« Tous sont mes fils » – Ismail Haniyeh commente l’assassinat de ses enfants et petits-enfants

Dans une interview réalisée par Al-Jazeera, le chef du bureau politique du Hamas, Ismail Haniyeh, a commenté l’assassinat, mercredi, de ses fils et de ses petits-enfants par une frappe aérienne israélienne.

 

Une frappe aérienne israélienne a tué trois fils du chef du bureau politique du Hamas, Ismail Haniyeh. (Photo : via les médias sociaux)

Une frappe aérienne israélienne a tué trois fils du chef du bureau politique du Hamas, Ismail Haniyeh. (Photo : via les médias sociaux)

 

 

Equipe rédactionnelle du Palestine Chronicle, 10 avril 2024

Haniyeh a déclaré que ses enfants

« étaient restés avec notre peuple à Gaza et qu’ils n’avaient pas quitté le territoire ».

« Tout notre peuple et toutes les familles des habitants de Gaza ont payé un lourd tribut, avec le sang de leurs enfants, et je suis l’un d’eux »,

a-t-il dit, ajoutant qu’au moins 60 membres de sa famille avaient été tués au cours de la présente guerre génocidaire.

« L’occupation croit qu’en ciblant les fils des dirigeants, elle va briser la résolution de notre peuple »,

a-t-il déclaré, ajoutant :

« Nous disons à l’occupation que ce sang ne fera que nous rendre plus fermes encore dans nos principes et notre attachement à notre terre. »

« L’ennemi ne réalisera pas ses buts et les bastions ne tomberont pas. Ce que l’ennemi n’a pu obtenir par l’assassinat, la destruction et le génocide, il ne l’obtiendra pas non plus dans des négociations »,

a ajouté Ismael Haniyeh.

« L’ennemi se trompe lourdement s’il croit qu’en tuant mes fils nous modifierons nos positions. Le sang de mes fils n’est pas plus précieux que le sang de nos martyrs à Gaza, car tous sont mes fils. »

Le chef politique du Hamas a également déclaré :

« Le sang de mes fils est un sacrifice sur la voie de la libération de la Palestine. »

« Nous n’hésiterons pas et nous ne reculerons pas, et nous poursuivrons notre voie afin de libérer Al-Quds et Al-Aqsa. »

Haniyeh a également commenté les menaces d’Israël d’envahir la ville de Gaza, dans le sud, où vivent actuellement environ 1,5 million de Palestiniens, dont la plupart sont des personnes déplacées.

Les menaces, selon l’important responsable du Hamas,

« n’effraient ni notre peuple ni notre résistance. Nous ne nous soumettrons pas au chantage pratiqué par l’occupation, car ceux qui se rendent ne seront pas épargnés. »

« Vous avez vu les lions de la résistance abattre les soldats ennemis après six mois de guerre à Gaza, et c’est une preuve de l’échec de l’ennemi sioniste dans sa guerre. »

 

Ce qui s’est passé

Trois fils et trois petits-enfants d’Ismail Haniyeh, le chef du bureau politique du Hamas, ont été tués mercredi lors d’un raid israélien contre un véhicule civil dans le camp de réfugiés de Shati, à Gaza même, a rapporté Al-Jazeera.

Selon Al-Jazeera, six personnes ont été tuées alors qu’elles voyageaient à bord d’une voiture dans le but d’aller complimenter des membres de leurs familles à l’occasion de l’Eid al-Fitr.

Le correspondant d’Al-Jazeera a expliqué que l’attaque avait été effectuée à l’aide d’un missile lancé par un drone qui avait directement visé la voiture et tué tous ses passagers, sauf un enfant qui avait été modérément blessé et emmené à l’hôpital baptiste Al-Ahli.

Selon l’agence d’information palestinienne Shehab, les victimes ont été identifiées comme étant Muhammad Haniyeh, Hazem Haniyeh et sa fille Amal, Amir Haniyeh, son fils Khaled et sa fille Razan.

 

Qui est Ismail Haniyeh ?

Haniyeh, qui est né au camp de réfugiés de Shati en 1962, occupait la tête de la liste du Hamas qui avait remporté les élections législatives de 2006, et il était ainsi devenu Premier ministre de l’État de Palestine.

Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas avait démis Haniyeh de ses fonctions en juin 2007.

Haniyeh a dirigé le Hamas dans la bande de Gaza de 2006 jusqu’en février 2017, c’est-à-dire lorsqu’il a été remplacé par Yahya Sinwar.

Le 6 mai 2017, il a été élu président du bureau politique du Hamas, en remplacement de Khaled Mashaal, et il a été déplacé de Gaza vers le Qatar.

 

Le génocide de Gaza

Actuellement en procès devant la Cour internationale du justice pour génocide contre les Palestiniens, Israël mène une guerre dévastatrice contre Gaza.

Selon le ministère de la Santé de Gaza, 33 482 Palestiniens ont été tués et 76 049 blessés au cours du présent génocide israélien à Gaza, qui a débuté le 7 octobre.

De plus, au moins 7 000 personnes ne sont pas reprises dans ces chiffres et sont présumées mortes sous les décombres de leurs habitations, un peu partout dans l’enclave.

Les organisations palestiniennes et internationales disent que la majorité de ces tués et blessés sont des femmes et des enfants.

L’agression israélienne a également provoqué le déplacement de près de deux millions de personnes dans toute la bande de Gaza. La grande majorité des personnes déplacées ont été obligées de se rendre à Rafah, une ville du sud, près de la frontière avec l’Égypte – au cours de ce qui est devenu le plus grand exode de masse de la Palestine depuis la Nakba de 1948.

Israël affirme que 1 200 soldats et civils ont été tués au cours de l’opération Déluge d’Al-Aqsa, le 7 octobre 2023. Les médias israéliens ont publié des rapports suggérant que, ce même jour, en fait, bien des Israéliens ont été tués par des « tirs amis ».

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Publié le 10 avril 2024 sur The Palestine Chronicle
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine

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