« Jamais ils ne tueront nos rêves », disent des étudiantes emprisonnées

Cisjordanie occupée (QNN) – À la prison de Damon, située sur le mont Carmel à Haïfa occupée, les autorités israéliennes détiennent quelques douzaines de Palestiniennes, dont quatre étudiantes de l’Université de Birzeit, privées ainsi de leurs familles et empêchées de poursuivre leurs études.

Les quatre étudiantes emprisonnées ont adressé une lettre à leurs condisciples, afin de commémorer la Journée internationale des femmes.

« Ce 8 mars, nous sommes avec vous dans votre marche vers la justice et l’égalité pour toutes les femmes dans le monde »,

disait cette lettre.

« Que nous soyons en prison ou en liberté, nos luttes en tant qu’étudiantes sont une seule et même lutte ; une lutte contre le sexisme, contre l’exploitation de classe et contre le colonialisme fasciste, et tout particulièrement contre l’occupation de notre terre. »

 

Layan : Arrêtée alors qu’elle allait chercher son diplôme

Le 8 août 2020, Layan Kayed se rendait à l’Université de Birzeit afin de recevoir son diplôme, pendant que ses parents attendaient avec impatience de pouvoir fêter cet événement espéré depuis des années. Toutefois, un check-point militaire israélien allait modifier la destination de Layan pour l’envoyer en prison.

Dans un premier temps, l’armée israélienne a incarcéré Layan à la prison de Ha Sharon, dans des conditions horribles, a expliqué son père à QNN. En effet, elle a été emprisonnée à proximité de droits communs israéliens, qui n’allaient pas cesser de l’agresser verbalement.

Au cours de deux journées d’interrogatoire par le Shin Bet, Layan a été copieusement tabassée et les interrogateurs lui ont adressé des intimidations à de nombreuses reprises.

En dépit de ses souffrances, Layan « a gardé le moral », dit encore son père.

« Nous percevons sa résistance et sa résilience dans les rares lettres que nous avons reçues d’elle, les autres ayant été confisquées par l’administration pénitentiaire israélienne. »

« Depuis le jour de son arrestation, nous n’avons pu lui rendre visite que deux fois, puisque les israéliens utilisent le Covid 19 pour se justifier. Lors des sessions du tribunal, on nous a autorisés de la voir pendant quelques minutes seulement, en ‘conférence vidéo’. »

Il a ajouté qu’en dépit des obstacles israéliens, Layan et d’autres prisonnières avaient lancé un sous-système d’enseignement universitaire, un club du livre ainsi qu’un club sportif.

 

Shatha Taweel : Quatre mois sans la moindre visite

Depuis quatre mois, les Services carcéraux israéliens (IPS) empêchent la famille de Shatha Taweel de rendre visite à cette dernière et se servent du Covid 19 comme prétexte, estime le père.

Il a ajouté que la famille ne pouvait voir Shatha que durant quelques minutes dans la cour.

« Lors de la dernière session du tribunal, quand je l’ai vue, elle était attachée, ce qui m’a grandement inquiété. J’ai contacté un avocat pour qu’il lui rende visite le plus vite possible à la prison de Damon et, quand il l’a vue, elle était attachée parce qu’elle venait d’être vaccinée. »

L’armée israélienne avait arrêté Shatha après avoir fait irruption au domicile de sa famille, à Bireh, le 2 novembre dernier, après avoir enfoncé la porte.

« Après avoir enfoncé la porte, les militaires nous ont demandé nos noms, puis ils ont emmené Shatha, ce qui nous a choqués. Du fait que c’est une fille et une étudiante, ç’a été pénible pour nous de voir qu’on l’arrêtait »,

a déclaré le père de Shatha.

Shatha faisait des études au département d’informatique de l’Université de Birzeit. Son père a insisté sur le fait que son arrestation allait affecter négativement la poursuite de ses études.

 

Ilya Abu Hijleh : Des joies retardées

En juillet 2020, des soldats israéliens ont fait irruption au domicile d’Ilya Abu Hijleh, à Tireh (Ramallah) et l’ont arrêtée.

Ilya était en quatrième année à l’université. Les Israéliens l’ont empêchée de suivre sa dernière année et ont ainsi retardé la remise de son diplôme, qu’elle attend depuis longtemps.

Sa mère a déclaré que les Israéliens l’empêchaient de lui rendre depuis novembre, en se servant du Covid 19 comme prétexte. Sa famille n’a même pas pu la voir après qu’elle a été condamnée à 11 mois de prison.

 

Ruba Asi : La joie naît de la douleur

Le 9 juillet dernier, des soldats israéliens ont fait irruption dans la maison familiale de Ruba Asi, à Ramallah, et l’ont arrêtée sans ménagement.

Ruba a expliqué au Comité des affaires des prisonnier.e.s que les soldats lui avaient placé un masque facial sur les yeux et mis un autre masque facial sur la bouche avant de la forcer à s’agenouiller en permanence pendant qu’ils lui assénaient des coups de crosse.

Lors de son arrivée dans un camp militaire, une soldate israélienne l’avait tirée violemment alors qu’elle était menottée et elle s’était mise à saigner abondamment.

Quelques jours avant d’être arrêtée, Ruba avait écrit : « La joie naît de la douleur et les mots naissent du silence. »


Publié le 9 mars 2021 sur Quds News Network
Traduction : Jean-Marie Flémal, Pour la Palestine

Lisez également : Les arrestations d’étudiants palestiniens et l’annexion

A voir !

Samedi 13 mars le Collectif Palestine Vaincra ont organisé Stand Palestine à Toulouse. Celui-ci avait lieu dans le cadre de la campagne internationale pour la libération des étudiant·e·s palestinien·ne·s emprisonné·e·s qui regroupe plus de 350 organisations à travers le monde, dont la Plate-forme Charleroi-Palestine. Le Collectif a réalisé la belle vidéo ci-dessous, un vrai manuel pour la réussite d’un beau stand interactif.

Pour écrire des cartes aux étudiantes et étudiants palestiniennes emprisonnées, trouvez les infos ICI.

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