À la question allemande : Erkennen Sie das Existenzrecht Israels an ?”, notre réponse est : “From the river to the sea, Palestine will be free !”

« Reconnaissez-vous les deux génocides commis par l’Allemagne pendant le siècle passé et seriez-vous prêt à vous opposer à un nouveau génocide n’importe où dans le monde ? » serait la question pertinente à poser à tout candidat à la nationalité allemande.

 

“From the river to the sea, Palestine will be free !"

Marche pour la libération et le retour, octobre 2022, Bruxelles

 

Luk Vervaet, 5 décembre 2023

C’est l’image de deux mondes.

Le parlement sud-africain vote la fermeture de l’ambassade israélienne à Pretoria et la suspension de toutes relations diplomatiques avec Israël. L’Allemagne fonce dans la direction opposée avec cette question, à laquelle doit répondre tout demandeur de la nationalité allemande :

« Reconnaissez-vous le droit à l’existence de l’État d’Israël ? ».

Sur proposition de la CSU/CDU (le parti d’Angela Merkel droite démocrate-chrétienne, du groupe PPE au Parlement européen), tout candidat devra répondre « oui » à cette question. Sans quoi sa demande de nationalité allemande sera refusée.

Génocide

L’exigence allemande de reconnaître l’existence d’un État raciste, colonial, en train de commettre une épuration ethnique et un génocide contre le peuple palestinien, dépasse l’entendement.

Oui, un génocide.

Jugez vous-même si la Convention sur le génocide est d’application sur Israël, qui bombarde sans arrêt et systématiquement les civils palestiniens, leurs hôpitaux, leurs écoles, leurs mosquées et églises et les prive collectivement de maison, de nourriture, d’eau, d’électricité et d’autres nécessités de la vie.

« Article II de la Convention de 1948 sur le génocide :

Le génocide s’entend de l’un des actes ci-après, commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme tel :

(a) Tuer des membres du groupe ;
(b) Atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale des membres du groupe ;
(c) Soumettre délibérément le groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle ;
(d) Imposer des mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe ; (e) Le transfert forcé d’enfants du groupe à un autre groupe. »

L’Allemagne, le pays qui domine l‘Europe, fait partie des pays qui, le 27 octobre dernier, ont voté contre ou se sont abstenus lors du vote à l’ONU sur une trêve humanitaire à Gaza (pas un cessez-le-feu, mais une simple trêve humanitaire !). Ce qui les rend tous complices du génocide en cours.

Le déni de l’Allemagne du génocide qui a lieu sous nos yeux (et dont ils ne pourront plus dire « Wir haben es nicht gewüsst »), ne peut que nous replonger dans le passé de ce pays qui a à son actif deux génocides durant le siècle passé.

Le premier génocide était celui des Héréros et des Namas en Namibie, perpétré entre 1904 et 1908 par les colons allemands. Après un soulèvement de ces peuples, Berlin avait ordonné leur extermination (“Vernichtungsbefehl”), massacrant au total 65 000 Héréros et 10 000 Namas, soit respectivement 75% et 50% de la population. À peine trente ans plus tard, ce sont les juifs, les gitans, les communistes, les homosexuels, les handicapés et les vingt millions de Russes qui ont subi le second génocide de l’Allemagne nazie.

« Reconnaissez-vous les deux génocides commis par l’Allemagne pendant le siècle passé et seriez-vous prêt à vous opposer à un nouveau génocide n’importe où dans le monde ? »

serait la question pertinente à poser à tout candidat à la nationalité allemande. Question de garder vivante la mémoire et de porter un regard critique sur le présent et ce qui nous attend encore.

La guerre d’extermination contre Gaza et les massacres en Cisjordanie ont mis une fin définitive à l’idée de la création de deux États. De la Palestine il ne reste plus rien, même pas des Bantoustans comme on en a connu en Afrique du Sud.

Le mot d’ordre « Du fleuve à la mer, la Palestine sera libre », porté par les manifestants du monde entier, indique que l’État d’Israël doit céder sa place à la création d’un État démocratique palestinien du Jourdain à la Méditerranée où les réfugiés palestiniens pourront retourner et où les différents peuples et religions vivront ensemble. En paix et dans l’égalité.

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Publié le 5 décembre 2023 sur le blog de Luk Vervaet

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