Que se passe-t-il dans la prison coloniale de Damon ?
Depuis plusieurs jours, de nombreux témoignages mettent en lumière les conditions dans lesquelles les femmes palestiniennes détenues à la prison de Damon sont maintenues. Le régime sioniste a récemment nommé une nouvelle direction pour gérer la prison, qui détient environ 95 femmes palestiniennes et des centaines d’adolescentes, certaines de seulement 14 ans.
L’administration de la prison coloniale a décidé de confisquer toutes les affaires que les femmes détenues possédaient et dont elles avaient besoin pour leur quotidien. Les vêtements ont été confisqués et remplacés par une seule tenue grise, et les détenues ne sont autorisées à garder que le hijab. Certaines prisonnières ont vu leurs chaussures être confisquées et doivent emprunter celles de leurs co-détenues pour sortir de leurs cellules. Parfois, elles doivent se rendre pieds nus pour voir leur avocat, car il n’y a pas de chaussures à emprunter dans leur cellule. Les gardiens ont également confisqué les aiguilles et les fils qu’elles utilisaient pour coudre leurs vêtements.
Comme tous·tes les prisonnier·es palestinien·nes, les femmes palestiniennes ont été isolées du reste du monde depuis le 7 octobre. Tous les appareils électriques ont été confisqués, elles n’ont ni journaux ni radio, et elles reçoivent des nouvelles du monde extérieur uniquement par l’intermédiaire de leurs avocats, lorsqu’elles peuvent avoir une visite, ou lorsqu’une nouvelle prisonnière est incarcérée. Les visites familiales sont également interdites, et elles ne peuvent pas accéder à la cantine. L’administration pénitentiaire sioniste fournit seulement le strict minimum en termes de nourriture, ce qui est insuffisant, et une situation de famine règne dans les prisons coloniales, mettant en danger la vie des détenu.es.
Les prisonnières n’ont été autorisées à garder qu’un seul peigne pour toute la cellule, ce qui a causé des problèmes de santé. Beaucoup souffrent de démangeaisons et de champignons dans leurs cheveux et sur leur peau. Elles sont soumises à une politique délibérée de négligence médicale et n’ont aucun accès aux traitements nécessaires lorsqu’elles sont malades ou blessées.
Les gardiens sont violents et irrespectueux envers les prisonnières, qui subissent des humiliations, des fouilles à nu systématiques, des violences physiques et psychologiques, etc. Tous les objets appartenant aux femmes détenues ont été confisqués, et tout est mis en œuvre pour briser leur résistance et leur organisation collective.
Une autre méthode utilisée par l’État colonial pour affaiblir la résistance des femmes palestiniennes prisonnières est d’isoler leurs leaders du reste des détenus. Par exemple, Khalida Jarrar, militante féministe palestinienne, prisonnière emblématique, académique et ancienne membre du Conseil législatif palestinien, est détenue à l’isolement dans des conditions très difficiles depuis plus de 95 jours. Elle est enfermée dans une cellule de 2 m sur 1,50 m, sans ventilation, où elle est forcée de s’allonger contre la porte pour obtenir un minimum d’air frais.
L’isolement est une attaque directe contre la vie de Khalida Jarrar, qui souffre de plusieurs problèmes de santé. Khalida Jarrar est ciblée pour le modèle de résistance qu’elle incarne, ainsi que pour les idéaux politiques et révolutionnaires qu’elle transmet à d’autres prisonnières palestiniennes. Récemment, Diala Ayesh et Bushra Al Taweel, deux autres prisonnières bien connues, ont été transférées à l’isolement pendant quelques jours dans des conditions difficiles.
Ces attaques répétées ne sont qu’une des nombreuses illustrations de la violence, de l’humiliation et des mauvais traitements subis par les prisonnier·nes palestinien·nes dans les prisons coloniales depuis plus d’un an. Le régime sioniste poursuit son génocide à l’intérieur des prisons, avec des agressions, des meurtres, la famine, une politique de négligence médicale délibérée, des agressions sexuelles, l’isolement, la torture et plus encore.
Malgré tout cela, les prisonnières palestiniennes continuent de résister courageusement, et nous devons étendre notre solidarité pour briser l’isolement dans lequel l’occupation tente de les réduire.
Liberté pour tous·tes !
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Publié le 16 novembre 2024 sur Dismantle Damon.
Traduction : Dingueries
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Dans le cadre de la Journée internationale de lutte contre la violence faite aux femmes, la Plate-forme Charleroi-Palestine était présente au marché de Châtelineau le samedi 23 novembre pour dénoncer l’enfermement des femmes palestiniennes à la prison de Damon, ainsi que l’isolement depuis plus de 100 jours de Khalida Jarrar à la prison de Ramleh.
Un flyer a également été distribué le lundi 25 novembre à un rassemblement de la Plateforme Ruban Blanc au Campus UCharleroi.