Basil al-Araj, 31 ans, militant et écrivain palestinien poursuivi par Israël depuis près d’un an, a été exécuté par les forces d’occupation, lors d’une attaque de son domicile à el-Bireh, ce matin avant l’aube.
Al-Araj, originaire du village de Walaja, près de Bethléem, a riposté et résisté aux forces d’invasion pendant deux heures avant que les soldats de l’occupation se ruent dans la maison où il séjournait et l’abattent à bout portant. Ils ont ensuite emmené son corps dans un lieu non révélé.
Les soldats du régime d’occupation ont attaqué la maison à la roquette et ont exécuté Al-Araj dans une grêle de balles. Ils avaient attaqué la maison familiale d’Al-Araj à Al-Walaja à maintes reprises au cours des derniers mois.
Al-Araj, écrivain et militant impliqué dans un large éventail de luttes populaires palestiniennes pour la libération, faisait partie des jeunes palestiniens qui se consacrent à la revitalisation du mouvement palestinien de libération nationale.
Il faisait partie des 6 jeunes (photo ci-dessous) libérés des prisons de l’Autorité palestinienne après près de 6 mois de détention, et après une grève de la faim.
Al-Araj et un autre jeune avait été arrêté en a avril, dans ce qui a été présenté comme une victoire de la coordination sécuritaire entre l’AP et Israël. Pendant leur détention dans les geôles de l’AP, ils ont subi des mauvais traitements et des tortures par les forces sécuritaires de l’AP.
Après que leur grève de la faim et une médiatisation de leur affaire, dont des protestations après les articles sur leurs tortures, ont entraîné leur libération, quatre des jeunes – Mohammed al-Salameen, Seif al-Idrissi, Haitham Siyaj, et Mohammed Harb – ont été arrêtés par les forces israéliennes d’occupation.
Ils ont été incarcérés sous le régime de la détention administrative, emprisonnement sans inculpation ni procès.
L’exécution extrajudiciaire de Basil al-Araj est encore un autre exemple de l’utilisation continue des « raids d’arrestation » pour assassiner les Palestiniens en lutte, dont le meurtre d’Abdullah Shalaldeh à l’hôpital et celui de l’ancien prisonnier Muataz Washaha.
Elle met également en lumière, une fois encore, la réalité dévastatrice et mortelle de la « coordination sécuritaire » entre l’occupation israélienne et l’Autorité palestinienne pour les Palestiniens luttant pour leur libération, poursuivis et emprisonnés par cette coordination jusqu’à être exécutés.
Le Réseau de Solidarité des Prisonniers Palestiniens de Samidoun salue et se souvient de Basil al-Araj, qui a lutté toute sa vie pour la Palestine et son peuple, engagé dans une vision radicale de la justice et de la libération et déterminé à lutter par tous les moyens pour obtenir cette liberté contre l’occupation.
Nous exigeons une vraie justice pour Basil al-Araj, que tous les responsables de son exécution soient poursuivis et tenus pour responsables, que son corps soit immédiatement rendu.
Nous exigeons la libération de ses camarades emprisonnés et celle des 7.000 prisonniers palestiniens enfermés dans les geôles de l’occupation.
Nous exigeons une nouvelle fois la fin de la politique de coordination sécuritaire qui menace la vie et la liberté palestiniennes à la demande de l’occupation. Nous savons que la vision et le rêve de Basil al-Araj ne peuvent être accomplis que lorsque la Palestine sera libérée de l’occupation, de l’oppression, du racisme, du sionisme, de l’apartheid et du colonialisme de peuplement, et nous nous engageons à intensifier notre travail et notre lutte pour faire de cette perspective une réalité.
Publié le 6 mars 2017 sur Samidoun Palestinian Prisoner Solidarity Network
Traduction : MR pour ISM
Photo à la une : Abeer-Almasri/Twitter