Cisjordanie occupée : sept travailleurs palestiniens blessés par balles
Lundi 11 janvier, sept travailleurs palestiniens ont été blessés par des balles tirées par l’armée israélienne dans le village de Far’un, non loin de Tulkarem, dans le nord de la Cisjordanie. Ils avaient tenté de franchir une ouverture dans le mur de l’annexion, en vue de se rendre sur leur lieu de travail en Israël.
Ils ont subi des blessures aux membres inférieurs et six d’entre eux sont toujours hospitalisés.
Dans le cadre des mesures de confinement sanitaire, les autorités israéliennes ont interdit aux travailleurs palestiniens de la construction et de l’agriculture disposant de permis d’entrée en Israël, de traverser quotidiennement les points de passage officiels.
L’interdiction instaurée depuis dimanche oblige les travailleurs à rester sur leur lieu de travail en Israël. Ils sont hébergés dans des conditions plus que rudimentaires et coupés de leurs familles.
Du coup, nombre d’entre eux recourent aux ouvertures pratiquées dans le mur de la honte pour faire l’aller-retour entre la Cisjordanie et Israël.
Publié le 11 janvier 2021 sur Agence Anadolu
Traduction revue par Jean-Marie Flémal
NDLR : Ces faits ne sont pas isolés. Au mois de juillet 2020, nous avons publié l’article :
Des militaires prennent des travailleurs palestiniens en embuscade
Extrait :
Depuis le début de mai 2020, B’Tselem a enregistré cinq incidents au cours desquels des militaires attendaient des Palestiniens tentant d’entrer en Israël pour travailler et qui passaient par des ouvertures dans la barrière de sécurité, près de Far’on, un village au sud de Tulkarem.
Dans quatre des cas, les militaires ont tiré sur les travailleurs, blessant cinq d’entre eux. Dans le dernier cas, les militaires ont tabassé un jeune de 15 ans, lui brisant le bras et lui infligeant une hémorragie abdominale.
Tirer sur les Palestiniens qui tentent de franchir la barrière n’a rien d’une pratique nouvelle et n’est pas l’apanage de la région de Far’on, comme le montrent les rapports de B’Tselem.
Durant les trois derniers mois de 2019, dans le même district, des soldats ont tiré dans les jambes d’au moins 17 Palestiniens qui tentaient d’entrer en Israël par des trous dans la clôture, et ils ont tiré une balle de métal enrobé de caoutchouc dans les jambes d’un autre.
Rien ne peut justifier que l’on tabasse un mineur d’âge ou que l’on tire dans les jambes de travailleurs qui ne mettent personne en danger. Les soldats qui l’ont fait étaient embusqués, sachant parfaitement où les Palestiniens allaient essayer de traverser la barrière en attendant le moment où ils allaient pouvoir les blesser.
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