Sombre décembre à Gaza

Les ténèbres ont submergé Gaza. Nous demandons au monde d’entreprendre des actions en vue de faire cesser ces horreurs.

La « trêve » à Gaza, suivie de massacres. (Photo : Omar Ashtawy / APA images)

Une « trêve » suivie de massacres. (Photo : Omar Ashtawy / APA images)


Eman Alhaj Ali
, 4 décembre 2023

C’est décembre à Gaza

Les rêves se sont mués en cauchemars

Les vents du désespoir balaient les villes et les cités.

Nous avons eu sept jours de « trêve ».

Le mot était trompeur.

Les sept jours n’ont pas été un véritable répit. Ils nous ont juste donné un peu de temps pour respirer.

Des familles en deuil ont poursuivi leur recherche angoissante des êtres chers qu’elles ont perdus. La quête désespérée de nécessités de base, comme la nourriture et un endroit où s’abriter, n’a pas cessé.

Le retour des bombes israéliennes a bientôt mis en pièces tout semblant de tranquillité. Une fois de plus, les civils se sont trouvés ciblés dans leurs propres foyers.

Une fois de plus, les enfants – les plus vulnérables – sont les victimes de ces attaques sans merci.

La propagande israélienne ne peut pas masquer la dure réalité. C’est une réalité de maisons pulvérisées, de mosquées bombardées et de corps disloqués.

Après avoir déjà provoqué un déplacement massif depuis la partie nord de Gaza, Israël se concentre désormais sur l’éradication des communautés dynamiques du sud.

Dans un sinistre spectacle, les avions de guerre israéliens ont largué de nombreux tracts sur les maisons des habitants de Khan Younis, une ville du sud de Gaza. Ils ont été invités à s’en aller instamment vers Rafah, un peu plus loin encore dans le sud.

Une question inquiétante se profile : Qu’est-ce qui attend toutes ces personnes forcées de s’en aller ?

Israël poursuit une stratégie de dépopulation de Gaza. Son agenda réel est sinistre : un nettoyage ethnique.

Israël veut nous expulser de notre terre ancestrale, ce qui ne nous laissera nul endroit que nous pourrions appeler « chez nous ».

Chaque bombe tue un nombre de plus en plus grand de nos voisins. La peur s’est muée en un poids insupportable sur l’âme de Gaza.

Nous apprécions l’aide humanitaire que nous avons reçue, mais elle est insuffisante pour alléger les immenses souffrances de Gaza.

Les gens de Gaza réclament le droit de vivre dans la paix.

Nos aspirations sont humbles : être en mesure de vivre sur notre propre terre, nous abriter du froid mordant, nous déplacer librement, étudier, faire la fête en des moments censés être joyeux.

Nous voulons être en mesure de nous délecter de la beauté de Gaza, sans l’ombre perpétuelle de la violence.

Les ténèbres ont submergé Gaza. Nous demandons au monde d’entreprendre des actions en vue de faire cesser ces horreurs.

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Eman Alhaj Ali est journaliste et traducteur. Il vit et travaille à Gaza.

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Publié le 4 décembre 2023 sur The Electronic Intifada
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine

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