70 000 Palestiniens piégés dans le nord de Gaza doivent affronter la famine et l’extermination dans l’une des pires campagnes génocidaires de l’Histoire moderne


Depuis deux mois, près de 70 000 Palestiniens sont piégés sans accès à des vivres ou à des médicaments pendant que les forces d’occupation israélienne continuent de les harceler dans le nord de la bande de Gaza. Cette situation se traduit par un grand nombre de victimes et de déplacements forcés au cours de ce que bien des observateurs perçoivent comme l’une des campagnes génocidaires les plus horribles de l’Histoire moderne.

 

70 000 Palestiniens piégés dans le nord de Gaza doivent affronter la famine et l'extermination dans l'une des pires campagnes génocidaires de l'Histoire moderne

Euro-Med Human Rights Monitor (Euro-Med) a reçu des rapports alarmants à propos de la situation désastreuse dans laquelle se trouvent les quelque 70 000 Palestiniens piégés dans le nord de l’enclave. Ceci vient après le déplacement de plus de 150 000 personnes par l’armée israélienne depuis le début de sa plus récent opération militaire dans le nord, le 5 octobre 2024. Euro-Med fait remarquer que ceux qui restent assiégés connaissent une famine sévère, puisqu’ils sont à court de tous types de vivres et qu’ils n’ont pas le moindre accès à de l’eau potable. Ils sont nombreux à n’avoir plus rien mangé ou bu depuis des journées entières. Entre-temps, les bombardements et autres opérations militaires d’Israël se poursuivent, prenant pour cibles les abris ainsi que ce qui reste des habitations déjà détruites antérieurement.

L’armée israélienne a délibérément bombardé des habitations dans lesquelles des civils avaient cherché refuge. L’incident le plus récent s’est produit dimanche, quand l’armée d’occupation a ciblé la maison de la famille Labad, à Beit Lahiya, ce qui s’est soldé par la mort de 25 membres de la famille. Deux jours plus tard, les forces israéliennes ont également bombardé trois immeubles résidentiels à Jabaliya and Beit Lahiya, lesquels appartenaient aux familles Baba, Al-Araj et Ahmad. Cette attaque a tué plus de 120 résidents, laissant en outre un nombre indéterminé de victimes piégées sous les décombres.

Personne ne peut secourir ces personnes sous les décombres provoqués par les bombardements israéliens, du fait que, depuis 41 jours, Israël empêche les équipes de la défense civile d’opérer dans le secteur nord de la bande de Gaza. Par conséquent, les blessés sous soumis à une mort lente, sans aide médicale, puisqu’ils ne peuvent être transportés vers les hôpitaux, qui sont eux-mêmes dans l’impossibilité de fonctionner adéquatement dans ces conditions désastreuses tout en étant en outre soumis à de fréquents bombardements. De plus, les gens qui parviennent à survivre à leurs blessures et à rallier les hôpitaux en partie opérationnels courent eux aussi le risque d’être pris pour cible par les drones israéliens. Mais, même s’ils parviennent à rallier un hôpital, ils peuvent toujours mourir par manque de traitement adéquat et de personnel médical à suffisance.

De nombreux incidents se sont produits au cours desquels Israël a utilisé des drones, dont des drones quadricoptères, pour cibler des civils palestiniens qui avaient été forcés de quitter leurs habitations pour se mettre en quête de nourriture ou d’un peu d’eau.

L’armée d’occupation israélienne commet des crimes d’une gravité inouïe contre les civils. Ses tentatives en vue d’éliminer complètement les résidents du camp de réfugiés de Jabaliya ont inclus la destruction de maisons en recourant à des robots et des barils piégés, en sus du largage de puissantes bombes de fabrication américaine. Bien que les Israéliens soient au courant de la présence d’habitants dans un grand nombre de maisons et de blocs résidentiels, ils continuent toujours de cibler ces sites.

L’armée israélienne a transformé le camp et la ville de Jabaliya ainsi que les villes de Beit Hanoun et de Beit Lahiya en monceaux de ruines, de dévastation et de destruction totale. Elle a incendié maisons et abris et ciblé les moindres aspects de la vie palestinienne. Il en résulte que, même si l’armée israélienne se retire de ces zones, il sera quasiment impossible pour les civils palestiniens d’y retourner et d’y vivre en sécurité.

Le monde a beau assister à ces crimes horribles, aucune action sérieuse n’a encore été entreprise pour mettre fin à ce qu’on considère aujourd’hui comme l’une des plus vastes campagnes génocidaires et tragédies humanitaires des temps modernes.

Ce mépris international affiché à l’égard des victimes constitue une tache indélébile sur le front de la communauté internationale, qui continue d’exclure les Palestiniens de la protection des lois internationales et de leurs mécanismes exécutifs. Ces mécanismes n’ont pu être appliqués efficacement en raison de préjugés politiques et de pressions internationales. Cette situation reflète une hypocrisie mondiale à l’égard des principes sur lesquels s’appuie le système juridique international, faisant preuve ainsi du recours infamant à deux poids, deux mesures et d’une violation flagrante de la justice et du souci d’humanité.

L’hésitation de la communauté internationale à entreprendre des actions décisives en réponse aux violations israéliennes dans la bande de Gaza, et particulièrement dans les régions du nord de l’enclave, la rend complice de ces crimes. Cette inaction fait fonction d’approbation tacite aux actions d’Israël en permettant à ce dernier d’intensifier sans cesse sa campagne génocidaire, et elle témoigne d’un mépris choquant à l’égard des vies et de la dignité des Palestiniens.

Il est impératif que les Nations unies et la communauté internationale interviennent immédiatement afin de protéger les dizaines de milliers de résidents du nord de Gaza qui sont en danger imminent, ainsi que de faire cesser le génocide en cours perpétré par Israël dans toute l’enclave pour la seconde année consécutive. Ces actions devraient inclure des sanctions contre Israël, l’application d’un embargo complet sur les armes, la responsabilisation du pays pour ses actions et la prise de toutes les mesures nécessaires en vue de sauvegarder les civils palestiniens. En outre, l’application des mandats d’arrêt émis par la Cour pénale internationale contre le Premier ministre israélien et son ancien ministre de la Défense doit être prompte et assurer leur livraison à la justice internationale.


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Publié le 2 décembre 2024 sur Euro-Med Monitor
Traduction : Jean-Marie Flémal, Charleroi pour la Palestine

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