Israël asphyxie l’économie palestinienne

Communiqués de presse de l’ ABP (Association belgo-palestinienne)

Israël empêche l'exportationdes produits agricoles à l’étranger via la Jordanie.

La décision d’Israël d’empêcher l’exportation des produits agricoles palestiniens de Cisjordanie exige de la part de la Belgique et de l’UE non seulement une ferme condamnation, mais surtout des sanctions.

Le cynisme de l’occupant est décidément sans bornes.

Prenant prétexte du choix de l’Autorité palestinienne (AP) de cesser d’importer du bétail en provenance d’Israël afin de favoriser l’autonomie économique du territoire palestinien, le gouvernement Netanyahou a décidé début février d’interdire l’importation des produits agricoles palestiniens.

Ce 9 février, il a franchi une nouvelle étape en empêchant leur exportation à l’étranger via la Jordanie.

Parler de guerre commerciale ou de riposte au boycott déclenché par les Palestiniens relève de la désinformation.

Depuis toujours, Israël organise structurellement le sous-développement du territoire palestinien occupé en faisant main basse sur ses ressources, en confisquant ses terres et en entravant son économie au nom de pseudo-considérations sécuritaires.

Depuis 1967, le territoire palestinien est le marché captif d’Israël.

Les rares perspectives de développement sont conditionnées aux bénéfices que peut en tirer l’occupant, dans la plus pure tradition coloniale.

Le COGAT (administration militaire du territoire palestinien) l’assume d’ailleurs clairement : l’interdiction des exportations ne prendra fin que lorsque « l’AP aura cessé de nuire au commerce du bétail et au libre marché ».

Le choix du moment est particulièrement vicieux : à l’approche du ramadan, l’exportation notamment de dattes et de noix vers les pays arabes est une source de revenus considérables pour les agriculteurs palestiniens.

Cette mesure illustre, si besoin en était, l’inanité de tout projet d’État palestinien non souverain, qui ne serait pas territorialement viable, ni maître de ses frontières et de son économie.

Elle rappelle également la nécessité impérieuse, fréquemment soulignée par l’ONU, de mettre fin à l’occupation pour espérer un réel développement durable du territoire.

« Le silence belge et européen face à ces mesures punitives contribue à l’impunité d’Israël et à maintenir la Palestine dans une situation d’urgence humanitaire permanente »,

dénonce Pierre Galand, président de l’Association belgo-palestinienne (ABP).

L’ABP réitère aux autorités concernées ses demandes en faveur de la prise de sanctions appropriées contre Israël lorsqu’il perpètre pareilles violations des droits fondamentaux collectifs des Palestiniens.

La Belgique, qui assure la présidence du Conseil de sécurité de l’ONU en ce mois de février, se doit de saisir celui-ci afin qu’il condamne Israël pour cette pratique d’asphyxie d’un peuple.

« À l’indigne boycott de la production palestinienne comme instrument d’oppression, le mouvement citoyen doit opposer le boycott des produits israéliens comme outil pour faire prévaloir le droit et la justice »,

conclut Pierre Galand.


Publié le 11 février sur le site de l’ABP

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