Retour sur plus de deux semaines d’occupation à l’ULB

Depuis le 7 mai, des étudiant·es occupent le bâtiment B de l’ULB, qu’ils et elles ont renommé « bâtiment Wallid Daqqa », en mémoire d’un ancien leader de la résistance palestinienne.

 

 

En parallèle, des campements ont été lancés sur 6 autres universités belges.

A l’ULB, les étudiant·es ont obtenu la suspension d’un partenariat avec l’université de Tel-Aviv. Les partenariats avec Thalès, entreprise française impliquée dans la colonisation en Palestine, ont également pris fin et ne seront pas renouvelés.

L’ULB a également promis de supprimer toutes les offres d’emplois de Thalès dont l’ULB faisait jusque-là la promotion sur son site internet.

Cependant, leurs autres revendications n’ont pas encore été entendues : la rectrice de l’ULB, Annémie Schauss, s’oppose à un boycott académique total de l’État Israélien.

Elle se positionne donc pour le maintien de différents partenariats notamment avec Technion, un institut israélien de technologie.

Depuis le 7 mai, les occupant·es ont lancé plusieurs manifestations spontanées en direction du rectorat de l’ULB. Les poubelles de l’occupation ainsi que de la peinture rouge ont été répandu devant le rectorat. Les étudiant·es appellent à « escalate the struggle » en expliquant :

“Depuis plus d’une semaine, les autorités de l’ULB nous mènent en bateau, méprisent nos revendications et n’entendent rien ! Nous n’avons pas d’autres choix que d’intensifier notre lutte pour le peuple palestinien, contre le génocide, pour fin de la colonisation et la fin de la complicité de ULB !”.

Ce jeudi 23 mai, la rectrice s’est jointe à l’Assemblée Générale de l’occupation, mais a campé sur ses positions, se refusant à un boycott académique total. Notons que le centre du débat s’est déplacé : de « faut-il boycotter Israël ? », on est désormais passé à « comment faut-il boycotter Israël ? ».

Les étudiant·es déplorent cependant le manque d’actes concrets. Ce lundi 27 mai, le CoA (conseil académique de l’ULB) discutera de la possibilité de suspendre tout partenariat avec Israël. Les étudiant·es se rassembleront dès 14 h 30 devant le bâtiment Wallid Daqqa pour appeler au boycott total.

L’université populaire de Bruxelles fait également face à des propos islamophobes et diffamatoires, notamment sur Twitter, mais également dans les médias. À ce sujet, les occupant·es ont rappelé

« Il existe une stratégie délibérée de provocation par un groupe d’étudiants afin de créer des tensions avec l’occupation, et de la délégitimer publiquement. Cette stratégie continuera d’être efficace si leur version est prise en compte sans travail journalistique critique. Nous condamnons ces méthodes de faux procès qui permettent d’attaquer l’occupation et la solidarité envers le peuple palestinien tout en évitant les questions politiques qui la sous-tendent ».

Quoiqu’il en soit, cette occupation semble s’inscrire dans la durée. De nombreuses rencontres, conférences, projections et ateliers sont organisés tous les jours. Des collectifs juifs antisionistes, des historien.ne.s, ainsi que des palestinien.ne.es ont notamment été invité à prendre la parole pour partager leurs savoirs et leurs stratégies.

Les occupant·es appellent toute personne qui s’intéresse à la cause palestinienne à passer au bâtiment Walid Daqqa, pour venir soutenir l’occupation et partager des expériences enrichissantes. Toutes les infos se trouvent sur leur compte Instagram, en description de ce post.

Source : @universitepopulairebx

 

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Publié le 27 mai 2024 sur Bruxelles Dévie

 

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