Les Basques contre le CAF et le métro de Jérusalem

Les Basques sont bien décidés à mettre un terme au rôle du constructeur ferroviaire CAF dans le métro léger de Jérusalem

Les activistes du Pays basque sont bien décidés à mettre un terme au rôle du constructeur ferroviaire CAF dans le métro léger de Jérusalem, qui relie des colonies illégales en terre palestinienne occupée. (Photo : BDS Euskal Herria)

Plus de 70 partis politiques, syndicats et autres associations du Pays Basque ont signé une déclaration exigeant que le constructeur ferroviaire CAF se retire d’un projet israélien de colonisation massive en Cisjordanie occupée.

Ali Abunimah

Installées au Pays basque, une région autonome de l’Espagne, les CAF (Construcciones y Auxiliar de Ferrocarriles) font partie du consortium constitué par Israël pour développer le métro léger de Jérusalem.

Les groupes militants affirment que le chemin de fer « enracine plus encore l’apartheid israélien » et ils exigent que les CAF « se conforment à la législation internationale, se retirent du projet de métro de Jérusalem et mettent donc un terme à leur complicité dans l’occupation de la Palestine ».

Le projet d’expansion (2 milliards de USD) est une composante essentielle de l’effort d’Israël en vue de consolider sa mainmise sur ses implantations coloniales autour de Jérusalem et les Palestiniens le perçoivent comme un symbole de leur occupation et de leur oppression.

La construction de colonies en territoire occupé est un crime de guerre.

Le bureau du procureur général de la Cour pénale internationale a recommandé récemment qu’il y ait une enquête officielle à propos des crimes de guerre supposés d’Israël, dont les colonies.

Au moment des offres pour l’expansion du métro, les grandes firmes internationales se sont retirées du processus suite à la multiplication des critiques disant qu’elles allaient contribuer à la poursuite des crimes internationaux d’Israël.

Parmi ces firmes, on trouve Bombardier (Canada), Macquarie (Australie) et Siemens (Allemagne).

Alstom (France) a également laissé tomber après avoir conclu que l’implication dans le métro colonial allait nuire aux droits de l’homme et serait illégale.

En 2015, après une campagne internationale soutenue, la société française d’infrastructures Veolia avait également été forcée de mettre un terme à sa longue participation au métro colonial.

Mais les CAF, ainsi que leur partenaire israélien dans la construction, Shapir, sont restées en course et ont empoché le contrat d’extension du projet.

Shapir figure dans la banque de données récemment publiée par l’ONU des sociétés complices de la colonisation illégale par Israël de la terre palestinienne.

Fait remarquable, les travailleurs des CAF se sont toujours opposés à l’implication de leur employeur dans ce projet.

En octobre, le conseil des travailleurs des CAF a réaffirmé son précédent appel afin que la firme se retire du projet.

Sept syndicats ont rallié le large éventail des partis et associations en faveur de la justice sociale et environnementale qui exigent le retrait des CAF.

« Le fait que plus de 70 organisations diverses de la société civile ont signé notre déclaration révèle précisément la force du consensus au Pays basque pour dire que les CAF doivent mettre un terme à leur complicité dans les crimes de guerre israéliens en territoire palestinien occupé »,

a déclaré Ester, de la coalition CAF : Laissez tomber le train de l’apartheid d’Israël.

« Nous n’aurons de cesse que les CAF ne se retirent du projet de métro. »

L’Espagne a régulièrement condamné les colonies israéliennes, les qualifiant d’« illégales aux yeux des lois internationales ».

En janvier, le Parti socialiste ouvrier d’Espagne (PSOE) a constitué une coalition dirigeante avec le mouvement de gauche Podemos.

Le nouveau gouvernement doit aller au-delà d’une condamnation pour la forme des crimes israéliens et entreprendre de véritables actions. Insister pour que les CAF se retirent du projet de métro léger de Jérusalem constituerait précisément un signal adéquat.


Publié le 27 février 2020 sur The Electronic Intifada
Traduction : Jean-Marie Flémal

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