Blocage d’une entreprise appartenant à Elbit Systems à Audenarde

Lundi 11 décembre, vers 6 h 30 du matin, plusieurs dizaines de militant.e.s ont engagé un blocage d’un site de OIP Sensor System à Audenarde, une entreprise de technologie militaire appartenant à Elbit Systems le principal fournisseur de l’armée israélienne.

Image du blocage de l'entreprise OIP Elbit à 7h52

Image du blocage de l’entreprise OIP Elbit à 7h 52

Les entrées du site ont été bloquées à l’aide d’arm-locks . Sur des banderoles on peut lire « Sluit OIP », « Stop génocide », « EU act now stop illégal occupation ». La police vient d’arriver sur place. Des négociations sont en cours.

 

Les militant·es expliquent dans leur communiqué :  

« Ce 11 décembre 2023, à 07 h 00, 60 personnes se sont enchainées aux grilles d’OIP Sensor Systems, propriété de l’entreprise israélienne d’armement Elbit Systems, pour bloquer son accès et empêcher toute production. Ce blocage dénonce autant les massacres des Palestinien•nes en cours, que la politique générale d’Israël et la complicité de la Belgique dans la production des armes.

Elbit Systems est la plus grande entreprise privée d’armement en Israël. Elle fournit entre autres 85 % des drones et la majeure partie de l’équipement militaire terrestre utilisé par l’armée israélienne. Leur technologie de surveillance sert le mur d’apartheid construit en Cisjordanie, illégal au regard de la Cour internationale de justice. Par le matériel militaire qu’elle produit et par son soutien financier à l’État colonial israélien, elle a une responsabilité dans les massacres en cours à Gaza. Pour rappel, plus de 17.000 personnes palestiniennes ont été tuées ces dernières semaines, 45.000 personnes blessées et 1,9 million de personnes déplacées. Le fait qu’Elbit Systems opère sur le sol belge augmente la responsabilité de la Belgique dans l’horreur et les crimes de guerre en Palestine.

Non seulement la Belgique tolère et facilite les activités d’Elbit Systems sur son territoire, mais elle permet également à de grandes institutions belges, comme Solvay, l’ULB, l’UNamur ou la KULeuven de participer à l’armement d’Israël. Rappelons également qu’en 2020 et en 2021, la Région wallonne a octroyé neuf licences d’exportation pour un total de 21 millions d’euros d’armement dont 20 millions d’explosifs vers Israël. Au cours de l’année 2022, 830 millions d’euros d’armes ont été exportées à 66 pays et parmi eux, Israël.

Depuis le 7 octobre, des syndicats de travailleur•euses d’aéroports et des associations ont également dénoncé les transferts d’armements vers Israël via le port d’Anvers et l’aéroport de Liège. Si ces transports d’armes à destination d’Israël ne sont a priori pas soumis aux licences de transit régionales, l’État fédéral belge a le pouvoir et et le devoir d’en bloquer le passage. En ne bloquant pas ces transferts, la Belgique se met en porte-à-faux vis-à-vis du droit international humanitaire et confirme son soutien général aux politiques illégales d’Israël. La Belgique est dès lors responsable des exactions commises par Israël.

Après tout, la Belgique ne peut pas appeler de manière crédible à un cessez-le-feu si elle soutient simultanément l’industrie militaire israélienne. Nous exigeons des actions pour un cessez-le-feu immédiat.

Cette action fait partie d’un mouvement de résistance qui continue à grandir. Nous bloquons aujourd’hui OIP Sensor Systems pour lui porter un coût financier et exiger les mesures urgentes suivantes.

Nous exigeons:

  • La fermeture d’Elbit Systems et de toute autre entreprise d’armement israélienne.
  • Que l’État fédéral belge prenne les mesures nécessaires à cette fin et qu’il bloque les transits et exportations d’armes à destination d’Israël.
  • Que la région flamande retire les permis d’implantation et d’exploitation d’entreprise à la société Elbit et à toute autre société impliquée dans l’armement israélien, et qu’elle interdise toute licence d’export et de transit d’armes vers Israël.
  • Que la Région wallonne opère un retrait identique concernant la filiale d’Elbit située à Tournai et pour toute autre société impliquée dans l’armement israélien, ainsi que concernant toute licence d’exportation et de transit d’armes vers Israël.
  • L’arrêt des partenariats à caractère militaire liant les institutions belges, telles que l’Université de Namur dans le projet SPARTA (Thales Group), Solvay dans sa participation aux constructions de drones israéliens, l’ULB (Thales Group)  et la KULeuven (IAI, Elbit Systems), avec Israël.

Nous appelons la population à continuer à faire pression jusqu’à la fermeture d’Elbit Systems.

De manière plus générale, si les États veulent éviter les bains de sang, comme ils le laissent entendre, ils doivent stopper tout accord avec l’État israélien afin de mettre fin à la colonisation, à l’occupation, à l’apartheid en Palestine et afin de soutenir le droit au retour des Palestiniens et de réclamer la libération des prisonnier‧es palestinien‧nes. La seule solution pour le processus de paix est d’abord une Palestine libre.

La responsabilité de la Belgique s’étend également à son implication générale dans le commerce d’armement.

A partir du moment où la Belgique héberge l’armement israélien et soutient un état colonial, la guerre commence ici. Luttons contre les industries qui commercent avec la mort ! »

Publié le 11 décembre 2023 sur Bruxelles Dévie

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Lors de ses actions, et en particulier contre lors des manifestations contre le génocide du peuple palestinien, la Plateforme Charleroi-Palestine dénonce la présence de la société Elbit Systems, propriétaire des entreprises OIP en Belgique.

Lors de ses actions, la Plateforme Charleroi-Palestine dénonce la présence de la société Elbit Systems en Belgique.

 

La Plate-forme Charleroi-Palestine organise une nouvelle manifestation “Stop au génocide du peuple palestinien” le samedi 16 décembre. Un rassemblement est prévu Place du Manège à 14 h. (Le stationnement est possible au Parking Charleroi Expo).

Le cortège passera par la rue du Dauphin, la Place Vauban, la rue d’Orléans et le Boulevard Audent pour se terminer dans le Parc Reine Astrid, où des prises de parole sont prévus.

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