La Palestine en photos : avril 2025
Au cours du mois d’avril, Israël a intensifié son offensive meurtrière et destructrice contre la bande de Gaza occupée, sous blocus total depuis le 2 mars.
Plus de 2 300 personnes ont été tuées à Gaza et près de 6 000 blessées depuis qu’Israël a rompu le cessez-le-feu le 18 mars. Plus de 423 000 personnes ont été déplacées à l’intérieur de l’enclave depuis qu’Israël a repris ses attaques intensives.
Au moins 52 400 personnes ont été tuées et 118 000 blessées à Gaza depuis octobre 2023, estime le ministère de la Santé du territoire

3 avril. Une femme éplorée étreint la main d’un être cher tué lors des frappes nocturnes contre l’hôpital arabe Al Ahli, à Gaza. (Photo : Omar Ashtawy / APA images)
Entre-temps, en Cisjordanie occupée, au moins 18 Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes en avril. Entre le 1er janvier et le 30 avril 2025, au moins 118 Palestiniens ont été tués dans le territoire.
Entre le 7 octobre 2023 et le 26 avril, 924 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie.
Environ 40 000 Palestiniens restent déplacés au beau milieu de l’offensive israélienne en cours depuis janvier dans le nord de la Cisjordanie.

1er avril. Des enfants jouent le troisième jour de l’Eid al-Fitr au camp de réfugiés de Nuseirat, dans la partie centrale de la bande de Gaza. (Photo : Moiz Salhi / APA images)
Le premier jour d’avril, au sud de Deir al-Balah, dans la partie centrale de Gaza, Hussam al-Loulou, un gardien dans une unité de soins d’urgence dirigée par Médecins sans frontières (MSF), a été tué par une frappe aérienne en compagnie de sa femme et de sa fille de 28 ans.
L’ONG médicale a déclaré que 11 membres de son personnel avaient été tués à Gaza depuis octobre 2023. Plus d’un millier de travailleurs médicaux ont perdu la vie à Gaza durant la même période.
Le 2 avril, des avions de combat israéliens ont frappé une clinique appartenant à l’UNRWA, l’agence de l’ONU pour les réfugiés de Palestine, au camp de réfugiés de Jabaliya, dans le nord de Gaza. Le bâtiment avait déjà été sévèrement endommagé et il était utilisé comme refuge pour plus de 700 personnes déplacées.
Neuf enfants, dont un bébé de deux semaines, ont été tués au cours de l’attaque, a-t-on dit.

2 avril. Un enfant palestinien pleure à l’intérieur d’un bâtiment endommagé de l’UNRWA après qu’une frappe israélienne a tué au moins 19 personnes, dont neuf enfants, au camp de réfugiés de Jabaliya, dans le nord de Gaza. (Photo : Yousef Zaanoun / ActiveStills)
Le 2 avril, Save the Children (Sauvez les enfants), une ONG installée aux EU, a déclaré qu’environ 130 bébés naissent quotidiennement à Gaza, où le système des soins de santé est « au bord de l’effondrement ».
« La survie des mères et des nouveau-nés à Gaza est particulièrement menacée en raison du manque de nourriture, de la destruction des hôpitaux et du stress chronique »,
a déclaré l’ONG.
Au moins 287 Palestiniens ont été tués à Gaza rien qu’entre le 3 et le 8 avril, selon le ministère de la Santé du territoire.

3 avril. Les dégâts sont manifestes dans cette classe de l’école locale du village de Jibna, à la suite d’une attaque, quelques jours plus tôt, menée par des colons et des soldats contre le village, situé dans la zone de Masafer Yatta, dans le sud de la Cisjordanie. (Photo : Omri Eran Vardi / ActiveStills)
Le Bureau de l’ONU pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a déclaré le 3 avril que 65 pour 100 du territoire de Gaza était soumis à des ordonnances israéliennes de déplacement ou avait été transformé en « zones interdites ».
« Il n’y a de sécurité nulle part », avait déclaré le bureau de l’ONU.
Benjamin Netanyahu s’est rendu en visite en Hongrie tout en se méfiant d’un mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) au début avril. Le 3 avril, lors de la visite de Netanyahou, Viktor Orbán, le Premier ministre d’extrême droite de la Hongrie, a annoncé que son pays allait se retirer de la CPI en disant qu’il s’agissait d’un « tribunal politique ».
Le 4 avril, Reuters rapportait que l’administration Trump à Washington avait procédé à la vente de 20 000 fusils d’assaut à Israël. La vente avait été retardée par l’administration Biden, qui s’était dit « inquiète de les voir utilisés par des colons extrémistes israéliens », pour reprendre les termes de Reuters.

3 avril. Une famille palestinienne est assise sur le site d’une frappe israélienne qui a tué sept membres de la famille Sharab, dont un enfant et trois femmes, à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza. (Photo : Doaa Albaz / ActiveStills)
Le 1er avril, des dizaines de colons faisaient irruption dans le village de Duma, près de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie, boutaient le feu à plusieurs véhicules, incendiaient une coopérative de poulets et taguaient des graffitis sur les murs des maisons pendant que les forces israéliennes, présentes elles aussi, lançaient des gaz lacrymogènes et tiraient à balles réelles, blessant trois personnes, a rapporté l‘OCHA, le Bureau de l’ONU pour la coordination des affaires humanitaires.
Les Palestiniens de Cisjordanie subissent des pressions croissantes, à la fois des colons et de l’armée israélienne.
Le 6 avril, les forces israéliennes ont démoli plus de 33 structures, dont 11 tentes résidentielles, et ont endommagé des réservoirs d’eau et des panneaux solaires à Khirbet al-Ras al-Ahmar, qui se trouve dans une zone de la vallée du Jourdain, en Cisjordanie, qu’Israël a désignée comme zone de tir.
L’incident des démolitions massives a déplacé 33 personnes, dont 19 enfants – tous avaient déjà été déplacés précédemment d’une autre zone de la vallée du Jourdain en raison de la violence des colons, fait savoir l’OCHA. Le bureau de l’ONU a dit également qu’il s’agissait du « nombre le plus élevé de structures à avoir été démolies au cours d’un même incident dans la vallée du Jourdanin depuis novembre 2020 ».

Des familles fuient Shuhaiya, à l’est de la ville de Gaza, à la suite d’une ordonnance d’évacuation émise par l’armée israélienne. (Photo : Omar Ashtawy / APA images)
Le 6 avril également, le bureau de l’ONU pour les droits humains s’est déclaré « alarmé par la détérioration de l’ordre public à Gaza, suite à des allégations récentes d’homicides et de recours non nécessaire et disproportionné à la force par la police locale dans son contrôle des foules ».
Le bureau de l’ONU a ajouté que la gouvernance de Gaza et les structures d’application de la loi avaient été démantelées et anéanties par les attaques israéliennes, « ce qui contribuait à une détérioration de l’ordre public qui menace la sécurité des Palestiniens et leur accès aux services élémentaires et à l’aide humanitaire vitale ».
Le 6 avril également, le Hamas a déclaré qu’il avait lancé des roquettes depuis Gaza et les médias israéliens eux-mêmes ont fait état d’une frappe directe à Ashkelon, dans le sud d’Israël, frappe qui a légèrement blessé 12 personnes. Des roquettes ont également été tirées depuis le territoire le 3 avril, mais elles auraient été interceptées.

4 avril. Des Palestiniens récupèrent des objets dans la cour dévastée d’une école un jour après qu’elle a été touchée par une frappe israélienne dans le quartier d’al-Tuffah de Gaza. L’agence de la défense civile de Gaza a déclaré qu’au moins 31 personnes avaient été tuées dans cette attaque contre l’école, qui servait de refuge pour personnes déplacées. (Photo : Omar Ashtawy / APA images)
Le même jour, la Société du Croissant-Rouge de Palestine a annoncé que deux de ses administrateurs avaient été tués au cours d’une attaque contre leur maison à Khan Younis. Leurs trois enfants avaient été tués également.
Le 7 avril, trois personnes ont été mortellement blessées lors d’une attaque israélienne directe contre une tente utilisée par des journalistes à Khan Younis, dans le sud de Gaza. Les tués étaient Helmi Mahmoud al-Faqawi, un reporter de l’agence d’information Palestine Today, Yousef Khalil al-Khuzundar, 30 ans, un assistant volontaire et Rawhi Mansour, 35 ans, journaliste. Plusieurs autres personnes ont été blessées.
Le photojournaliste Hassan Islayeh faisait partie des blessés et il a été très grièvement brûlé au cours de l’attaque. L’armée israélienne a admis qu’elle avait attaqué intentionnellement les journalistes et elle a ajouté qu’Islayeh était leur cible, prétendant sans la moindre preuve qu’il était en fait un agent d’une organisation armée.
Plus de 200 journalistes et travailleurs des médias ont été tués à Gaza depuis octobre 2023, d’après le Syndicat des journalistes palestiniens.
« Dans le cadre de la campagne génocidaire élargie qu’il mène dans la bande de Gaza, Israël a tué au moins 15 journalistes palestiniens depuis le début de cette seule année »,
a déclaré Euro-Med Monitor le 7 avril.

6 avril. Une famille déplacée est assise près d’un feu dans le parc du Soldat inconnu, dans le centre de la ville de Gaza. (Photo : Omar Ashtawy / APA images)
Le 7 avril également, sept Palestiniens, dont deux enfants, ont été tués lors d’une attaque contre un point de distribution organisé par une ONG à Khan Younis. Un autre point semblable de distribution de vivres, situé à Khan Younis aussi, a été frappé le surlendemain, tuant trois Palestiniens.
À l’occasion de la Journée mondiale de la Santé, l’organisation palestinienne des droits humains Al Mezan a déclaré le 7 avril que le ministère de la Santé à Gaza
« avait récemment souligné le besoin urgent de 8 000 unités de sang chaque mois afin de traiter les blessés et de soutenir les patients atteints de maladies liées au sang ».
« Cependant, la malnutrition répandue a sévèrement réduit le nombre de donneurs potentiels, ce qui expose des milliers de vies à des risques immédiats »,
a ajouté Al Mezan.

8 avril. Au village d’al-Samua, près de Hébron, dans le sud de la Cisjordanie, l’armée israélienne démolit des maisons palestiniennes en prétextant qu’elles ont été bâties sans permis. (Photo : Mamoun Wazwaz / APA images)
Le 7 avril également, un groupe d’experts indépendants de l’ONU a déclaré :
« Nous assistons à la destruction de la vie palestinienne. »
« S’ils ne meurent pas sous les bombes ou les balles, ils suffoquent lentement par manque d’élémentaires moyens de survie »,
ont ajouté les experts.
« La seule différence réside dans les moyens et la vitesse de mort. »
Ce même jour, les responsables de plusieurs agences de l’ONU ont déclaré :
«Nous assistons à Gaza à des actes de guerre qui témoignent d’un mépris extrême de la vie humaine. »
Ces hauts responsables de l’ONU ont invité instamment
« les dirigeants mondiaux à agir avec fermeté, de toute urgence et de façon décisive pour s’assurer que les principes de base du droit international humanitaire seront respectés ».

Malak Abu al-Umreen, 20 ans, a été déplacée avec sa famille à l’école al-Dahyan dans le quartier de Sheikh Radwan de la ville de Gaza. Étudiante à l’université, elle prévoyait son mariage pour le 10 avril. Mais sa joie s’est muée en une profonde douleur quand son fiancé, Ahmad Ghrab, a été tué par une frappe aérienne à Deir al-Balah, le 7 avril, frappe qui a également tué tous les membres de la famille du jeune homme. (Photo : Omar Ashtawy / APA images)
Le 8 avril, des fonctionnaires israéliens accompagnés de soldats de l’occupation sont entrés de force dans six écoles de l’UNRWA à Jérusalem-Est et ont exhibé des ordres de fermeture « effectifs dans 30 jours », a déclaré l’agence de l’ONU.
« Quelque 800 garçons et filles sont directement concernés par ces ordres de fermeture et sont susceptibles de ne pas être à même de terminer leur année scolaire »,
a ajouté l’UNRWA.
Faisant remarquer que les écoles de l’UNRWA sont
« protégées par les privilèges et immunité des Nations unies »,
l’agence a ajouté que les
« ordres illégaux de fermeture viennent dans le sillage d’une législation adoptée par le parlement israélien afin de chercher à mettre au point mort ses opérations.»

11 avril. Al-Rihiya, un village près de Hébron, dans le sud de la Cisjordanie. Des Palestiniens récupèrent leurs biens après que l’armée israélienne a démoli trois maisons et déplacé une trentaine de personnes en prétextant qu’elles avaient été construites sans permis.(Photo : Mosab Shawer / ActiveStills)
Le 8 avril, António Guterres, le secrétaire général de l’ONU, a dit qu’il s’opposait à une proposition israélienne de contrôler la livraison d’aide humanitaire à Gaza.
Guterres a affirmé que l’institution mondiale
« ne participerait à aucun arrangement qui ne respecte pas pleinement les principes humanitaires : l’humanité, l’impartialité, l’indépendance et la neutralité ».
« Avec la fermeture des points de passage vers Gaza et le blocage de l’aide, la sécurité est en pagaille et notre capacité de livraison est étranglée »,
a ajouté Guterres.
Le ministère palestinien de la Santé à Gaza a déclaré que, le 9 avril, au moins 29 personnes avaient été tuées par une frappe de l’aviation israélienne sur un immeuble résidentiel à Shujaiya, à la périphérie est de Gaza. Israël a prétendu avoir tué un commandant du Hamas, dans cette frappe meurtrière.

11 avril. Des enfants cherchent des objets à récupérer dans une décharge étalée sur le site de ce qui était naguère le marché de Firas, à Gaza même. (Photo : Omar Ashtawy / APA images)
Le 11 avril, le bureau des droits humains de l’ONU a exprimé cette mise en garde :
« Israël inflige aux Palestiniens de Gaza des conditions de vie de plus en plus incompatibles avec la poursuite de leur existence en tant que groupe. »
Le bureau de l’ONU a déclaré que « la nature et l’ampleur » des ordres d’évacuation entraînant le déplacement des Palestiniens à Gaza
« soulèvent de graves inquiétudes qu’Israël ait en permanence l’intention d’éloigner la population civile de ces zones dans le but de créer une ‘zone tampon’ ».
« Le déplacement constant de la population civile à l’intérieur du territoire occupé équivaut à un transfert de force, une violation grave de la Quatrième Convention de Genève et un crime contre l’humanité, selon le Statut de Rome »,
a ajouté le bureau des droits humains de l’ONU.

13 avril. Une vue des dégâts infligés à l’hôpital Al Ahli à Gaza après qu’une frappe de l’aviation israélienne a touché l’un des principaux bâtiments du site. (Photo : Yousef Zaanoun / ActiveStills)
Le lendemain 12 avril, l’armée israélienne a annoncé qu’elle avait encerclé Rafah, la zone la plus au sud de l’enclave.
Dix jours plus tôt, Netanyahou avait dit que l’armée s’emparait d’une zone appelée le corridor de Morag et située entre Rafah et Khan Younis.
« Parce que, désormais, nous divisons la bande et nous accroissons progressiement afin que le Hamas nous rende les otages »,
a prétendu Netanyahou.

13 avril. Des travailleurs de la défense civile et d’autres sauveteurs mènent des recherches et une opération de sauvetage dans un immeuble ciblé par l’armée israélienne à Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza. On rapporte qu’il y a eu des morts et des blessés, au cours de cette attaque. (Photo : Omar Ashtawy / APA images)
Le 13 avril, Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), a annoncé que l’hôpital Al Ahli Arab était « hors service » après qu’il avait reçu un ordre d’évacuation et qu’il avait été attaqué un peu plus tôt dans la même journée.
« Un enfant est mort par interruption de soins »,
a déclaré Ghebreyesus,
« et la salle des urgences [de l’hôpital], le laboratoire, les appareils à rayons X et la pharmacie ont été détruits. »
Bien que Ghebreyesus n’ait pas cité les auteurs de l’attaque – l’armée israélienne – il a déclaré que
« les patients, les travailleurs de la santé et les hôpitaux devaient être protégés ».
Le Hamas a rejeté l’allégation d’Israël selon laquelle il utilisait l’hôpital comme centre de commandement et il a réclamé une enquête internationale.

13 avril. Des Palestiniens entourent un vaste cratère provoqué par une frappe de l’aviation israélienne qui a anéanti un atelier de métallurgie dans le quartier de Zaytoun à Gaza. (Photo : Omar Ashtawy / APA images)
L’observatoire Euro-Med, une organisation des droits humains installée à Genève, a déclaré qu’avant l’attaque, l’hôpital Monitor avait disposé de moins de 30 minutes pour évacuer
« des dizaines de patients et de personnes blessées – dont certaines dans un état critique ».
« Des patients ont été laissés couchés sur les trottoirs, exposés au risque de mort et privés d’accès à des soins médicaux, ce qui met particulièrement en lumière la sévérité de la crise humanitaire qui s’intensifie encore »,
a déclaré Euro-Med.
« À la suite du processus d’évacuation, un enfant blessé, Hatem al-Nabih, est décédé à l’extérieur de l’hôpital »,
a ajouté l’organisation de défense des droits.
Le diocèse de Jérusalem a déclaré qu’il était
« horrifié par le bombardement de l’hôpital »,
qui est géré par l’Église anglicane de Jérusalem. Le diocèse a ajouté que c’était la cinquième fois que l’hôpital était attaqué depuis octobre 2023,
« et, cette fois, le matin du Dimanche des Rameaux et au début de la Semaine Sainte ! »

15 avril. Des blessés se font soigner dans un hôpital de campagne du Croissant-Rouge koweïtien à Gaza même, après avoir été transférés de l’hôpital Al Ahli, ciblé par l’aviation israélienne quelques jours plus tôt. (Photo : Omar Ashtawy / APA images)
Le 13 avril, l’armée israélienne a annoncé qu’un missile lancé depuis le Yémen avait vraisemblablement été intercepté. Au Yémen, Ansarullah a revendiqué la responsabilité de l’envoi de deux missiles sur Ashdod, dans le sud d’Israël, et vers l’aéroport international près de Tel-Aviv, ce qui a déclenché les sirènes d’alerte aérienne dans tout le pays.
Le 15 avril, Abu Obeida, le porte-parole de l’aile armée du Hamas, a déclaré que l’organisation avait perdu le contact avec l’unité qui détenait Edan Alexander, un Américain qui s’était engagé dans l’armée israélienne et qui était détenu à Gaza depuis le 7 octobre 2023.
Abu Obeida a expliqué que l’armée israélienne avait « directement » bombardé la zone où était détenu Alexander. Il a ajouté :
« Il semble que l’armée d’occupation essaie délibérément de le tuer et, dès lors, de se libérer elle-même de la pression causée par les prisonniers à double nationalité pour poursuivre son génocide contre notre peuple. »
Quelques jours plus tard, le Hamas diffusait une vidéo montrant Alexander en vie et plaidant pour que Trump assure sa libération.

16 avril. La mère blessée d’Ahlam Siyam, une fillette d’un an tuée la nuit d’avant par une frappe de l’aviation israélienne, étreint le corps de sa fille au Complexe médical Nasser à Khan Younis, dans le sud de Gaza. (Photo : Doaa Albaz / ActiveStills)
Le 15 avril également, Netanyahou et Israël Katz, le ministre israélien de la Défense, ont fait une apparition dans le nord de Gaza en compagnie de quelques autres hauts responsables. Sur place, dit-on, Netanyahou a reçu un briefing sur la sécurité et a rencontré des soldats.
Le 16 avril, Katz a déclaré que les troupes israéliennes allaient rester dans les fameuses zones tampons de Gaza et ce, même après avoir dégagé un accord en vue de mettre un terme à la guerre, « comme au Liban et en Syrie ».
L’armée israélienne prétend qu’elle contrôle 30 pour 100 du territoire de Gaza – qui était déjà l’un des endroits les plus densément peuplés de la planète avant que ses habitants ne soient transférés de force vers des zones de plus en plus exiguës de la bande.

16 avril. Un enfant palestinien assis en face de soldats israéliens au moment où ils envahissent le centre de Hébron, dans le sud de la Cisjordanie, afin de garder des colons qui se livrent à des célébrations près d’une tombe ancienne lors de la fête de la Pâque. (Photo : Mosab Shawer / ActiveStills)
Le lendemain, Khalil al-Hayya, un haut responsable du Hamas, a déclaré que l’organisation allait relâcher tous les captifs détenus à Gaza dans le cadre d’un accord complet en vue de mettre un terme à la guerre. Un tel arrangement verrait également la libération des prisonniers palestiniens et la reconstruction de Gaza, a déclaré al-Hayya.
Deux jours plus tard, Netanyahou annonçait qu’il avait dit à l’armée d’
« accroître encore la pression sur le Hamas ».
« Nous sommes dans la guerre de la Renaissance, la guerre sur sept fronts »,
a déclaré Netanyahou, faisant allusion à Gaza et à la Cisjordanie, au Liban, à la Syrie, à l’Irak, au Yémen et à l’Iran. Le Premier ministre israélien a ajouté :
« Nous n’avons d’autre choix que de continuer à combattre pour notre existence même et ce, jusqu’à la victoire. »

16 avril. Des manifestants célèbrent la Journée des prisonniers palestiniens à Naplouse, en Cisjordanie. (Photo : Mohammed Nasser / APA images)
Le Hamas a fait état de son ouverture à propos d’une trêve de longue durée avec Israël le 26 avril mais il a ajouté que le désarmement n’était absolument pas négociable.
Un peu plus tard en avril, le ministre israélien des Affaires stratégiques, Ron Dermer, a déclaré qu’en cette date précise, l’année prochaine, la « guerre des sept fronts » aura été remportée par Israël et qu’elle sera suivie par « de nombreux accords de paix » au cours de la présidence de Trump.
The Times of Israel a dit des commentaires de Dermer que « c’était la première fois qu’un haut responsable précisait un délai » pour la fin de la guerre.
« Il y a bien des pays qui veulent faire la paix avec Israël. Mais la clé pour y arriver, c’est la victoire »,
a déclaré Dermer.
« Au Moyen-Orient, si vous gagnez, si vous êtes forts, c’est cela qui attire les autres. »

19 avril. Un camp pour personnes déplacées à l’intérieur d’un ancien camp militaire du Hamas à Gaza même. Le site est truffé de munitions non explosées abandonnées par l’armée israélienne ; sans autre choix pour s’abriter, les familles palestiniennes vivent en cet endroit, malgré l’importante menace pour leurs existences. (Photo : Yousef Zaanoun / ActiveStills)
Le 16 avril, la journaliste Fatima Hassouna a été tuée lors d’une attaque contre un immeuble résidentiel à Khan Younis, deux semaines après que Muhammad Saleh al-Bardawi, un journaliste de Voice of Al-Aqsa Radio, sa femme et leurs trois enfants avaient été tués par une frappe dans le même quartier de Khan Younis.
Le 16 avril également, un immeuble appartenant au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Gaza a été endommagé par un engin explosif, a déclaré l’organisation humanitaire.
« C’est le second incident de ce genre en trois semaines ; d’autres bâtiments de la zone avaient déjà été touchés par des obus de char le 24 mars »,
a ajouté le CICR.
Le 17 avril, les responsables de 12 importantes organisations d’aide humanitaire ont lancé un appel urgent en vue
« de nous laisser accomplir notre travail » à Gaza, où « un nombre faramineux de civils et de travailleurs humanitaires, en sus aujourd’hui d’un siège total de six semaines », a laissé le système de l’aide humanitaire au bord de l’effondrement total.
« Nous avons des livraisons qui sont prêtes. Nous disposons d’un personnel médical bien formé. Nous disposons du savoir-faire nécessaire. Ce que nous n’avons pas, c’est l’accès – ou la garantie par les autorités israéliennes que nos équipes pourront faire leur travail en toute sécurité »,
ont déclaré les responsables des agences humanitaires.
Ils ont ajouté dans la foulée que le nouveau système de livraison de l’aide à Gaza tel que proposé par Israël
« constituerait un nouveau précédent mondial dangereux et éliminerait tout espace restant pour livrer une aide indépendante de toutes motivations militaires et politiques ».

20 avril. Des enfants se rassemblent à proximité de débris militaires dans la zone de Jawazat, qui a servi de QG à la police palestinienne, à l’ouest de la ville de Gaza. (Photo : Omar Ashtawy / APA images)
En avril également, le Programme alimentaire mondial (PAM) a rapporté qu’environ 700 000 Palestiniens de Cisjordanie « avaient eu besoin d’assistance alimentaire en 2024, une augmentation de près de 100 pour 100 comparée à la période d’avant octobre 2023 », a déclaré l’OCHA.
Le 19 avril, l’armée israélienne a annoncé qu’un de ses officiers avait été tué par un engin explosif dans le nord de Gaza – le premier décès de l’armée depuis qu’elle a repris son offensive à Gaza un mois plus tôt.
Le 19 avril, jour du Samedi Saint lors des célébrations de Pâques, les forces israéliennes ont établi des dizaines de check-points temporaires à Jérusalem et tout autour. En outre, elles ont copieusement agressé des fidèles qui tentaient d’accéder à l’Église du Saint-Sépulcre, dans la Vieille Ville de Jérusalem.
Seul un nombre limité de Palestiniens nantis de CI de Cisjordanie se sont vu accorder des permis par Israël afin de participer aux célébrations de Pâques à Jérusalem.

20 avril. Un bâtiment détruit, frappé par un bombardement israélien dans le camp de réfugiés de Nuseirat, dans la partie centrale de la bande de Gaza. (Photo : Moiz Salhi / APA images)
Les 21 et 22 avril, des avions de combat israéliens ont bombardé trois sites de Gaza où étaient garés des bulldozers, détruisant 36 engins lourds, dont des excavatrices, des camions-citernes et des réservoirs d’aspiration d’égouts. Neuf des engins détruits étaient des bulldozers amenés à Gaza depuis l’Égypte après la déclaration du cessez-le-feu en janvier.
Selon le Centre palestinien pour les droits humains (CPDH), depuis la reprise des attaques israéliennes en mars, l’armée israélienne
« cible systématiquement les véhicules de la défense civile, ainsi que de nombreux bulldozers et autres engins mécaniques appartenant aux municipalités et à des entreprises privées ».
La destruction de ces équipements va entraver le travail des équipes de la défense civile menant des opérations de sauvetage et de récupération à Gaza et elle
« empêche la réouverture de routes qui ont été bloquées en raison de la destruction des bâtiments et des habitations », a déclaré l’organisation de défense des droits.
Des centaines d’engins lourds sont nécessaires pour
« retrouver les milliers de corps coincés sous les décombres »,
a ajouté le CPDH.
Bien des corps sont restés sous les décombres des bâtiments détruits lors des attaques israéliennes.
Plus de 900 corps ont été retrouvés dans toute l’enclave entre le 19 janvier, date où est entré en vigueur le cessez-le-feu terminé depuis, et le 8 avril.

21 avril. Les forces israéliennes démolissent un immeuble de sept étages à Beit Ummar, un village proche de Hébron, dans le sud de la Cisjordanie, sous prétexte qu’il a été bâti sans permis. La propriété se trouve juste en face de la colonie illégale de Karmei Tzur qui a été construite sur des terres palestiniennes volées. (Photo : Mosab Shawer / ActiveStills)
Les attaques israéliennes du 22 avril ont été parmi les plus lourdes subies par Gaza depuis le 18 mars.
Un travailleur du personnel a été tué au moment où, le 22 avril, l’entrée de l’hôpital de campagne koweïtien à Khan Younis a été touchée par une frappe, a fait savoir l’OCHA.
Entre-temps, le ministère palestinien de la Santé à Gaza a déclaré qu’une campagne de vaccination contre la polio prévue pour début avril avait été suspendue du fait qu’Israël continue de bloquer l’entrée sur le territoire des marchandises commerciales, de l’aide et des médicaments.
Le 23 avril, au Yémen, Ansarullah a déclaré qu’il avait lancé un missile en direction d’Israël. Plus tard, Israël a prétendu avoir intercepté le projectile.
Trois jours plus tard, l’armée israélienne a dit qu’elle avait intercepté un autre missile en provenance du Yémen. Ansarullah a déclaré que ce projectile avait été tiré en direction de la base aérienne israélienne de Nevatim.

22 avril. Des enfants posent à l’intérieur du Centre culturel Rashad al-Shawa, à Gaza même, qui a été détruit et qui servait de refuge pour des familles déplacées. (Photo : Omar Ashtawy / APA images)
Le 23 avril également, 10 personnes ont été tuées par une frappe de l’aviation israélienne contre une école de Gaza où s’étaient réfugiées des familles déplacées.
Au moins 26 personnes ont été tuées par des attaques israéliennes sur le territoire de Gaza au cours des 24 heures précédentes, a déclaré le ministère de la Santé le 23 avril. Le même jour, un missile israélien a touché l’hôpital des enfants à Dura, a encore fait savoir le ministère, détruisant le système de panneaux solaires du site et le mettant complètement hors service.
Avec la fermeture forcée de l’hôpital pédiatrique, « il n’y a plus que 22 hôpitaux en fonctionnement partiel à Gaza », estime l’OCHA. Parmi ces hôpitaux, quatre se trouvent dans le nord de l’enclave, onze dans la zone de la ville de Gaza, trois à Deir al-Balah, dans la partie centrale de l’enclave, quatre à Khan Younis, dans le sud, et « plus aucun à Rafah ».
Le 23 avril, en Cisjordanie, des colons ont attaqué des Palestiniens et leurs biens à Sinjil, un village situé près de Ramallah. Ils ont blessé huit personnes. L’avant-veille, environ 200 colons avaient incendié trois maisons dans le village et avaient volé des moutons appartenant aux habitants, « déclenchant ainsi des confrontations avec les habitants qui tendaient de défendre leurs biens », a déclaré le bureau des droits humains de l’ONU.
Entre le 23 et le 24 avril, a ajouté le bureau de l’ONU,
« des colons israéliens auraient blessé sept Palestiniens en leur tirant dessus à balles réelles et ils auraient incendié des tentes résidentielles et des abris pour les bêtes »
à Bardala, un village de la vallée du Jourdain, en Cisjordanie.

Des Palestiniens inspectent les dégâts après une frappe israélienne sur une école hébergeant des personnes déplacées à Gaza même. (Photo : Omar Ashtawy / APA images)
Le 24 avril, au moins 10 personnes ont été tuées et des dizaines d’autres blessées par une frappe de l’aviation israélienne sur un bureau de police à Jabaliya, dans le nord de Gaza. Un soldat israélien a été abattu par une balle de sniper le même jour, dans le nord de Gaza également.
Le 25 avril, deux officiers israéliens ont été tués dans le quartier de Shujaiya, à Gaza.
Le même jour, le Programme alimentaire mondial (PAM) a dit qu’il avait épuisé ses stocks de vivres à l’issue de près de deux mois de fermeture totale des passages vers Gaza.
L’agence alimentaire de l’ONU ajoutait qu’elle avait
« livré ses toutes dernières réserves de vivres à des cuisines de repas chauds de la bande de Gaza ».
On s’attendait en effet à ce que ces cuisines, « la seule source constance d’aide alimentaire » à Gaza, tombent à court de nourriture « durant les prochains jours », a déclaré le PAM. Les boulangeries soutenues par l’organisation avaient fermé leurs portes fin mars.

23 avril, à l’hôpital Al-Shifa de Gaza, des proches pleurent deux fillettes de la famille Abu Saif qui ont été tuées par une frappe israélienne sur une école utilisée comme refuge. (Photo : Hadi Daoud / APA images)
L’agence alimentaire de l’ONU a déclaré que les prix des vivres avaient monté en flèche de 1 400 pour 100 par rapport à la période de cessez-le-feu et que plus de 116 000 tonnes d’aide alimentaire – « assez pour nourrir un million de personnes pendant quatre mois au moins » – étaient bloquées au passage fermé.
Le 25 avril également, Donald Trump, le président américain, a déclaré aux journalistes que, lors d’un coup de fil donné en début de semaine, il avait insisté auprès de Netanyahou pour qu’il ouvre les passages vers Gaza.
« Gaza est venu dans la conversation et j’ai dit : ‘Nous devons êtres bons envers Gaza (…) Ces gens souffrent’ »,
a raconté Trump.
Le même jour, le ministère de la Santé à Gaza a dit qu’au cours des 24 heures précédentes, au moins 78 personnes avaient été tuées par des frappes aériennes sur l’étendue du territoire.
Le bureau des droits humains de l’ONU a déclaré que,
« depuis le capotage du cessez-le-feu et au cours de la semaine écoulée en particulier, les attaques israéliennes contre les Palestiniens se sont intensifiées, prenant les vies d’innombrables civils et accroissant en outre le risque de destruction complète du peu d’infrastructures restantes ».

23 avril. Des employés de la Société du Croissant-Rouge de Palestine participent à une veillée de solidarité à Khan Younis, dans le sud de Gaza, afin de réclamer une enquête internationale et la justice suite à l’exécution de 15 secouristes par l’armée israélienne le mois précédent. (Photo : Abdullah Abu Al-Khair / APA images)
Entre-temps, en Cisjordanie, a ajouté le bureau de l’ONU,
« la violence latente des colons et les opérations menées par les forces sécuritaires israéliennes en Cisjordanie continuent de tuer et de blesser des Palestiniens et se traduisent par le déplacement forcé de Palestiniens loin de leurs foyers ou refuges dans bien des zones ».
Bezalel Smotrich, le ministre israélien – d’extrême droite – des Finances a dit que 2025 serait « l’année de la souveraineté » en Cisjordanie, où la violence des colons a augmenté de 30 pour 100 par rapport à l’an dernier.
Les autorités israéliennes ont approuvé plus de 14 000 unités de logement en Cisjordanie au cours du premier trimestre de 2025 – près de 50 pour 100 de plus que le nombre total de l’année précédente.
Dans un rapport sur la situation publié le 24 avril, l’OCHA a déclaré que « les déplacements en Cisjordanie sont en hausse ».
La semaine précédente, a déclaré l’OCHA,
« les forces israéliennes ont ordonné à 14 familles de quitter leurs logements à Tulkarem, tout en empêchant des dizaines de milliers de personnes déjà déplacées précédemment de retourner chez elles dans les camps de réfugiés de Jénine et de Tulkarem ».

23 avril. Le résultat d’une attaque de colons quelques jours plus tôt dans les parages de Sinjil, un village situé à proximité de Ramallah, dans le centre de la Cisjordanie. L’attaque a impliqué plus d’une centaine de colons, accompagnés de soldats, peu après l’installation d’un nouvel avant-poste de colonie le jour même. (Photo : Faiz Abu Rmeleh / ActiveStills)
Le bureau des droits humains de l’ONU a fait remarquer qu’entre le 18 mars et le 22 avril, il avait répertorié près de 230 attaques contre des bâtiments résidentiels et plus de 90 contre des tentes hébergeant des personnes déplacées à Gaza. La plupart de ces attaques se sont traduites par des morts, « dont un grand nombre d’enfants et de femmes », a ajouté le bureau de l’ONU.
« Des frappes aériennes contre des tentes à Gaza auraient tué 15 enfants, dont un petit handicapé qui a été brûlé vif »,
a déclaré le 27 avril Catherine Russell, la directrice du fonds de l’enfance de l’ONU.
« Des images d’enfants dans les flammes alors qu’ils se sont réfugiés dans des tentes de fortune devraient nous secouer jusqu’au tréfonds de l’âme »,
a-t-elle ajouté.
Le 28 avril, Euro-Med Monitor a déclaré qu’au cours des quelques semaines précédentes, il avait
« répertorié des exemples répétés de familles entières qui avaient été oblitérées, ainsi que des ciblages délibérés de familles spécifiques et ce, dans un modus operandi qui suggérait une intention manifeste de les anéantir complètement ».
Entre-temps, l’armée israélienne utilise des drones « équipés de caméras de surveillance et de systèmes de guidance sophistiqués » afin de cibler des tentes et des logements hébergeant des personnes déplacées à Gaza.
Le 25 avril, un drone a été utilisé pour cibler une tente dans la zone du camp d’al-Mawasi à Khan Younis, tuant Ibrahim et Hanadi Abu Taima et leurs trois enfants, rapporte Euro-Med Monitor.
« Les massacres de Palestiniens par Israël sont devenus une scène routinière qui se déroule dans un silence quasi total bien que le génocide soit essentiellement diffusé en direct dans le monde entier »,
a déclaré l’organisation de défense des droits.
« C’est comme si les assassinats de civils palestiniens – perpétrés ouvertement par Israël et ses alliés sans crainte de conséquences juridiques ou morales – étaient devenus une réalité implicitement acceptée au sein du système international »,
a ajouté Euro-Med Monitor.

24 avril. Des Palestiniens inspectent un bâtiment endommagé à la suite d’une frappe de l’aviation israélienne sur la ville de Gaza. (Photo : Omar Ashtawy / APA images)
Le 26 avril, la chaîne publique israélienne Kan a rapporté que l’armée était en train d’établir une nouvelle « zone humanitaire » à Rafah, à l’extrême sud de la bande de Gaza.
Des résidents locaux ont expliqué à Reuters que l’armée rasait les dernières structures restantes dans la ville de Rafah et ils craignaient
« que cela ne s’inscrive dans un plan visant à parquer la population en confinement dans un camp géant s’étendant sur un sol aride ».
Le 28 avril, la Cour internationale de Justice, appelée également Cour mondiale, a ouvert des audiences à propos des obligations juridiques d’Israël de permettre et de faciliter l’aide humanitaire. En décembre dernier, l’Assemblée générale de l’ONU avait adopté une résolution demandant un avis consultatif sur le question.
La cour, qui siège à La Haye, se penche également sur une plainte de génocide déposée cotre Israël par l’Afrique du Sud. L’an dernier, le tribunal avait émis un avis consultatif déclarant illégale la présence permanente d’Israël en Cisjordanie et à Gaza et elle avait invité instamment les États à mettre un terme à cette occupation illégale.

24 avril. Khan Younis, au sud de la bande de Gaza. Des fours en argile sont fabriqués de façon artisanale pour cuire des plats, vu l’absence de gaz de cuisine. (Photo : Doaa Albaz / APA images)
Le 29 avril, la Société du Croissant-Rouge de Palestine (SCRP) a déclaré qu’Israël avait libéré Asad al-Nasasrah, un paramédical qui, le mois précédent, avait été porté manquant après que 15 autres paramédicaux et secouristes, ainsi qu’un employé de l’ONU, avaient été massacrés et ensevelis par les troupes israéliennes dans une tombe sommaire et peu profonde dans le sud de Gaza.
En début de mois, Younis al-Khatib, le président de la SCRP, a réclamé « une responsabilisation véritable et la fin de l’impunité » après que l’armée israélienne avait reconnu qu’il s’agissait… d’« échecs professionnels ».
Le 29 avril également, António Guterres, le secrétaire général de l’ONU, a invité instamment les États « à entreprendre des actions irréversibles en faveur d’une solution à deux États » avant que se tienne une conférence internationale accueillie par la France et l’Arabie saoudite en juin.
Jean-Noël Barrot, le ministre français des Affaires étrangères, a déclaré :
« Notre objectif est clair : faire progresser la reconnaissance de la Palestine et la normalisation des relations avec Israël dans un même temps. »
Le même jour, Volker Türk, le responsable de l’ONU pour les droits humains, réclamait
« des efforts internationaux concertés » pour empêcher la catastrophe humanitaire à Gaza « d’atteindre un nouveau niveau sans précédent ».
Considérant le comportement génocidaire de l’armée israélienne à Gaza, Türk a déclaré que les tiers États étaient obligés de « faire en sorte que ce comportement cesse immédiatement ».
Il a ajouté :
« Ils doivent également chercher à traduire en justice tous les perpétrateurs de crimes selon le droit international, et ce, qu’importe qui a commis ces crimes. »

25 avril. Ali Faraj, 7 ans, est traité à l’hôpital de campagne koweïtien à Gaza. Le garçonnet et sa mère étaient les seuls survivants d’une frappe israélienne qui a tué le reste de leur famille, dont le père et les cinq sœurs d’Ali ainsi que de multiples membres de sa famille étendue. (Photo : Omar Ashtawy / APA images)
Le 1er mai, Tom Fletcher, le responsable humanitaire de l’ONU, a adressé un appel à Israël en vue de lever le « blocus brutal » de Gaza et de
« permettre aux humanitaires de sauver des vies ».
« Pour les civils laissés sans protection, aucune excuse ne peut suffire »,
a-t-il ajouté.
« Mais je suis réellement désolé que nous ne soyons pas capables de décider la communauté internationale à empêcher cette injustice »,
a déclaré Fletcher.
« Nous ne renoncerons pas, même si le monde vous a donné toutes les raisons de nous abandonner. »

20 avril. Des chrétiens assistent à la messe de Pâques à l’église Saint-Porphyre à Gaza, dans le même temps que l’armée israélienne poursuit ses attaques contre la bande de Gaza. (Photo : Omar Ashtawy / APA images)
Parmi les Palestiniens tués en Cisjordanie durant le mois d’avril figure un homme qui a été abattu après un raid dans sa maison, dans la Vieille Ville de Naplouse. Dans le même temps, le frère de cet homme a été arrêté, rapporte l’OCHA.
Le même jour – le 2 avril –, les troupes israéliennes ont abattu et tué Omar Amer Zyoud, un adolescent de 16 ans, dont on a prétendu qu’il lançait des objets incendiaires en direction de jeeps de l’armée à l’entrée du village de Silat al-Harithiya, près de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie.
Le 3 avril, les troupes israéliennes ont abattu et tué un adulte palestinien après qu’il avait prétendument lancé des pierres sur des véhicules israéliens dans la zone de Bethléem, dans le sud de la Cisjordanie. L’armée israélienne a confisqué le corps de l’homme.
Le 4 avril, à Jénine, un homme a été tué par les troupes israéliennes qui perquisitionnaient sa maison. Il a été abattu en tentant de fuir à bord de sa voiture.

26 avril. Des Palestiniens, en majorité des enfants, reçoivent un repas chaud distribué par des organisations caritatives au camp de réfugiés de Nuseirat dans le centre de la bande de Gaza. (Photo : Omar Ashtawy / APA images)
Le 6 avril, les forces israéliennes ont abattu et tué Amer Rabee, un Palestino-Américain de 14 ans, à l’entrée de Turmusayya, une ville au nord de Ramallah, dans le centre de la Cisjordanie.
L’armée israélienne a prétendu qu’elle avait ouvert le feu sur des « terroristes » qui avaient « jeté des pierres » en direction d’une grand-route.
Selon DCI-P, Amer et deux autres enfants
« cueillaient des amandes vertes sur le terrain agricole adjacent à la Route 60, quand des soldats israéliens se sont mis à leur tirer dessus à une vingtaine de mètres de distance ».
« Amer a été touché à la tête et il s’est effondré aussitôt »,
a déclaré DCI-P.
L’organisation de défense des droits a déclaré que les forces israéliennes avaient retenu pendant cinq heures environ le corps de l’adolescent, dont on a découvert par la suite qu’il avait reçu 13 blessures par balles. « On ne sait pas avec certitude si ces impacts supplémentaires ont été causés avant ou après que son corps a été retenu », a ajouté l’organisation.
Les forces israéliennes ont tiré pas moins de 46 balles en direction des trois enfants ; les deux qui ont survécu « ont été touchés quatre fois en tout, avec des blessures au ventre et dans les parties génitales », a conclu DCI-P.

28 avril. Une femme pleure, assise au milieu des ruines d’un immeuble détruit par l’armée israélienne dans le village d’Idhna, près de Hébron, dans le sud de la Cisjordanie. (Photo : Mamoun Wazwaz / APA images)
Le 8 avril, une femme de Bidya, un village situé à proximité de Salfit, dans le centre de la Cisjordanie, a été abattue et tuée par les forces israéliennes après avoir jeté des pierres à des soldats et s’être rapprochée d’eux en brandissant un couteau. Les choses se sont produites près de la colonie illégale d’Ariel, a dit l’OCHA.
Le 14 avril, les forces israéliennes ont abattu Malik al-Hattab, 16 ans, d’une balle dans l’estomac, au cours d’une incursion dans le camp de réfugiés de Jalazone, près de Ramallah. Le garçon est décédé après avoir passé près de 20 heures aux soins intensifs, a fait savoir DCI-P, qui a déclaré en outre que les graves lésions internes de l’adolescent avaient probablement été provoquées par des balles expansives.
Ces armes sont interdites par les lois internationales depuis 1868, a affirmé Ayed Abu Eqtaish, directeur de programme au sein de l’organisation,
« en raison des souffrances extrêmes et inutiles qu’elles provoquent ».
« Pourtant, les forces israéliennes utilisent ces armes illégales contre les enfants palestiniens sans que cela entraîne de réaction de la part de la communauté internationale »,
a ajouté Eqtaish.
Au moins cinq enfants ont été tués par des balles expansives en Cisjordanie depuis le 7 octobre 2023, affirme DCI-P.

27 avril. Des proches éplorés au-dessus des corps de leurs bien-aimés tués lors d’attaques israéliennes contre l’hôpital Al-Shifa à Gaza. (Photo : Omar Ashtawy / APA images)
Entre le 15 et le 21 avril, en Cisjordanie, les forces israéliennes ont tué six Palestiniens, dont un enfant. Durant la même période, deux Palestiniens du territoire sont morts en détention dans des circonstances à tout le moins louches, a fait savoir l’OCHA.
Le 16 avril, les forces israéliennes ont abattu et tué deux Palestiniens avec qui elles avaient échangé des coups de feu en dehors du village de Qabatiya, près de Jénine. Israël retient toujours les corps des deux hommes abattus.
Le 17 avril, les forces israéliennes ont abattu et tué deux Palestiniens, dont Jihad Adeli, 16 ans, qui jetaient prétendument des pierres sur des véhicules israéliens près d’Osarin, un village des environs de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie. Israël a retenu leurs corps.

30 avril. La petite Siwar Ashour, cinq mois, reçoit des soins médicaux en raison de sa malnutrition sévère au Complexe médical Nasser à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza. (Photo : Moaz Abu Taha / APA images)
Le 20 avril, les forces israéliennes ont abattu et tué un Palestinien près de la colonie illégale de Homesh dans le nord de la Cisjordanie après que l’homme, a-t-on prétendu, avait ouvert le feu en direction d’un check-point pas très éloigné de la colonie, sans toutefois faire des victimes.
Le 23 avril, les forces israéliennes ont abattu et tué Mahmoud al-Haija, 12 ans, dans un cimetière à al-Yamoun, une petite ville située près de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie.
« Mahmoud, ainsi que d’autres garçons et jeunes hommes, jetaient prétendument des pierres en direction de soldats israéliens déployés autour du cimetière pendant que d’autres soldats perquisitionnaient un immeuble résidentiel à proximité »,
a déclaré Defense for Children International – Palestine (DCI-P) dans un premier rapport.
Le 25 avril, des soldats israéliens dissimulés derrière un arbre ont abattu et tué Abdulkhaleq Jabour, 16 ans, alors qu’il était occupé à fermer le magasin où il travaillait, et ce, en pleine incursion de l’armée israélienne à Salem, une petite située à l’est de Naplouse.
Selon DCI-P, les soldats israéliens ont encerclé Abdulkhaleq pendant au moins dix minutes alors que deux de ses proches tentaient de lui apporter les premiers secours.
Depuis le début de l’année, les forces israéliennes ont tué 24 garçons et filles palestiniens en Cisjordanie, estime DCI-P.

30 avril. La ville de Gaza en pleine tempête de poussière. (Photo : Omar Ashtawy / APA images)
Le 21 avril, outre ce qui précède, un homme de 48 ans est décédé d’une crise cardiaque provoquée par l’inhalation de gaz lacrymogène après qu’il avait été attaqué par les forces israéliennes qui accompagnaient des colons au cours d’un raid dans la ville de Sinjil, à proximité de Ramallah, en Cisjordanie.
« Au cours de l’incident, les forces israéliennes ont blessé 17 autres Palestiniens, dont quatre enfants, et les colons israéliens ont agressé physiquement et blessé trois Palestiniens »,
a fait savoir l’OCHA.
Et, le 27 avril, un homme originaire d’un village près de Naplouse a fait une chute mortelle alors qu’il tentait de franchir le mur d’Israël non loin d’al-Ram, une ville située près de Jérusalem. Les forces israéliennes ont tiré des gaz lacrymogènes et des balles enrobées de caoutchouc en direction du groupe de Palestiniens qui tentaient d’aller chercher du travail.
L’OCHA a déclaré avoir documenté la mort de 10 Palestiniens tués par balles réelles tirées par les forces palestiniennes, alors qu’ils tentaient de franchir le mur en cette période de chômage à la hausse en Cisjordanie.
*****
Publié le 5 mai sur The Electronic Intifada
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine