« Nous voulons planter un clou dans le cercueil de ce système sectaire »

Un entretien avec Hanna Gharib, secrétaire général du Parti communiste libanais, sur le système sectaire au Liban et les nécessaires réformes.

Hanna Gharib : nous voulons planter un dernier clou dans le cercueil de ce système sectaire, avec une  restructuration du pouvoir
Hanna Gharib

Nisrine Hammoud. Depuis les premières étincelles du soulèvement d’« octobre » au Liban, le Parti communiste libanais a été présent aux places publiques et carrefours. Toutefois, après 19 jours, ne serait-il pas temps pour les forces du soulèvement d’organiser les mouvements dans la rue afin de les protéger, si l’on tient compte du fait que M. Hassan Nasrallah a appelé les manifestants à constituer une délégation afin de dialoguer avec le président de la République, et ce, en conjonction avec la publication par le Premier ministre de son « projet de réforme » ?

Hanna Gharib. Le Parti communiste a contribué au mûrissement de ce soulèvement. Nous avons exprimé notre position politique dans la rue depuis l’adoption de l’accord de Taef.  Et, tout au long de cette phase, nous avons affronté les autorités politiques existantes.

Rappelons qu’auparavant, le 16 décembre 2018, les communistes ont organisé un mouvement populaire avec le député et Dr Osama Saad, et avec certains groupes civils, avant la formation du gouvernement. Nous avons également organisé une manifestation au sein même du Mouvement de salut populaire, après quoi nous avons mobilisé sous le mot d’ordre « Pas de confiance en ce gouvernement ! », qui a vraiment prouvé, en effet, que cela se justifiait, et les Libanais le disent une fois de plus au cours de la toute récente intifada. Et nous restons sur notre position « pas de confiance » dans le nouveau gouvernement, qui reproduit une fois de plus l’ordre politique corrompu.

Ensuite, nous sommes descendus dans les rues en conjonction avec la conférence du Sommet du développement arabe, en janvier 2019, dans une manifestation « tous dans la rue » contre les mesures fiscales du gouvernement, et une nouvelle fois le 31 janvier 2019, après la formation du gouvernement, qui avait démissionné sous la pression du dernier soulèvement.

En mai 2019, il y a eu des confrontations place Riad el-Solh entre nous et les autorités politiques, au moment de la discussion du budget 2019. Je mentionne tous ces mouvements afin de faire remarquer que nous avons toujours pris très à cœur les questions économiques et sociales et que nous avons mobilisé autour de cela. Notre parti est le parti des travailleurs, des salariés, des jeunes et de tous les gens à bas revenu. C’est pourquoi nous avons contribué dès le début à la maturation de cette intifada, que nous considérons comme une réalisation et une lutte patriotiques importantes.

Q (NH). Quid de la « direction » de cette intifada ?

R (HG). Elle était censée être dirigée par les corps syndicaux, particulièrement l’Union générale du travail, qui est censée exprimer les revendications des gens qui sont descendus dans la rue. Mais où est ce syndicat ? Sa direction a été dissoute par les autorités !

Ensuite, est venu le « Comité de coordination syndicale », un corps organisé d’associations d’enseignants dans les secteurs public et privé et de l’Association des fonctionnaires de l’administration publique du Liban. Toutefois, les autorités politiques existantes se sont également arrangées pour s’en prendre à ce comité.

Les autorités politiques existantes ont pensé qu’en évinçant des corps syndicaux organisés, dont la direction est connue, les préoccupations sous-jacentes allaient s’évaporer. La crise a éclaté dans la rue sous forme d’un soulèvement populaire après que les autorités politiques ont bloqué toutes les autres formes d’expression des revendications de chacune des couches sociales et, en effet, de l’ensemble du peuple libanais. Les autorités politiques n’ont pas calculé que les droits du peuple appartiennent au peuple, et non aux outils syndicaux des autorités, qui avaient été installés par ces dernières à la tête de l’Union générale du travail et du Corps de coordination syndicale. .

Par conséquent, les autorités politiques qui demandent aujourd’hui « Où est la direction de l’intifada ? » doivent assumer leurs responsabilités dans cette absence de direction. Vous, les gens des autorités politiques, vous réprimez cette direction depuis trente ans. Vous vous en êtes pris aux forces laïques et aux gens de gauche parmi celles-ci et aux syndicalistes indépendants et vous n’avez pas donné leurs droits aux gens ! Comment pouvez-vous exiger de nous que nous reconstruisions une direction en dix jours après tout ce que vous leur avez fait durant une période de trente ans ?

Q. Certains prétendent que le Parti communiste est aujourd’hui dans la rue avec des forces occultes en attente de la résistance.

R. La question socioéconomique est au cœur de la cause patriotique. Assurer l’électricité, l’eau, le réseau routier, des emplois, la santé, l’éducation et le logement est un acte de résistance. La résistance est un acte holistique.

Nous devons résister à l’entité sioniste et, dans le même temps, nous devons nous assurer de ce qui contribue à cette résistance et garantit la détermination de notre peuple de sorte qu’il puisse affronter le projet américain dans la région – ce projet qui vise à propager la fragmentation et les divisions ethniques dans la région, dans le but de justifier l’instauration de l’entité raciste sioniste.

Le sectarisme est le plus grand allié de ce projet, qui est représenté dans la structure du projet politique et dans sa dépendance vis-à-vis du réseau capitaliste mondialisé, qui réclame le Liban pour le réduire à un simple marché de consommation.

Nous sommes soumis à une double exploitation :

  1. de la part de l’hégémonie impériale qui pille nos marchandises et nos richesses
  2.  de l’exploitation de classe exercée par les autorités locales via le recours au sectarisme, ce sectarisme qui est une couverture en vue de perpétuer ce système, d’appauvrir notre peuple et de forcer nos jeunes à émigrer.

Aujourd’hui, le projet américain attaque selon tous les axes. Nous ne pouvons lui résister sur un axe sans lui résister sur l’autre, c’est-à-dire uniquement sur le plan militaire.

Nous devons lui résister à tous les niveaux : intellectuel, politique, économique et social.

Cela veut dire modifier le système politique sectaire. Nous devons donc combiner libération et changement au sein d’un processus : la libération nationale et sociale.

Nous devons bâtir nos alliances sur cette base et c’est ce qui nous manque et que nous avons du mal à réaliser. Tel est le grand déséquilibre qui a permis au projet américano-sioniste d’essayer de nous évincer et de tenter de réprimer le projet de résistance et le rôle national du Liban.

Toutes les voies sont interconnectées. Telle est la position du Parti communiste libanais. Personne ne peut prétendre que nous ne sommes pas pleinement engagés dans la résistance !

Nous sommes l’un des fondateurs de la résistance à l’ennemi sioniste. Nous sommes la « garde populaire », nous sommes parmi les fondateurs et la base du Front national libanais de résistance, qui a libéré les trois quarts du territoire libanais de l’occupation sioniste. Nous avons combattu l’ennemi avec notre chair et notre sang lors de l’agression de juillet 2006 et nos camarades sont devenus des martyrs dans ce processus.

Dans toute agression sioniste-américaine contre le Liban, nous serons côte à côte avec toutes les forces de résistance, contre l’immense ennemi américain et ses outils internes. Nous ne permettrons pas au mouvement d’être une « diversion » interne.

Mais il incombe également à la résistance d’affronter les armes économiques et financières de l’empire, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, qui mettent en application leurs projets via des conseillers dans tous les ministères.

Je ne vois pas de contradiction entre la position consistant à soutenir la résistance à l’entité sioniste et celle consistant à soutenir l’intifada contre le système politique sectaire. Tous ceux qui ont pris eux-mêmes position contre l’intifada devraient revoir leur position !

Laissez ceux qui résistent se dresser côte à côte.

L’affaire est pacifique. La répression ne la résout pas, mais l’exacerbe. Pourtant, il était nécessaire de condamner les attaques organisées par les forces de sécurité et les milices des autorités politiques contre les manifestants et les protestataires de Tyr, Nabatiyeh, Bint Jbeil, Riyadh al-Solh et le square des Martyrs, et partout dans le Djébel, dans la Beka’a et dans le Nord.

Il y a eu des attaques contre notre rôle, en tant que Parti communiste, dans le respect de l’union et des activités sociales. Le soulèvement actuel n’a rien à voir avec les Forces libanaises qui, de façon opportuniste, ont quitté le gouvernement pour venir dans les rues et parcourir la vague. Quant aux groupes civils associés aux ambassades, c’est l’État qui leur a donné des autorisations ; ils existaient et opéraient déjà avant l’intifada. Certaines des municipalités libanaises, qui sont affiliées à des partis politiques et accusent le mouvement de cette connexion avec les ambassades réalisent des projets de « développement » en compagnie de l’USAID (Agence américaine pour le développement international) et nous n’avons strictement rien à voir avec ces groupes !

Nous sommes présents dans la plupart des arènes du mouvement, depuis Akkar, dans le Nord, jusqu’au Djébel, Beyrouth, le Sud et la Beka’a. Nous sommes présents aux côtés de groupes progressistes, nationalistes et de gauche. Sur les places de Tyr, Nabatiyeh, Kafrramman, Sidon et Bint Jbeil, la résistance patriotique est présente. L’USAID est-elle présente sur les places publiques du soulèvement dans le Sud ? Ces accusations sont fallacieuses et dénuées de tout fondement !

L’actuel système politique libanais obéit à des impératifs externes. Nous ne pouvons résister à l’impérialisme de Washington, tout en laissant la Banque mondiale, le Fonds monétaire international et d’autres organisations américaines présentes dans nos ministères et nous ne pouvons pas non plus laisser les « données libanaises » aux mains des Américains ! Nous sommes endettés vis-à-vis d’eux, nous tirons du soutien de leur part et nous voudrions leur résister ? Cela ne peut marcher ! Ce qu’il faut absolument, c’est rompre avec cette dépendance et cette hypothèque sur notre pays que nos autorités politiques corrompues ont acceptée avec ces gens-là.

Q. À propos des manœuvres des autorités politiques face au soulèvement, en recourant au « projet de réforme » de Hariri… Il a appliqué des mesures de répression et de « contre-révolution », après la démission de Hariri, en dressant une « rue » contre l’autre et, plus tard encore, en reportant les consultations parlementaires afin de se reconstituer après que le peuple l’a déboulonné. Qu’en est-il du projet du Parti communiste, pour sortir de la crise ?

R. Nous sommes allés sur les places publiques pour élever notre voix en faveur de la construction d’un État national démocratique et d’une modification de la politique socioéconomique en vigueur actuellement. Dans ce contexte, nous avons travaillé avec un groupe de 11 économistes afin de préparer un document que nous avons proposé pendant l’intifada comme alternative au « projet de réforme » approuvé par le gouvernement et présenté au Parlement.2

Qu’est-ce que c’est que ce projet de réforme du gouvernement ? C’est un aveu de faiblesse face aux pressions américaines se rapportant à la conférence CEDRE (= Conférence économique pour le développement – du Liban – par les réformes et avec les entreprises), qui pousse vers la privatisation et la vente à l’encan des institutions publiques restantes. (1)

Après le renversement du gouvernement, nous voulons planter un dernier clou dans le cercueil de ce système sectaire, avec la restructuration du pouvoir par le biais de la formation d’un gouvernement national de transition : un gouvernement qui fera face aux Américains et à leurs projets, ainsi qu’à la menace de l’entité sioniste et qui affrontera le système politique sectaire qui appauvrit les Libanais via un système basé sur des quotas et sur la corruption, via une structure économique dominée par l’actionnariat.

Q. Quid du programme de ce gouvernement national de transition ?

R. Le programme du gouvernement national de transition s’appuie sur la tenue d’élections parlementaires libérées des contraintes sectaires, basées sur le suffrage proportionnel et avec le Liban en tant district électoral unique. Depuis l’adoption de l’accord de Taef, les autorités au pouvoir ont invoqué la présence syrienne pour justifier la non-application de la Constitution. Et elles ont continué à fouler cette même Constitution aux pieds après le retrait syrien. Ce qu’il faut, c’est l’application de la Constitution (article 22) ! (2)

Un autre élément figurant à notre agenda est l’adoption de la loi en faveur d’une justice indépendante de sorte qu’elle puisse poursuivre les individus corrompus en vue de recouvrer l’argent et les biens publics galvaudés.

Un autre élément encore, ce sont les mesures pratiques destinées à protéger la livre libanaise. Sinon, nous allons payer nous-mêmes le prix que les autorités politiques corrompues devraient payer – autorités qui, si elles se reconstituent, vont à nouveau « gérer » la crise et faire avorter tout soulèvement par la suite.

Il est temps d’éradiquer le cancer du sectarisme et du capitalisme. Par conséquent, j’insiste sur le caractère « transitoire », dans le sens de faire passer le pays d’un stade à un nouveau stade : du chemin des quotas sectaires, qui se sont avérés un échec, vers le chemin du changement démocratique afin de construire un stade national démocratique. C’est ce qui conférera à l’intifada la valeur politique qu’elle mérite : un soulèvement traversant les sectes, les doctrines et les régions, et tel que le Liban n’en a encore jamais vu au cours de son histoire.

Dans cette brève marge de temps, c’est-à-dire six mois (le gouvernement de transition n’est pas censé dépasser cette durée), ce gouvernement doit recevoir des pouvoirs spéciaux afin d’être à même de faire passer des décrets législatifs et, avant tout, la nouvelle loi électorale mentionnée plus haut, dans le but de pouvoir organiser des élections parlementaires et de restaurer l’argent public détourné.

Mais les autorités politiques actuelles agissent comme s’il n’y avait pas de nouvel acteur dans la vie politique – à savoir, le « mouvement populaire ». Les partis impliqués sont engagés dans des consultations en coulisse, en quête de ceux qu’ils désigneront comme ministres et ils réfléchissent à la façon dont ils reprendront le pouvoir. Quant à nous, au Parti communiste libanais, nous disons que la priorité est le programme et les spécifications du gouvernement que nous voulons. Parce que le peuple est la source du pouvoir politique, nous discutons ce programme dans toutes les arènes, afin de découvrir le spectre varié des points de vue au sein du mouvement, en ajoutant et en amendant afin d’assurer la masse la plus large possible de signatures et de soutien, afin d’assurer l’unité et de déjouer les manœuvres des autorités, afin d’assurer qu’elles ne pourront infiltrer le mouvement et le détourner.

Il n’y a pas de possibilité de salut sans changement, et il n’y aura pas de changement sans confrontation. La confrontation aura lieu via le programme, les tâches et les spécifications que nous avons établies pour ce gouvernement. En réponse à la requête des autorités de fournir une direction à ce mouvement, celui-ci réclame l’élection d’une nouvelle direction pour le peuple libanais – autrement dit, la constitution de nouvelles autorités pour l’État. Laissez les autorités politiques existantes aller à des élections anticipées, comme la constitution le spécifie ! Le mouvement ne se proclamera pas d’en haut comme représentant le peuple. Mais nous en faisons partie et nous sommes une partie de ce peuple.

Q. Quid de la coordination avec d’autres partis de gauche ?

R. La coordination mûrit dans la rue, plutôt que de venir exclusivement des chefs. S’appuyer exclusivement sur des décisions imposées du haut vers le bas a échoué. Il y a une nouvelle situation dans laquelle la gauche opère et elle doit se renouveler, elle et son discours, et être en contact avec les problèmes du peuple, particulièrement ceux de la jeunesse qui s’éveille, et soutenir le peuple. Tel sera désormais le baptême de la gauche : parvenir à défendre sa position et ses mots d’ordre, et organiser ses rangs sur les places publiques et au niveau national. Cependant, cela ne suffit pas. Elle doit chercher à bâtir des alliances sociales avec tous les éléments montants de la classe ouvrière : tout d’abord, les salariés, la classe ouvrière, et les marginalisés, et, deuxièmement, les autres segments sociaux et professionnels, afin de faire passer à l’avant-plan l’aspect social de l’intifada.

En même temps que les classes appauvries des places publiques de l’intifada, la petite bourgeoisie est elle aussi présente et elle partage avec le Parti communiste la notion du renversement du système sectaire et de l’instauration d’un État civil, mais elle ne réclame pas des droits pour les pauvres ni pour les travailleurs. De plus, certains de ces groupes bourgeois sont douteux à propos de leur hostilité envers « Israël » !

Le projet de programme que nous avons présenté donne la priorité aux revendications des plus pauvres. Il existe un dicton : « Quand l’homme gras aura minci, l’homme mince sera déjà mort. » Autrement dit, avant que cet effondrement économique et financier soit là, nous ne voulons pas que les faibles meurent ! La priorité devrait être donnée au travailleur journalier, au travailleur qui gagne moins que le salaire minimum, et aux chômeurs. Assurer des possibilités d’emploi, protéger la livre libanaise et assurer un salaire minimum sont des revendications essentielles.

Au commencement de l‘« intifada d’octobre », les premiers à descendre dans la rue ont été les pauvres, les jeunes sans travail, les travailleurs journaliers et les salariés, suivis par les travailleurs spécialisés et ceux des bureaux. Ainsi, nous devons donner la parole aux plus pauvres parmi les travailleurs, les jeunes, les étudiants, les salariés et les catégories les plus pauvres des employés des secteurs public et privé, des petits entrepreneurs et des retraités. Nous devons protéger les fonds de la sécurité sociale et garantir des fonds. Nous devons œuvrer vers la mise en place d’un pôle syndical indépendant qui réponde aux revendications du mouvement et qui comble le vide existant dans l’organisation syndicale en raison de l’absence de l’Union générale du travail et du Corps de coordination syndicale. Cela fortifierait le mouvement et sa base sociale, face aux tentatives de fragmentation sectaire et doctrinale qui réapparaissent sous des slogans comme « la rue contre la rue » ou « à chaque secte sa rue ».

Les autorités politiques doivent payer un prix politique pour la facture financière et économique. Elles ont déjà payé une partie de ce prix, via des démissions du gouvernement sous la pression de l’intifada. Elles ont payé un prix additionnel du fait que d’importants segments de leur « public » s’en sont dissociés. Toutefois, cela ne suffit pas. Il est nécessaire de former un gouvernement de transition en accord avec le programme cité plus haut, et d’organiser des élections anticipées. Par conséquent, nous poursuivrons l’intifada durant cette période importante, et des façons suivantes :

– Faire découvrir sa vision et son programme de travail pour la période de transition ;
– Assurer l’alliance politique et sociale la plus large autour de son programme afin d’effectuer une percée politique qui rompra avec le monopole historique du pouvoir, des médias, des institutions de l’État, des syndicats et autres corps de la société dominés par des pouvoirs autoritaires, qui sont dépendants et qui s’hypothèquent d’eux-mêmes auprès d’éléments tant externes qu’internes.

L’objectif est de transformer le Liban en passant d’un État sectaire à un État national, civil et démocratique.

Nous monterons l’escalier marche par marche et nous aurons la patience et l’endurance, puisque la bataille sera longue.

Il n’y a pas de révolution sans théorie révolutionnaire. Il n’y a pas de révolution sans direction révolutionnaire. De plus en plus, nous œuvrerons à transformer l’intifada en une révolution nationale démocratique, dans son contexte de classe et son contexte social, de sorte qu’elle deviendra un acte de libération nationale contre l’impérialisme et ses instruments dans notre pays : un système sectaire et des autorités politiques corrompues.


Publié le 3 décembre 2019 sur MRonline
Traduction pour ce site : Jean-Marie Flémal

Notes
1) La conférence CEDRE s'est déroulée à Paris en avril 2018, et les donateurs ont promis 11,8 milliards de USD sous forme de prêts concessionnels au gouvernement libanais afin qu'il réalise des projets d'investissement.
(2) L'article 22 (tel qu'amendé par 18/1990, date d'entrée en vigueur, 21 sepembre 1990) dit :  "Avec l'élection de la première Chambre des Représentants sur base nationale et non sectaire, un Sénat sera instauré dans lequel toutes les sectes religieuses seront représentées et avec des pouvoirs limités aux questions d'une importance capitale."


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