On ne s’en étonnera pas outre mesure : au moment où beaucoup de ses plus fervents supporters s’avouent à cours d’arguments pour défendre la politique israélienne, il fallait bien s’attendre à ce que le gouvernement Netanyahou utilise ce qui a si souvent réussi à Israël : les coups tordus de ses services secrets. Si ceux-ci ont depuis longtemps perdu leur réputations d’infaillibilité en matière de renseignement, pour les « opération spéciales » (meurtres, sabotages, désinformation,…) ils restent redoutables.
Manifestement battu sur le terrain diplomatique, Israël envoie ses « barbouzes » : il y a quelques jours on avait constaté que les deux arbres d’hélice du « Dignity – Al Karama« , à bord duquel doivent prendre place des participants venus de Grèce, de Norvège et de Suède, avaient été sabotés dans le port du Pirée. Le sabotage avait été détecté à la faveur d’une inspection du bateau par un plongeur. Des réparations ont été entreprises, et pas mal d’autres bateaux ont quitté leur mouillage au port pour éviter de subir la même mésaventure.
Mais le navire irlandais « Saoirse » a lui aussi été pris pour cible, alors qu’il se trouvait dans les eaux territoriales de la Turquie. Le sabotage, qui est manifestement l’œuvre de professionnels, aurait pu avoir pour conséquence de causer le naufrage du bateau en haute mer s’il n’avait été constaté à temps, indiquent les organisateurs de la flottille.
Quant au « Tahrir« , a bord duquel se trouveront notamment les quatre Belges de « Belgium to Gaza » ( dont Yannick Vanonckelen de la Plate-forme Charleroi-Palestine) , il a été l’objet d’une « inspection surprise » alors qu’il avait déjà été déclaré « bon pour le service » par le International Naval Surveys Bureau. Une mystérieuse plainte avait été déposée, semble-t-il, selon laquelle il n’aurait pas été en état de naviguer. Les inspecteurs ont bien été obligés de constater que cette affirmation était infondée.
Des participants à la flottille ont aussi subi de fort curieuses agressions en rue à Athènes : presque simultanément, plusieurs se sont fait voler leur téléphone portable.
On a aussi signalé la présence, à proximité de certains des bateaux, d’un fort étrange « pêcheur » qui semblait tenir beaucoup à lancer sa ligne dans une zone où l’eau est polluée par du fuel… Il n’avait toutefois pas tellement confiance dans ses chances de prendre du poisson, car il ne s’était muni d’aucun récipient dans lequel le mettre. Ce « pêcheur » était manifestement plus à la chasse aux renseignements sur la flottille que soucieux de nourrir sa famille avec du poisson au goût de fuel.
Enfin, la propagande israélienne répétant encore et encore que les passagers de la flottille seraient munis de « lance-flammes » (!) et de produits chimiques dangereux pour attaquer les soldats israéliens, les organisateurs ont réaffirmé que tous les bagages des participants (au demeurant très réduits dans le cas des passagers du Tahrir, par manque de place à bord) seraient inspectés minutieusement avant l’embarquement.