Neuf prisonniers palestiniens poursuivent leur grève contre la détention et l’injustice

Neuf prisonniers palestiniens poursuivent leur grève de la faim contre l’emprisonnement arbitraire sans inculpation ni procès et les injustices persistantes dans les prisons de l’occupation israélienne, tandis que quatre prisonniers ont suspendu leur grève de la faim après avoir conclu un accord pour mettre fin à leur détention administrative.

 

Neuf prisonniers palestiniens poursuivent leur grève contre la détention et l’injustice

 

Samidoun, 28 août 2023

Zuhdi Abido d’al-Khalil, Mohammed Zakarneh et Anas Kamil de Qabatiya au sud de Jénine ont suspendu leur grève le dimanche 27 août après 18 jours suite à un accord pour mettre fin à leur détention administrative, tout comme Saif al-Din Diab al-Amarin de Beit Awwa après 8 jours de grève de la faim. Saif al-Din Diab est étudiant à l’université polytechnique de Palestine à al-Khalil.

D’autre part, Kayed Fasfous et Sultan Khallouf poursuivent leur grève de la faim après 26 jours, tout comme Osama Daqrouq, qui en est à son 21ème jour. Abdel-Rahman Baraqa est en grève de la faim depuis le 19ème jour. Tous sont placés en détention administrative, c’est-à-dire qu’ils sont emprisonnés sans inculpation ni jugement. Les ordres de détention administrative sont émis pour une durée maximale de six mois et sont indéfiniment renouvelables. Les Palestiniens sont régulièrement emprisonnés pendant des années en vertu de ces ordres arbitraires. Au cours de l’année écoulée, le nombre de détenus administratifs a augmenté de façon spectaculaire. Il y a maintenant environ 1 200 détenus administratifs sur un total d’environ 5 100 prisonniers palestiniens, soit le nombre le plus élevé depuis 20 ans.

Fasfous et Khallouf ont tous deux obtenu leur libération de la détention administrative lors de grèves de la faim de longue durée, respectivement de 131 et 67 jours, tout comme Maher al-Akhras qui en est à son sixième jour de grève de la faim. Arrêté à son domicile le 23 août, cet éminent dirigeant palestinien a immédiatement entamé sa grève de la faim. Il a poursuivi sa grève lorsque sa détention a été prolongée de sept jours pour un nouvel interrogatoire. En 2020, il a recouvré la liberté au terme d’une grève de la faim de 103 jours qui a attiré l’attention du monde entier.

 

Hassan Jaradat, un des prisonniers palestiniens en grève de la faim
Hassan Jaradat

Un autre prisonnier palestinien, Hassan Jaradat, est également en grève de la faim illimitée pour le septième jour après avoir été arrêté chez lui le 22 août à Silat al-Harthiya à l’ouest de Jénine. Il a entamé sa grève de la faim dès son arrestation et l’a poursuivie pour réclamer sa liberté.

 

Hatem et Hazem Qawasmeh, prisonniers palestiniens en grève de la faim
Hatem et Hazem Qawasmeh

Ils sont rejoints dans leur grève de la faim par Hatem et Hazem Qawasmeh, des frères emprisonnés dans les prisons d’occupation depuis plus de 22 ans. Hatem est condamné à 25 ans de prison et est détenu depuis 2002, tandis que Hazem est condamné à perpétuité et est détenu depuis 2003. Les deux frères sont séparés depuis trois ans et font grève pour être réunis. Hatem est en grève depuis 17 jours, tandis que Hazem l’est depuis trois jours. Islam Bani Shamsa est en grève de la faim depuis 16 jours pour protester contre son transfert arbitraire, une politique permanente qui touche de nombreux prisonniers palestiniens.

Leurs grèves de la faim se sont poursuivies alors que la lutte contre la répression à l’intérieur des prisons se poursuivait également. Dimanche 27 août, les unités répressives de l’administration pénitentiaire d’occupation ont pris d’assaut la section 13 de la prison de Nafha et ont commencé des fouilles approfondies, saccageant les cellules des prisonniers. Cette section abrite des prisonniers qui ont été récemment transférés de la prison d’Ashkleon à Nafha, selon la Société des prisonniers palestiniens qui a noté que les prisonniers ont été maltraités et que leurs biens ont été vandalisés et détruits.

 

Qu’est-ce que la détention administrative ?

La détention administrative a été utilisée pour la première fois en Palestine par le mandat colonial britannique, puis adoptée par le régime sioniste. Elle est désormais utilisée de manière routinière pour réprimer les Palestiniens, en particulier les dirigeants communautaires, les militants et les personnes influentes dans leurs villes, leurs camps et leurs villages.

Actuellement, environ 1 200 Palestiniens sont emprisonnés sans inculpation ni jugement au titre de la détention administrative, sur plus de 5 000 prisonniers politiques palestiniens, soit le nombre le plus élevé depuis 20 ans.

Les ordres de détention administrative sont émis par l’armée et approuvés par les tribunaux militaires sur la base de “preuves secrètes”, refusées aux détenus palestiniens et à leurs avocats. Délivrés pour une durée maximale de six mois, ils sont indéfiniment renouvelables et les Palestiniens — y compris les enfants mineurs — peuvent passer des années emprisonnés sans inculpation ni jugement au titre de la détention administrative. Des centaines de Palestiniens ont entamé une grève de la faim pour obtenir leur libération de cette forme de détention arbitraire, qui est non seulement illégale au regard du droit international, mais qui constitue également une forme de torture psychologique et de punition collective à l’encontre des familles et des communautés palestiniennes, car les détenus sont incapables de prévoir ou de planifier leur libération.

Le réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens Samidoun, dont est membre la Plate-forme Charleroi-Palestine, exhorte tous les partisans de la Palestine à agir pour soutenir ces grévistes de la faim palestiniens et tous les prisonniers palestiniens qui luttent pour la liberté, pour leur propre vie et pour le peuple palestinien. Ces fils des masses populaires palestiniennes affrontent le système d’oppression israélien en première ligne, derrière les barreaux, avec leur corps et leur vie, pour mettre fin au système de détention administrative.

Il est particulièrement important de soutenir ces grévistes et de ne pas laisser leurs cas réduits au silence — au début de cette année, le 2 mai, le cheikh Khader Adnan a perdu la vie après 86 jours de grève de la faim, alors qu’on lui refusait activement des soins médicaux. Il avait auparavant gagné sa liberté à quatre reprises grâce à des grèves de la faim. Ces prisonniers palestiniens mettent leur corps, leur santé et leur vie en jeu pour obtenir leur libération.

Avec plus de 1200 Palestiniens emprisonnés sans inculpation ni jugement — plus de 20% de tous les prisonniers palestiniens — la lutte pour mettre fin à la détention administrative est plus urgente que jamais. Organisez ou prenez part à des actions pour soutenir les grévistes de la faim et la lutte pour la libération de la Palestine de la mer au Jourdain !

 

La Plateforme Charleroi-Palestine organise un événement pour la libération des prisonnier.e.s palestinien.ne.s et la libération de Georges Abdallah, résistant communiste libanais pour la Palestine détenu en France, qui entamera en octobre une 40e année de détention.

Rejoignez-nous le samedi 2 septembre, de 15 h à 17 h, Place Verte à Charleroi.

Événement FB : Liberté pour les prisonniers palestiniens ! Liberté pour Georges Abdallah !

 

 

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