La liste de l’ONU comparée à l’Holocauste par le président israélien
« Même Reuven Rivlin (le président israélien), ne nous avait pas habitué à de telles outrances, lui qui cherche d’habitude à se composer une figure d’homme d’Etat tolérant et raisonnable. Il a déclaré que cette liste est ‘une honte qui nous ramène aux heures les plus sombres de notre histoire' »,
relève le quotidien Haaretz.
Tout le monde en Israel monte au créneau, Netanyahou annonçant « Nous boycotterons tous ceux qui nous boycottent ».
Ce qui fait dire à Haaretz :
« Au point où il en est, avec son boycott de la Cour Pénale Internationale et de nombreuses autres organisations multilatérales, on n’est plus à ça près ».
« Les ministres de Netanyahou ont quant à eux hurlé à l’antisémitisme, instrumentalisant, pour changer, le génocide des Juifs »,
poursuit Haaretz, qui se demande ce que cela serait si la liste des entreprises qui font du business dans les colonies, était accompagnée de sanctions ou d’appels au boycott par l’ONU…
« On est donc un peu loin des chambres à gaz… »,
écrit le journal.
« Et le soutien au plan d’annexion de Trump n’est pas moindre de la part de ceux qui se disent dans l’opposition, qu’il s’agisse de Benny Gantz qui a parlé d’une « journée noire pour les droits de l’Homme » (sic), ou de son compère Yair Lapid, qui a traité la haut-commissaire aux droits de l’homme des Nations Unies, de « Commissaire de l’ONU pour les droits des terroristes »,
ajoutant :
« Nous les traiterons comme ils le méritent quand nous serons au pouvoir »— ce qui est carrément inquiétant quand on connait les méthodes anti-terroristes israéliennes »,
souligne Haaretz.
Du côté de la « gauche », ce n’est pas beaucoup mieux, Amir Peretz, président de la coalition Labor-Gesher-Meretz ayant qualifié d’« outrageante » la décision de l’ONU, alors même que le parti Meretz avait soutenu le boycott des produits des colonies…
« C’est un certificat de décès de la gauche sioniste »,
estime l’article.
« Cela peu de temps après que des dizaines de chefs d’Etat soient venus à Jérusalem pour participer à une conférence sur la lutte contre l’antisémitisme, cela fait désordre »,
commente ce jeudi Noa Landau.
Et pour ceux —suivez mon regard—qui pensaient qu’Israel se battait pour « être reconnu en tant qu’Etat », ils doivent désormais avoir compris qu’Israël ne se reconnait aucune frontière, ce qui est gênant pour un Etat,
remarque le quotidien israélien.
« En fait, l’annexion n’est qu’un débat théorique en Israël, car elle existe de fait, et se poursuit chaque jour sur le terrain. Et les colonies sont considérées depuis longtemps par Israel comme une partie inséparable du pays. Il n’a pas attendu Trump, il a tout annexé unilatéralement. La reconnaissance officielle n’est que la cerise sur le gâteau »,
conclut l’article.
Publié le 13 février 2020 sur Haaretz
Traduction : par CAPJPO-EuroPalestine
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