Non au gouvernement d’extrême droite « Arizona » et à l’intensification de la répression du mouvement propalestinien
Ce 13 février à Bruxelles, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont participé à une première manifestation massive contre le gouvernement de droite et d’extrême droite, appelé « Arizona ».
Des militant.e.s ont distribué un flyer attirant l’attention sur les tentatives de répression de ce gouvernement à l’encontre du mouvement propalestinien en Belgique et, plus particulièrement, à l’encontre de Samidoun, le réseau international de soutien aux prisonniers palestiniens, dont fait partie la Plateforme Charleroi-Palestine.
En Belgique, la répression du mouvement de soutien aux droits inaliénables du peuple palestinien n’est pas nouvelle : elle débute dès la naissance de celui ci dans les années 70 et, selon le niveau de mobilisation et la ligne politique, elle cible particulièrement les organisations soutenant le droit à la résistance y compris la résistance armée, alors qu’il s’agit là d’une disposition inscrite dans le droit international que la Belgique a ratifié.
Cette répression s’est intensifiée depuis le 7 octobre et la formidable mobilisation de la population et des organisations contre le génocide perpétré par l’entité coloniale israélienne.
Elle a pris plusieurs formes:
– répression policière : arrestations administratives arbitraires, interdiction du drapeau palestinien sur la voie publique, interdiction de drapeaux d’organisations militantes lors de manifestations, brutalité et violences policières ciblant préférentiellement de jeunes hommes arabes, descente de la police antiterroriste dans les locaux du media ZinTV, interdiction d’événements.
– répression judiciaire: convocations de centaines de personnes suite au mouvement étudiant en soutien à la Palestine à l’ULB, pour « appartenance à une organisation prônant la discrimination et la ségrégation raciale », ce qui est un comble en plein cœur d’un génocide juridiquement établi.
– répression administrative: menace de retrait du statut de réfugié politique du coordinateur européen de Samidoun sans qu’il y ait la moindre inculpation à son égard
– répression du monde associatif, par les communes et d’autres organismes, suite parfois à des campagnes de diffamation: menaces par téléphone sur des institutions culturelles accueillant des événements sur la résistance palestinienne (menaces de retrait, menaces sur les subventions octroyées à des institutions culturelles pour les mêmes raisons).
– répression politique : ostracisation des organisations ayant une ligne politique soutenant le droit à la résistance au sein même du monde associatif, l’interdiction d’événements sans aucune base légale mais faisant suite à des pressions directes de l’ambassade israélienne, préparation d’une législation pour anéantir toute organisation soutenant le droit à la résistance armée.
– campagnes de diffamation à l’encontre de mouvements militants, organisées par la droite et l’extrême droite sionistes.
Toute cette répression s’inscrit dans un contexte international où toutes les puissances impérialistes tiennent cette même ligne de répression du mouvement social contre le génocide, tout en soutenant l’entreprise génocidaire de l’entité coloniale israélienne, par des moyens politiques, économiques, médiatiques et militaires.
Le nouveau gouvernement Arizona, composé de partis de droite et d’extrême droite, dans son projet nécropolitique, s’en prend non seulement aux droits des populations les plus vulnérables ici (destruction des droits sociaux et du droit du travail) mais aussi à la sécurité des populations ailleurs, en augmentant le budget militaire (la Belgique n’est pourtant la cible d’aucune agression militaire) ; il attaque également le tissu associatif, en particulier les organisations qui remettent en cause cette ligne politique destructrice.
Sans grande surprise, les personnalités politiques d’extrême droite en Belgique, toutes sionistes, toutes soutenant sans complexe un état colonial en plein cœur du génocide, veulent interdire plusieurs organisations, dont Samidoun.
Cette répression revêt une telle importance à leurs yeux que l’interdiction de Samidoun est mentionnée directement dans l’accord de gouvernement, et que plusieurs personnalités politiques des partis de l’Arizona ont communiqué publiquement à ce sujet (Denis Ducarme et Théo Francken notamment).
C’est certain: défendre ces organisations contre la menace d’interdiction, c’est défendre le droit à l’expression politique. Au contraire, ne pas agir, ne pas faire bloc, revient à accepter le musellement de toute forme de contestation. Et cela arrivera très rapidement.
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Malgré ces menaces, le mouvement de soutien à la Palestine était bien présent à cette manifestation. Remettons le couvert lors des prochaines mobilisations !