En Belgique, les demandes d’asile émanant de personnes originaires de la bande de Gaza étaient par le passé presque systématiquement acceptées, mais ce n’est plus le cas depuis le 5 décembre. En effet, le Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides (CGRA) a annoncé changer de politique : il examinera dorénavant les dossiers des réfugiés gazaouis au cas par cas.
Une décision confirmée par la ministre Maggie De Block, nouvellement en charge de l’asile et de l’immigration. Son prédécesseur, Theo Francken, avait limité le nombre de demandes d’asile à 60 par jour pour les réfugiés palestiniens, estimant que la Belgique faisait face à « une flambée palestinienne unique en Europe ».
Maggie De Block propose pour sa part de réévaluer le dossier des ressortissants de la bande de Gaza. Selon le quotidien flamand Het Laatste Nieuws, si la proposition de la ministre est retenue, cela signifie que des Palestiniens reconnus en tant que réfugiés pourraient perdre leur statut et être contraints de quitter la Belgique.
Cette décision de la nouvelle ministre de l’Asile et de la Migration a suscité des critiques sur les réseaux sociaux, certains internautes la qualifiant de « dangereuse ».
« La proposition de Maggie de Block, ministre de l’Asile en Belgique, de révoquer le statut de réfugié des personnes originaires de Gaza est dangereuse. Elle normalise également les violences commises à leur encontre. C’est comme si la situation à Gaza imposée par Israël n’était pas un facteur légitime de demande d’asile. »
D’autres ont préféré rappeler à Maggie De Block la situation de Gaza, qui ressemble à « un camp de concentration à ciel ouvert ».
La question des réfugiés palestiniens est au cœur du débat en Belgique. Dernièrement, Bart De Wever, président du parti flamand N-VA, a déclaré dans le quotidien flamand Standaard : « Une fois que vous avez un Palestinien dans la ville, impossible de l’en faire sortir », ajoutant que les réfugiés de la bande de Gaza « ne sont pas des réfugiés de guerre ».
Dans un communiqué intitulé « Les Palestiniens de Gaza otages de l’obsession anti-migrants », l’Association belgo-palestinienne a réagi en appelant le gouvernement belge à rétablir « l’acceptation systématique des demandes d’asile en provenance de Gaza » et à préserver « le statut de réfugié de ceux qui en disposent déjà ».
En Belgique, les Palestiniens sont, après les Syriens, le premier groupe de demandeurs d’asile.