Ali Abunimah (EI) arrêté en Suisse

Ali Abunimah, directeur exécutif de The Electronic Intifada, a été arrêté par la police suisse juste avant une conférence à laquelle il devait participer samedi après-midi, à Zurich.

 

Ali Abunimah


Il est actuellement détenu et a eu accès à un conseiller juridique.

L’arrestation a eu lieu le lendemain de l’arrivée d’Ali Abunimah à Zurich.

Lors de son débarquement à l’aéroport de Zurich, vendredi, Ali a été interrogé par la police pendant une heure avant de pouvoir entrer dans le pays.

L’arrestation d’Ali Abunimah fait manifestement partie d’une réaction croissante des gouvernements occidentaux aux expressions de solidarité avec le peuple palestinien.

L’an dernier, plusieurs activistes et journalistes ont été arrêtés en Grande-Bretagne, ont subi des perquisitions ou ont été accusés via le recours à des pouvoirs « antiterroristes ». Parmi ces personnes figurait Asa Winstanley, un journaliste associé à The Electronic Intifada, dont le domicile a été perquisitionné et les ordinateurs et téléphones saisis. À ce jour, Asa Winstanley n’a toujours pas été accusé du moindre délit.

L’équipe de The Electronic Intifada manifeste sa solidarité avec Ali Abunimah. S’exprimer contre l’injustice en Palestine n’est pas un délit. Le journalisme n’est pas un délit.

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Publié le 25 janvier 2025 sur The Electronic Intifada
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine

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Mise à jour au 27 janvier

 

Lundi, après avoir passé deux nuits en prison, le directeur exécutif de The Electronic Intifada, Ali Abunimah, a été déporté par la Suisse.

Ali Abunimah a décrit son expérience dans une déclaration qu’il a faite lors de son arrivée à l’aéroport d’Istanbul, lundi soir. Il a expliqué qu’il avait été

« coupé de toute communication avec le monde extérieur », et qu’on ne lui avait « même pas permis de contacter sa famille ».

Il a déclaré que la police l’avait accusé « d’infraction au droit suisse » mais, en fait, on ne lui a pas présenté le moindre acte d’accusation. Abunimah a ajouté qu’il avait été interrogé

« par des agents de renseignement du ministère suisse de la Défense, sans la présence de son avocate, et qu’on lui avait ensuite refusé une fois de plus tout contact avec cette dernière ou avec sa famille ».

Abunimah a refusé toute nourriture et n’a accepté que de l’eau, durant sa détention, jusqu’au moment où il a été informé qu’il allait rentrer chez lui.

Il a opposé ses mauvais traitements de la part des autorités suisses à l’accueil réservé au président israélien Isaac Herzog qui, « à Davos, a été reçu avec un tapis rouge, un tapis détrempé du sang » des Palestiniens tués au cours du génocide perpétré par Israël à Gaza.

« Cette épreuve a duré trois jours mais ce simple aperçu de la prison a été plus que suffisant pour susciter en moi plus de respect encore pour les héros palestiniens qui souffrent durant des mois et des années dans les prisons de l’oppresseur génocidaire »,

a-t-il dit.

« Plus que jamais, je sais que la dette que nous avons envers eux est de celles que nous ne pourrons jamais rembourser et que tous, ils doivent être libérés et rester notre principal centre d’intérêt. »

Abunimah a déclaré que, lorsqu’il était en détention, il n’avait pas été au courant de l’élan mondial d’indignation et de solidarité qu’avait suscité son arrestation.

« Je suis profondément reconnaissant envers toutes les personnes qui m’ont défendu »,

a-t-il ajouté.

 

Arrêté brutalement par des policiers en civil

Abunimah a été arrêté samedi, un peu avant une conférence à laquelle il devait participer à Zurich.

Il était arrivé en Suisse la veille pour une série d’événements auxquels les organisateurs l’avaient invité. Lorsqu’il était arrivé à l’aéroport de Zurich, vendredi, Abunimah avait déjà été interrogé par la police une heure durant avant d’être autorisé à entrer dans le pays.

Des témoins ont dit que trois policiers en civil avaient brutalement arrêté Ali Abunimah samedi et l’avaient forcé à monter à bord d’un véhicule banalisé, sans lui révéler où il allait être emmené.

L’arrestation d’Abunimah fait manifestement partie d’une réaction croissante des gouvernements occidentaux aux expressions de solidarité avec le peuple palestinien.

L’an dernier, plusieurs activistes et journalistes avaient été arrêtés en Grande-Bretagne, avaient subi des perquisitions ou avaient été accusés via le recours à des pouvoirs « antiterroristes ».

Parmi ces personnes figurait Asa Winstanley, un journaliste associé à The Electronic Intifada, dont le domicile avait été perquisitionné et les ordinateurs et téléphones saisis. À ce jour, Asa Winstanley n’a toujours pas été accusé du moindre délit. Le raid dont il avait été victime avait été condamné par le Comité de protection des journalistes et par l’Union des journalistes de Grande-Bretagne.

L’arrestation par la Suisse d’Abunimah a été condamnée mondialement. Une pétition réclamant sa libération a été lancée samedi et a été signée par plus de 15 000 personnes au moment de la rédaction de la présente mise à jour.

 

« Une évolution dangereuse »

Deux experts des droits humains des Nations unies ont condamné l’arrestation d’Abunimah par les autorités suisses.

Irene Khan, la rapporteuse spéciale des Nations unies à propos de la liberté d’opinion et d’expression, a qualifié l’affaire d’« information choquante » et a invité la Suisse « à enquêter rapidement et à libérer » Ali Abunimah.

Francesca Albanese, la rapporteuse spéciale de l’ONU pour la Cisjordanie et la bande de Gaza, a réclamé « une enquête rapide autour de cette affaire ». Elle a déclaré que

« le climat entourant la liberté de parole en Europe devenait de plus en plus toxique et nous devrions tous nous en inquiéter. »

Le bureau européen d’Amnesty International a déclaré qu’il suivait de près le cas d’Abunimah.

« La répression au niveau mondial des personnes qui se montrent critiques envers les violations par Israël des droits humains des Palestiniens est alarmante et doit cesser immédiatement »,

a ajouté Amnesty.

Euro-Med Monitor, une organisation des droits humains qui a son siège à Genève, en Suisse, a condamné l’arrestation d’Abunimah. Elle a dit qu’il s’agissait d’une

« dangereuse évolution reflétant une tendance croissante au sein des gouvernements occidentaux à censurer la liberté d’expression et à cibler les journalistes et activistes qui parlent des souffrances des victimes et défendent les droits des Palestiniens ».

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