :

https://twitter.com/courtbembridge/status/1712548404050669837?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1712548404050669837%7Ctwgr%5E70ae5e71dfbf1dd3c0d422318b317e6339b5695d%7Ctwcon%5Es1_&ref_url=https%3A%2F%2Felectronicintifada.net%2Fblogs%2Fmaureen-clare-murphy%2Fisraeli-attacks-wipe-out-44-gaza-families

 

Le Comité de protection des journalistes a déclaré qu’Ahmed Shehab, un journaliste de Voice of the Prisoners Radio (La voix des prisonniers), avait été tué en même temps que sa femme et trois enfants lors d’une frappe aérienne qui avait frappé sa maison jeudi à Jabaliya, dans le nord de Gaza.

Au moins 10 journalistes palestiniens ont été tués à Gaza depuis samedi, estime l’organe de contrôle de la liberté de la presse.

Les organisations palestiniennes de défense des droits humains ont répertorié plusieurs attaques israéliennes particulièrement violentes qui visaient des zones résidentielles, massacrant les gens par douzaines, entre le milieu de la journée de mercredi et celui de jeudi.

Des douzaines de frappes aériennes israéliennes contre le district nord de Gaza ont détruit deux maisons à Beit Lahiya alors que leurs occupants étaient toujours à l’intérieur et elles ont ciblé d’autres quartiers résidentiels à l’aide de « nombreux missiles (…) lancés sans avertissement préalable », tuant 55 Palestiniens, dont 10 femmes et 19 enfants.

https://twitter.com/ishaantharoor/status/1712493505065398325?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1712493505065398325%7Ctwgr%5E70ae5e71dfbf1dd3c0d422318b317e6339b5695d%7Ctwcon%5Es1_&ref_url=https%3A%2F%2Felectronicintifada.net%2Fblogs%2Fmaureen-clare-murphy%2Fisraeli-attacks-wipe-out-44-gaza-families

 

Le district de Gaza Ville a été pilonné par des frappes aériennes visant les quartiers résidentiels et a également des tirs intenses de l’artillerie de terre et de mer.

Ces attaques « ont tué 78 Palestiniens, dont 40 enfants et 16 femmes », alors que les corps de 28 Palestiniens, dont 7 enfants et 2 femmes, victimes de précédentes attaques israéliennes, étaient réceptionnés à l’hôpital al-Shifa. Certains de ces corps avaient été « extraits des décombres ».

Dans le centre de l’enclave, les frappes israéliennes ont frappé « des quartiers, des maisons et des terres agricoles », et les bombardements se sont concentrés en particulier sur les camps de réfugiés densément peuplés. Des immeubles résidentiels à plusieurs étages, appartenant aux familles al-Bardawil, Baraka et Abu Dayya, ont été frappés. Il y avait 35 Palestiniens à l’intérieur, dont 14 enfants et 7 femmes. D’autres personnes ont encore été tuées dans cette zone.

Certaines victimes sont restées sous les décombres, dans le centre de Gaza, et les équipes de secours ont été dans l’impossibilité d’atteindre certaines habitations « en raison de leurs ressources extrêmement limitées ».

https://twitter.com/Channel4News/status/1712537754884780533?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1712537754884780533%7Ctwgr%5E70ae5e71dfbf1dd3c0d422318b317e6339b5695d%7Ctwcon%5Es1_&ref_url=https%3A%2F%2Felectronicintifada.net%2Fblogs%2Fmaureen-clare-murphy%2Fisraeli-attacks-wipe-out-44-gaza-families

 

D’autres massacres de familles à l’intérieur même de leur maison ont eu lieu à Khan Younis, dans le sud de Gaza. Trente-six Palestiniens, dont plus de la moitié étaient des enfants et huit femmes, ont été tués quand Israël

« a visé plusieurs maisons et appartements résidentiels appartenant aux familles al-Bashiti, al-Najjar, Abu al-Rish, Abu Daqqa et Abu Mustafa, alors que leurs habitants étaient toujours à l’intérieur ».

« Les forces israéliennes ont continué de cibler des quartiers résidentiels entiers à l’aide de leurs avions et de leur artillerie terrestre, dans les zones orientales de Khan Younis »,

ont déclaré les organisations palestiniennes de défenses des droits humains.

« La plupart des résidents de ces zones avaient déjà fui leurs foyers du fait qu’auparavant, ils avaient été prévenus et avaient reçu des ordres d’évacuation ».

 

12 octobre 2023. Gaza : Des Palestiniens forcés de se déplacer en raison des frappes aériennes et tirs d’artillerie israéliens se réfugient dans une école de l’ONU.

12 octobre 2023. Des Palestiniens forcés de se déplacer en raison des frappes aériennes et tirs d’artillerie israéliens se réfugient dans une école de l’ONU. (Photo : Majdi Fathi / APA images)

 

À Rafah, dans l’extrême sud de Gaza, les frappes aériennes israéliennes ont détruit des maisons appartenant à plusieurs familles alors que leurs résidents se trouvaient toujours à l’intérieur.

« Les attaques ont tué 25 Palestiniens, dont 9 enfants et 4 femmes. La défense civile et les équipes médicales sont toujours à la recherche des personnes portées manquantes ou enterrées sous les décombres. »

Pendant ce temps, la Syrie a accusé Israël d’avoir bombardé ses aéroports à Damas et à Alep, « les mettant ainsi hors service », a rapporté Reuters. L’agence d’information a fait remarquer que c’était « l’indication la plus importante de ce que le conflit allait pouvoir dépasser les frontières ».

Jeudi, Antony Blinken, le secrétaire d’État américain, a débarqué en Israël en vue de ce qu’on a présenté comme une visite de solidarité. Il a insisté auprès du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou pour qu’il fasse preuve de retenue « même si cela s’avérait difficile ».

En même temps, ce jeudi, le département d’État a annoncé qu’il allait se mettre à organiser des vols de charters afin d’évacuer les citoyens américains se trouvant en Israël. Les responsables américains ont déclaré que 27 citoyens américains avaient été tués en Israël et que 14 de leurs compatriotes ne figuraient toujours pas dans leurs comptes.

 

Israël est confronté à un ennemi « effrayant »

En Israël, Netanyahou a dirigé le chœur de l’establishment politique qui cherche à étancher la soif de vengeance du public en réclamant l’éradication du Hamas.

Mais le Hamas est une organisation constituée de gens du peuple et c’est parmi le peuple qu’elle existe. Éliminer le Hamas signifierait éliminer le peuple palestinien, quelles que soient ses affinités politiques. Israël ne dispose manifestement pas de stratégie politique, pour Gaza, si ce n’est d’autres spasmes encore de destruction et de mort à l’échelle industrielle.

Malgré toutes les menaces et fanfaronnades d’Israël, son intention finale à Gaza reste floue, sans doute parce qu’il n’en a aucune.

L’invasion terrestre prévue à la périphérie de Gaza se traduirait certainement par d’innombrables victimes palestiniennes. Mais cela provoquerait probablement une autre humiliation spectaculaire au sein d’une armée de réservistes mal préparés à des combats urbains contre une armée de guérilleros combattant sur son terrain.

Comme l’a fait remarquer Reuters ce jeudi,

« une invasion par Israël de Gaza va devoir affronter un ennemi qui s’est constitué un arsenal effrayant avec l’aide de l’Iran, qui a creusé un vaste réseau de tunnels afin d’échapper à des agresseurs et qui a montré dans les guerres terrestres antérieures qu’il pouvait chaque fois prélever un tribut de plus en plus lourd parmi l’armée israélienne ».

C’est ce qu’a affirmé Saleh al-Arouri, le chef adjoint du Hamas, lors d’une interview diffusée jeudi par Al Jazeera.

« L’occupation sait que son invasion de Gaza va transformer la bataille en catastrophe pour son armée »,

a-t-il dit.

Et d’ajouter que les Brigades Qassam Brigades, l’aile armée du Hamas, avaient lancé ce qu’elles avaient appelé l’opération Déluge d’Al-Aqsa en préambule, affirmaient-elles, d’une attaque contre Gaza prévue par Israël au lendemain des fêtes juives.

Al-Arouri a déclaré que le plan consistait en ce que les combattants de Qassam débordent la frontière et attaquent la division Gaza de l’armée israélienne, qui maintient en place le siège du territoire depuis 2007, qui a assassiné des dirigeants de la résistance et qui a perpétré des massacres de civils.

Les combattants de Qassam ont été surpris de voir avec quelle rapidité la Division Gaza s’est effondrée.

Le Hamas est accusé d’avoir massacré et enlevé des civils durant son invasion des colonies de la zone de Gaza samedi.

Des vidéos de samedi et des photos prises par la suite montrent que les civils ont été tués dans leurs voitures et à des arrêts de bus, et que des civils ont été attaqués et capturés dans leurs maisons et lors d’une rave party nocturne.

Al-Arouri a insisté sur le fait que les forces de Qassam étaient soumises à un protocole strict leur interdisant de faire le moindre mal aux femmes et aux enfants. Mais il a ajouté que les gens de Gaza s’étaient précipités de l’autre côté de la frontière dès qu’ils avaient appris qu’elle avait été forcée, ce qui avait provoqué un chaos.

Al-Arouri a encore dit que cela avait poussé les combattants de Qassam à engager le combat contre des gardes des colonies et des résidents armés, « ce qui avait entraîné la mort de civils ».

Le dirigeant du Hamas avait fait remarquer avec surprise qu’un grand nombre de soldats portant des uniformes de l’armée israélienne et capturés par le Hamas sont des citoyens d’autres pays qu’Israël.

Faisant allusion à la nature coloniale de peuplement de l’État israélien et comparant ces soldats étrangers aux combattants étrangers de Daech en Syrie, al-Arouri s’est demandé :

« Comment cela peut-il être juste quand il s’avère que ces soldats sont des Américains, des Français et des Italiens ? »

Il a également rejeté l’argument des gouvernements israélien et américain comparant le Hamas à Daech, et ce, dans un effort en vue de détacher le Hamas de son contexte en tant qu’organisation visant la libération nationale du peuple palestinien.

Abu Obeida, le porte-parole des Brigades Qassam, a déclaré entre-temps dans un discours diffusé sur la chaîne affiliée au Hamas, Al-Aqsa TV, que ses défenses étaient prêtes pour une invasion terrestre.

Il a même insisté en disant :

« Notre combat actuel a débuté au moment où l’opération Saif al-Quds s’est terminée »,

faisant allusion aux événements de mai 2021, au cours desquels Israël a dû faire face à un soulèvement unitaire palestinien qui incluait en même temps Jérusalem, Gaza et les Palestiniens en Israël.

Un Palestinien, que l’on peut également voir dans la vidéo ci-dessous, porte le corps d’un bébé tué lors d’une attaque israélienne contre le camp de réfugiés d’al-Shati (Beach Camp) à Gaza.

Un Palestinien, que l’on peut également voir dans la vidéo ci-dessous, porte le corps d’un bébé tué lors d’une attaque israélienne contre le camp de réfugiés d’al-Shati (Beach Camp) à Gaza. (Photo : Majdi Fathi / APA images)

 

Malgré le poids d’un État déterminé à les détruire, l’un des leurs, survivant de l’un des tout récents massacres commis par Israël à Gaza, a un message de défi à partager avec le monde :

 

Après sa construction en bordure de Gaza, le camp de réfugiés de la Plage ( al-Shati) a été la cible d’une frappe israélienne qui, apparemment, a tué les enfants et les frères de cet homme, qui a expliqué à Al-Ghad TV que

« le peuple palestinien ne sera pas vaincu et, tôt ou tard, nous triompherons. »

« Cette bataille est la bataille du triomphe, même s’ils devaient nous tuer sans pitié, Dieu m’en soit témoin, nous ne renoncerons pas ! »

« Ils ne connaissent pas la nature du Palestinien. (…) Cette fois, c’est notre tour, nous resterons fermes sur notre terre, pour la Palestine, pour Jérusalem »,

a-t-il ajouté.

« Qu’importe combien d’entre nous, combien d’enfants, combien de femmes, ils tueront encore sans pitié, nous ne nous rendrons pas ! »

« Et nous ne quitterons pas cette terre ! »

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Maureen Clare Murphy est rédactrice en chef de The Electronic Intifada.

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Publié le 13 octobre 2023 sur The Electronic Intifada
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine

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