L’attaque contre le « Madleen » et notre devoir responsable de résister, d’intensifier la lutte et de rompre le siège

Dès l’aube du 9 juin 2025, les forces d’occupation sionistes ont arraisonné, pris d’assaut et dérouté le « Madleen », le navire de la Flottille de la Liberté, alors qu’il se trouvait dans les eaux internationales. Le « Madleen », le navire international qui cherchait à rompre le blocus de Gaza en plein génocide impérialiste-sioniste, compte 12 membres d’équipage en provenance de Suède, de France, du Brésil, d’Allemagne, d’Espagne, de Turquie et des Pays-Bas.

 

La Coalition de la Flottille de la Liberté (CFL) a adressé un appel urgent aux citoyens du monde entier afin qu'ils contactent les ministères des Affaires étrangères de ces pays pour exiger la libération des activistes enlevés, la rupture du siège de Gaza et la fin du génocide.

 

Samidoun, 9 juin 2025

La Coalition de la Flottille de la Liberté (CFL) a adressé un appel urgent aux citoyens du monde entier afin qu’ils contactent les ministères des Affaires étrangères de ces pays pour exiger la libération des activistes enlevés, la rupture du siège de Gaza et la fin du génocide.

Les exigences de la CFL sont les suivantes :

-La fin du siège illégal et meurtrier contre Gaza

-La libération immédiate de tous les volontaires enlevés

-La livraison immédiate de l’aide humanitaire, directement aux Palestiniens et indépendamment du contrôle de la puissance occupante

-L’entière responsabilisation des attaques militaires contre le « Madleen » et le « Conscience ».

Les activistes enlevés Baptiste André, Omar Faiad, Pascal Maurieras, Reva Viard, Rima Hassan et Yanis M’hamdi sont des citoyens français.E: alertes.cdc@diplomatie.gouv.fr & courrier.scec@diplomatie.gouv.fr
X : @FranceDiplo_EN & @francediplo & @jnbarrot
FB : @France Diplomatie & @Jean-Noël Barrot
IG : @francediplo & @jeannoelbarrot


L’activiste enlevé Thiago Avila est un citoyen brésilien.
Email : portal@itamaraty.gov.br
X : @ItamaratyGovBr
IG : @itamaratygovbr
FB : @Ministerio das relacoes exteriroes

L’activiste enlevée Greta Thunberg est une citoyenne suédoise.
Web: https://www.government.se/contacts/
X : @SweMFA
FB : @SweMFA
IG : swedishmfa

L’activiste enlevé Suyab Ordu est un citoyen turc.
X : @MFATurkiye
IG : @tcdisisleri
FB : @T.C. Dışişleri Bakanlığı

L’activiste enlevé Sergio Toribio est un citoyen espagnol.
E: consular@maec.es
X @SpainMFA & @MAECgob @jmalbares
IG : @exteriores.maec
Bsky: @jmalbares.bsky.social @exterioresgob.bsky.social

L’activiste enlevée Yasemin Acar ezst une citoyenne allemande.
W: www.auswaertiges-amt.de/en/visa-service/buergerservice/contact-form
IG : @auswaertigesamt
FB : @Auswärtiges Amt
X : GermanyDiplo

L’activiste enlevé Marco van Rennes est un citoyen hollandais.
X : @DutchMFA
IG : minbz
FB : Ministerie van Buitenlandse Zaken
Email : info@minbuza.nl VCl@minbuza.nl

La réquisition par les sionistes du navire a commencé comme suit : Le « Madleen » a d’abord été encerclé par les navires de guerre de l’occupation avant que des drones quadricoptères – les mêmes types que ceux utilisés pour mitrailler et bombarder les Palestiniens de Gaza – se mettent à asperger une substance chimique blanche – toujours pas identifiée pour l’instant – sur le pont du navire. Peu après, les forces d’occupation sont montées à bord du navire et en ont pris possession, tout en annonçant qu’elles le réquisitionnaient et le déroutaient vers le port de ‘Isdud (Ashdod) occupé.

L’abordage du « Madleen » constitue une violation flagrante du droit international ; toutefois, elle ne constitue pas une surprise de la part d’une entité ouvertement engagée dans un génocide, le pire des crimes, selon le droit international. C’est une agression contre une initiative populaire de gens libres et de mouvements sociaux cherchant à rompre le siège et à mettre fin au génocide en affrontant la machine de guerre sioniste-impérialiste ; le piratage du « Madleen » sert la poursuite du génocide, y compris le blocus illégal de Gaza.

Il a lieu près de 18 ans jour pour jour après la violente intensification du siège de Gaza par le régime « israélien », les puissances impérialistes et les régimes arabes réactionnaires complices, en particulier l’Égypte, en juin 2007, lorsque le passage de Rafah avait été fermé après que les « contrôles » de l’Union européenne imposés au commerce égypto-palestinien et à la circulation des personnes avaient refusé d’accepter la volonté démocratique du peuple palestinien, la victoire du parti du Changement et de la Réforme associé au Hamas lors des élections palestiniennes de 2006, et la défense par les Palestiniens de leurs acquis électoraux et de leur résistance à une tentative de coup d’État un peu plus tôt ce même mois.

Gaza a été assiégée de diverses façons, depuis 1967 — sous la colonisation, l’occupation et le génocide imposés au peuple palestinien depuis 1948 par le régime sioniste et, auparavant, par le mandat colonial britannique. Plus de 70 % des Palestiniens de Gaza sont eux-mêmes des réfugiés à qui l’on a refusé le droit au retour dans leurs foyers et terres d’origine dans la Palestine occupée en 1948.

Au milieu du génocide et de la politique de famine actuellement imposés aux Palestiniens de Gaza, le régime d’occupation a poursuivi ses attaques contre les pêcheurs palestiniens de Gaza, à l’aide de ses navires de guerre qui à maintes reprises leur tirent dessus chaque fois qu’ils tentent de ramener de la nourriture à leurs concitoyens. Naufrager, confisquer ou endommager les navires de Gaza constitue une politique de l’occupation qui remonte bien avant déjà les 18 années de siège imposées à l’enclave. C’est pour cette raison que le navire « Madleen » a ainsi été appelé en 2014 : d’après le nom de Madleen Kullab, une jeune pêcheuse palestinienne.

Il y a quelques jours à peine, le 4 juin, les forces de l’occupation ont attaqué un autre bateau – un bateau de pêche libanais – à proximité de Ras Naqoura, dans les eaux libanaises, piloté par le pêcheur libanais Ali Fneich. Il y a quelques mois, son collègue pêcheur Mohammed Juheir avait déjà été enlevé au cours d’un incident similaire ; tous deux, Ali et Mohammed, sont toujours aux mains de l’occupation. Un autre pêcheur qui a survécu à l’attaque a déclaré :

« Nous pêchions depuis tôt le matin, comme d’habitude. Puis, vers 10 h 30, quatre bateaux israéliens sont apparus, naviguant en plein à l’intérieur de nos eaux territoriales. Ils ont mis le cap sur nous tout en ouvrant le feu. Ils ont capturé Ali, m’ont jeté dans l’eau, se sont emparés de mes vêtements et de tout ce que nous avions d’autre à bord. Ils ont fait pareil avec les autres pêcheurs qui se trouvaient dans nos parages. »

Ce n’est qu’une des nombreuses attaques actuelles contre le Liban et qui se poursuivent en violation flagrante de l’accord de cessez-le-feu de novembre, avec la complicité entière des États-Unis et des autres puissances impérialistes : parmi ces crimes figurent régulièrement des assassinats, des bombardements de quartiers résidentiels et de fréquentes tentatives d’invasion du Sud-Liban. (Souscrivez à la campagne Tous pour le Liban afin de rallier les nombreuses personnes dans le monde qui ont décidé de soutenir le Liban contre ces agressions.)

Le périple du « Madleen », l’attaque qu’il a subie de la part des sionistes et l’enlèvement de son équipage ont eu lieu en même temps qu’une série d’activités populaires organisées un peu partout dans le monde et cherchant toutes à rompre le siège, à mettre un terme au génocide et à s’opposer à la politique de famine imposée au peuple palestinien. D’importantes marches populaires, y compris la Marche mondiale sur Gaza, avec plus de 2 500 participants de nombreux pays, partiront du Caire le 12 juin pour constituer une marche vers le passage de Rafah, où des milliers de camions attendent d’entrer à Gaza, chargés de l’aide nécessaire (vivres, farine et médicaments, matériaux de construction, caravanes et tentes, etc.), mais en sont empêchés par le siège actuel imposé par le régime génocidaire sioniste.

Plus de 10 000 personnes de l’ensemble de l’Afrique du Nord se sont inscrites pour rallier la Caravane du Sumud, qui démarre aujourd’hui d’Algérie, avec des participants du Maroc à la Mauritanie, et passera par Tunis, où des milliers de personnes la rallieront à l’initiative d’une large alliance d’organisations tunisiennes, y compris la Coalition Action commune pour la Palestine en Tunisie, par la Libye, puis par l’Égypte, pour se diriger vers le passage de Rafah avec des cars, des camionnettes et des camions. Ces trois initiatives populaires rassemblent des gens qui veulent affronter le siège avec leurs seuls corps et conscience face à la machine de guerre sioniste-impérialiste.

Le « Madleen » n’est que la dernière en date des initiatives de la Coalition de la Flottille de la Liberté pour chercher à rompre le siège ; en 2008, les premiers raids maritimes de la Campagne Libérez Gaza avaient défié le siège avec succès et avaient accosté sur le rivage de Gaza pour y être accueillis par le peuple palestinien. Au cours des années suivantes, les attaques du régime sioniste pour empêcher les navires d’atteindre Gaza allaient s’intensifier, y compris via des pressions diplomatiques sur les pays afin d’empêcher les navires de la Flottille de quitter leurs propres ports et afin de faire enlever complètement les pavillons des navires faisant partie de la Flottille ; via le sabotage des navires de la Flottille avant même leur départ ; et, plus honteusement encore, via l’attaque en 2010 contre le « Mavi Marmara », le bateau amiral de la Flottille, à bord duquel les forces d’occupation allaient massacrer 10 martyrs pour la cause palestinienne. Il y a deux mois à peine, en avril 2025, le navire « Conscience » de la Flottille de la Liberté venait d’appareiller pour Gaza depuis Malte quand il a été attaqué au large de l’île, très probablement par des drones « israéliens », et ravagé par un incendie avant d’être finalement pris en remorque et ramené sur la terre ferme.

L’attaque contre le « Madleen » vient aussi au moment où le régime sioniste et ses sponsors impérialistes, les États-Unis en tête, cherchent à imposer au peuple palestinien un système de chantage à « l’aide » par le biais d’une certaine « Gaza Humanitarian Foundation » (Fondation humanitaire pour Gaza), qui entend remplacer l’Agence des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) et autres organisations légitimes de distribution d’aide par une vaste opération de surveillance contrôlée par les États-Unis et « Israël » et qui cible les Palestiniens dans l’intention de les enlever et de les assassiner. Plus de 126 Palestiniens à Gaza ont déjà été massacrés sur ces prétendus « sites de distribution d’aide » – en réalité, des pièges mortels – et des centaines d’autres ont été blessés, rien que lors des tout premiers jour de cette opération.

Ces sites ne distribuent que de petites quantités d’aide, exigeant donc des Palestiniens qu’ils y reviennent à diverses reprises et ils ont pour but de forcer les Palestiniens à s’installer dans des zones de camps de concentration plus exiguës encore à Rafah et dans le sud de Gaza, en guise de prélude à leur déplacement. L’opération s’accompagne du soutien systématique de gangs de collaborateurs armés censés attaquer et piller les véritables camions humanitaires, vendre aux Palestiniens la farine et les autres denrées de base à des prix exorbitants, de nouveau dans une tentative à la fois d’imposer la politique de famine et de forcer la population affamée à se rendre sur ces « sites humanitaires » américano-sionistes qui ne sont que des pièges mortels. Dans une déclaration publiée le dimanche 8 juin, les factions de la résistance palestinienne ont dit ceci :

Les centres américains de distribution d’aide se sont mués en pièges mortels et en embûches visant la population affamée incitée par la faim et la soif à venir chercher refuge en ces endroits. Ces centres trompeurs se sont mués en lieux de boucheries et de massacres quotidiens sous les yeux et les oreilles du monde entier.

Des responsables du gouvernement palestinien, des travailleurs du ministère de l’Intérieur, des travailleurs de la défense civile, des responsables de la distribution d’aide, des membres de la police et des forces sécuritaires, ainsi que des travailleurs humanitaires ont été systématiquement ciblés en vue d’être assassinés ; les forces sécuritaires palestiniennes qui protègent les camions humanitaires et qui affrontent les « voleurs » soutenus par l’occupation ont été à maintes reprises massacrés par des frappes aériennes et des attaques de drones. Hier encore, des forces sécuritaires palestiniennes appartenant aux Arrow Units (Unités Flèche), qui avaient réclamé des comptes à un changeur de devises qui extorquait plus de 50 % de profit aux Palestiniens en état de siège et de génocide, ont été ciblés et assassinés par une nouvelle frappe de drone.

Tous les gouvernements qui sont complices du génocide sioniste en cours en Palestine occupée depuis 77 ans sont également complices de l’attaque contre le « Madleen » et de la famine et de l’affamement actuellement imposés de façon délibérée aux Palestiniens de Gaza. Ce sont les forces de la résistance en Palestine même, depuis le cœur de leur terre et les gens soumis au génocide, et dans la région, du Hezbollah et du berceau populaire de la résistance libanaise au gouvernement du Yémen, aux forces armées, au mouvement AnsarAllah et aux gens, qui affrontent quotidiennement le siège et le génocide en harcelant l’occupant dans la mer Rouge avec des drones et des missiles qui affrontent le régime génocidaire au beau milieu de la complicité active et de l’engagement des puissances impérialistes et des régimes arabes réactionnaires.

Les mouvements populaires du monde entier, visibles grâce aux actions directes contre les usines d’armement et autres sites de la machine de guerre impérialiste, aux manifestations massives, aux campements dans les universités, aux actions sur les lieux de travail – depuis les dockers refusant de charger des armes pour l’occupation jusqu’aux travailleurs de la technologie refusant de produire de l’IA facilitant le génocide – aux initiatives visant à rompre le siège telles les Flottilles, aux marches mondiales, aux caravanes et à toute une variété de confrontations individuelles et collectives avec les forces fascistes – y compris les actuels soulèvements contre l’ICE et contre le régime de déportation mis en place aux États-Unis – font partie d’un camp de la résistance qui affronte l’impérialisme, le sioniste et la réaction.

L’attaque contre le « Madleen » qui a lieu de concert avec la violente répression au sein de nombreux États impérialistes, comme les États-Unis, l’Allemagne, la Grande-Bretagne et la France, contre le mouvement pour la libération de la Palestine, doit servir d’appel à intensifier la lutte en vue d’enrayer de façon significative les mécanismes du génocide et d’élever notre niveau d’organisation et de mobilisation, de tactique, d’action et de résistance afin de nous montrer à la hauteur de l’exemple fourni quotidiennement par le Yémen et de nous inciter à assumer pleinement nos responsabilités en ce moment critique.

Comme l’ont écrit nos camarades de Samidoun Brasil, Masar Badil et Alkarama :

« Chaque menotte autour du poignet d’un activiste à bord de cette flottille est une preuve de plus de la brutalité de l’entité et de l’échec de sa propagande trompeuse. Et chaque mille parcouru par la flottille dans son périple vers Gaza est un appel ouvert à la désobéissance politique et populaire – contre l’impérialisme, contre le silence et contre la défaite. Une mobilisation internationale immédiate et efficace en vue de lever le siège de Gaza n’est pas un choix – c’est un devoir révolutionnaire. Et l’Histoire ne pardonnera pas la complaisance ! »

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Publié le juin 9 juin 2025 sur Samidoun
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine

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