« Vous le condamnez à mort » : le parquet prêt à tout pour empêcher la libération de Georges Abdallah
Main dans juin la main avec les États-Unis, le parquet a exigé ce jeudi de la cour d’appel de Paris qu’elle casse la décision du juge d’application des peines et maintienne Georges Ibrahim Abdallah en prison.
Livio Berio, 19 juin
« Soit vous le libérez, soit vous le condamnez à mort, c’est à vous de voir maintenant ».
C’est ainsi que l’avocat de George Ibrahim Abdallah résumait l’audience, cet après-midi, à la Cour d’appel de Paris. Après avoir validé la décision du juge d’application des peines, elle devait réexaminer la clause cynique qu’elle avait ajoutée, selon laquelle Abdallah devait indemniser les parties civiles avant de pouvoir être libéré.
A la sortie de l’audience, Maître Chalanset a fustigé l’acharnement judiciaire en cours :
« Le procureur général et les États-Unis ont dit qu’il ne devait pas sortir de prison. On veut revenir sur l’arrêt rendu le 20 février, en disant qu’il y a de nouvelles dispositions judiciaires qui font qu’ils doivent annuler leur arrêt ».
Une décision scandaleuse qui permettrait de maintenir le plus vieux prisonnier politique d’Europe derrière les barreaux.
Sous la pression du parquet et des États-Unis, la justice menace ainsi de revenir sur la décision de ne pas conditionner la libération de Georges Abdallah à un arrêté d’expulsion, signé par le ministère. Pour rappel, en novembre 2024, Georges Abdallah avait remporté une victoire historique, le juge d’application des peines acceptant sa demande de libération tout en cessant de la conditionner à un arrêt d’expulsion. Or, c’est précisément en conditionnant ainsi sa libération que l’État français, main dans la main avec la Maison Blanche, maintenait ces dernières années Abdallah en détention.
Pour justifier son offensive, le parquet considère que le militant « ne fait pas d’effort sérieux » pour payer les parties civiles. Alors que la Cour pourrait saisir les fonds, la justice veut qu’Abdallah renie ses convictions et paie de son plein gré les bourreaux du peuple palestinien.
« Il doit dire que l’argent doit aller aux États-Unis »
a ainsi déclaré le parquet.
« Vous qui représentez le pays qui tue avec des bombes américaines 17 000 enfants Palestiniens, vous osez dire qu’Abdallah est ignoble parce qu’il n’a pas de repentir. Vous vous moquez du monde »
a répondu Maître Chalanset aux parties civiles.
La pression maximale exercée sur la décision à venir s’inscrit dans la continuité de l’alignement de la France derrière les États-Unis, comme le souligne l’avocat de Georges Abdallah :
« La France obéit aux États-Unis, il y a un impérialisme judiciaire des États-Unis en France, le parquet général se rallie toujours derrière leur position quelle qu’elle soit ».
Alors que Macron feignait d’adresser quelques critiques aux opérations génocidaires d’Israël à Gaza, la répression subie par Georges Abdallah rappelle dans quel camp se situe véritablement l’impérialisme français.
Alors que le délibéré est attendu le 17 juillet, le combat pour la libération de Georges Abdallah continue. Plus que jamais, il faut construire une solidarité massive avec le prisonnier politique libanais. Une lutte qui est indissociable du combat contre la criminalisation des soutiens de la Palestine et contre le génocide !
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Publié le 19 juin 2025 sur Révolution Permanente