Khitam Saafin, présidente de l’Union des Comités des femmes palestiniennes et défenseuse éminente des droits des Palestiniens, s’est vu infliger trois mois de détention administrative, autrement dit, d’emprisonnement sans accusation ni procès, par une ordonnance signée le 9 juillet par le commandant des forces israéliennes d’occupation en Cisjordanie.
L’association Addameer (soutien aux prisonniers et droits de l’homme) a rapporté qu’une audience en vue de confirmer l’ordonnance de détention administrative contre Khitam Saafin aurait lieu le mercredi 12 juillet, au tribunal militaire d’Ofer. Saafin a été arrêtée par les forces d’occupation israéliennes, qui ont fait irruption à son domicile lors d’un raid nocturne, en même temps qu’elles procédaient à l’arrestation de la parlementaire de gauche Khalida Jarrar et de plusieurs autres Palestiniens.
Saafin est bien connue au niveau international en tant qu’avocate des femmes palestiniennes et défenseuse de la justice et de la liberté du peuple palestinien. Elle a pris la parole dans le monde entier à propos du combat des femmes palestiniennes, y compris lors du Forum social mondial et elle est la présidente de la section palestinienne de la Marche mondiale des femmes.
Les ordonnances de détention administrative sont émises pour des périodes allant de un à six mois. Produites sur base de « preuves secrètes », elles peuvent être renouvelées à l’infini. Bien des Palestiniens ont passé des années derrière les barreaux sans la moindre accusation ni le moindre procès, dans ce contexte. Actuellement, ils sont environ 500 à être détenus sous ce régime dans des prisons israéliennes, sur un total de quelque 6 200 prisonniers politiques palestiniens.
Les protestations et l’indignation au niveau international se sont intensifiées pour réclamer la libération de Saafin et de Jarrar. Il y a eu des protestations à Beyrouth, Madrid, Berlin, Toulouse, en Belgique et ailleurs afin d’exprimer la solidarité et de réclamer la liberté de ces dirigeantes emprisonnées dans le cadre de la lutte pour la libération nationale et sociale palestinienne.
Samidoun, réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens, active la mobilisation et l’action au niveau international afin de réclamer la libération de Khalida Jarrar et de Khitam Saafin, toute deux éminentes dirigeantes progressistes et féministes palestiniennes et combattantes vouées à la liberté et à la libération de leur peuple. Les arrestations de Jarrar et de Saafin constituent manifestement une tentative de l’occupation israélienne de s’en prendre aux mouvements populaires palestiniens et de les réprimer par la crainte, par des arrestations et des intimidations orchestrées par des forces d’occupation lourdement armées.
Nous demandons instamment à tous les amis de la Palestine et du peuple palestinien de se joindre à nous pour relancer la Campagne de solidarité avec Khalida Jarar et, cette fois, avec Khitam Saafin. Ces arrestations constituent une attaque contre les dirigeants, les activités politiques et l’organisation populaire du peuple palestinien. Il convient d’y opposer une solidarité intensifiée pour réclamer la liberté de Khalida Jarrar, de Khitam Saafin et des milliers de prisonniers palestiniens sans exception qui sont détenus dans des prisons israéliennes.
Passez à l’action pour soutenir Khalida Jarrar et Khitam Saafin :
1. Signez la pétition ! Signez et partagez cette pétition qui réclame la remise en liberté immédiate de Khalida Jarrar et de Khitam Saafin.
2. Contactez votre représentant(e) au Parlement ou au Parlement européen. L’attaque contre Khalida est une attaque contre la légitimité parlementaire et l’expression politique palestiniennes. L’arrestation de Khitam est une agression contre le mouvement des femmes palestiniennes. Les parlementaires ont la responsabilité de mettre Israël sous pression afin d’annuler ces ordonnances.
3. Utilisez les ressources de la Campagne pour informer votre communauté, vos parlementaires et autres à propos du cas de Khalida et de Khitam.
4. Protestez en faveur de Khalida Jarrar et de Khitam Saafin devant le consulat ou l’ambassade d’Israël. Apportez des affiches et des tracts à propos de l’affaire de Khalida et de Khitam et organisez une manifestation de protestation ou participez à d’autres manifestations en leur transmettant ces informations importantes. Organisez un événement communautaire ou une discussion, ou incluez l’affaire de Khalida et de Khitam dans votre prochain événement sur la Palestine et la justice sociale.
5. Boycott, Désinvestissements et Sanctions. Réclamez des comptes à Israël pour ses violations du droit international. N’achetez pas de produits israéliens et faites campagne pour mettre un terme aux investissements dans des sociétés qui tirent profit de l’occupation. Informez-vous à ce propos sur bdsmovement.net.
Publié le sur Samidoun Palestinian Prisoner Solidarity Network
Traduction : Jean-Marie Flémal