Israël se livre à un massacre dans un camp de réfugiés en Cisjordanie

Jeudi 19 octobre,  les forces d’occupation israéliennes ont massacré au moins 11 Palestiniens dans un camp de réfugiés du nord de la Cisjordanie occupée.

19 octobre 2023. Hospitalisation d’un gamin palestinien blessé lors d’un raid de l’armée israélienne dans le camp de réfugiés de Nur Shams, à Tulkarem en Cisjordanie occupée

19 octobre 2023. Hospitalisation d’un gamin palestinien blessé lors d’un raid de l’armée israélienne dans le camp de réfugiés de Nur Shams, à Tulkarem. (Photo : Mohammed Nasser / APA images)

Tamara Nassar, 20 octobre 2023

L’invasion par l’armée du camp de Nur Shams, à Tulkarem, a duré toute la journée.

Les corps de plusieurs Palestiniens tués dans le camp reposent dans une mosquée locale pendant qu’Israël continue d’empêcher tout déplacement, a expliqué un dirigeant de la communauté à l’agence de presse WAFA.

Les forces israéliennes ont continué d’assiéger Nur Shams tard dans la soirée de jeudi, après avoir coupé l’eau et l’électricité.

Des bulldozers de l’armée israélienne ont envahi le camp et détruit des sections entières de la rue principale tout en restreignant les déplacements. Des soldats israéliens agissant à titre personnel ont mis à sac des maisons et vandalisé des propriétés tant publiques que privées.

Les forces israéliennes ont lancé des frappes terrestres et aériennes et ont rasé au bulldozer diverses sections de la route, « prétendument pour neutraliser des explosifs qu’on y aurait planté dans le sol », a déclaré l’OCHA, l’organisation de contrôle de l’ONU.

Jeudi soir, les forces israéliennes ont bombardé une maison du camp, rapporte WAFA. « Les dégâts aux infrastructures et aux maisons doivent encore être évalués » a ajouté l’OCHA.

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L’armée israélienne a publié une vidéo de ce qui s’avère être une frappe tirée sur des Palestiniens du camp de réfugiés le même jour.

Il est dit que les Palestiniens ont projeté un engin explosif improvisé sur les forces d’invasion israéliennes, blessant mortellement un agent de la Police des frontières et en blessant au moins neuf autres.

Des prises de vue montrent les résultats des destructions de biens et d’infrastructures du camp par l’armée israélienne.

Cela nous fait, depuis le 7 octobre, près de 80 Palestiniens tués par des soldats et des colons israéliens en Cisjordanie occupée.

Vingt enfants palestiniens ont été tués en Cisjordanie occupée durant cette période, rapporte Defense for Children International – Palestine (DCI-P).

Des tirs israéliens ont tué quatre enfants palestiniens, entre mercredi et jeudi.

Un adolescent de 15 ans, Taha Ibrahim Mahmeed, se tenait devant sa maison, laquelle surplombe l’entrée du camp de Nur Shams. Il regardait les forces israéliennes en train d’envahir le camp à l’aube.

Les forces israéliennes ont tiré sur Taha à trois reprises, le touchant deux fois, une fois à la tête, une fois dans l’œil, selon une enquête de DCI-P sur les lieux.

Le père de Taha s’est approché de son fils pour le ramener à l’intérieur de la maison, mais lui aussi a été touché dans le ventre par les forces israéliennes.

Le père et le feu ont saigné une heure durant pendant laquelle l’armée israélienne empêché les ambulances d’entrer dans le camp, a déclaré DCI-P. L’OCHA, l’organisation de contrôle de l’ONU, a également rapporté que « les forces israéliennes avaient empêché le travail des paramédicaux ».

Les médias locaux ont fait circuler la photo de Taha après sa mort :

 


Des enfants tués

Dès l’aube de jeudi matin, les forces d’occupation israéliennes ont abattu et tué un autre enfant palestinien dans le camp de réfugiés de Dheisheh, près de Bethléem, en Cisjordanie occupée.

Ahmad Munir Sdouq, 17 ans, était à l’intérieur de sa maison, regardant l’invasion par la fenêtre, quand les forces israéliennes lui ont tiré une balle dans la tête.

Mercredi, les forces d’occupation israéliennes ont tiré sur deux enfants palestiniens à une distance de 250 mètres, près de l’entrée de la ville de Shuqba, au nord-ouest de Ramallah, le siège de l’Autorité palestinienne, en Cisjordanie sous occupation israélienne.

Les balles israéliennes ont frappé Khalil Muhammad Shalash, 15 ans, à l’aisselle et au cou, et Qais Muhammad Shalash, 17 ans, dans le bas du dos. Les deux enfants ont saigné pendant une bonne demi-heure avant qu’une ambulance n’arrive sur les lieux, a déclaré DCI-P.

La répression exercée par l’AP

Entre-temps, les forces sécuritaires de l’Autorité palestinienne ont violemment réprimé des manifestations un peu partout en Cisjordanie occupée lorsque des protestations massives ont éclaté à la suite du massacre de l’hôpital al-Ahli, mardi à Gaza.

Les Palestiniens sont descendus dans les rues de Ramallah, Naplouse, Hébron, Jénine et d’autres villes afin de protester contre le massacre et contre la fameuse coordination sécuritaire de l’Autorité palestinienne – la collaboration, en fait – avec Israël.

Les médias locaux ont rapporté que les forces de l’AP avaient tiré à balles réelles sur des Palestiniens descendus dans la rue à Ramallah pour protester contre le massacre de l’hôpital :

https://twitter.com/ShehabAgency/status/1714363900928430098?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1714363900928430098%7Ctwgr%5E5b018363721bbf96b9bc904b8c97666eae1b70dd%7Ctwcon%5Es1_&ref_url=https%3A%2F%2Felectronicintifada.net%2Fblogs%2Ftamara-nassar%2Fisrael-commits-massacre-west-bank-refugee-camp

 

Les forces de l’AP ont également tiré sur des manifestants palestiniens à Hébron :

 

Une fillette palestinienne de 9 ans a paraît-il été tuée au moment où des Palestiniens armés ont échangé des coups de feu avec les forces sécuritaires de l’AP, rapporte l’OCHA. Les médias locaux ont déclaré que c’étaient les tirs de l’AP qui l’avaient tuée.

Les forces de l’AP constituent la piétaille d’Israël. Ils répriment l’opposition et la résistance des Palestiniens afin d’aider Israël à poursuivre son occupation de la Cisjordanie tout en promouvant l’illusion d’une autonomie et d’une représentation palestiniennes.

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Publié le 20 octobre sur The Electronic Intifada
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine

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